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-Le collège d'arrondissement de Gannat et de Montluçon (Allier) a nommé député M. de Tracy fils, candidat libéral, en remplacement de M. de la Varenne, député décédé.

Le 2 août, M. Betting de Lancastel, secrétaire-général de la préfecture du Haut-Rhin, a déposé à la cour d'assises de Colmar, sur des faits relatifs à la révélation faite par le lieutenant Croff, In charge de l'accusé de Grometty. Le 3, on a entendu la déposi tion du sieur Graux, gendarme suisse. Il résulte de cette déposition que Watbled n'a pas été tué par un coup de fusil tiré du dehors, mais qu'il s'est lui-même donné la mort. Le 5 août, M. le procureur-général Desclaux a exposé dans une première partie de son disCours les faits généraux venant à l'appui de l'accusation, et, dans une seconde partie, les faits particuliers à la charge des accusés Tellier, Pailbès, Dublar et Guinaud. M. Costé a pris la parole après lui, et a établi les charges existantes contre huit des accusés. Ensuite M. Cramer, substitut du procureur-général, a porté la parole contre de Grometty, Buchez et Dubochet. Le, on a entendu la défense de trois avocats.

- Le conseil de guerre de Bayonne a condamné le nommé Maillard à la peine de mort, pour crime d'embauchage. Ce jeune homme, garçon cordonnier de son état, étoit sous le poids d'un jugement rendu à Lyon, et qui l'avoit condamné à dix ans de fers, pour avoir pris part aux troubles du Midi. Le nommé Larmanns d'Orthez, accusé d'être complice de Maillard, a été seulement condamné, par le même conseil, à neuf ans de détention.

La police a trouvé affichées, le 7, sur les murs de plusieurs maisons de Lyon, des figures représentant des poignards: on assure que c'est une espiéglerie libérale.

Le tribunal correctionnel de Grenoble a condamné à trois mois d'emprisonnement et 300 fr. d'amende le nommé Matthieu Giraud, convaincu d'avoir proféré des cris séditieux, et tenu des discours contre la dignité royale et l'ordre de successibilité au trone.

- Le prince Charles de Bavière, second fils du roi de Bavière, est passé par Toulouse, le jer, de ce mois. Ce prince, qui venoit de Bagnère de Luchon, a pris, le lendemain, la route de Montpellier. 11 toit accompagné de deux gentilshommes, et de cinq personnes à sa suite.

-Le 31 juillet, à cinq heures du matin, M. le contre-amiral baron Hamelin a mis à la voile du port de Toulon. Son escadre est canposée d'un vaisseau, de deux frégates, d'une corvette et d'une golette. Cette division sera renforcée d'un vaisseau et d'un brick. Il paroit que cette escadre va rester en croisière sur les côtes d'Es pagne. Le général prend le titre de commandant les forces navales de S. M. réunies dans la Méditerranée.

Sur la plainte portée par M. le général Despinois contre l'Ami de la Charte, au sujet des évènemens qui ont cu lieu, le 28 juillet, sur la promenade de la ville de Nantes, le rédacteur a été cité der vant le juge d'instruction.

-Le 30 juillet dernier, mourut à Saint-Symphorien d'Ozon (Isère) une centenaire, Claire Grégoire, femme Ruchon; elle avoit 102 ans, et avoit toujours vécu chrétiennement. Quinze jours avant sa mort elle reçut les sacremens de l'Eglise, et s'est éteinte tranquillement. Il y a dans la même paroisse un vieillard né le 19 mars 1721, et qui est par conséquent dans sa 102e. année; il s'appelle Jean Chaudy, cultive son champ, et jouit de toutes ses facultés. Ce brave homme est catholique. Le même bourg compte plusieurs vieillards au-dessus de 80 ans.

- Le marquis de Londonderry, ministre des affaires étrangères d'Angleterre. est attendu à Paris, du 13 an 15 de ce mois. On croit que S. Exc. ira ensuite à Vienne.

Le roi d'Angleterre s'est rendu à la chambre des pairs, le 6 de ce mois, et a prorogé le parlement. Il a annoncé, en parlant de la Russie et de la Porte ottomane, qu'on peut raisonnablement espérer que la paix de l'Europè ne sera pas troublée.

Le 3, la seconde chambre des Etats-généraux du royaume des Pays-Bas s'est occupée d'un nouveau projet de loi relatif à l'impot sur la mouture. Les députés des provinces méridionales se sont élevés avec force contre ce projet, qui frappe, ont-ils dit, sur la classe pauvre, et qui est funeste aux provinces belges. On a vu se manifester de nouveau dans cette discussion l'esprit de rivalité et d'opposition qui divise la Belgique et la Hollande. Le projet a été adopté par 59 voix contre 50. Les septentrionaux ont voté pour.

