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venu recevoir les couronnes de ses enfans. MM. les grandsvicaires de Paris, MM. les supérieurs des séminaires, des carés de Paris et beaucoup d'ecclésiastiques assistoient à cette séance, qui a été terminée par des paroles de satisfactions et d'encouragement que M. l'archevêque a adressées aux maîtres et aux élèves. Cette maison mérite en effet tout l'intérêt qu'elle inspire, par le bon esprit qui y règne, par l'ardeur pour les études, et surtout par l'ordre, la discipline et la piété qui y fleurissent. On sait que cet établissement est dû à la prévoyance active du vertueux abbé Teysserre, enlevé, il y a quatre ans, au diocèse de Paris.

-L'institut des Frères des Ecoles chrétienues vient de faire une perte sensible dans la personne de son supérieur-général, le Frère Sébastien - Thomas Gerbaud, décédé, le 10 de ce mois, dans la maison du noviciat, à Paris. Il étoit né, le 22 décembre 1760, à Breheville en Lorraine, et étoit entré dans l'institut en 1778. Ce fut à Reims, berceau de sa congrégation, qu'il fit ses premiers voeux, en 1781; il prononça ses vœux solennels et perpétuels, en 1786, dans la maison de Saint-Yon, chef-lieu de l'institut. Cet institut ayant été supprimé, comme toutes les congrégations religieuses, par le décret du 18 août 1792, le Frère Gerbaud se retira dans sa famille, et donna, pendant les jours mauvais, l'exemple de la régularité, pratiquant même sa règle autant qu'il le pouvoit, et instruisant les enfans. Lorsque la persécution cessa, et que le besoin d'une éducation chrétienne se fit sentir de toutes parts, le Frere Gerbaud fut appelé à Paris, en 1800, pour y ouvrir une école que Me, la marquise de Trans voufoit rétablir au Gros-Caillou. Peu après, un prélat, alors en crédit, procura aux Frères l'ancien petit college des Jésuites, à Lyon, qui leur servit pendant plusieurs années de cheflieu des établissemens se forinèrent en plusieurs villes, et le gouvernement même d'alors les favorisa. La maison et le novicial furent formellement autorisés, le 3 décembre 1803. Le décret du 7 mars 1808, sur l'établissement de l'Université, portoit une autorisation spéciale pour l'institut des Frères. Le Frère Frumence, vicaire-général de la congrégation, étant mort à Lyon, en 1810, le chapitre général élut le Frère, Gerbaud pour supérieur. Celui-ci a gouverné la congrégation avec beau coup de prudence. Pieux, modeste, réservé, il étoit le conseil et l'ami de tous les Frères. On sait quelles contradictions il eut

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à souffrir sous un ministre qui sembloit prendre plaisir à saper la monarchie. On fatigua les Frères par de petites vexations. Le Frère Gerbaud, mandé à Paris, fut obligé de souscrire à des arrangemens qui ne furent même pas toujours observés. Des jurisconsultes distingués donnèrent une consultation en sa faveur, et des hommes zélés écrivirent pour sa défense. Les contradictions donnèrent même à l'opinion publique une impulsion toute contraire à celle que l'on vouloit produire : les villes demandèrent à l'envi des Frères; des établissemens nouveaux eurent lieu dans toutes les provinces. A Paris, l'ancienne maison des Récollets, faubourg Saint-Martin, fut donnée pour servir de noviciat. C'est là que le Frère Gerbaud est mort, dans les plus grands sentimens de piété, au milieu de ses Frères, désolés de le perdre. Son corps, après avoir été exposé dans la chapelle de la maison, a été porté à la paroisse de Saint-Laurent, où un service a été célébré. Le convoi s'est ensuite rendu au cimetière du Père Lachaise; un grand nombre de Frères y assistoient avec des enfans des différentes écoles qu'ils ont à Paris. On croit que les Frères profiteront des vacances pour tenir le chapitre général, et pourvoir au remplacement du Frère Gerbaud.

