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GRAPHOMÈTRE. Instrument d'optique employé dans les levers de plan pour déterminer les angles.que font entre elles des lignes tracées sur le terrain.

Il se compose d'un cercle ou même souvent d'un simple demicercle horizontal gradué, portant deux alidades, passant par son centre. L'une de ces alidades est fixe et l'autre mobile autour du centre. Dans les graphomètres perfectionnés les alidades sont remplacées par des lunettes. Le cercle est monté sur un pied à trois branches, que l'on fiche en terre pour assurer sa position. Quelques graphomètres portent outre leur cercle gradué et leurs lunettes, une petite boussole et un ou deux petits niveaux à bulle d'air. La boussole permet d'orienter les directions des lignes dont on lève les angles, et les niveaux servent à donner au cercle gradué une position parfaitement horizontale.

Pour se servir du graphomètre on place son pied de manière que le centre du cercle soit précisément au-dessus du point d'intersection des deux lignes dont on veut lever l'angle. On s'en assure au moyen du fil à plomb. On tourne ensuite l'instrument de manière à diriger la lunette fixe sur un jalon situé dans un des alignemens; on fixe le cercle dans cette position et on dirige l'autre lunette vers un jalon placé sur l'autre ligne. Cette lunette porte une aiguille munie d'un vernier qui parcourt la circonférence du cercle gradué. En examinant le point auquel le vernier s'est arrêté, on lit le nombre de degrés, minutes, etc., compris entre la lunette fixe et la lunette mobile, c'est-à-dire par conséquent l'angle que forment entre eux les deux alignemens.

La boussole, outre l'orientation des lignes, donne encore une vérification des angles mesurés au graphomètre. Mais cette vérification n'a de valeur que pour les degrés et tout au plus pour les dizaines de minutes, car le cercle que parcourt l'aiguille de la boussole étant d'un diamètre beaucoup moins grand que celui du graphomètre, il ne saurait donner la mesure des fractions que le vernier permet de lire sur ce dernier.

GRILLE. Partie du foyer sur laquelle on dépose le combustible. Elle est composée de barreaux de fonte ou de fer forgé et à claire voie, pour laisser passage à l'air qui vient du dehors alimenter la combustion.

L'espacement des barreaux de la grille dépend de la nature et de la qualité du combustible que l'on veut employer. Les foyers alimentés avec du bois peuvent avoir des barreaux plus espacés que ceux où l'on brùle de la houille, du coke, de la tourbe et de

l'anthracite. Pour la houille grasse et très collante, il est bon d'espacer davantage les barreaux que pour la houille maigre et le coke. Le total du vide que laissent entre eux les barreaux peut aller, dans le premier cas, jusqu'au tiers de la surface de la grille; il ne doit pas dépasser un quart dans le second. Dans tous les cas, et surtout dans le dernier, il importe de tenir la grille très propre, pour ne pas laisser s'y accumuler les crasses qui l'obstrueraient rapidement. Les barreaux des grilles peuvent être en fonte ou en fer forgé. Le fer est préférable lorsque la chaleur du fourneau doit ètre très intense, comme dans les locomotives. Le nettoyage des barreaux exige qu'ils soient mobiles: cette mobilité a aussi pour but de permettre d'éteindre subitement le feu de la machine en le faisant tomber par terre. Pour cela on dispose quelquefois la grille de façon qu'elle puisse tourner autour d'un des côtés de son cadre quand on décroche l'autre, et tous les barreaux tombent à la fois. On a cherché à régulariser l'alimentation du foyer des machines à vapeur en évitant d'ouvrir la porte du fourneau chaque fois que l'on veut y introduire du combustible, ce qui produit toujours de la fumée et refroidit la portion de la chaudière qui se trouve ainsi exposée au contact de l'air. Pour cela on a employé des grilles circulaires tournant autour d'un axe vertical, recevant la houille versée d'une manière continue par une trémie. On a fait usage aussi de grilles fixes sur lesquels un moulinet projetait régulièrement la houille. Il ne paraît pas que l'on ait jusqu'à présent beaucoup à se féliciter de ce genre d'appareils. Ils nécessitent une dépense de force assez considérable et ne répondent pas au besoin que l'on éprouve souvent d'activer le feu d'une machine pour forcer par momens la production de vapeur.

GRIPPEMENT. Lorsque deux surfaces métalliques frottent l'une contre l'autre, si elles ne sont pas parfaitement polies et surtout bien graissées, leurs aspérités produisent l'effet de la lime. Elles s'usent et se déforment rapidement en absorbant, dans cet inutile travail de corrosion, une force considérable. Cet effet est ce qu'on appelle le grippement. Quelque bien poli que soit le métal il ne manque jamais de se gripper, s'il n'est pas suffisamment graissé et c'est pour cela que le graissage forme une partie si importante de l'entretien des machines de toute espèce.