- On ne connoit pas encore la ville choisie pour la réunion d'un congrès. On croit que l'empereur Alexandre quittera Saint-Pétersbourg, le lendemain de sa fête, et qu'il se rendra à Vienne. Son dessein paroit ensuite de se rendre à Rome, puisqu'il a écrit au prince Italinski qu'il descendroit au palais de l'ambassade russe (palais Doria).

— D'après un ordre du cabinet de Berlin, les étudians qui avoient été commis à une enquête pour des menées démagogiques, et qui faisoient partie d'une association secrète dite Arménia, à l'exception de deux individus, ont été condamnés à un emprisonnement de trois mois dans une forteresse.

Le 18 juillet, le général Quesada a battu, du côté de Roncevaux, les troupes constitutionnelles, qui ont eu vingt hommes tués, quarante-cing blessés et trois prisonniers. Les royalistes, usant de représailles, ne font aucun quartier aux ennemis qui tombent entre leurs mains. Le 26, les troupes de Quesada ont attaqué, dans le vitlage de Navasque, une division constitutionnelle. L'affaire a été teirible, et ces derniers ont été mis dans la déroute la plus complète aux cris de Vive Ferdinand VII! vive la religion! Les royalistes sont, dit-on, entièrement maitres des campagnes de la Navarre et de la Catalogne: toutes les villes sont barricadées comme du temps de l'invasion des François. Le 31 juillet, le soldat des gardes espagnols qui avoit tué le lieutenant-colonel Landaburn, chaud partisan du sy.

tème constitutionnel, a subi avec une fermeté extraordinaire la senteace de mort prononcée contre lui. Trois officiers des gardes sont parvenus à entrer en France. L'un d'eux est arrivé, le 8, à Paris. Vers la fin du mois dernier, il est arrivé à Cadix un convoi de la Havanne. Plusieurs soldats de l'équipage étoient attaqués de la fièvre jaune.

- Le dey d'Alger a déclaré la guerre à l'Espagne : déjà plusieurs bátimens ont été pris par une polacre et un autre bâtiment algérien, dans le détroit, et malgré les efforts d'une frégate portugaise, qui n'avoit pu' arriver à temps.

- On a reçu à Bucharest la nouvelle officielle de la nomination du boyard Gregoire Ghika, à la dignité d'hospodar de Valachie. On ne connoissoit pas encore dans cette ville, le 19 juillet, le nouvel hospodar de Moldavie, qui est pareillement nommé.

La nouvelle de l'incendie de la flotte turque avoit poussé les janissaires de Constantinople à de grands désordres. Le grand-seigneur a montré dans cette circonstance beaucoup de caractère. On porte à cinq mille le nombre des factieux tués ou exilés.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 10 août, la chambre a reçu la communication du projet de loi des finances. Ce projet, examiné dans les bureaux, a été renvoyé à une commission de cinq membres, composée de MM. le comte de Villemanzy, le duc de Lévis, le marquis de Pastoret et le duc de Brissac.

On s'est ensuite occupé de divers rapports, faits au nom du comité des pétitions, par MM. le comte de Saint-Roman, le duc de Brissac, le marquis d'Orvilliers et le comte de Narbonne.

Des lettres du Levant, écrites par des témoins oculaires, donnent sur la guerre entre les Grecs et les Turcs des nouvelles du genre le plus affligeant. Jamais, disent-elles, on n'a rien vu de plus déplorable; des villes entières ont été saccagées et réduites en cendres, les hommes passés au fil de l'épée, les femmes et les enfans emmenés captifs. C'est ce qui est arrivé à l'ile de Chio, et ce que l'on craint pour les iles insurgées de l'Archipel. A Salonique on a vu les Grecs égorger cux-mêmes leurs femmes pour qu'elles ne tombassent pas entre les mains du vainqueur. Cette malheureuse nation excite la pitié; foible et battue presque partout, elle se voit encore dans une situation qui ne laisse entrevoir que

à

cruautés et vengeances. Les catholiques n'ont point pris part aux troubles. Les évêques de cette communion à Naxie, Tine et à Santorin ont été invités à se rendre en Morée pour y traiter de la réunion des églises; mais ils ont répondu qu'il falloit s'adresser au Pape.

