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laire, dans un sermon sur la foi, a trouvé des applications brillantes et aniniées en l'honneur du même prince.

- Un des plus heureux fruits de la dernière mission à Paris consiste, peut-être, dans les associations pieuses qui ont été formées dans les différentes paroisses, soit pour s'exciter à la persévérance, soit pour vaquer aux bonnes œuvres. On s'y réunit de temps en temps, soit pour des exercices de piété, soit pour aviser aux nioyens de soulager les malheureux et d'exercer différens genres de miséricordes. Parmi ces associations, la congrégation de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle se distingue par son zèle. Le dimanche 18 de ce mois, son troisieme exercice a eu lieu, à la suite de l'office paroissial, et en présence de M. le cure. Après le chant des cantiques, M. l'abbé İlilaire Aubert, missionnaire, a prononcé un discours en l'honneur de la sainte Vierge, et a montré, dans la consécration qu'elle avoit faite d'elle-même, le modèle de la nôtre. Marie avoit, en effet, renoncé entièrement aux trois concupiscences dont parle l'Apôtre, et qui sont la source de tous les désordres de ce monde. Le missionnaire a tiré de ce sujet des réflexions pieuses et solides, qui convenoient surtout à un auditoire composé de personnes vouées spécialement à honorer et à imiter les vertus de Marie. Après ce discours, M. Hilaire a lu la consécration ordinaire des membres de la congrégation en l'honneur de la sainte Vierge, et chacun a répété cet acte avec lui. Il a lu également la consécration de la France à la sainte Vierge, consécration que chaque associée renouvelle tous les samedis; et après le chant des cantiques M. le curé de Bonne-Nouvelle a donné la bénédiction du saint ciboire. Le missionnaire a ensuite parlé d'un projet de nouvelle association, qui aura pour titre : Association de prières au très-saint Sacrement de l'autel. Après avoir fait voir, par des exemples tirés de l'Ecriture sainte, l'immense avantage de la prière, il a exposé les fins et les pratiques de cette association, dont les exercices publics se borneront, pour la paroisse de Bonne-Nouvelle, à ceux de la congrégation déjà établie. Ces fins et ces pratiques sont énoncées dans un pelit imprimé sur ce sujet, et seront développées avec toute l'étendue qu'elles méritent dans un livre qui s'imprime en ce moment. Il en avoit déjà paru une première édition, que nous avons vue, et qui nous a semblé écrite avec goût et chaleur. L'auteur l'a encore retouchée, accrue, et y a ajouté des cita

tions, des exemples et des réflexions qui y donneront un nouvel intérêt. Nous croyons que ce livre, qui paroîtra vers la fin du mois prochain, remplira l'attente des lideles, et leur offrira les pensées et les sentimens les plus propres à nourrir et échauffer leur piété envers le saint Sacrement.

-On avoit annoncé, il y a déjà quelque temps, la nomination de M. l'abbé Fayet à la place d'inspecteur-général des études. Cette promotion est aujourd'hui certaine. M. l'abbé Fayet a été installé jeudi en cette qualité; il avoit été fait précédemment chanoine de Rouen, et professeur de théologic dans la même ville. On espère que ses nouvelles fonctions ne l'empêcheront pas de paroître dans nos chaires, où il s'est déjà montré avec succès. M. l'ablé Fayet doit prêcher l'Avent prochain à la cour.

-Une jeune personne de vingt-deux ans, née et élevée dans la religion protestante, a fait abjuration le jour de l'Assomption, dans une chapelle particuliere, entre les mains de M. l'abbé de Villers, qui l'avoit instruite et préparée.

