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affaire peut être étudié de suite, et sans perdre aucun temps dans des recherches fastidieuses.

L'édition in-4° annonçait rarement de quelle issue avait été suivie la défense des causes rapportées dans la collection des plaidoyers, et cependant la connaisance de la date, et de la disposition des arrêts obtenus sur ces plaidoyers intéresse tout lecteur, et peut être utile aux recherches de jurisprudence; nous avons été assez heureux pour pouvoir indiquer à la fin de presque toutes les pièces de cette précieuse collection, la date et la disposition sommaire de l'arrêt.

Le classement des OEUVRES DE COCHIN suivant la division du Code civil, en ce qui touche les matières purement civiles, et par ordre de matières, en ce qui appartient au droit criminel, féodal ou ecclésiastique, facilite encore aux personnes versées dans l'étude des lois la recherche des documens qui se rattachent à telle ou telle partie du droit. Cette division, pour le lecteur étranger aux lois, et qui étudierait seule

ment sous le rapport littéraire les OEuvres que nous publions, offre encore cet avantage de rassembler dans les premiers volumes toutes les questions relatives à l'état des personnes, plus favorables par la nature de leur discussion aux développemens littéraires.

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Pour faciliter la corrélation des citations entre personnes qui ne posséderaient pas la même édition de ces OEuvres, nous avons indiqué en tête de chaque pièce, le numéro de série de l'ancienne édition.

Une table sommaire à la fin de chaque volume indique les causes traitées dans chacun de ces volumes, et le nom des parties qu'elles intéressaient.

La préface de l'édition in-4°, longue et verbeuse, se trouve remplacée par un discours préliminaire d'un style simple et concis, et sous ce rapport plus digne de la mémoire de Cochin.

Enfin une table analytique des matières, faite avec le plus grand soin, et remarquable

par une bien plus sévère exactitude que celle de l'édition in-4o, ajoute à cet ouvrage une ressource absolument neuve pour les recherches, en donnant à cette édition toute l'utilité d'un véritable répertoire.

Nous espérons par tous ces avantages fixer l'attention des magistrats, du barreau et de toutes les personnes qui se proposeront d'étudier l'un de nos plus célèbres avocats : les suffrages que nous avons déjà recueillis, et ceux que nous espérons seront notre plus belle récompense.

SUR LA VIE ET LES OUVRAGES

DE HENRI COCHIN,

AVOCAT AU PARLEMENT DE PARIS.

LES orateurs de Rome et d'Athènes étaient appelés à défendre les causes des particuliers et celles des nations; leur éloquence attirait à eux une partie de la puissance du gouvernement, ils devenaient les chefs de leur république par une sorte de conquête.

La législation des temps modernes, en séparant rigoureusement l'éloquence du barreau, de celle de la tribune, a refusé aux avocats des siècles derniers l'espérance d'un tel triomphe; et si la hauteur du talent de Henri Cochin permet de supposer qu'il eût pu acquérir une semblable gloire, l'esprit de modération qui règne dans ses ouvrages fait penser qu'il ne l'eût pas ambitionnée.

Cochin plaidait à une époque où la science du droit et l'art de la parole s'appliquaient seulement aux intérêts civils des particuliers; les débats des affaires criminelles n'avaient point alors la publicité et la solennité qu'ils ont

COCHIN. TOME I.

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reçues d'une législation postérieure; l'autorité administrative absorbait par sa puissance une partie des questions soumises maintenant aux jurés et aux juges. Les affaires de l'état ne se discutaient pas publiquement dans les assemblées législatives; la politique appartenait au conseil des rois, et n'occupait qu'un petit nombre d'esprits; le sceptre de Louis XIV, à peine échappé de ses royales mains, avait accoutumé la France à se reposer sur son roi du soin de la gouverner. Dans un pareil état de choses, la profession d'avocat se bornait à publier les principes qui protégent la propriété, garantissent les avantages qu'elle doit produire, et déterminent les modes de division et de transmission dont elle est susceptible.

C'est dans ce cercle, en apparence étroit, que Cochin parvint à élever une réputation de science et d'éloquence, qui le fait citer continuellement comme le rival des anciens orateurs. Etranger à leurs passions, il a su animer et colorer son langage; contraint de développer ses moyens devant un auditoire peu comparable à celui du forum, on a pu dire qu'il se serait montré digne de la gloire des siècles anciens, s'il avait été appelé à la partager; et par un privilége admirable, aujourd'hui qu'une nouvelle destinée paraît se présenter au barreau, aujourd'hui que, par les concessions de la royauté, l'orateur français peut espérer de prendre une part morale au gouvernement de l'état, le style et la logique de Cochin peuvent encore lui être offerts comme études et comme modèles.

N'en doutons pas, cette haute distinction, personnelle à notre auteur, résulte du ton et des expressions de vérité

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