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TABLE DES MATIÈRES

Contenues dans l'Instruction relative à l'exécution de la Loi sur les Mines.

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(A. ACTION ADMINISTRATIVE; B. ACTION JUDICIAIRE.)

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VII. Des Carrières.

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VIII. Des Fourneaux, Forges et Usines
pour le traitement des substances
minérales.

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IX.

X.

Du Changement d'état des Usines.
Droits des Concessionnaires et des

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XI.

Permissionnaires.

Obligations des mêmes.

XII. Redevances publiques.

XIII. De la Surveillance administrative.

B. ACTION DE L'AUTORITÉ JUDICIAIRE.

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RAPPORT

SUR la Mine de plomb de Brassac, dans le département du Tarn (1).

Par M. L. CORDIER, Ingénieur en chef au Corps impérial des Mines, et Correspondant de l'Institut.

CETTE mine, qui est à la disposition du Gouvernement, puisqu'elle n'a point encore été jusqu'à présent l'objet d'une concession, se trouve au milieu des montagnes primitives de la partie S. E. du département du Tarn. Elle est située dans la commune de Brassac (canton de Brassac, arrondissement de Castres), sur la rive droite de l'Agoût, à 500 mètres au Nord du village de Brassac et du cours de la rivière. La colline qui la renferme n'est élevée que de 70 mètres au-dessus du moyen niveau de l'Agoût.

La mine consiste en un hanc métallifère de calcaire primitif, inclus au milieu d'une zone de roches calcaires; cette zone elle-même est intermédiaire aux roches argiloschisteuses primitives environnantes.

Le banc métallifère est vertical et dirigé au N. N. E les autres bancs calcaires lui sont parallèles; il en est de même des bancs schisteux; sa puissance est de 4 à 5 mètres.

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La roche calcaire qui enclave le banc métallifère est grenue à petits grains, de couleur grise et difficile à casser. Elle donne une odeur hépatique particulière par le frottement. Les couches qui en sont formées, varient en épaisseur depuis un décimètre jusqu'à deux et trois mètres.

Le banc calcaire métallifère est grenu, schisteux, à petits grains lamelleux, d'un gris sale et assez facile à casser.

(1) Ce Rapport est extrait d'un compte rendu par M. Cordier, en 1807, sur l'état des mines et usines dans le département du Tarn. La mine de Brassac n'a point changé d'état. Elle est encore actuellement à concéder.

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Il renferme les matières suivantes, disposées tantôt en rø gnons, et tantôt en amas de plusieurs mètres d'épaisseur et très-rapprochés entre eux.

1o. Sable quartzeux très-fin, d'un brun-jaunâtre, souillé de fer oxydé brun.

2o. Chaux carbonatée ferrifère en masse, d'un brun-jaunâtre; elle est grenue, à petits grains, et quoiqu'elle soit assez pesante, elle ne paraît pas être chargée d'une grande quantité de fer.

C'est dans l'intérieur de ces amas de sable quartzeux ou de chaux carboaatée ferrifère, qu'on trouve le minerai ; il consiste en plomb sulfuré, à grandes facettes et à cassure cubique; il est disséminé en masses d'un volume très-variable; on en a trouvé des masses qui pesaient jusqu'à 10 myriagrammes; il est ordinairement accompagné de chaux carbonatée grise, demi-transparente, laminaire, ou quelquefois en cristaux rhomboïdaux aigus, et de quartz gras, amorphe, d'un blanc-grisâtre, caverneux et comme corrode. Souvent on ne rencontre au milieu des amas, que ces deux dernières substances, sans minerai.

L'analyse d'un échantillon du minerai de Brassac a été faite en thermidor an 2, par M. Sage, membre de l'Institut. Il contenait 54 pour 100 de plomb pauvre en argent. Ce plomb n'a rendu que 278 centig. de fin par myriagramme.

La mine de Brassac n'a jamais été l'objet d'une exploitation régulière ou considérable. Quelques blocs, de calcaire métallifère, saillans au-dessus de la terre végétale, la firent découvrir en 1790. Le Sr. Bouisset, homme de loi à Brassac, à qui cette découverte est due, ne fit aucune démarche pour obtenir une concession; il se contenta de s'assurer provisoirement la libre disposition de la mine, en faisant un arrangement avec le nommé Sire, propriétaire du terrain.

