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daire, mais qui était le seul clergé au service de to:!, le clergé-peuple, cette résistance déplorable fit dévier la Révolution et entraîna contre elle des masses, jusque-là soumises, qui prirent pour elles-mêmes les persécutions suscitées aux pasteurs.

Michelet attribue à tort la nouvelle conduite des curés à la terreur qui leur fut inspirée par le haut clergé. Cette terreur n'existait plus, et n'a pu être exercée depuis 89. L'intérêt des pasteurs était d'obéir aux décrets qui leur faisaient un sort meilleur, plus digne, plus libre que jamais, n'eût été la condition du

serment.

L'obligation de cette mesquine formalité, inscrite dans la loi, troubla profondément ces ministres du travail religieux; son application sans prudence, la misère entrevue ou soufferte par les intéressés, et d'autre part les nouvelles mesures de rigueur sans cesse décrétées, peut-être nécessitées contre eux, firent de ces derniers de dangereux fanatiques et des agents aussi actifs que nombreux de la guerre civile.

CHAPITRE II

NOUVELLE ORGANISATION ÉPISCOPALE

ET PAROISSIALE

SOMMAIRE

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Application de la constitution civile du clergé. Formation des évêchés constitutionnels. - Election des titulaires. Leur institution canonique. Ils doivent se mettre en communion avec le pape. Difficultés de ces opérations. Manœuvre des anciens évêques, des chapitres et des partis. Les installations épiscopales à Quimper, à Nantes, à Angers, à Bordeaux, à Tulle, à Châteauroux, à Rennes. La politique d'opposition dénature cette tentative de conciliation du christianisme avec l'époque moderne. - Le courrier de Rome.

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I

On l'a vu, les principales dispositions du décret du 12 juillet 1790, sur la Constitution civile du clergé, portaient qu'il n'y aurait qu'un siège épiscopal par département, une paroisse par commune; elles prononçaient l'élection des évêques et des curés, la suppression du casuel, un traitement régulier pour les ministres de la religion.

Le roi, après de longues hésitations, sanctionna enfin ce décret par les lettres-patentes du 24 août, et bientôt le décret relatif au serment, par d'autres lettres du 26 décembre. Mais comme tout était contradiction dans sa conduite, il prit aussitôt pour directeur spirituel et pour le service de la chapelle royale un prêtre réfractaire, un ennemi de cette loi qu'il venait d'approuver et de rendre obligatoire pour la France entière. L'adhésion royale était d'ailleurs formulée en des termes ampoulés de prétendue loyauté, dont l'opinion fut beaucoup trop engouée (1), alors que,

(1) Louis XVI acceptait, disait-il, ouvertement, franchement, comme il convenait à son caractère, pour resserrer le lien de la confiance mutuelle avec les représentants de la nation. « Je le mérite et j'y compte, écrivait-il. » Moniteur, p. 1489.

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