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apprentis ne peuvent être tenus, vis-à-vis de leurs maîtres, à aucun travail de leur profession.

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.....

>> Dans le cas où l'apprenti serait obligé, par suite des conventions ou conformément à l'usage, deranger l'atelier aux jours ci-dessus marqués, ce travail ne pourra se prolonger au delà de dix heures du matin. Si l'apprenti, âgé de moins de seize ans, ne sait pas lire, écrire et compter, ou s'il n'a pas encore terminé sa première éducation religieuse, le maître est tenu de lui laisser prendre sur la journée de travail le temps et la liberté nécessaires pour son instruction. Néanmoins ce temps ne pourra excéder deux heures par jour. >>>

Voilà les obligations que la loi impose aux maîtres S'adressant ensuite aux apprentis, elle dit :

t:

<< L'apprenti doit à son maître fidélité, obéissance et respec. Il doit l'aider par son travail dans la mesure de ses forces.

>> Il est tenu de remplacer, à la fin de son apprentissage, le temps qu'il n'a pu employer par suite de maladie ou d'absence ayant duré plus de quinze jours. >>>

IV

Indépendamment des apprentis liés par des contrats et engagés pour un temps déterminé, on emploie dans diverses industries comme manœuvres ou aides, pour des travaux purement mécaniques ou qui ne demandent pas un long apprentissage, d'autres enfants auxquels ne saurait s'appliquer la loi dont nous venons de mentionner les principales dispositions.

Ces enfants seront-ils laissés à la discrétion du chef

d'atelier ou de ses contre-maîtres. Pourra-t-on excé

der ce que permettent les forces et les besoins physiques de leur âge. - Non, la loi ici intervient comme pour l'apprenti. Elle fixe la durée du travail, les obligations du maître (1) et enfin elle place sous la surveillance spéciale des ingénieurs des mines, qu'à cet effet elle investit du titre et des fonctions d'inspec-teur du travail des enfants, toutes les manufactures dans lesquelles sont employés plus de vingt ouvriers (2).

Il est honnête et honorable pour une grande nation d'entrer ainsi dans le vif de la vie de ses plus jeunes et de ses plus humbles enfants, et la législation, qui ne craint pas de s'ingérer dans des intérêts, en apparence si minimes, mais en réalité d'une importance si majeure, porte en elle des éléments de force et de vitalité qui ne permettent pas à un peuple pour si rudement frappé, pour si humilié qu'il soit, de douter un seul instant de ses destinées et de sa grandeur à venir.

V

Encore n'est-ce pas l'État seul qui s'est préoccupé du sort du jeune travailleur. A côté de cette sorte de paternité supérieure revendiquée par lui, se sont formées des sociétés spéciales ayant pour but d'attirer, de grouper le plus grand nombre possible d'apprentis ou de jeunes ouvriers, afin de leur continuer l'éduca

(1) Loi du 21 mars 1841, sur le travail des enfants dans les manufactures.

(2) Décret du 7 octobre 1868.

tion ébauchée à l'école et de les sauvegarder contre les périls d'une vie prématurément livrée à elle-même. Parmi ces sociétés, les unes qu'on pourrait plus spécialement appeler de protection et d'assistance, s'efforcent d'améliorer la condition des apprentis et des enfants employés dans les manufactures par tous les moyens qui, respectant la liberté de l'industrie et l'autorité du père de famille, agissent en conformité de la pensée de la loi.

Telles sont entre autres:

La Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures (1), dont le zèle et le dévouement sont depuis longtemps connus et appréciés dans les familles des classes laborieuses,

La Société paternelle des enfants de l'Imprimerie (2), dont le but est d'assister, de moraliser et d'instruire les apprentis et les enfants employés à un titre quelconque dans la typographie, la lithographie, la fonderie, la reliure, et en général les diverses profest sions qui se rattachent directement aux arts graphiques.

L'OEuvre du Patronage, boulevard Montparnasse, 102, où les jeunes apprentis trouvent des salons de lecture, des jeux de toutes sortes, des conférences pleines d'intérêt et la plus paternelle affection.

