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Brussels to the Commission members enjoining them to suppress cannibalism and other barbarous customs. This elicited a reply from Mr. Grenfell to the effect that these evils were markedly on the decrease, and that the State was persistently pushing the regular administration of justice towards the interior. Another letter on these questions came from Mr. Bentley on the 10th August. || Finally, on the 11th June, 1897, the President of the Court of Appeal, M. Fuchs, reports the first meeting of the Commission, when Messrs. van Hencxthoven, Sims, and Grenfell alone were able to be present. The Commission approved the instructions regarding the relations of the officials with the natives, expressing the hope that their execution would be carefully watched, and it entered into the question of the prostitution of native girls. || Messrs. Grenfell and Sims bore testimony to the sincere and serious efforts of the State to moralize the natives, and recognized that, wherever regular administration was established, the abuses were disappearing. M. Fuchs undertook to obtain information as to this and to report to the Central Government, and the text of the minute instructions to the State Agents, which are very comprehensive in character, is annexed. The Commission further pointed out that all its members were resident in the Stanley Pool district, or to the south-west of it. The second meeting of the Commission was held at Leopoldville on the 23rd November, 1897, and was attended by Messrs. van Ronslé, Sims, and Grenfell, valid reasons for the non-attendance of the other members being given. || Reference was made to a further Circular from Brussels in regard to the protection of women and children, and the attention of the Government was called to the evidence supplied from authoritative sources worthy of credit as to forcible recruitment of slaves of both sexes, effected by certain important native Chiefs in the Lualaba Kassai district with the cognisance of the Government Agents, and even, it was asserted in some quarters, at the instigation of the latter. || With regard to that passage in the Report of the 23rd November, M. de Cuvelier draws my attention to the fact that the provisions of the Civil Code do not recognize slavery, and that the Penal Code punishes all attack on, or interference with, the individual liberty of the natives. The General Instructions, moreover, given to the State Agents and to the "officiers du Ministère Public," prescribe, he adds, the suppression of all acts of this nature. || The hardships of the "service de portage" imposed upon aged persons, or on those not capable of supporting it, was also brought to the attention of the Government. || This appears to have resulted in measures being devised for the institution of means of traction and the improvement of roads. It

was pointed out that distance, occupations, and illness had prevented more than three members attending the Commission at a time, and it was suggested that its numbers might be extended to eight or nine, and should include persons residing in the Upper Congo and Upper Kassai districts. The Government Circular, dated the 7th February, 1898, supplies very minute instructions in regard to the treatment of native women and children in execution of the Decree of the 12th July, 1890, on that subject. || On the 1st June, 1900, a despatch was addressed to the Governor-General by M. de Cuvelier in regard to the Commission for the Protection of Natives. Regret is expressed at it not having had opportunity for fresh meetings or for making formal proposals, and a belief is conveyed that its members had become convinced that everything was being done to improve the moral and material condition of the natives. It recommends, however, that it should be reconstituted, and suggests the appointment of impartial and moderate men, many of the former members having dispersed. In a despatch of the 8th February, 1901, the Governor-General approves the reconstitution of the Commission, and makes certain suggestions as to the nomination of members from more remote districts, and the correspondence is continued until March of the same year, when a Decree reappointing the Commission is published. || Your Lordship will observe that the Congo Government places at my disposal, without concealment, the whole correspondence which has passed in regard to the Commission under discussion, including despatches not intended for publication. It undoubtedly leads to the conclusion that, if the operation of the Commission has not been so effective as might have been anticipated, the fault has rather been due to the great extent of territory which it had the duty to watch, and to the considerable distances by which its members were separated, and not to any deficiency of conception or absence of energy on the part of the Central Government.

Anlagen.

