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SAMEDI 4 AOUT

Présidence de M. CLARCK BELL.

M. le Dr G. SILVA Y VALENCIA (de Mexico) fait la communication suivante, qu'il complète par des tableaux statistiques très documentés. Ces tableaux n'ayant pas été laissés à notre disposition, nous avons le regret de ne pouvoir les publier.

MESSIEURS

En vous faisant connaître le tableau statistique médico-légal du District Fédéral de la République Mexicaine, depuis l'organisation du corps médico-légiste, en novembre 1880, je désire que vous fixiez votre attention, que sur le chiffre de 11,782 cas, enregistrés dans les archives, on trouve:

Deux cas d'infanticides seulement, parfaitement contrôlés :

Qu'à la différence du Code Français, qui ne considère que la « Violation », le Code Pénal Mexicain considère le « Viol» et la « Violation », je cite intégralement les articles :

Art. 793. On nomme viol, le coït avec une femme chaste et honnête, en employant la séduction ou la tromperie pour obtenir son consentement. Art. 795. Commet le délit de violation: celui qui, au moyen de la violence physique ou morale, a des rapports sexuels avec une personne sans la volonté de celle-ci, quel que soit son sexe.

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Je me suis servi de l'expression « Viol» pour exprimer le premier, parce que c'est la seule que j'ai trouvée plus d'accord avec l'idée du législateur:

Que l'avortement n'a jamais été la conséquence d'un acte criminel, car les cas enregistrés sont le résultat d'efforts corporels, de forts travaux physiques ou de traumatismes, sans que les tribunaux trouvé une intention criminelle.

y aient

Il est à remarquer le très grand nombre de cas de mort par agents vulnérants, ainsi que de blessures, que les premiers ne sont pas toujours des homicides qualifiés, et aussi bien que les seconds, ils sont plutôt le résultat de l'excitation alcoolique.

Une autre des affaires qui nous fait apporter beaucoup d'attention, c'est le grand nombre des questions sur l'âge, principalement dans les dernières années, mais c'est qu'en augmentant dans leur transcours,

la population et avec elle les délits, celui du vol rampant a eu un grand développement dans la jeunesse du bas peuple, et les tribunaux ont besoin de connaitre l'âge des inculpés pour la détermination de la peine;

Et finalement que l'empoisonnement est le résultat d'accidents, d'erreurs, ou de suicides, mais jamais d'un crime.

LÉSIONS VALVULAIRES CONSÉCUTIVES AUX CONTUSIONS
DES PAROIS THORACIQUES

par M. le docteur CASTIAUX,

Professeur de Médecine légale à la Faculté de Médecine

et M. le docteur LAUGIER,

Lills,

Médecin à la maison de Nanterre. Médecin expert près les tribunaux.

Membre de la Société de Médecine légale de France.

Considérations préliminaires. — Le chapitre de cardiologie médicolégale, dont la rédaction nous a été confiée, se trouve très nettement délimité par le seul énoncé de son titre. D'une part, les ruptures traumatiques complètes du cœur n'ont pas à nous occuper, mais seulement les lésions valvulaires; et, de l'autre, parmi les traumatismes susceptibles de produire les lésions en question, nous n'avons à envisager que les contusions thoraciques, qu'elles soient simples ou bien accompagnées de fracture sternale ou costale, mais à condition, toutefois, que, dans ce dernier cas, le muscle cardiaque soit resté intact.

Nous laisserons donc de côté les lésions valvulaires, résultant d'un effort, bien que, anatomiquement parlant, elles soient assimilables aux ruptures ou déchirures par contusion. Mais, c'est qu'il ne faut pas perdre de vue que nous devons nous tenir sur le terrain médico-légal, et que, si l'effort peut être considéré comme un traumatisme, c'est un traumatisme intrinsèque dont la démonstration matérielle est, le plus souvent, impossible à faire, et qui, pour cette raison, ne saurait être mis sur le même pied que les traumatismes externes, accidentels ou criminels, susceptibles de provoquer une action judiciaire.