Les dix mille catholiques de ces trois îles sont restés tranquilles et soumis, ainsi que ceux de Chio et de Smyrne. Aussi leur vie a-t-elle été épargnée à Chio, et le capitanpacha a promis de les faire respecter dans les îles qu'il visiiera. Cependant leurs maisons ont été au milieu du tumulte pillées comme celles des Grecs; les églises ont beaucoup souffert, et la cathédrale est presque ruinée. Il faut se défier beaucoup des bulletins du sénat grec; ils sont pleins d'exagération, et au dehors un parti nombreux favorise l'exaltation des esprits. Les gazettes de Francfort ont donné une traduction de la constitution grecque au moment même, où on la publioit en Morée : elle avoit peut-être été envoyée par quelques libéraux allemands ou françois. Ceux-ci ont dernièrement fait passer en Grèce un écrit contre la religion, en grec et en françois. Les nouvelles des journaux européens, les déclamations des pamphlets, voire même les belles phrases de M. de Pradt, sont pleines non-seulement d'exagération et de forfanterie, mais encore de mensonges et d'absurdités.

Le nom de M. de Belzunce est cher aux amis de la religion et à ceux de l'humanité: on se rappelle avec admiration son dévoùment à une époque désastrense, et le temps n'a rien diminué du respect dù à ses vertus et de l'intérêt qu'excite sa mémoire. On applaudira donc à l'idée de recueillir et de publier les œuvres du pieux et généreux prék: 1; un habitant de Marseille s'est occupé de les réunir, et M. l'abbé Jau fret, chanoine de Metz, se charge de diriger l'édition, qui formera 2 vol. in-8°. Elle sera ornée du portrait du prélat, d'après l'original qui est conservé à l'Hôtel-de-Ville de Marseille; on y joindra le dessein de la médaille que cette ville a fait dernièrement frapper en son honueur, et le Fac Simile de son écriture. Le Prospectus qui vient d'être publié annonce que l'ouvrage paroîtra vers la mi-septembre: le prix de sousciption est de 10 fr.; passé cette époque, il sera de 12 fr. On souscrit, à Metz, chez Collignon, et, à Paris, chez Ad. Le Clerè. On ne doute point qu'une telle entreprise ne soit encouragée par le clergé françois, qui regarde avec raison M. de Belzunce comme un des prélats qui lui ont fait le plus d'honneur par son zèle pour la saine doctrine, et par les services éclatans qu'il a rendus à son diocèse et à l'humanité.

Sur la dévotion et la fete du Sacré Cœur.

Le Mandement de M. l'archevêque de Paris, sur la célébration générale de la fête du Sacré-Cœur dans tout cèse, a été accueilli avec joie par les pieux fidèles, et la fête a été célébrée partout avec zèle et empressement. Une plus grande affluence dans les églises, des communions plus nom breuses, des offices plus solennels, des discours en l'honneur du Sacré-Cœur, ont donné à l'établisseinent définitif de cette fête plus de pompe et d'éclat ; et le clergé et les fidèles, les personnes du monde comme les communautés où cette dévotion étoit déjà établie, ont répondu aux vœux et à l'attente du premier pasteur. On n'a pu suffire à la foule de ceux qui vouloient se procurer l'office particulier de la fête, quoiqu'on l'eût tiré à un très-grand nombre d'exemplaires; ces exemplaires étoient retenus avant de sortir des presses de l'imprimeur, et il a fallu travailler toute la nuit pour satisfaire à l'empressement de ceux qui attendoient la publication de cet office. Toutefois, au milieu de ce concert de la piété, quelques voix discordantes se sont fait entendre. Nous avons parlé d'un écrit assez ridicule où l'auteur prétendoit régenter l'au torité ecclésiastique, et intentoit à tort et à travers l'accusation d'hérésie sur des matières doublement placées hors de sa compétence. La distribution de ce livre a eu un résultat entierement opposé à celui qu'attendoit le nouveau théologien; et l'obscurité de son style, la confusion de ses idées, la bizarrerie de ses raisonnemens, n'ont servi qu'à décréditer également sa brochure et son système. Les autres efforts du même parti n'ont pas eu plus de succès; et la denomination de cordicoles, les fades plaisanteries, les fausses imputations, les arguties et les subtilités, n'ont trompé que ceux qui vouJoient l'être. On dit que les plus chauds dans cette opposition affectée ont poussé le scrupule jusqu'à ne vouloir pas paroître ce jour-là dans les églises, de peur d'avoir le malheur d'entendre la messe du Sacré-Cœur, et que, pour ne pas se souiller par cet acte d'adhésion à une dévotion qui les choque, ils ont fait plusieurs lieues pour assister à la messe dans des dioTome XXXIII. L'Ami de la Relig, et du Rot. B

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