précédente, pour qu'on puisse régler celles de la campagne sui vante. Le résultat de cet examen, et les dispositions adoptées par le comité pour le cours de l'instruction de la campagne seront adressés à l'inspecteur général par le commandant d'artilleric. 33. Comme il est essentiel que les officiers soient appréciés, et que l'opinion d'un seul chef, qui n'a pas toujours occasion de les connaître parfaitement, pourrait laisser de l'incertitude sur leur mérite et leur degré de connaissances, le commandant d'artillerie, lors de la revue d'inspection, rassemblera tous les officiers supérieurs du régiment, qui seront tenus de donner, leur avis sur les mœurs, conduite, application, talens et exactitude des officiers, et d'en signer le résumé. Ils formeront aussi un état particulier, signé d'eux, des capitaines qu'ils jugeront susceptibles d'être avancés par préférence aux autres. Il sera fait trois copies de ces résumés, qui seront signées par tous les officiers supérieurs, par le commandant d'artillerie et par l'inspecteur. La première restera entre les mains du commandant. d'artillerie, et chaque officier pourra y lire sa note. Les deux autres copies seront remises à l'inspecteur, qui en adressera une au ministre de la guerre. 34. En hiver, les lieutenans, le jour d'école de théorie, dessineront pendant deux heures de l'après-midi sous la direction du maître de dessin, qui leur distribuera les modèles que chacun d'eux .. devra suivre: le commandant d'artillerie en dispensera ceux qui auront ce talent (1). Pour accélérer cette instruction, il y aura, pendant l'été, salle de dessin les après-midi des jours qui ne seront pas employés à la pratique. Le comité réglera le genre et la collection de dessins que chaque lieutenant sera tenu de faire, et nul ne pourra être dispensé des salles avant d'avoir fini cette collection. La salle de dessin restera ouverte pour ceux qui voudront travailler plus que le temps qui sera ordonné. 35. Le maître de dessin sera particulièrement chargé des modèles servant à l'instruction des officiers, ainsi que des cartons, régles, papiers, couleurs, pinceaux et autres objets payés avec. les fonds de l'école: quant aux compas, crayons, plumes et instrumens de mathématiques, les officiers seront tenus de s'en pourvoir (2). Le maître de dessin sera responsable de tous les effets qui lui seront confiés, et se conformera, au sujet des états de remises et de consommations de ces objets, à ce qui est prescrit au garde du parc pour tout ce qui est à sa charge (2). (1) Voy, idem, articles 20 et 27. (2) Voy. le num. 105 art. 5. 37. Les directeurs et sous-directeurs du parc veilleront aux remises et consommations des approvisionnemens de la salle de dessin, et en fourniront des états au comité d'instruction. 38. Sa Majesté défend expressément aux maîtres de dessin, de communiquer à d'autres qu'à des officiers d'artillerie les dessins des bouches à feu et de leurs attirails, et elle enjoint à ces officiers de tenir la main à l'exécution de ces ordres. 39. Le directeur sera chargé de pourvoir le parc de l'école de tout ce qui y sera nécessaire, et de veiller à l'entretien des attirails et des magasins destinés à les renfermer. Il veillera aussi à la sûreté du parc; il aura autorité sur les officiers, gardes, artificiers, qui y seront employés, et rendra compte au commandant d'artillerie de tout ce qui aura rapport à sa direction (1). 40. Le sous-directeur du parc suppléera le directeur dans toutes ses fonctions. 41. Les aides du parc se conformeront à ce qui leur sera preserit par les directeur et sous-directeur et conduiront les travaux sous leurs ordres: il y aura tous les jours d'école un de ces deux officiers de service. 42. Le conducteur de charriot attaché à l'école fera les fonctions de garde du parc. Toutes les bouches à feu, attirails et munitions d'artillerie, rassemblées au parc de l'école pour l'instruction du régiment, seront en conséquence à sa charge (2). 43. Il dressera de tous ces effets, en présence du directeur et du sous-directeur, un inventaire, qu'il transcrira sur un registre côté et paraphé par le commissaire des guerres, et sur lequel il portera les remises et consommations d'effets et munitions qui se feront au parc. Lors d'un changement de garde, il sera fait une vérification des effets existans au parc, et un inventaire à la charge du nouveau garde. 