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italien Casati, que l'on avait tout lieu de croire retenu prisonnier par les riverains du Nepoko.

En décembre 1884, la flottille était à quelques centaines de mètres en aval de la première cataracte des Stanley-Falls. Van Gele s'était à peine arrêté à l'embouchure de l'Arouhouimi pour palabrer avec les décemvirs basoko, qui déclarérent ne point connaître l'explorateur Casati.

A la station des Falls, Wester et Amelot racontèrent exactement ce qui s'était passé.

Un certain nombre d'esclaves nègres, armés de fusils à tir rapide et guidés par des sous-chefs arabes obéissant au puissant Tippo-Tip, gouverneur de Nyangwė, avaient en effet détruit plusieurs villages indigènes non encore rangés sous le protectorat de l'Association, mais, malgré leur supériorité numérique, ils n'avaient même pas songé à attaquer le poste de l'Arouhouimi occupé par trois soldats haoussas, et la station défendue par Wester et vingt soldats zanzibarites.

Les bandes de Tippo-Tip étaient, d'après les rapports, campées dans une île du fleuve située en amont d Ouana-Rousari.

Van Gele résolut d'aller au bivouac des Arabes; il fit préalablement annoncer sa visite au fameux Hamed-ben-Mohammed, alias Tippo-Tip, alias Mtipoula. Mais celui-ci, désireux de prouver sa courtoisie, devança la politesse de l'agent de l'Association et se présenta à la station des Falls, en compagnie de ses sous-chefs et sous la protection de vingt-cinq guerriers armés de fusils à piston.

L'important personnage, qui se donne à Nyangwé le titre de représentant du sultan de Zanzibar, est déjà connu de ceux de nos lecteurs qui ont lu les relations des voyages en Afrique des illustres explorateurs Livingstone, Cameron et Stanley. Le lieutenant Van Gele a complété les renseignements fournis sur Tippo-Tip par les voyageurs anglais, en communiquant à la presse belge le récit de ses entrevues avec cet aimable chef de bandits.

Tippo-Tip, de taille moyenne et d'un embonpoint assez prononcé. paraît être âgé de quarante-cinq ans, sa barbe courte et ses cheveux ras sont grisonnants.

Sa tenue est très soignée; il porte la chemise blanche des Zanzibarites et un long pardessus à larges manches de couleur grise avec galons d'argent; sur la tête, une calotte en fer-blanc brodé d'or; pour ceinture, un dioulé, étoffe de soie de Surate, garnie à Zanzibar d'une bordure de fil d'or et d'une frange encadrant harmonieusement un fond zébré de rouge, de jaune et de vert. Pour prouver aux mundelés son entière confiance,

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