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sulter du choc de véhicules lancés à grande vitesse, comme ceux qui circulent sur les chemins de fer, on peut comprendre combien les effets des chocs sont funestes en songeant que celui d'un piston contre le fond de son cylindre peut le briser et causer de graves accidens. Au reste, il est impossible d'éviter les chocs d'une manière absolue dans les machines: le grand art de l'ingénieur consiste à les diminuer autant que possible, mais il en subsiste toujours quelques-uns. Ils sont d'abord faibles et peu fréquens dans une machine bien construite. Mais à la longue, quels que soient les soins que l'on prenne, le frottement en usant les parties en contact, multiplie les premiers, en crée de nouveaux, et c'est ainsi que la destruction de la machine s'accélère par ces deux causes simultanées, les chocs et les frottemens.

Sur les chemins de fer, le passage des roues de voitures de chaque rail au suivant donne lieu à un choc aussi nuisible à la conservation du matériel qu'à celle de la voie. Plus la vitesse des roues est grande, plus les voitures sont pesantes, et plus le choc est considérable. C'est pour cela que les convois pesamment chargés et marchant à grande vitesse sont les plus destructeurs.

CINGLAGE. Opération qui consiste à frapper avec de lourds martinets la loupe (fer sortant des feux d'affinerie), pour en faire jaillir le laitier et l'étirer en barres propres à être livrées au com

merce.

CISAILLES. Gros et fort ciseaux à longues branches, avec lesquels on découpe à froid les métaux. Les cisailles à main servent à découper les feuilles de tôle et de cuivre d'une faible épaisseur. Pour découper celles qui sont plus épaisses et pour couper le bout des rails au sortir du laminoir, on emploie des cisailles beaucoup plus fortes, montées sur bâtis fixe et dont une seule branche est mobile. Cette branche se manœuvre comme un levier; quelquefois on aide son effet au moyen d'un contre-poids.

CISEAU. Outil de fer plat, tranchant et acéré dans sa partie inférieure. Il sert à tailler la pierre, le bois et les métaux. On l'emploie dans les opérations de tournage en l'appuyant contre l'objet que l'on veut tourner. Dans les opérations d'ajustage proprement dit, on s'en sert pour enlever des fragmens de matière de la pièce à ajuster, en frappant sur sa tête à coups de marteau.

CLAPET. Petite porte tournant autour d'un de ses côtés comme charnière et qui sert à fermer un orifice destiné à débiter de l'eau, de la vapeur, et en général toute espèce de gaz et de liquides. Une soupape mobile autour d'une charnière fixe, dans un corps de

pompe, s'appelle une soupape à clapet. Un clapet ne peut s'ouvrir que dans un seul sens et sous un certain effort: abandonné à luimême il se referme naturellement.

CLAVETTE et CONTRE-CLAVETTE. Une clavette est une espèce de boulon carré sans écrou qui sert à réunir deux pièces de fer en

passant dans un œil commun à toutes deux. La clavette est quadrangulaire : une de ses faces est légèrement oblique de manière que son épaisseur augmente de la pointe à la tête comme celle d'un clou. On la chasse à coups de marteau jusqu'à ce qu'elle remplisse parfaitement le trou. La figure ci-dessous montre deux tiges de fer réunies par une clavette. La tige supérieure se bifu rque en forme de fourchette dans laquelle vient se loger l'extrémité de la tige inférieure. Cette tige inférieure est percée d'un trou carré auquel correspondent deux trous de même forme et de même grandeur taillés dans les deux branches de l'autre tige. C'est dans ces trous que l'on introduit la clavette à coups de marteau, comme je viens de le dire. La clavette est plus longue que l'épaisseur réunie des deux tiges: son extrémité dépasse du côté opposé à sa tête et lorsqu'on veut la retirer on frappe à coups de marteau sur cette extrémité pour la repousser. Si au contraire on s'apercevait qu'elle prît du jeu, on l'enfoncerait en frappant de nouveau sur la tête; c'est pourquoi il est bon de la choisir assez grosse et assez longue, pour qu'en la mettant en place la première fois elle n'enfonce pas jusqu'à la tête. La saillie de la tête a pour but de l'empêcher de se noyer dans le trou quand on l'enfonce, si par hasard on ne l'avait pas prise d'une assez forte dimension. Les clavettes sont employées

mens, doivent conserver leur rigidité et leur position respective. Telles sont les tringles de fer mises bout à bout pour former la tige d'un piston de pompe. Si on les réunissait par des boulons, ceuxci étant ronds, les tringles pourraient tourner les unes autour des autres, tandis qu'elles doivent conserver la forme rectiligne et se mouvoir comme si la tige était formée d'une seule pièce. La forme carrée de la clavette remplit parfaitement ce but.

Lorsque les pièces qu'il s'agit de réunir ainsi bout à bout sont très fortes, l'assemblage est renforcé par un contre-clavette. C'est une espèce de clavette à double tête que l'on place dans le trou que la clavette ordinaire doit occuper. Sa dimension est telle qu'elle laisse encore autant de vide à remplir par la clavette qu'elle en remplit elle-même. L'emploi de la contre-clavette a pour but d'augmenter les dimensions de l'appareil de serrage sans que l'on soit obligé pour cela de recourir à des clavettes que leur poids rendrait difficiles à manier. La figure ci-dessous représente la jonction d'une bielle de machine à vapeur avec le balancier.

