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DE L'IMPRIMERIE DE FAIN, PLACE DE L'ODÉON, I

HISTOIRE COMPLÈTE

DU PROCÈS

DU MARÉCHAL NEY;

CONTENANT

Le Recueil de tous les actes de la procédure instruite, soit
devant le CONSEIL DE GUERRE de la 1. division militaire,
soit devant la cOUR DES PAIRS, avec le texte des MÉMOIRES
REQUÊTES, CONS ULTATIONS, DISCOURS et PLAIDOYERS relatifs
à cette cause célèbre; précédée d'une NOTICE HISTORIQUE
sur la vie du Maréchal.

PAR ÉVARISTE Dumoulin

TOME SECOND.

FOR MBRARIS

NEW-YORK

PARIS,

CHEZ DELAUNAY, Libraire, au Palais-Royal;
Et au Bureau du CONSTITUTIONNEL, rue de Voltaire, no. 3.

DÉCEMBRE 1815.

19

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PROCÈS

DU

MARECHAL NEY.

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A

COUR DES PAIRS.

La Chambre des Pairs, appelée à prononcer sur le sort du maréchal Ney, a usé pour la première fois, depuis son institution, du droit constitutionnel qui lui est acquis de juger les crimes de haute trahison. Il est douloureux qu'elle ait eu à faire l'essai de cette grande et noble prérogative sur un homme qui combattit vingt-cinq ans pour son pays, sur un guerrier illustré dans cent combats, sur l'un des plus glorieux défenseurs de la patrie.

Les temps de troubles et de révolutions, dont nous sommes à peine sortis, pouvaient seuls nous offrir un spectacle aussi déplorable; et c'est un nouveau malheur attaché aux époques funestes où les factions déchirent le sein de la patrie, que

TÓME II.

I

de voir transformer en coupables des hommes qu'elle aimait à citer avec orgueil, des citoyens qui firent long-temps sa gloire, des guerriers dont la postérité admirera la valeur et les hauts faits.

Durant les troubles que suscitèrent en France les ennemis du cardinal de Richelieu, le duc de Montmorenci, l'un des seigneurs les plus illustres de la cour de Louis XIII, embrassa, dans un moment d'erreur, les intérêts de Gaston, duc d'Orléans, frère du Roi après avoir fait des prodiges de valeur, la fortune trahit son courage; succombant sous les blessures qu'il avait reçues en combattant pour la cause d'un prince ingrat et rebelle, il fut pris les armes à la main. On lui fit son procès; il fut condamné et exécuté à Toulouse.

Quelques années après l'exécution du duc de Montmorenci, sa veuve obtint d'Anne d'Autriche l'autorisation de faire élever un tombeau aux mânes de son époux. Sa mort avait en quelque sorte effacé son crime; lorsqu'il eut payé de sa vie le funeste égarement qui le conduisit à l'échafaud, on oublia qu'il avait été un instant coupable; sa mémoire ne fut point flétrie, et l'histoire a précieusement conservé le souvenir de ses grandes qualités et de son courage.

Comme le duc de Montmorenci, le maréchal

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