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ment du clapet e pendant le premier dixième de seconde de sa chute. Voyons maintenant les espaces qu'il parcourra dans les dixièmes de seconde suivans, pour en déduire la durée de sa chute entière. Au commencement du second dixième, la vitesse acquise dans le premier lui ferait parcourir dans le même temps un espace double, c'est-à-dire 2 lig., 6, si l'action qui a produit la première vîtesse cessait d'agir mais ici, au contraire, cette action devient double, puisqu'à la fin du second dixième de seconde, le raccourcissement de la colonne d'eau i est de 12 pouces 2/3, double de ce qu'il était à la fin du premier. L'action de la pesanteur sur le clapet e lui ferait donc parcourir un espace double de celui qu'elle lui a fait parcourir dans le premier temps ainsi l'espace parcouru dans le second temps sera = 4 fois l'espace parcouru dans le premier. En suivant le même raisonnement, l'on verra que dans le troisième temps l'espace parcouru sera 9 fois l'espace parcouru dans le premier, et enfin que dans les autres temps, toujours égaux au premier, les espaces parcourus, au lieu d'être entre eux comme les nombres impairs 1, 3, 5, 7, etc., comme cela a lieu dans la chute naturelle des

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corps, seront comme les carrés des nombres naturels 1, 2, 3, 4, etc., c'est-à-dire, comme les nombres 1, 4, 9, 16, etc. D'après cela, l'on voit que, pour obtenir la durée de la chute entière du clapet e, il suffira de multiplier successivement ces nombres par l'espace parcouru pendant le premier dixième de seconde, et d'ajouter ensemble les résultats jusqu'à ce que l'on ait obtenu 16 pouces, qui sont l'espace que doit parcourir le clapet dans sa chute; on trouvera que le temps nécessaire à cette chute est à peu de chose près o ́"7.

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On voit donc que la durée de la seconde, oscillation, qui donne lieu au renouvellement de tous les effets de la machine soufflante, n'est pas assez longue pour nuire d'une manière sensible à ces effets. Ce qu'il est encore important de remarquer, c'est que la quantité d'eau qui entre pendant l'abaissement du clapet e dans la caisse a par l'ouverture b, ne peut pas être plus considérable que celle qui descend dans le même temps par le canal i, qui est à-peu-près de 5 pieds cubes : par conséquent elle n'aura pas le temps d'arriver jusqu'à l'embouchure de ce canal ; en effet il faudrait pour cela qu'elle eût, dès le premier instant de son entrée, une pente d'environ un 2o Coll. 3.

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pied, et celle-ci ne peut s'établir que par troduction successive de l'eau dans la caisse a, où elle formera une sorte de pyramide, dont les côtés ne pourront pas même avoir cette pente à la fin de l'oscillation.

Il me reste maintenant à comparer ces nouveaux soufflets avec ceux qui sont en usage dans les forges et fourneaux, et à faire connaître les avantages qu'ils peuvent avoir

sur eux.

Le premier et le plus important de ces avantages est d'économiser l'eau de moitié au moins, ainsi que je vais essayer de le prouver.

Le second est l'économie dans les frais de construction et d'entretien. Cette économie est au moins des deux tiers, comme on a pu le voir.

Le troisième est le peu de surface que cette machine présente, ce qui permettrait de la placer où l'on voudrait, et à couvert, sans gêner le travail des usines. En effet, elle n'occuperait qu'un espace de 6 à 7 pieds en carré, 1andis que les souffleries ordinaires avec leurs roues et tout leur appareil en occupent au moins huit fois davantage. Il résulte de là qu'on pourrait toujours établir cette soufflerie toute entière dans l'intérieur de l'usine, et

même près des foyers. Par ce moyen, on éviterait de fréquens et quelquefois de longs chômages causés par les gelées en hiver. Ce ne sont pas là les seuls avantages, mais ce sont les plus importans.

Pour prouver ce que je viens d'avancer, je vais analyser, autant que possible, et successivement, chacune de ces machines, en commençant par celle qui est connue sous le nom de soufflerie à cylindres ou à pompes pneumatiques, et qui est la plus en usage maintenant.

A l'inspection seule de tout l'appareil d'une soufflerie de ce genre, l'on voit d'abord, sans avoir les moindres notions de mécanique, que toutes ces machines d'une masse énorme (1) doivent, pour être mise en mouvement, absorber une grande partie de la force motrice par leur inertie et leurs frottemens. Mais tâchons d'évaluer ici avec quelque exactitude cette perte de forces.

En premier lieu, le moteur qui est un courant ou une chute d'eau, imprime le mouvement à une roue qu'il fait tourner, soit en

(1) Les rouages et les pistons d'une soufflerie à cylindre pèsent plus de 10,000 livres.

la frappant en dessous, soit en tombant dessus, ou sur l'un de ses côtés; or, il est déanontré par le calcul et les expériences de Smeaton et de beaucoup d'autres savans, que les roues les mieux faites qui sont frappées en dessus, lors même qu'elles n'ont qu'une vitesse peu considérable, ne donnent à leur axe que les 3/5 de la force qu'elles dépensent, et que celles qui le sont en-dessous en donnent encore moitié moins, les 3/10 seulement; encore suppose-t-on, comme je viens de le dire, que ces roues sont faites et placées d'après les principes et le calcul les plus rigoureux. Mais combien s'éloignent de ces principes les ouvriers qui sont ordinairement chargés de ces constructions, et qui n'ont pour guide qu'une routine aveugle dont ils ne s'écartent jamais, malgré la variété des positions auxquelles ils devraient avoir égard; ou s'ils s'en écartent, ce n'est que pour faire des bévues encore plus grandes (1)!

(1) J'aurais beaucoup d'exemples à citer à l'appui de ce fait; mais je me bornerai à celui-ci, qui est remarquable, et que j'ai observé avec surprise dans un établissement considérable du Berri. La chute d'eau dans cette usine est à-peu-près de 10 pieds, à partir de l'extrémité des cour

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