Institution d'une Commission pour la Protection des Indigènes. Léopold II, Roi des Belges, Souverain de l'État Indépendant du Congo, à tous présents et à venir, salut: || Sur la proposition de notre Secrétaire d'État, Nous avons décrété et décrétons: | Il est institué une Commission permanente chargée de veiller, sur tout le territoire de l'État, à la protection des indigènes. Les membres de cette Commission sont nommés par le Roi-Souverain, pour un terme de deux années, parmi les

représentants des Associations philanthropiques et religieuses. | Sont nommés pour la première fois: || Mgr. van Ronslé, Évêque de Thymbrium, Vicaire Apostolique du Vicariat du Congo Indépendant, Président; | Le Père van Hencxthoven, J., Supérieur de la Mission des Jésuites à Léopoldville; || Le Père De Cleene, de la Congrégation de Scheut; || William Holman Bentley, de la Baptist Missionary Society Corporation; || Dr. A. Sims, de la American Baptist Missionary Union; || George Grenfell, de la Baptist Missionary Society Corporation, Secrétaire. || Les membres de la Commission signalent à l'autorité judiciaire les actes de violence dont les indigènes seraient victimes. || Chacun des membres, individuellement, exerce ce droit de protection et communique directement avec le Gouverneur-Général. || La Commission signalera en outre au Gouvernement les mesures à prendre pour prévenir les actes de Traite, pour rendre plus efficace la prohibition ou la restriction du trafic des spiritueux, et pour amener progressivement la disparition des coutumes barbares, telles que l'anthropophagie, les sacrifices humains, l'épreuve du poison &c. || Notre Secrétaire d'État est chargé de l'exécution du présent Décret.

Donné à Bruxelles, le 18 Septembre, 1896.

Léopold.

Traite des Esclaves.

Protection des Indigènes.

Lettre d'Instruction adressée par M. le Secrétaire d'Etat au GouverneurGénéral à Boma.

Bruxelles, le 1er Octobre, 1896.

M. le Gouverneur-Général, || J'ai l'honneur de vous transmettre cijoint copie certifiée conforme d'un Décret en date du 18 Septembre, instituant une Commission de Protection des Indigènes. || Il a paru opportun que des hommes de choix, impartiaux, sans attache gouvernementale ou administrative, reçussent qualité pour apprécier, en toute indépendance, les actes de violence dont les indigènes pourraient avoir à se plaindre. C'est l'objet de la nouvelle Commission chargée de veiller, sur tout le territoire, à la protection des indegènes. || Ses membres sont nommés par le Roi-Souverain pour deux ans parmi les représentants des Associations philanthropiques et religieuses. || Le Décret a surtout voulu désigner par là les missionnaires, qui se trouvaient tout indiqués en raison même de leur ministère. Les membres premiers nommés sont: Mgr. van Ronslé, les Pères van Hencxthoven et De Cleene, les missionnaires Protestants William Holman Bentley, Dr. A. Sims, et G. Grenfell. Ce dernier est désigné comme Secrétaire; Mgr. van Ronslé est nommé Président. || Je

