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pas subitement épuisé, et que la famine ne vînt dans le camp.

pas

(1100-1200.) De là devait résulter, entre le chef et ses officiers, une sorte de lutte favorable dans le fait aux sujets, quoique dans l'intention ni le chef ni ses officiers ne songeassent à les soulager pour l'amour d'eux. Les barons plus vivement intéressés, parce qu'il s'agissait de leur subsistance personnelle, élevèrent les premiers la voix, et exigèrent de leur capitaine qu'il souscrivît à un acte par lequel ils restreignaient son pouvoir de recruter leurs hommes pour la réparation des forteresses, des ponts et des routes; qui limitait la quantité de grain et de bétail que devaient lever ses pourvoyeurs dans leurs courses, qui interdisait la saisie des animaux de charge des chariots de transport et des instrumens de travail; trois actes d'autorité, dont l'officier. propriétaire de la province qui les supportait, avait toujours à souffrir; car, ou les hommes étaient enlevés au travail, ou les outils du travail étaient enlevés aux hommes où le fruit du travail périssait. C'est ce pacte imposé par les lieutenans à leur capitaine, qui fut appelé la grande charte (1).

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(1) Voyez Hume, chap. x1. Millar, tom. 11., p. 8o, et l'édition de la grande charte par Blakstode.

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Le général prit ensuite sa revanche, et il contraignit les barons à n'exiger des hommes subjugués que des taxes régulières ; il voulut qu'ils laissassent aux marchands la liberté de voyager; il favorisa les rassemblemens de ceux qui voulaient mettre en commun leur industrie; il prit les villes sous sa sauve-garde; il donna aux hommes des sauf - conduits, non par compassion, mais par intérêt propre, et parce que tout sujet dont le travail était entravé ou qui périssait dans le travail, pour satisfaire aux besoins d'un seul, causait une perte à la communauté entière des vainqueurs.

La grande charte et les statuts qui vinrent après furent ainsi à l'avantage des subjugués; mais les termes seuls font voir que leur avantage n'était pas l'objet direct, et qu'on ne les estimait qu'à la manière des bêtes de fatigue qu'on ne veut point perdre. Un article de la grande charte défend de détruire les maisons, les bois et les hommes sans la permission du propriétaire (1).

(1) Make waste of houses, woods, or men, without the special licence of the proprietor.

(Remarks upon the history of England, vol. 11.) se convaincre que la guerre

Veut-on

des barons contre

A de certaines époques fixes où déterminées par le capitaine, il y avait un rassemblement général, et comme une revue de toute l'armée. Chaque officier, chaque soldat s'y rendait, et les aumôniers du camp y assistaient. Cette assemblée avait le nom de parlement, ce qui signifie conférence, parce qu'on s'y expliquait en commun, et qu'on y prenait conseil sur les mouvemens à faire dans le pays ou hors du pays, sur là disposition des postes, sur les moyens de se maintenir en repos au milieu des sujets, et de leur faire rendre le plus de vivres et le plus d'argent (1).

Jean-sans-terre n'était nullement faite pour les sujets, il faut lire comment les deux partis traitaient le pays dans leur colère et dans l'acharnement du combat. Nothing was to be seen but the flames of villages reduced to ashes, and misery of the inhabitants, tortures exercised by the soldiery and reprisals no less barbarous committed by the barons on royal demesnes. The king marching the whole extent of England, from Dover to Berwic, laid the provinces waste on each side of him; and considered every state which was not his immediate property as entirely hostile, and the object of military exécution. (Hume's history of England, chap. x1.)

(1) Tous les barons étaient forcés de venir en parlement; l'ordre était moins sévère pour les soldats ou che

(1200—1300.) Les sujets, en même temps qu'ils nourrissaient leurs maîtres, devaient vivre euxmêmes; tenus sans cesse en éveil, et l'esprit toujours tendu par le besoin d'être bien et par la difficulté d'y parvenir, ils avaient assez promptement accru la puissance de leur industrie : les manufactures étaient nées, les villes s'étaient formées et avaient grandi ; alors les vainqueurs ne pouvaient plus suffire à faire le recensement de ce que chacun possédait et de ce qu'on pouvait lui retrancher. La propriété croissant toujours, les comptes faits cessaient bientôt d'être justes; il eût fallu souvent en dresser de nouveaux, ou se résoudre à perdre sur les recettes, en percevant les taxes d'après les estimations antérieures. On chercha naturellement un expédient qui écartât ces difficultés, et l'on en trouva un. C'était dans les villes que les richesses mobiles pouvaient le plus

valiers à qui le voyage était trop à charge; leurs officiers répondaient pour eux. Cela faisait que l'assemblée n'était ordinairement qu'un conseil d'état-major. Il arrivait cependant quelquefois que l'armée toute entière recevait l'ordre de se réunir dans un lieu désigné par le chef. There is also mention sometimes made of a crowd or multitude that througed into the great council on particular interesting occasions.

(Hume's history of England, appendix 11.)

difficilement s'apprécier: on obligea les sujets habitans des villes à choisir un certain nombre d'entre eux pour venir en parlement, lorsque le général, les lieutenans, les aumôniers et les soldats seraient rassemblés, répondre à toutes les questions qu'on voudrait leur faire sur la fortune de leur bourg, de leur cité, de leur commune ; dire tout ce qu'ils pouvaient supporter, et s'il y avait lieu d'exiger plus. On leur faisait signer les actes d'impôt, pour qu'ils n'allassent pas ensuite résister aux collecteurs, et différer ou refuser le paiement; pour qu'ils fussent pris en quelque: sorte par leur parole (1).

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La dernière classe de l'armée, les chevaliers, n'ayant que de petites portions de terre, et ne pouvant point, comme leurs supérieurs, prendre à discrétion sur le bien des vaincus, s'étaient mis à pratiquer l'industrie, et à ajouter le revenu

(1) Le premier appel des députés des bourgs fut fait par le 23. statut d'Édouard Ier., en 1295. He issued writs to the sheriffs, enjoining them to send to parlia ment two deputies from each borough within their county, and these provided with sufficient powers from their community to consent, in their name, to what he and his council should require of them.

(Hume's history, chap. x.)

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