Le S. Bouisset fit commencer quelques travaux superficiels de recherche et d'exploitation. On découvrit la tête de la couche par une tranchée de 20 mètres de longueur, sur 2, 3 et 4 mètres en largeur: on y creusa à des profondeurs différentes, en poursuivant les indices de minerai à travers les sables quartzeux ou la chaux carbonatée ferrifère. On ne descendit point plus bas que 8 à 10 mètres. Les travaux furent faiblement poursuivis jusqu'en l'an 4 qu'ils cessèrent tout-à-fait. Depuis lors ils n'ont point été repris.

L'extraction a produit au total (d'après le rapport de l'exploitant) 5 à 600 myriagrammes de plomb sulfuré pur à grandes facettes, qui a été successivement vendu en nature aux potiers des départemens voisins.

Cette mine n'a jamais occupé plus de trois ouvriers. Elle n'a jamais eu besoin de directeur; celui dont parlent les instructions du Conseil des Mines, ne l'était que et pour se soustraire aux orages révolutionnaires.

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de nom

Il importe d'ajouter maintenant que les environs de la mine sont couverts de bois et que Brassac communique avec la ville de Castres par une superbe grande route, La main d'œuvre d'ailleurs est à bas prix dans ces montagnes.

Observations.

La mine de Brassac est de nature à ce qu'on ne puisse rien assurer sur l'étendue et l'importance qu'elle peut avoir. D'une part elle n'offre rien de réglé puisqu'elle est disposée en amas, et de l'autre elle a été reconnue sur une trop petite étendue pour qu'on puisse en bien juger.

Jusqu'ici la valeur du minerai extrait a donné du bẻnéfice; mais l'extraction coûtait peu, puisqu'elle était superficielle..

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Si on considère néanmoins que la couche métallifère a une grande épaisseur, et qu'elle est bien encaissée entre des bancs parallèles qui se prolongent à une grande distance, on sera porté à présumer, d'après les exemples de gisemens analogues, que cette couche doit renfermer un très-grand nombre d'amas métalliques, dont plusieurs doivent être très-riches en minerai. Si on considère de plus que la mine est pour ainsi dire vierge, il paraîtra hors de doute qu'on peut y hasarder des recherches, avec la plus grande probabilité de rencontrer au moins assez de minerai pour couvrir les frais.

Ainsi on peut dire que les recherches à faire à Brassac n'offrent aucune chance défavorable; elles en présentent au contraire une bien avantageuse, savoir, celle de trouver quelque grand amas métallique capable de donner en peu de tems et à très-peu de frais, un produit très - considérable.

On pourrait procéder à ces recherches en perçant une galerie dans la couche métallifère. On se placerait pour cela

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au pied de la colline du côté de l'Ouest, à peu près à 25 mètres au-dessous des travaux superficiels. Aussitôt que la galerie aurait été approfondie de 60 ou 80 mètres

on

la joindrait par un puits placé sur le haut de la colline. Quant aux ouvrages subséquens ils dépendraient naturellement du résultat des premières tentatives et de la nature plus ou moins solide du rocher. Il faudrait en outre se mettre en mesure de découvrir la tête de la couche dans toute l'étendue de son prolongement présumé. A cet effet on creuserait un nombre suffisant de tranchées, soit transversales, soit longitudinales; on les placerait à 40 ou 50 mètres environ les unes des autres.

Conclusions.

On peut regarder la mine de plomb de Brassac comme absolument vierge; elle n'a encore été l'objet d'aucune concession ni d'aucun travail d'exploitation proprement dit.

Le minerai y est disposé en amas ou stockwerck, au miheu d'nne couche de roche calcaire très-étendue et parfaitement encaissée.

Quelques travaux superficiels et très-mal conduits, ont cependant donné du bénéfice.

Ou peut donc en toute assurance hasarder des recherches sur cette mine, avec la plus grande probabilité de trouver assez de minerai pour couvrir les frais que les travaux pourront occasionner.

J'estime qu'un fonds de 6000 francs suffirait pour exécuter toutes les recherches qu'il conviendrait de faire avant de former aucun projet d'exploitation.

Fait double pour le Conseil des Mines de l'Empire et M. le Préfet du département du Tarn.

A Albi, le... etc.

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