parlant au nom des communes. Dans ce peu de mots tout était faux...

Ce n'étaient pas les sujets qui avaient fait Charles Stuart roi d'Angleterre ; sa naissance lui avait transmis le titre de son père. Aucun pacte n'avait été fait entre lui et ceux sur lesquels il avait exercé le pouvoir. Le pouvoir lui était échu par hasard, et non par accord. Le prisonnier savait mieux les faits. « Je suis ROI par héritage » répondait-il ; ce n'est pas de vous que je

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» tenais ce que j'ai revendiqué, c'est de l'ordre

Ce traité supposé que les sujets mettaient en avant, était de nature à se retourner un jour contre cux. Le fils du condamné pouvait dire à son tour, s'il était vainqueur : « Le contrat tacite

qui existait entre vous et mon père, par la seule » raison qu'il était fils de Jacques, existe entre » vous et moi, parce que je suis son fils. J'ai le » droit, de votre propre aveu, de disposer de » vous et de vos biens, dans la mesure que vous

(1) That he himself was their HEREDITARY KING ; nor was the whole authority of the state entitled to try him, who derived his dignity from the supreme Majesty of hea ven. That those who arrogated a title to sit as his judges, were born his subjects. (Hume's history, chap. LIX.)

>> aviez prescrite à mon prédécesseur. Je m'em» pare de ce droit selon vos paroles. La justice » que vous avez exercée contre lui, je l'ai >> cela même contre vous. Il est mort légalement, » disiez-vous, pour avoir prétendu à plus de pouvoir; vous aussi, vous mourrez légalement,

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» si vous prétendez à plus de liberté. »

par

A. THIERRY.

N. B. Le défaut d'espace nous oblige de renvoyer à un autre volume la continuation de cette histoire.

OUVRAGES

SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES.

TACTIQUE

DES

ASSEMBLÉES LEGISLATIVES,

SUIVIE d'un Traité des Sophismes politiques, ouvrage extrait des manuscrits de M. Jérémie BENTHAM, par Ét. DUMONT, membre du conseil représentatif de Genève. (2 vol. in-8°., chez Paschoud, libraire, rue Mazarine, no. 22.)

M. JÉRÉMIE BENTHAM est un jurisconsulte anglais, ou plutôt un citoyen du monde, un véritable ami des hommes, déjà avancé en âge, et prodigieusement estimé dans son pays, en raison de la droiture de ses intentions, de l'étendue de ses connaissances et de la profondeur de ses observations. Mais il prend rarement la peine de

rédiger ses pensées, de les revêtir d'une forme propre à leur donner cours. Il songe à son sujet, et non au public des lecteurs. Un de ses amis, M. Dumont de Genève, homme d'un très-grand mérite, et très-capable lui-même de produire d'excellens livres, frappé des richesses ensevelies dans les manuscrits de Bentham, a obtenu de lui de les publier en français, en se donnant toute latitude pour la rédaction, et en se permettant de supprimer les développemens qu'il jugerait superflus, comme de suppléer ceux qui lui paraîtraient nécessaires; et il en est résulté pour notre langue et pour notre littérature politique, trois ou quatre ouvrages excellens sur des matières d'intérêt général, tels qu'un Traité de législation civile et pénale, 3 vol. ; la Théorie des peines et des récompenses, 2 vol., et les deux nouveaux ouvrages dont je me propose de parler dans cet extrait.

Le savant éditeur a trouvé de si grands rapports dans le sujet de ces deux derniers ouvrages, qu'il n'en a fait qu'un seul en deux volumes. Le premier volume traite de la Tactique des assemblées législatives. La plupart des lecteurs s'imagineront qu'il s'agit ici des manœuvres, des stratagèmes par lesquels on peut mener une assemblée délibérante, lui faire sanctionner les

œuvres d'une politique machiavélique, et souvent les mesures les plus contraires aux intérêts de ses commettans, les plus contraires à ses propres intentions; non il ne s'agit que des manœuvres avouées, au moyen desquelles on peut faire discuter et délibérer un grand nombre d'hommes réunis, de manière à produire des résultats bons ou mauvais. Or, on ne peut nier qu'au commencement d'un siècle, où le système représentatif gagne successivement tous les pays de l'Europe, tous ceux de l'Amérique, et fera nécessairement le tour du monde, un livre qui indique les moyens de faire sortir des assemblées délibérantes autre chose que du bayardage, ou de scandaleuses altercations, ne soit un livre sort convenable et fort opportun.

C'est ainsi que nous verrons successivement se perfectionner tous les détails de l'organisation sociale. J'en fais la remarque, pour fournir un exemple à citer à ceux qui prétendent qu'on recule au lieu d'avancer.

« Si les anciens Etats-généraux de France ont été si faibles et si impuissans, dit l'éloquent interprète des idées de Bentham, c'est qu'ils n'ont · jamais su se donner une bonne discipline, une bonne forme de délibération; et qu'en conséquence, ils n'ont jamais pu parvenir à former