Cette question des lésions valvulaires déterminées par une contusion thoracique est d'origine récente, et nous ne serions nullement surpris si elle trouvait encore, dans le corps médical, plus d'un sceptique s'arrêtant à cette objection que telle lésion valvulaire, présumée trau

MÉDECINE LÉGALE

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matique, devait exister antérieurement, ou bien, que, si elle n'est réellement apparue qu'après le traumatisme, ce n'a été que l'effet d'un processus pathologique sans relation aucune avec la blessure. Cette objection, ainsi qu'on va le voir, ne résiste pas à l'étude impartiale des faits cliniques et anatomo-pathologiques, ainsi que des recherches expérimentales que nous devons aux travaux de ces quarante dernières années, et il faut admettre dorénavant qu'une contusion thoracique peut créer, de toutes pièces, une affection valvulaire.

Historique. A. C'est à E. Barié que revient l'honneur de la première étude d'ensemble consacrée aux ruptures valvulaires, et, nous pouvons ajouter, de la plus complète qui ait été publiée jusqu'à ce jour. Avant cet important travail, il n'existait, épars dans la science, qu'un certain nombre de faits ou d'observations dus, à l'étranger, à Henderson, Prescott-Hewitt, Todd, Peacock, Hayden, Swiney, Foster, Burney Yeo, Weiss, Lindmannen France, à Legendre, Aran, Alvarenga, Peter, Leroy, et surtout Durosiez, qui avait pu réunir vingt cas de déchirure des sigmoïdes aortiques résultant d'un choc extérieur.

Dans sa thèse d'agrégation, Charles Nélaton a consacré tout un chapitre aux affections cardiaques consécutives aux ruptures valvulaires produites par le traumatisme précordial, et, d'une façon plus générale, par le traumatisme thoracique, et il a ajouté quatre observations nouvelles et inédites, dont une, très intéressante, de Millard, aux faits déjà connus.

Postérieurement à la thèse de Nélaton, nous devons citer un certain nombre d'observations dues à Hermann Biggs, Tretzel, Hecktoën, Heidenhain, Bernstein, la thèse de Gilbin, des leçons cliniques de Barié, de Jaccoud et de Potain, et les excellentes thèses de J. Dreyfus et de Ch. Dufour. La première contient une très belle observation de rupture d'une sigmoïde pulmonaire recueillie par N. Weiss; la seconde, publiée sous l'inspiration de notre collègue Descoust, est exclusivement consacrée à la rupture des sigmoïdes aortiques dont elle contient 24 observations. Enfin, l'un de nous doit à l'obligeance de Carrière, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lille, la communication d'une observation récente et inédite, très complète, de lésions valvulaires aortiques consécutives à un écrasement de la région précordiale par une charge de planches. Le blessé, après avoir été, pendant les quinze premiers jours, entre la vie et la mort, a fini par prendre le dessus et présentait, le 15 janvier 1899, quatre mois et demi après l'accident, avec tous les signes de l'insuffisance aortique la plus nettement, on pourrait même dire la plus violemment caractérisée (oppression et douleur rétro-sternales, dyspnée à paroxysmes nocturnes, pouls plein,

bondissant, à brusque retrait diastolique surtout accentué dans l'élévation du bras, double souffle crural), un souffle holodiastolique en jet de vapeur, musical et légèrement piaulant.

B. Notre historique serait incomplet si, à côté des faits cliniques, nous n'indiquions pas les recherches expérimentales qui ont servi à les éclairer et à en faciliter l'interprétation. Aux expériences de Chauveau et Marey sur la rupture des sigmoïdes aortiques chez le cheval ont succédé celles de Rosenbach, de François-Franck et de Pinet sur la déchirure directe des sigmoïdes aortiques du chien au moyen d'un uréthrotome à lame cachée, ou d'une sonde; mais celles qui touchent plus particulièrement à notre sujet, parce qu'elles ont réalisé, dans la mesure du possible, les conditions du traumatisme thoracique accidentel, sont celles de Barié et de Dufour, les premières, exécutées sur le cadavre, les secondes, sur des chiens sacrifiés à cet effet elles ont été longuement décrites par leurs auteurs, dans les deux mémoires déjà cités, et nous en reparlerons plus loin.

