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Cette opération étant achevée, on passe une couche de vernis avec un pinceau, et on fait à l'un des coins du matelas une ouverture destinée à recevoir un tuyau en cuivre, dont l'extrémité est taraudée, et qui est garni d'un robinet; à l'aide d'un soufflet ordinaire on introduit dans le matelas la quantité d'air nécessaire pour le gonfler, et on ferme le robinet.

Ensuite on applique une nouvelle couche de vernis, mais seulement lorsque la première est bien sèche; il faut aussi avoir soin de couvrir toutes les coutures, afin que le matelas soit parfaitement à l'épreuve de l'air.

Ce vernis sèche lentement, mais il est trèsélastique, et ne se gerce ni ne se détache.

Si l'on pratique deux ouvertures dans le matelas, on peut y établir un courant d'air, et le vernis séchera d'autant plus promptement.

Le matelas ainsi préparé est lavé avec de l'eau, et les endroits qui n'auraient pas été assez couverts sont réparés.

Ces nouveaux matelas sont plus élastiques, plus légers et d'un transport plus facile que les matelas ordinaires; on peut leur donner le degré de dureté qu'on désire en y introduisant plus ou moins d'air, qu'on renouvelle

aussi souvent qu'il est nécessaire; ils sont à l'abri des teignes et d'autres insectes, ne forment point de plis, parce que l'air y cède à tous les mouvemens du corps, et ne perdent jamais leur élasticité; on conçoit qu'ils n'ont besoin d'être ni cardés, ni battus, ni retournés.

On peut aussi faire, de la même manière, des balles d'imprimeurs qui seront plus légères que les balles ordinaires.

Les matelas remplis d'air ne sont pas d'invention nouvelle. Vaucanson s'en servait avec avantage dans ses voyages. Le seul reproche qu'on puisse leur faire, c'est d'être trop chauds; mais on remédie aisément à cet inconvénient en y renouvelant l'air. Le vernis dont on les recouvre est le même que celui qu'on emploie pour les ballons; il perd son odeur en séchant. M. Brizé-Fradin a publié une description détaillée de ces matelas, et la manière de les fabriquer. Le lit économique de M. de Rumfort a quelque analogie avec ces matelas, étant établi sur le même principe.

Quant aux balles d'imprimerie, il ne paraît pas que les essais qu'on en a fait aient eu du succès, puisqu'on en a abandonné l'usage.

Nouvelle fabrication des chandelles.

M. J. White, de Londres, a obtenu, le 27 décembre 1814, une patente pour un nouveau procédé de fabrication des chandelles,

Les moules qu'il emploie sont de cuivre, de laiton ou de tout autre métal, et des formes et dimensions ordinaires; mais comme leurs parois intérieures doivent être parfaitement unies, il faut les étirer au banc comme les tubes des lunettes. Leur extrémité supérieure est surmontée d'un chapeau percé d'un trou pour donner passage à la mèche, et le bout inférieur est garni d'un couvercle plat d'un pouce de hauteur, également percé d'un trou au centre. Le moule étant ainsi disposé, on bouche avec un tampon le trou du chapeau, on le renverse, et on y coule par l'ouverture du couvercle une quantité de blanc de baleine, de cire, de suif ou de mélange fondu de ces matières, suffisante pour remplir le tiers de sa capacité; pendant que le suif y est encore à l'état fluide, on renverse le moule sur une table bien unie, et on le roule en avant et en arrière, soit avec la main, soit par le moyen

d'une machine, jusqu'à ce que la matière qu'il contient ait pris de la consistance et soit fixée aux parois intérieures. On obtient ainsi un cylindre creux de suif parfaitement uni et exactement du calibre et de la longueur du moule, dans lequel on passe la mèche, et qu'on remplit de suif à la manière ordinaire.

On pourrait aussi se servir de moules de terre ou de verre; mais l'auteur donne la préférénce aux tubes de métal étirés qui sont plus réguliers et d'un diamètre plus égal.

Il assure que les chandelles fabriquées par ce moyen ont l'apparence des bougies, qu'elles donnent une lumière aussi belle, n'ont pas besoin d'être mouchées, sont parfaitement polies à l'extérieur et exemptes de l'odeur désagréable des chandelles ordinaires. Leur prix est un peu plus élevé, mais inférieur à celui des bougies.

Distillation économique.

Feu M. Smithson Tennant a lu à la société royale de Londres un mémoire sur les moyens d'économiser le combustible dans la distillation.

Depuis long-temps le docteur Black avait démontré que la chaleur nécessaire pour porter l'eau d'une température de 8 degrés de Réaumur à l'ébullition, n'est qu'un 6o de celle qui est requise pour convertir ensuite cette eau en vapeur.

La température propre à convertir un fluide quelconque en vapeur, dépend de la pression de l'atmosphère sur sa surface; on peut donc la baisser si celte pression diminue. Ainsi, l'eau ne supportant plus le poids de l'air, se convertira en vapeur à une température audessous du point de l'ébullition; elle peut par conséquent être distillée par la vapeur de la chaleur ordinaire.

Pour produire cet effet, on se servira d'un vase et d'un récipient qui communiquera avec lui; on le rendra parfaitement impénétrable à l'air, et on y fera passer la vapeur le long du serpentin d'un alambic ordinaire qu'on y introduit.

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