Cette œuvre, la principale, croyons-nous, de Paris, a des similaires, peut-être devrions-nous dire des succursales, dans les principaux quartiers. En général, ce sont les Frères des écoles chrétiennes qui dirigent ces patronages, et il suffit de se souvenir des actes de dévouement et de patriotisme vraiment héroïques qui, pendant la dernière guerre, ont signalé

(1) Rue Saint-Florentin, 16, (2) Rue d'Argenson, 1.

ces dignes frères à la reconnaissance publique, pour comprendre ce que puise auprès d'eux de bons sentiments et de vrai patriotisme toute cette jeunesse, qui est à la fois l'avenir de l'industrie et l'espoir de la

France.

D'autres œuvres, moins spéciales pour les apprentis, méritent cependant, par l'influence qu'elles exercent sur la jeunesse des ateliers, d'être mentionnées ici.

Nous placerons en première ligne les cours publics appliqués à l'agriculture, aux arts et à l'industrie, qui, chaque soir, de 8 heures à 10 heures (1), réunissent au Conservatoire des Arts et Métiers l'élite de nos jeunes et intelligents ouvriers.

D'autres cours, dont le programme plus modeste se limite aux éléments de la géométrie, du dessin linéaire et du modelage, sont faits dans le même établissement, pour les apprentis qui se destinent aux arts et à l'industrie. Enfin la Bibliothèque et le Musée offrent les plus riches ressources aux jeunes gens désireux de se former le goût et de compléter leur instruction.

L'Association polytechnique a établi des cours pour les ouvriers (1) dans les principaux quartiers de Paris et jusque dans la banlieue. Ces cours, fort intéressants et très-suivis, ont lieu tous les soirs de 8 à 10 heures (2).

L'Assosciation polytechnique a deux cours, l'un au lycée Charlemagne, l'autre à la Sorbonne.

Indépendamment de ces cours, les membres de cette Société en ont organisé d'autres, pour des élèves moins âgés, dans les écoles communales de Paris.

(1) Ces cours sont ouverts du mois de novembre au mois de mai de chaque année. (2) On n'est pas admis à ces cours avant l'âge de 16 ans. (3) De novembre en mai,

L'Union centrale des Arts appliqués à l'industrie (1). possède et met gratuitement à la disposition de la jeunesse ouvrière sa bibliothèque, son Musée, ses Salles d'études, où à certains jours ont lieu des conférences et des cours.

La Société libre pour l'éducation et l'instruction populaires (2) a placé en première ligne, dans son programme, le devoir de servir en quelque sorte de lien entre le patron et l'apprenti. Elle stimule le zèle, l'obéissance et les meilleurs sentiments des seconds, en propageant les bonnes lectures, en organisant des conférences, etc. D'autre part, elle recherche, elle encourage, elle récompense le dévouement et le zèle des chefs d'industrie. Elle met en lumière ce qui se fait de beau et de bien en ce genre.

La Société pour l'amélioration et l'enseignement des Bibliothèques populaires (3) publie d'excellents catalogues raisonnés et contribue chaque année à la formation de nombreuses et bonnes bibliothèques où la jeunesse n'est point oubliée.

La Société de Francklin (4) poursuit le même but. Elle recherche les ouvrages les plus à la portée de la classe ouvrière et de la jeunesse et les recommande au choix des propagateurs.

Enfin, pour mettre un terme à une nomenclature à laquelle il serait aisé d'ajouter de nombreux articles, dans plusieurs des arrondissements de Paris, des Bibliothèques populaires sont ouvertes tous les soirs aux jeunes apprentis et ouvriers, qui veulent utiliser leurs loisirs et se procurer sans frais des distractions agréables et instructives.

(1) Place Royale, 15.

(2) Rue Brochant, 2, à Paris-Batignolles.
(3) Rue de Grenelle-Saint-Germain, 82.
(4) Rue Christine, 3.

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