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Il suit donc de tout ce qui précède, que la plupart du temps le moteur, dans son seul

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siers qui portent l'eau aux roues hydrauliques, et le niveau. de l'étang est le plus souvent de 9 à 10 pieds encore audessus. L'une de ces roues a environ 20 pieds de diamètre, et une autre à-peu-près 14. La première reçoit le choc de l'eau dans une direction exactement perpendiculaire à son axe; et la deuxième, selon une sécante qui passe à 3 pieds au-dessus du sien, et dans le sens contraire à celui de sa rotation. Dans le premier cas, la vitesse de l'eau, qui est très-considérable, puisqu'elle forme la moitié de la force du moteur, est entièrement perdue; et dans le deuxième, non-seulement cette vitesse est rendue inutile, mais elle devient de plus contraire au mouvement de la roue, puis qu'elle agit en sens opposé à celui de sa rotation. Ainsi l'effort du génie de l'ouvrier, en s'écartant de sa route. ordinaire, n'a servi qu'à doubler à-peu-près la dépense de F'eau et les frais de construction et d'entretien.

Combien d'autres défauts ne rencontre-t-on pas encore dans ces roues, et qui ont pour cause l'impéritie des constructeurs? Ici une trop grande vitesse de rotation retranche d'autant sur la vitesse de l'eau, et par conséquent sur l'effet de sa chute; là des augets d'une forme vicieuse et d'une capacité peu proportionnée au volume d'eau du courant, font que l'eau, au lieu de parcourir la plus grande portion possible de la demi-circonférence de la roue, la quitte en grande partie bien avant son point le plus bas. Souvent aussi la forme et la position des chemins d'eau donnent au courant une mauvaise direc

transport de mouvement vers l'axe de la roue qu'il fait tourner, perd beaucoup plus des 2/5 de sa puissance dans les roues frappées en dessus, et plus des 7/10 dans celles qui le sont en dessous, et que jamais cette perte n'est moindre que ces quantités.

En second lieu, le mouvement se communique de la roue hydraulique à une seconde

tion sur la roue, et en font rejaillir une grande partie, dont la chute devient entièrement inutile. Il y a bien d'autres défauts encore plus nombreux et plus sensibles dans les roues frappées en dessous, car on ne fait presque jamais attention à leur donner ni la vitesse la plus avantageuse, qui est les 2/5 de celle du courant, ni la position la plus convenable, pour éviter ce qu'on nomme le regonds ou remoux, qui, dans bien des cas, rend presque nulles a force et la vitesse des roues qui y sont sujettes; il est encore une multitude de conditions également importantes et que l'on néglige complètement.

L'on voit, d'après cela, qu'une roue hydraulique que l'on regarde vulgairement comme la machine la plus simple, est au contraire une de celles qui demandent le plus de soin et de connaissances dans sa construction. Je ne crois pas que le mécanisme que je propose et qui est débarrassé de ces roues, en exige autant, et cependant la roue hydraulique est considérée, dans une soufflerie ordinaire, comme la partie de cette machine qui offre le moins de difficultés.

roue, au moyen d'un engrenage en fonte; or, il est reconnu en mécanique qu'un engre nage de ce genre donne lieu à un frottement qui dépense à-peu-près le tiers de la force qu'il transmet: ce frottement croît encore en proportion de l'inexactitude de cet engrenage, qui est le plus souvent très-vicieux.

En troisième lieu, le mouvement se communique de cette seconde roue aux tiges des pistons qui montent et descendent dans les cylindres dans lesquels ils compriment l'air. Il existe aussi dans ces mouvemens des. frottemens très - considérables, 1o celui des cames contre les levées des pistons; 2° celui des tiges de ces pistons contre les pièces de bois qui les maintiennent dans la verticale; 3° enfin, celui des pistons eux-mêmes contre les parois des cylindres.

Quoiqu'on ne puisse évaluer d'une manière générale cette sorte de frottemens qui sont variables à l'infini, on peut cependant s'en faire une idée suffisante, en considérant que le poids de ces pistons, qui est au moins de 400 livres, ne suffit souvent pas pour les faire descendre; on est obligé d'y attacher encore des poids considérables pour vaincre l'énorme résistance que le frottement oppose

à leur chute ainsi, dans ce cas particulier,

on peut évaluer cette espèce de frottement en faisant abstraction de celui des cames qui n'en fait qu'une partie peu considérable. La mesure est donnée directement par le poids du piston qu'il faut doubler pour obtenir la résistance entière qui s'oppose à son mouvement d'ascension, parce que la puissance a à vaincre alors, d'abord la pesanteur du piston, et de plus son frottement qui oppose une résistance égale, ou à-peu-près, à cette pesanteur, ainsi que nous venons de le voir. 800 livres seront donc à-peu-près l'expression de la quantité de forces perdues sur ce qui reste du moteur; ce qui en forme le 1/5, en supposant l'action avec laquelle le piston est poussé 4000 livres; et c'est, je crois, le maximum.

En résumé, voici quelle est au moins la portion du moteur dépensée en pure perte:

Avec une roue frappée en dessus.

1. Par la roue hydraulique 2/5.

2o. Par l'engrenage et le 2o

arbre tournant.

3o. Par les pistons.

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1/3 de ce qui reste.

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1/5 du surplus.

Ce qui fait au total.

17/25 ou plus de 2/3.

Avec une roue frappée en dessous. 1o. Par la roue hydraulique7/10.

2o. Par l'engrenage et le 2o

arbre tournant..

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1/3 de ce qui reste. 1/5 du surplus.

Ce qui fait au total. . 21/25 ou plus de 5,6. Il me reste maintenant à examiner les trombes ou trompes et les soufflets proprement dits; mais comme il existe peu de différence, quant aux résultats, entre cette dernière espèce de soufflerie et celle dont je viens de faire l'examen, je me bornerai à passer en revue les principaux défauts des trombes.

Il est bien reconnu que cette machine soufflante est plus avantageuse que les deux autres sous deux rapports principaux, qui sont, 1° une grande économie dans les frais de construction et d'entretien, lorsque l'on a une chute d'eau naturelle, 2o la propriété de donner presque toujours un vent égal.

Ces avantages précieux la feraient préférer sans doute aux deux autres, si elle pouvait s'établir partout où on l'emploie celles-ci; mais comme elle exige une chute d'eau trèsconsidérable pour être employée utilement, ce n'est qu'au pied des montagnes, comme

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