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Dans les pièces soumises à des efforts de torsion et à des chocs, on ajoute à la contre-clavette une queue qui se retourne d'équerre et porte un œil dans lequel vient passer le petit bout de la clavette; ce petit bout est taraudé en forme de vis et reçoit des écrous au moyen desquels on règle la pression des deux pièces l'une contre l'autre, et l'énergie de leur serrage. Ce moyen a été employé avec succès dans les locomotives par quelques constructeurs pour réunir la têtè

de la bielle avec la manivelle de l'essieu coudé. On ajoute à la fixité du système en pressant les clavettes latéralement au moyen de vis de serrage.

Les clavettes sont employées aussi dans la pose des rails. On en voit un exemple dans la manière dont le rail de la figure 17 (Voyez RAIL) est assemblé avec sa longrine.

CLEF. Outil dont on se sert pour serrer les écrous. Il y a deux espèces de clefs : La clef simple se compose d'un manche de fer portant à son extrémité un œil dont la forme et la dimension sont précisément celles de l'écrou que l'on veut serrer. Cette forme de clef est la plus puissante, parce qu'elle prend l'écrou sur toutes ses faces et l'empêche de glisser quand on le tourne.

L'autre espèce de clef, appelée clef anglaise, se compose d'un manche terminé par un bec en forme de marteau dont la face inférieure est plane. Un autre bec, dont la face supérieure est plane également, forme machoire avec le premier. Il peut monter et descendre le long du manche au moyen d'une vis et se rapprocher à volonté du premier. Lorsqu'on veut se servir de la clef anglaise pour tourner un écrou, on la présente à l'écrou et on rapproche les deux mâchoires de la clef jusqu'à ce qu'elles le saisissent par deux de ses faces, et l'on tourne dans le sens voulu, soit pour serrer, soit pour desserrer. Cette clef a l'avantage de pouvoir être adaptée à des écrous de diverses grandeurs. Mais comme elle n'agit que sur deux faces elle est moins puissante que l'autre. Aussi ne s'en sert-on guère que pour des écrous qui ne demandent pas un serrage très énergique. Il vaut mieux avoir des clefs simples adaptées à chacun d'eux.

Le mot clef s'emploie aussi comme synonyme de clavette.

Les registres tournans qui servent à fermer un tuyau de cheminée s'appellent aussi des clefs.

Dans l'architecture on appelle clef, la pierre placée au milieu d'une voûte qui sert à la fermer et contre laquelle viennent s'appuyer toutes les autres.

CLOISONS. Minces parois qui servent à diviser un espace en deux ou plusieurs parties. Dans les chaudières des bateaux de mer les parois des carneaux qui traversent la masse d'eau sont fort élevées et forment des cloisons, qui séparent la chaudière en plusieurs compartimens régnant sur presque toute sa hauteur. Leur but est d'arrêter les oscillations de l'eau, dans les mouvemens de roulis et du tangage du navire, et d'empêcher une partie de la surface du

ment, ce qui entraînerait nécessairement des accidens fort graves. Dans les grands navires les soutes à charbon sont partagées aussi en compartimens par des cloisons en tôle.

CLOTURE. Les clôtures des chemins de fer sont ordinairement formées de légers treillages placés des deux côtés de la voie à la limite des terrains qui leur appartiennent. Les premiers chemins de fer que l'on a construits en France, ceux du département de la Loire, ne sont point pourvus de clôtures; le public et les animaux peuvent y entrer librement, ce qui donne lieu à de fréquens accidens. Sur les nouvelles lignes que l'on construit les clôtures sont de rigueur.

CLOUS. Petits morceaux de fer rond ou carré, quelquefois de cuivre, et plus rarement de tout autre métal, que l'on enfonce à coups de marteau dans deux objets que l'on veut réunir. A cet effet l'extrémité du clou sur laquelle on doit frapper est aplatie en forme de tête, tandis que l'autre extrémité est effilée en forme de pointe.

CODE. Ce mot pris dans son acception étymologique signifie en général collection. On l'applique particulièrement aux recueils de lois rassemblées par un acte de l'autorité législative. Dans le langage habituel on entend aussi par code une collection de lois et ordonnances réunies d'une manière aussi complète que possible par de simples particuliers et ayant trait à un sujet spécial. Il n'y a pas encore de code des chemins de fer et machines à vapeur, quel que soit le sens dans lequel on veuille prendre ce mot. Cela n'a rien d'étonnant quand on songe à la nouveauté de l'objet. Cette lacune ne peut manquer d'être comblée plus tard : jusque-là il faudra se contenter de chercher la législation et la jurisprudence qui leur sont applicables dans les ouvrages épars où la matière a été accidentellement traitée. L'ouvrage publié en 1844 par M. Nogent Saint-Laurent sous le nom de Traité de la législation et de la jurisprudence des chemins de fer, ne peut pas s'appeler un code. L'auteur s'est contenté de réunir quelques lois, ordonnances et réglemens dont le petit nombre, s'il était complet, confirmerait précisément ce que j'avance et ne servirait qu'à montrer les profondes lacunes de notre droit public à cet égard.

COIN. Prisme triangulaire en bois ou en fer, dont on se sert pour soulever un corps ou pour le séparer en deux parties: il s'introduit, soit par pression, soit à coups de marteau, entre les deux objets qu'il s'agit de séparer. Le coin est une des machines connues en mécanique sous le nom de machines simples ou élémen

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