:

Mécanisme, Etiologie. A. Quand nous avons spécifié, au début de ce rapport, que nous ne devions avoir en vue que les lésions valvulaires consécutives aux contusions ayant laissé intact le muscle cardiaque, nous avons, par là même, sous-entendu que les contusions n'avaient pas pu atteindre les valvules par une vulnération directe, et ceci nous conduit immédiatement à nous demander en vertu de quel mécanisme des organes aussi profondément situés peuvent être mis en cause par un traumatisme extérieur. La réponse est facile. Le choc imprimé à la cage thoracique, dont on connaît assez la flexibilité, se transmet, par l'intermédiaire de la paroi, à un appareil musculaire creux, que parcourt incessamment un liquide poussé par des contractions rythmiques, et qui est pourvu de valvules destinées à empêcher le reflux de ce liquide dans la cavité dont il vient d'être chassé, au moment où le relâchement (diastole) succède à la contraction (systole).

Il suit de là que c'est, en réalité, par le sang intra-cardiaque qu'agit la pression extérieure due au traumatisme, et ce dernier, en vertu de la loi physique de l'incompressibilité des liquides, force, en quelque sorte, le passage, en déchirant ou rompant, plus ou moins complètement, une ou plusieurs valvules. Maintenant, est-il possible de préciser davantage, et de chercher à déterminer, en s'appuyant sur la physiologie du cœur, lesquelles de ces valvules, intra-cardiaques ou cardio-vasculaires, doivent être lésées suivant le moment de la circulation où agit le traumatisme? Voici ce que répondent Potain et Barié. et on ne peut guère, ce nous semble, que se ranger à leur opinion

le traumatisme a lieu pendant la diastole - ou bien l'augmentation de la pression supportée par les sigmoïdes aortiques triomphe de la résistance de ces dernières, qui sont déchirées ou bien, les sigmoïdes supportent cet excès de pression, et le sang, refluant par la mitrale, en arrache les tendons. Si le choc se produit, au contraire, au moment de la systole ventriculaire, le traumatisme vient exagérer la pression que subit la mitrale, du fait de la contraction, au point de rompre un ou plusieurs de ses cordages.

Ce que nous venons de dire de l'action mécanique du sang comme cause déterminante des déchirures valvulaires a été clairement démontré par les expériences de Barié et de Dufour auxquelles nous faisions allusion plus haut.

Barié, après avoir effectué la replétion du système artériel d'un cadavre au moyen d'une injection d'eau dans la carotide interne et amené ainsi la distension de l'aorte dont les sigmoïdes abaissées ferment l'orifice auriculo-aortique, a frappé, avec un maillet, du poids de 75 kil., une planchette fixée sur la région sternale. Quatre fois sur sept, il a réussi à déchirer, de la sorte, une valvule sigmoïde, et le plus souvent, celle de la cloison. Quant à Dufour, il a contusionné, également à coups de maillet, la région sternale de chiens immobilisés sur le dos, et dans chacune de ses quatre expériences, il a obtenu une ou plusieurs ruptures valvulaires aortiques.

Ces faits de pathologie expérimentale, indépendamment de leur valeur probante au point de vue du mécanisme des ruptures valvulaires, présentent ce grand intérêt qu'ils démontrent la possibilité de ces lésions sur un cœur sain.

Dans tout ce qui précède, nous n'avons eu en vue que les lésions valvulaires immédiates ou d'emblée; mais il nous paraît bien difficile de ne pas admettre qu'il puisse s'établir, secondairement, des lésions valvulaires (insuffisance ou rétrécissement), et cela, par le fait d'une endocardite résultant du traumatisme. Nous savons bien que tous les auteurs ne se rangent pas à cette opinion: c'est ainsi que Laveran et Teissier considèrent les faits d'endocardite aiguë, d'origine franchement traumatique « comme n'étant pas encore hors de doute »>, mais tel n'est pas l'avis du professeur Jaccoud, qui a consacré une de ses cliniques à un fait d'endocardite traumatique par coup de brancard, ayant débuté par l'orifice mitral et ayant ensuite gagné l'aorte. De son côté, Haidenhain a observé un cas de violente contusion thoracique par la manivelle d'un treuil, dans lequel il constata, deux jours après l'accident, de l'insuffisance aortique, accompagnée d'une insuffisance et d'un rétrécissement très léger de la mitrale, avec forte

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