Nous nous proposions de donner quelque courte notice sur M. l'abbé Séguret, ancien chanoine et grand-vicaire d'Alais, mort à Paris le 30 juin dernier; mais nous avons recueilli peu de renseignemens sur lui. Nous croyons qu'il avoit été nommé à un canonicat d'Alais, sous M. de Beauteville, évêque de ce siége; prélat qui tint, en plusieurs occasions, une conduite singuliere, et formellement improuvée par Clément XIII et par les évêques de France. C'est peut-être par l'influence de ce prélat que l'abbé Séguret parut quelquefois favoriser certaines opinions réprouvées par le corps épiscopal. Il n'étoit point janseniste, dit-on; mais son langage et ses relations donnoient lieu de croire assez généralement qu'il tenoit à ce parti. C'étoit d'ailleurs un homme instruit, qui aimoit la lecture et l'étude. Il s'étoit formé une bibliothèque peu nombreuse, mais choisie, dans laquelle plusieurs Bibles, de bonnes éditions des Peres, et des livres de théologie et de piété, se trouvoient joints à des ouvrages de littérature et à une collection précieuse des classiques latins. Cette bibliothèque, dont le catalogue est imprimé, doit être mise en vente lundi prochain et les jours suivans. Ceux qui soupçonnoient l'abbé

Séguret de sentimens particuliers croiroient peut-être, au pre mier abord, en trouver la preuve dans la liste de ses ouvrages, où l'on trouve, entr'autres, le fameux Augustinus de l'évêque d'Ypres, les OEuvres complètes d'Arnauld et de Nicole, et d'autres livres de la même école; mais un ecclésiastique peut très-bien avoir de ces sortes d'ouvrages sans en adopter tous les principes, et on ne trouve point, dans le ca talogue de M. Séguret, ni les Nouvelles ecclésiastiques, ni les livres sur les convulsions, ui les autres écrits les plus violens de ce parti: ce qui nous confirme dans l'idée que l'on nous a donnée de lui, savoir que, malgré quelques préventions, c'étoit au fond un homme modéré. La plupart de ses livres annoncent du choix et du goût.

-Les retraites ecclésiastiques se font à la fois dans plusieurs diocèses. M. l'évêque de Rennes est parti dernièrement pour aller présider à celle qui doit avoir lieu dans sa ville épiscopale. M. l'abbé Boyer, qui se livre depuis quelques années à la direction de ces exercices salutaires, a cominencé, comme nous l'avons vu, par le diocèse de Quimper. De là il s'est rendu au Mans pour le même objet, et du Mans il a dû aller à Laval, et y diriger la retraite des ecclésiastiques du département de la Mayenne; l'étendue du diocèse n'ayant pas permis de réunir tous les prêtres dans un même lieu. Après avoir terminé ces trois retraites, M. Boyer a promis de rendre le même service aux diocèses de Nanci, de Metz ́et de Namur. Des missionnaires ou d'autres ecclésiastiques distingués par leur zèle se sont chargés de diriger les retraites ecclésiastiques dans les autres diocèses.

- Le 31 juillet dernier, eut lieu à Warmond. près Leyde, dans le royaume des Pays-Bas, la bénédiction solennelle de la chapelle et des bâtimens du nouveau séminaire. Cette céré monie, rare dans ce pays, avoit attiré un grand concours. Elle a été faite par M. Ciamberlani, internonce apostolique et supérieur des missions de la Hollande, accompagné des archiprêtres de la Hollande et d'Utrecht, et assisté d'un nombreux clergé. Le nouveau bâtiment a deux aîles qui avancent, et est surmonté d'une tour. Ce beau local remplacera l'édifice ruineux qui, depuis la suppression de l'Université de Louvain, avoit servi d'asile aux jeunes étudians pour l'état ecclésiastique. La construction s'est faite promptement, puisque la première pierre n'a été posée que le 24 mars 1821, par

à souffrir sous un ministre qui sembloit prendre plaisir à saper la monarchie. On fatigua les Frères par de petites vexations. Le Frère Gerbaud, mandé à Paris, fut obligé de souscrire à des arrangemens qui ne furent même pas toujours observés. Des jurisconsultes distingués donnèrent une consultation en sa faveur, et des hommes zélés écrivirent pour sa défense. Les contradictions donnèrent même à l'opinion publique une impulsion toute contraire à celle que l'on vouloit produire : les villes demandèrent à l'envi des Frères; des établissemens nouveaux eurent lieu dans toutes les provinces. A Paris, l'an`cienne maison des Récollets, faubourg Saint-Martin, fut donnée pour servir de noviciat. C'est là que le Frère Gerbaud est mort, dans les plus grands sentimens de piété, au milieu de ses Frères, désolés de le perdre. Son corps, après avoir été exposé dans la chapelle de la maison, a été porté à la paroisse de Saint-Laurent, où un service a été célébré. Le convoi s'est ensuite rendu au cimetière du Père Lachaise; un grand nombre de Frères y assistoient avec des enfans des différentes écoles qu'ils ont à Paris. On croit que les Frères profiteront des vacances pour tenir le chapitre général, et pourvoir au remplacement du Frère Gerbaud.

