Page images
PDF
EPUB
[merged small][merged small][merged small][graphic][merged small][merged small]

CHIEZ LE NORMANT FILS, RUE DE SEINE, N. 8.

M. DCCC. XIX.

AP

20

.C76 v.4

AVIS.

Les Personnes dont la Souscription finit avec le tome troisième (39o Livraison), et qui sont dans l'intention de souscrire pour le quatrième volume, sont invitées à vouloir bien faire parvenir leur renouvellement de suite, si elles veulent éviter tout retard dans l'envoi de leurs Livraisons.

Les Souscripteurs des départemens sont aussi priés, pour prévenir toute erreur, d'écrire leurs noms et leurs adresses bien lisiblement, et surtout de ne pas oublier, comme cela est arrivé plusieurs fois, d'indiquer le lieu de poste par lequel ils sont servis.

On ne peut souscrire que du commencement d'un volume:

Le prix du quatrième volume est de 14 fr. pour la souscription.

Les lettres et l'argent doivent être adressés, franc de port, à M. Le Normant, fils, rue de Seine, no 8, F. S. G.

[ocr errors][merged small]

Sur une demande faite aux Evêques par le Ministre de l'intérieur.

ON assure,

N assure, mais nous ne saurions le croire, qu'un ordre, émané du ministère de l'intérieur, enjoint aux évêques de rendre compte des aumônes faites à leurs séminaires. Il n'est nullement probable qu'on essaie d'établir un pareil genre d'inquisition. Quel en seroit le but? D'empêcher que les évêques n'abusent des deniers qu'on leur confie? On n'oseroit prétexter un semblable motif. Cette sollicitude ministérielle paroîtroit, en ce temps même, un peu trop absurde. D'ailleurs, le ministère n'a pas droit de se montrer plus défiant que les donateurs, nì de géner leurs dispositions. Qui pourroit se plaindre quand ils sont contens, s'alarmer quand ils sont tranquilles? Et s'ils ont voulu cacher leurs bienfaits, de quelle autorité viendroit-on sommer les évêques de les révéler? L'aumône est-elle un délit, ou n'est-elle licite que du consentement de l'administration? Dans ce siècle de liberté, au moins qu'on ait celle de soulager, sans qu'on en prenne ombrage, les besoins publics et particuliers. Nous avons fait assez de malheureux, amoncelé assez de ruines, pour tolérer la charité qui secoure les uns et répare les

autres.

Craint-on que les aumônes soient trop abondantes? Ce seroit avoir, en vérité, un grand penchant à s'inquiéter. J'ignorois qu'on dût se mettre

si fort en garde contre la générosité de notre temps. Aucun établissement religieux ne peut acquérir de fonds, ni recevoir par testament qu'avec l'autorisation de l'Etat, et le ministère n'en est pas prodigue. Il s'agit done uniquement de ces légères sommes dont presque toujours le donateur prescritlui-même l'emploi. Il aura voulu, tantôt aider un pauvre étudiant; tantôt procurer quelque ornement à une chapelle nue, des flambeaux, une lampe, une croix, un peu de linge peut-être pour célébrer le Saint Sacrifice avec décence. Qu'y a-t-il là qui soit du ressort de l'administration? et la Religion lui devra-t-elle compte du pain qu'elle consacre sur ses autels?

la

Je cherche des raisons plausibles pour les discuter, et je n'en trouve point. Le ministère alléguera-t-il l'intérêt des familles qu'on doit protéger contre les libéralités indiscrètes de quelques donateurs? Mais qui est-ce qui réclame sa protection? Plus de familles sont ruinées, je pense, par le jeu, la loterie, les dissipations du luxe, que par charité protégez-les d'abord contre le vice; il sera temps après de songer, à les protéger contre la vertu. D'ailleurs il existe certains droits, celui de propriété, par exemple, que l'administration ne paroît pas encore autorisée à nous enlever. La libre disposition de ce qu'on possède fait essentiellement partie de ce droit. Il n'y a d'exception que pour les fous et pour les mineurs; et on ne devient pas mineur, et l'on n'est pas déclaré légalement atteint de folie, à l'instant où l'on fait l'aumône à un séminaire; et le ministère n'est pas, que je sache, le tuteur né de quiconque s'intéresse d'établissement.

ce genre

Dira-t-on qu'il désire connoître le montant des aumônes, pour répartir plus également les secours que l'Etat accorde aux séminaires? Ce seroit oublier que ces secours sont, ou fixes comme les

bourses, ou destinés à subvenir à des besoins que le préfet constate comme des réparations de bâtimens, etc. Les besoins des divers diocèses une fois avérés et déterminés dans les formes prescrites, rien de plus facile qu'une juste répartition des secours, et rien de plus indifférent que de connoître selon quelle proportion ces mêmes besoins auroient varié, si la bienfaisance particulière n'étoit pas venue à l'aide de la munificence publique. Chacun, en outre, maître de ses dons, les applique d'ordinaire à des objets dont l'Etat nepeut ni ne doit s'occuper, sans qu'ils soient pour cela moins utiles ou moins nécessaires. A quel titre le ministère exigeroit-il qu'on lui soumit des dispositions qu'il n'a droit ni d'autoriser, ni d'infirmer?

Il se fait, en plusieurs lieux, des quêtes pour les séminaires. Auroit-on dessein de les empêcher, ou d'en réduire le produit à peu près à rien? Alors on concevroit que le gouvernement annoncât l'intention d'y intervenir.

A l'égard des autres aumônes, ce qu'on demande des évêques est, dans l'excès du despotisine, l'excès du ridicule. Quoi, s'il est donné cinq centimes à Brest, il faudra de toute nécessité que les commis de l'intérieur en soicnt instruits à Paris! Je ne sais si Buonaparte tenta jamais rien de semblable; mais je sais très-bien qu'il l'auroit tenté inutilement. Au fond, ce n'est pas là une mesure d'administration, mais de police. Il n'appartient qu'à elle de prétendre pénétrer, de force ou de ruse, dans les secrets de la charité, d'en tenir registre, et d'interroger la main droite sur ce que la gauche doit ignorer,

II

L'abbé F. DE LA MENNAIS.

« PreviousContinue »