44. Ce garde ne fera aucune livraison de tout ce qui sera à sa charge, sans un ordre par écrit du directeur, ou du sous-directeur en l'absence du premier. Tous les trois mois, il dressera un état des remises et consommations qui seront faites au parc. 45. Les inventaires et les états de remises et de consommations seront signés par le garde, certifiés par le sous-directeur et le directeur du parc, vérifiés par le commissaire des guerres, et approuvés par le commandant de l'artillerie. Le garde fera trois copies de ces états; il en remettra deux au commandant de l'artillerie, dont une pour être adressée au › ministre de la guerre, la troisième sera pour le directeur du parc, et en son absence pour le sous-directeur. 46. Les écoles de pratique commenceront dans les premiers jours (1) Voy. idem, art. 6. (2) Voy. idem, art. 1 et 5. de mai et finiront dans le mois d'octobre, lorsque la mauvaise Saison obligera à les discontinuer (1). Il sera destiné au moins trois jours par semaine pour les écoles de pratique; les autres le seront aux instructions de détail et aux applications de la théorie à la pratique. 47. Le parc de l'école sera pourvu de tous les instrumens nécessaires à l'instruction de l'officier et du canonnier; il y aura (2). 1. Un mortier à éprouver la poudre, avec deux globes; 2.° Tous les instrumens servant à la vérification des bouches à feu ; 3.o Des lunettes, compas, courbes, et mesures pour véri fier les dimensions des bombes; 4. Des cylindres et des lunettes pour vérifier les boulets de tous les calib res. 48. Il y aura par semaine la moitié des compagnies du régiment employées aux exercices de pratique; les autres feront le service de la place, celui de l'arsenal, et seront exercées aux détails (3). 49. L'école de pratique aura lieu tous les jours où il n'y aura pas de marchés, pendant lesquels le tir du canon pourrait nuiré au concours des habitans. 50. Il sera destiné de temps en temps un jour de la semaine où il n'y aura pas d'école de pratique pour les grands exercices d'infanterie les dimanches et les jours de fêtes seront choisis de préférence pour les revues et les inspections générales du régiment. 51. Le comité d'instruction sera autorisé à employer la soirée des jours d'école au jet des bombes, lorsqu'il le croira nécessaire à l'instruction de la troupe. 52. Le tir du canon de siége de plain fouet et à ricochet, celui du canon de place, de côte et de campagne, celui des obusiers, mortiers et pierriers, étant les principaux objets de l'ins‐ truction des canonniers, on fera passer successivement les com pagnies à ces différens exercices. 53. Il sera en conséquence mis en batterie six canons de gros calibre, montés sur des affûts de siége , quatre sur des affûts de place, et deux sur des affûts de cote. 54. Il y aura aussi une batterie à ricochet, composée de deux canons de gros calibre, montés sur des affûts de siége, et deux obusiers de huit pouces. Ces bouches à feu auront pour but deus ou trois affûts hors de service, rangés à côté l'un de l'autre, et couverts par un parapet à défaut d'affûts, on y placera, pour servir de but, des profils d'affûts en planches. 55. Il sera mis en batterie douze mortiers, dont six de gros calibre, six de huit pouces, et deux pierriers. (1) Voy. idem, art, 26. (2) Voy dem art. 4. (3) Voy. idem, art. 27. 56. On disposera en bataille, à quatre ou cinq cents toises dé la butte, douze canons de campagne, dont deux de douze, deux de huit, huit de 4 et deux obusiers de six pouces. 57. Il y aura pour les manoeuvres de force un canon de 24, un gros mortier, un affût de siége avec son avant-train, un charriot à canon une chèvre équipée, un triqueballe, des crics, des poutrelles de 7 à 8 pouces d'équarrissage, des rouleaux, des leviers, des prolonges, des traits à canon et autres cordages nécessaires. 58. Il sera aussi fourni au parc de l'école un mortier à éprouver les poudres, avec deux globes pour pouvoir faire l'essai de la force de celle qui sera employée à l'école, et servir en même temps à donner aux officiers ce genre d'instruction, en se conformant à ce qui est prescrit dans le règlement de réception des poudres. 59. Il sera ouvert plusieurs boyaux de sape pour l'instruction des sapeurs. Si ce travail n'est pas poussé jusqu'au couronnement du chemin couvert pendant la campagne, on le laissera subsister, et il sera continué la campagne suivante, afin qu'on puisse juger de l'ensemble de l'attaque. 