-Nous nous proposions de donner quelque courte notice sur M. l'abbé Séguret, ancien chanoine et grand-vicaire d'Alais, mort à Paris le 30 juin dernier; mais nous avons recueilli peu de renseignemens sur lui. Nous croyons qu'il avoit été nommé à un canonicat d'Alais, sous M. de Beauteville, évêque de ce siége; prélat qui tint, en plusieurs occasions, une conduite singulière, et formellement improuvée par Clement XIII et par les évêques de France. C'est peut-être par l'influence de ce prélat que l'abbé Séguret parut quelquefois favoriser certaines opinions réprouvées par le corps épiscopal. Il n'étoit point janseniste, dit-on; mais son langage et ses relations donnoient lieu de croire assez généralement qu'il tenoit à ce parti. C'étoit d'ailleurs un homme instruit, qui aimoit la lecture et l'étude. Il s'étoit formé une bibliothèque peu nombreuse, mais choisie, dans laquelle plusieurs Bibles, de bonnes éditions des Pères, et des livres de théologie et de piété, se trouvoient joints à des ouvrages de littérature et à une collection précieuse des classiques latins. Cette bibliothèque, dont le catalogue est imprimé, doit être mise en vente lundi prochain et les jours suivans. Ceux qui soupçonnoient l'abbé

Séguret de sentimens particuliers croiroient peut-être, au premier abord, en trouver la preuve dans la liste de ses ouvrages, où l'on trouve, entr'autres, le fameux Augustinus de l'évêque d'Ypres, les OEuvres complètes d'Arnauld et de Nicole, et d'autres livres de la même école; mais un ecclé siastique peut très-bien avoir de ces sortes d'ouvrages sans en adopter tous les principes, et on ne trouve point, dans le ca talogue de M. Séguret, ni les Nouvelles ecclésiastiques, ni les livres sur les convulsions, ui les autres écrits les plus violens de ce parti: ce qui nous confirme daus l'idée que l'on nous a donnée de lui, savoir que, malgré quelques préventions, c'étoit au fond un homme modéré. La plupart de ses livres annoncent du choix et du goût.

-Les retraites ecclésiastiques se font à la fois dans plusieurs diocèses. M. l'évêque de Rennes est parti dernièrement pour aller présider à celle qui doit avoir lieu dans sa ville épiscopale. M. l'abbé Boyer, qui se livre depuis quelques années à la direction de ces exercices salutaires, a cominencé, comme nous l'avons vu, par le diocèse de Quimper. De là il s'est rendu au Mans pour le même objet, et du Mans il a dû aller à Laval, et y diriger la retraite des ecclésiastiques du département de la Mayenne; l'étendue du diocèse n'ayant pas perinis de réunir tous les prêtres dans un même lieu. Après avoir terminé ces trois retraites, M. Boyer a promis de rendre le même service aux diocèses de Nanci, de Metz et de Namur. Des missionnaires ou d'autres ecclésiastiques distingués par leur zèle se sont chargés de diriger les retraites ecclésiastiques dans les autres diocèses.

-Le 31 juillet dernier, eut lieu à Warmond. près Leyde, dans le royaume des Pays-Bas, la bénédiction solennelle de la chapelle et des bâtimens du nouveau séminaire. Cette cérémonic, rare dans ce pays, avoit attiré un grand concours. Elle a été faite par Ms. Ciamberlani, internonce apostolique et supérieur des missions de la Hollande, accompagné des archiprêtres de la Hollande et d'Utrecht, et assisté d'un nombreux clergé. Le nouveau bâtiment a deux aîles qui avancent, et est surmonté d'une tour. Ce beau local remplacera l'édifice ruineux qui, depuis la suppression de l'Université de Louvain, avoit servi d'asile aux jeunes étudians pour l'état ecclésiastique. La construction s'est faite promptement, puisque la première pierre n'a été posée que le 24 mars 1821, par

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