GRUZ. Système de charpente en bois, en fer ou en fonte, destiné à soulever de lourds fardeaux et disposé en porte-à-faux par rapport à un axe vertical autour duquel il est mobile. Les grues

éloignés, par exemple, d'un bateau ou d'une voiture sur un quai et réciproquement, à monter des matériaux dans une construction, etc. La partie de la grue qui est en porte-à-faux se nomme la volée: elle donne à l'appareil la forme d'une potence. Quelquefois les grues ont deux volées. A l'extrémité de la volée est une poulie verticale sur laquelle passe une corde ou une chaîne à laquelle on attache le fardeau à soulever. Cette corde s'enroule sur un tambour. Quand on veut élever le fardeau, on fait d'abord descendre la corde jusqu'au point où elle doit le saisir, puis au moyen d'une manivelle on les soulève, en faisant tourner le tambour autour duquel s'enroule la corde. Lorsque le fardeau est parvenu à une hauteur suffisante, on arrête son ascension et l'on fait pivoter la grue sur son axe vertical jusqu'à ce que le fardeau soit arrivé audessus du point où il doit être déchargé: on lâche alors le tambour, la corde se déroule et le fardeau descend au point voulu, où on le décroche.

Dans les grues destinées à soulever de très lourds fardeaux, les communications de mouvemens ont besoin d'une grande force. Elles ont lieu, soit au moyen d'engrenages, soit par de grandes roues pour l'enroulement de la corde autour du tambour. Un déclic ou roue à rochet l'empêche de redescendre si les hommes s'arrêtaient pendant que le fardeau monte, et un frein empêche le fardeau de redescendre trop rapidement lorsqu'on lâche le déclic pour le décharger. Outre le pivot qui supporte l'axe vertical autour duquel pivote la grue, le bâtis est supporté par des roues, et on le fait tourner également au moyen d'engrenages.

On donne le nom de grues dans les chemins de fer, à des appareils d'une forme analogue à celle que je viens de décrire, mais qui sont destinés à un usage tout à fait différent. Ils servent à amener l'eau des châteaux d'eau dans la gare pour remplir les tenders. On en voit un exemple représenté dans la figure ci-dessous.

Cette grue se compose d'un tuyau vertical en fonte présentant la forme d'une colonne creuse et terminée à sa partie supérieure par le tuyau coudé qui déverse l'eau directement dans le tender. Le tuyau vertical se prolonge horizontalement dans sa partie inférieure pour se raccorder avec les tuyaux de communication du réservoir principal. Il est muni d'un robinet que l'on ouvre et que l'on ferme avec la main à volonté. A sa partie supérieure une soupape, maintenue par un contre-poids, empêche la communication avec le tuyau coudé. Une chaînette, attachée à la queue de la soupape, permet de l'ouvrir au besoin, pour laisser arriver l'eau dans le ten

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der. Le tuyau coudé, qui déverse'l'eau amenée du château d'eau, porte sur une potence mobile fixée le long du tuyau vertical. Le tuyau coudé se compose de deux parties, l'une fixe faisant corps avec le tuyau vertical, l'autre mobile autour de la première et reposant sur la potence mobile. Par ce moyen on peut amener directement l'eau au-dessus du tender, quelle que soit sa position sur le chemin et quelle que soit aussi la distance du château d'eau. Il suffit pour que l'eau s'écoule, que le réservoir du château d'eau soit plus élevé que le tuyau vertical par lequel monte l'eau pour se rendre dans le tuyau coudé. L'assemblage des deux parties du tuyau coudé doit être

vénient auquel il est exposé par la mobilité de l'une des deux pièces. GUÉRITE. Légère cabane en charpente qui sert de retraite en cas de mauvais temps, aux cantonniers et autres gardes répandus le long d'un chemin de fer pour veiller à sa police et à sa conservation. GUEULARD. Voyez HAUT-FOURNEAU.

GUEUSE. Une des formes sous lesquelles la fonte est livrée brute au commerce au sortir des hauts fourneaux. Les gueuses sont des lingots du poids de 1000 à 1500 kilogrammes en forme de longs prismes triangulaires. On les obtient en recevant le métal en fusion dans des rigoles creusées dans le sable de l'usine où se fabrique la fonte. Les gueuses sont principalement employées dans la fabrication du fer au charbon de bois. Pour le moulage ou le puddlage la fonte est mise sous une autre forme de lingot appelée Saumon (Voyez ce mot).

GUIDE. Voyez GLISSOIR.

H

HACHE. Outil de charpentier, composé d'un tranchant en fer acéré, placé en retour d'équerre à l'extrémité d'un manche. Il sert à couper vivement au moyen de la force qui lui est imprimée par l'élan : c'est à proprement parler un marteau tranchant.

HAUTS-FOURNEAUX. Grand fourneau d'une forme élevée dans lequel se fait la transformation des minerais de fer en fonte. Un hautfourneau se compose de trois parties principales: le creuset placé dans le bas où vient se réunir le métal à l'état de fusion; la cuve dans laquelle se placent le minerai et les matières nécessaires à sa réduction, et le gueulard, ouverture supérieure par laquelle se charge le haut-fourneau et par où s'échappent les gaz produits par la combustion. La cuve se compose de deux portions de cônes tronqués, assemblés par leur base la plus large le cône supérieur est le plus long et porte particulièrement le nom de cuve; les surfaces du cône inférieure s'appellent les étalages. On donne le nom d'ouvrage au vide intérieur par lequel les étalages communiquent avec le creuset. Pour activer la combustion il est nécessaire de lancer dans le hautfourneau une grande quantité d'air : on y parvient au moyen de buses, arrivant dans le bas du haut-fourneau par des tuyères, et apportant l'air froid ou chaud que leur fournit une machine soufflante.

Sans entrer dans des détails, du plus haut intérêt à la vérité, mais étrangers à l'objet de ce livre, je me contenterai de dire que les

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