vous prie de bien vouloir les informer individuellement du choix que le Roi-Souverain a fait de leur personne; le Gouvernement a la confiance de ne pas faire un vain appel à leur dévouement en vue de collaborer avec lui à une oeuvre d'humanité et de protection. Une des copies authentiques ci-jointes du Décret est destinée à chacun d'eux et leur servira de titre de nomination. Le Décret spécifie la mission qui leur est confiée, en ce qu'ils auront à signaler à l'autorité judiciaire les actes de violence dont seraient victimes les indigènes. Ce droit d'initiative appartient à chaque membre individuellement, c'est-à-dire qu'il peut agir isolément en dehors de tout concours des autres membres de la Commission. Chacun en particulier peut adresser au Gouverneur-Général des communications directes sur les faits rentrant dans le cadre de sa mission. || Il entre dans les désirs formels du Gouvernement que, sur les avis ainsi donnés par les membres de la Commission à l'autorité, celle-ci agisse, fasse une enquête et provoque des poursuites, soit administratives, soit, en cas d'infractions judiciaires, dans les conditions des instructions générales données au Parquet. || Il sera à peine nécessaire de faire remarquer à MM. les membres de la Commission qu'en raison même de l'attention sérieuse qui sera donnée à toute plainte émanant d'eux, il leur appartiendra de faire oeuvre de circonspection et de ne couvrir de leur autorité que les faits dont ils auraient une connaissance personnelle et appuyés sur des témoignages dignes de foi. || Enfin, dit le Décret, il y aura lieu encore pour la Commission de signaler au Gouvernement, par l'entremise de son Secrétaire, les mesures à prendre pour prévenir les actes de Traite, pour rendre plus efficace la prohibition ou la restriction du trafic des spiritueux et pour amener progressivement la disparition des pratiques inhumaines. Le mode de procéder le plus simple sera que le Secrétaire de la Commission et je suis certain que M. G. Grenfell voudra bien s'y employer — adresse semestriellement au Gouverneur-Général un Rapport sur ces questions, exposant les observations faites et les propositions formulées à cet égard par les membres de la Commission. Ce Rapport semestriel ferait également une place au fonctionnement de la Commission, aux actes de violence constatés éventuellement par ses membres, aux plaintes faites et aux résultats obtenus. || Je vous prie, M. le Gouverneur-Général, de me tenir au courant de l'exécution donnée au nouveau Décret et de m'informer de la constitution définitive de la Commission. || Les dispositions de ce Décret paraissent de nature à donner de sérieuses garanties aux indigènes. Pour les multiplier encore, le Gouvernement a décidé de faire déférer exclusivement au Tribunal de Première Instance de Boma, c'est-à-dire à une juridiction siégeant dans des conditions plus grandes de publicité et de

contrôle, tous délits contre la personne des indigènes et tout attentat contre leur liberté commis par des Européens. Je vous prie, en conséquence, de donner au Parquet l'instruction de porter devant ce Tribunal les délits de l'espèce, au lieu d'en saisir les Tribunaux territoriaux, la compétence spéciale que la loi attribue aux Conseils de Guerre pour les militaires étant naturellement réservée. Edm. van Eetvelde.

Der Generalgouverneur an George Grenfell.

Bolobo, le 26 Décembre, 1896.

M. le Révérend, || J'ai l'honneur de vous faire parvenir ci-joint copie certifiée conforme du Décret du 18 Septembre dernier, instituant une Commission de Protection des Indigènes et vous désignant pour remplir les fonctions de Secrétaire de la dite Commission. Cette copie authentique vous servira de titre de nomination aux importantes fonctions pour lesquelles le Roi-Souverain a fait choix de votre personne. Le Gouvernement a la confiance que ce n'est pas en vain qu'il aura fait appel à votre dévouement pour collaborer avec lui à une oeuvre d'humanité et de protection. || Par la mission qui vous est dévolue comme membre de la Commission, vous avez qualité pour apprécier en toute indépendance les actes de violence dont les indigènes pourraient avoir à se plaindre et vous êtes appelé à signaler à l'autorité judiciaire les agissements dont ils seraient victimes. Ce droit d'initiative vous appartient individuellement, c'est-àdire, que vous pouvez agir isolément en dehors de tout concours des autres membres de la Commission. Sur votre avis, l'autorité fera une enquête et provoquera des poursuites, soit administratives, soit, en cas d'infractions. judiciaires. En raison des suites qui seront données à toute plainte émanant de vous ou de la Commission, il sera à peine nécessaire, M. le Révérend, de faire remarquer qu'il y aura lieu de se montrer circonspect et de ne couvrir de votre autorité que les faits dont vous auriez une connaissance personnelle, et appuyés sur des témoignages dignes de foi. || La Commission a encore pour mission de signaler au Gouvernement les mesures à prendre pour prévenir les actes de Traite, pour rendre plus efficace la prohibition ou la restriction du trafic des spiritueux, et pour amener progressivement la disparition des pratiques inhumaines. Le mode de procéder le plus simple en cette matière serait, aux yeux du Gouvernement, qu'en votre qualité de Secrétaire et le Gouvernement est certain que vous voudrez bien vous employer à cette tâche vous adressiez semestriellement un Rapport sur ces questions, exposant les observations faites et les propositions formulées à cet égard par les membres de la Commission. Ce Rapport semestriel pourrait également faire une place au fonctionnement de la

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