60. On travaillera pendant une partie de la campagne à des batteries, à la construction desquelles assistera la plus grande partie des officiers. Ce travail sera fait de suite, autant que faire se pourra, el on n'y emploira que le temps qu'on y met aux siéges, c'est-à-dire deux nuits et un jour, pour accoutumer les canonniers à ce genre d'ouvrage dans l'obscurité. En construisant ces batteries on observera toutes les précautibus qui les rendent solides; on liera la tranchée aux batteries par les communications en usage dans les siéges; on aura soin que l'entrée des magasins à poudre soit défilée du feu de la place; on prendra enfin toutes les mesures auxquelles on est assujetti en présence de l'ennemi. Les détachemens destinés à la construction de ces batteries seront composés de demi-compagnies, qui seront relevées toutes les six heures pendant le jour. Le détachement qui relèvera à l'entrée de la nuit sera remplacé à porte ouvrante. 61. Ce travail sera précédé d'une instruction donnée par le comité aux officiers qui devront en être chargés, sur le nombre d'hommes nécessaire par embrâsure, sur la quantité de saucissons, piquets, etc., que chaque batterie exigera, sur le tracé et l'établissement des plates formes, et enfin sur les moyens d'ouvrir les embrâsures sans trop exposer les canonniers. 62. Il sera aussi établi une batterie de deux ou trois pièces, contre laquelle on fera tirer un certain nombre de bouches à feu pour faire connaître aux officiers et aux canonniers l'effet des 'bombes et des boulets sur ces sortes d'ouvrages. Il sera ensuite commandé des compagnies pour les réparer, en prenant toutes les précautions tendant à préserver les canonniers du ieu de l'enne mi, et en observant que ces opérations soient faites avec célérité et solidité. Cette batterie sera placée de manière que les boulets qui ne resteront pas dans son épaulement, soient arrêtés par la butte. 63. Il sera placé de tems en tems des canons à différentes distances de la butte, afin d'accoutumer les canonniers à pointer aa-dessus et au-dessous du but en blanc, selon qu'ils se trouveront plus ou moins éloignés de l'objet. 64. Ón variera aussi dans ces différentes positions les charges de poudre, soit qu'on tire de plein fouet ou à ricochet, en commençant par les moindres charges. 65. Pour déterminer les charges et la hauteur de la hausse en proportion des distances il sera utile de connaître le degré de force de la poudre. Le comité nommera en conséquence des officiers pour en faire l'épreuve. On tirera aussi de tems en tems à boulets rouges, en y employant tous les moyens connus pour cette manière de servir le canon. 66. Il sera nommé au commencement de chaque campagne des officiers pour faire la visite de toutes les bouches à feu de l'école, en se conformant à ce qui est prescrit à cet effet dans le règlement des fonderies. Ces officiers dresseront un procès-verbal de l'état où les pièces se trouveront à cette époque ; ils en feront aussi la visite à la fin de chaque campagne, et en dresseront un nouveau procèsVerbal pour constater leur dépérissement. 67. Il sera nommé un officier du parc pour être spécialement chargé, pendant la campagne, de tenir un état du nombre de coups que chaque bouche à feu tirera, et, à la fin de l'été, il en fera un relevé signé de lui, qui restera entre les mains du directeur du parc, et dont il sera donné copie au commandant d'artillerie. 68. Les bouches à feu jugées hors de service, après que leur mauvais état aura été constaté et avant d'être transportées dans les fonderies, seront employées, sur l'ordre du ministre de la guerre, à servir à l'instruction des officiers. On pourra faire des épreuves, soit sur la manière de les enclouer et dés nclouer, soit en employant tous les moyens connus de les mettre hors de service, en observant de préférer ceux qui peuvent être mis en usage à la guerre. 69. Le comité pourra aussi faire employer un certain nombre de bombes de diffrens calibres, soit comme petards, soit pour constater la charge de poudre nécessaire pour les faire éclater avec le plus grand effet possible, soit à la destruction des affuis dans les sorties, soit enfin en les tirant avec des canons. 70. 11 sera donné aux sergens d'artillerie les instructions sur Tempilement des boulets et des bombes, et sur le calcul des piles de toute espèce. On les leur fera aussi calibrer, et il sera, en conséquence |