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HARVARD COLLEGE LIBRARY

GIFT OF

MRS. PARKER POTTER

SEP 2 1939

AVERTISSEMENT

SUR LE TOME SEPTIEME

Un mot d'explication nous paraît nécessaire. Publiée de 1838 à 1841, l'Histoire des Français de Théophile Lavallée comportait à l'origine 4 volumes et s'arrêtait à l'abdication de Napoléon (11 avril 1814).

En 1864, Lavallée y ajouta un court résumé des événements compris entre cette date et la révolution de Février.

En 1874, Lavallée étant mort en 1867, les éditeurs de la Bibliothèque Charpentier confièrent à Frédéric Lock le soin de développer ce résumé. Ce travail constitua le tome V; il est son œuvre exclusivement personnelle.

Ils lui confièrent également le soin d'écrire le tome VI (de 1848 à 1875), sur le même plan et d'après la méthode qui font de l'Histoire des Français, de Lavallée, une œuvre de premier ordre. Mais la fatigue d'une pareille tâche ayant dépassé ses forces, atteintes par le grand âge, il fut indispensable de lui adjoindre un collaborateur. Ce collaborateur fut M. Maurice Dreyfous.

Ce tome VI, malgré les difficultés inhérentes à toute œuvre d'histoire contemporaine, acquit de prime abord, et conserva par la suite, l'autorité d'une œuvre indépendante et impartiale.

En remettant à M. Maurice Dreyfous le soin d'écrire le présent volume, l'éditeur n'a fait que lui demander la continuation d'une œuvre exécutée par lui, et pour la plus large part, il y a vingt-cinq ans.

Août 1901.

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Ministère du 10 mars. - Vérification des pouvoirs. -
-Situation des partis. Dépôt du projet de loi
grades universitaires. Amnistie.
libérales.

taires.

Election de Pontivy. sur la collation des

Dépôt du budget.

Mesures

Discussion de la loi sur la collation des grades universiIntervention du Maréchal. La collation des grades au Sénat. La loi des maires. Discussion du budget. Vacances parlementaires. Discours de Belleville. Loi sur les poursuites. Reprise du budget. Sénat, Loi sur l'administration de l'armée. des poursuites au Sénat. Démission de Dufaure.

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La cessation

§ I. MINISTÈRE DU 10 MARS. Le Ministère constitué le 10 mars 1876 qui, le premier, était appelé à fonctionner selon la Constitution républicaine, était ainsi composé: Dufaure, président du Conseil, ministre de la Justice et des Cultes; Ricard, Intérieur; Decazes, Affaires étrangères; Waddington, Instruction publique; Léon Say, Finances; Christophe, Travaux publics; Teisserenc de Bort, Commerce; général de Cissey, Guerre; l'amiral Fourrichon, Marine. Ce Gouvernement fut accueilli le premier jour avec une extrême réserve par le parti républicain, qui ne trouyait point qu'il représentat la politique

nettement républicaine manifestée par les élections. La Déclaration, très formelle, lue aux Chambres le 14 mars, eut ce double effet et de lui concilier le bon vouloir de la majorité de la Chambre et d'éveiller les défiances et la malveillance des monarchistes et, particulièrement, de ceux du Sénat. Toutefois, se trouvant en présence des réserves conservatrices et quelque peu cléricales qui accompagnaient les déclarations de Dufaure, et se souvenant de son passé monarchiste et de son attitude, en 1873, à propos du banquet royaliste de Bordeaux, les monarchistes ne perdirent pas tout espoir de voir le Gouvernement se retourner, un jour ou l'autre, de leur côté. Les gauches, tout au contraire de ce que leurs adversaires en pouvaient espérer, n'hésitèrent point à se rallier à un ministère dont, malgré ces sérieuses réserves, la politique générale était dirigée dans le sens républicain.

A l'étranger, les organes autorisés de l'opinion publique firent au premier cabinet républicain le meilleur accueil, autant pour la façon dont il affirmait son respect de la nouvelle Constitution que pour ses déclarations relatives «< au maintien des saintes lois de la religion, de la morale, de la famille et de la propriété » et que pour les vœux qu'il émettait de voir la paix régner désormais en Europe.

§ II. VERIFICATION DES POUVOIRS. La vérification des pouvoirs mit immédiatement en lumière l'état d'esprit des deux assemblées. Pendant que le Sénat validait en masse les nouveaux élus et passait volontairement condamnation sur des irrégularités graves résultant des manœuvres imputables pour la plus grande part aux agents de M. Buffet, la Chambre, tout au contraire, procédait à un examen sérieux et rigoureux des opérations électorales. Elle fut ainsi amenée à constater une foule d'actes d'intervention, des plus blâmables, de la part de nombreux fonctionnaires et des abus intolérables de l'influence administrative. L'ingérence active du clergé dans nombre de départements fut également établie.

De nombreuses invalidations furent votées, qui reposaient sur des faits graves. Par exemple: à Angers, le vote avait été refusé à un nombre important de personnes inscrites régulièrement sur les listes électorales; dans la Sarthe et dans le Gers les bonapartistes avaient publié que, dans les départements du Midi, les églises étaient saccagées et incendiés et les prêtres mis à mort par les républiains; en Corse, le prince Impérial, fils de Napoléon III, s'était signalé par un manifeste, où il niait la

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