Un journal disoit dernièrement, à l'occasion de la mort de M. de Vintimille, qu'il n'y avoit plus que trois évêques non démissionnaires; savoir, MM. de Thémines, Amelot et de Villedieu, qui étoient évêques de Blois, de Vannes et de Digne. Les personnes qui ont le plus de connoissance des fails prétendent, au contraire, qu'à proprement parler, il n'y a point aujourd'hui d'évêques non démissionnaires. Les trois prélats que l'on vient de nommer et M. de Vintimille avoient donné leurs démissions en 1816, quoiqu'ils n'eussent pas voulu signer la lettre écrite au Pape, le 8 novem

bre de cette année. Le fait de la démission est constant et avoué par M. de Thémines, dans une lettre au Roi, du 15 octobre 1817, que ce prélat a rendue publique, et dont nous avons parle, no. 484. Il y rapporte que le Roi lui ayant demande sa démission, ainsi qu'à ses collègues, ils l'envoyèrent tous par des lettres individuelles, mais semblables, dans lesquelles ils stipuloient seulement que ces démissions devoient rester entre les mains du Roi, qui n'en feroit usage que lorsqu'il jugeroit les principes en sûreté.. Ils adressèrent, en même temps, à S. M. une lettre commune, dans laquelle ils disoient qu'ils ne donnoient leur démission que par déférence. Déférence ou non, ces prélats ont donc donné leur démission; et s'ils n'ont pas voulu entrer dans le nouvel épiscopat, ils se

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sont au moins abstenus de tout acte d'opposition. M. de Themines est le seul qui fasse des actes de juridiction; il est resté en Angleterre, et on dit qu'il donne des pouvoirs à ceux qui Jui en demandent. MM. Amelot et de Villedieu sont en France, et vivent dans une retraite profonde; tous les deux sont infirmes, et le dernier, qui est dans sa quatre-vingt-onzième année, se trouve même, depuis quelque temps, dans un état qui né lui laisse pas le plein exercice de toutes ses facultés.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 24, à six heures du soir, la musique des différens corps de Ja garde nationale, de la garde royale et des troupes de la garnison, a exécuté des symphonies dans le jardin des Tuileries, sous les croisées de S. M., à l'occasion de sa fête. A huit heures, il y a eu concert sur la terrasse du château. Une foule immense remplissoit le jardin.

-Le 25, S. M. a remis à divers officiers-généraux les insignes de grand'croix de l'ordre royal de saint Louis et de grand'croix de la Lêgion-d'Honneur. Après la messe, la réception la plus brillante a cu lieu au château des Tuileries; plus de dix mille personnes ont eu l'honneur de présenter leurs hommages au Roi.

-Ce même jour, l'inauguration de la statue de Louis XIV a été faite avec une solennité digne de ce grand monarque. Les ministres du Roy, les maréchaux de France, un nombre considérable de lieutenans genéraux ont assisté à cette cérémonie. M. le préfet de la Seine, à la tête du corps municipal, a prononcé un discours plein de l'enthousiasme qu'inspire Louis le Grand, et a tracé un tableau brillant de ce règne immortel. Ensuite il a remis au nom de S. M. la croix de la Lé gion-d'Honneur à un vieillard nommé Huet, âgé de 115 ans, et qui a été le contemporain de Louis XIV. Les cris de vive le Roi! ont été répétés et les troupes ont défilé devant la statue. Il y a eu aux Champs-Elysées distribution de vins et de comestibles, et le soir feu d'artifice. Tous les monumens publics et une grande partie des maisons particulières étoient illuminés et décorés de drapeaux blancs.

-A l'occasion de la fête de la saint Louis et sur le rapport de M. le préfet de police, S. M. a daigné commuer la peine de plusieurs détenus dans les prisons de Paris, et a accordé la grâce entière à neuf autres.

Le 24, la cour royale a entériné vingt lettres de grâce accordées par la clémence royale. Quatorze de ces lettres donnent grâce pleine et entière; les six autres commuent les peines.

-S. A. R. Mgr. le duc d'Angoulême vient d'envoyer un secours de 500 fr. aux malheureux cultivateurs de l'arrondissement de Romorantin (Loir et Cher).

-M. de Castellane a été nommé colonel du régiment des hus. sards de la garde royale, en remplacement de M. le comte de Vence, appelé à d'autres fonctions.

Le Roi a nommé conseiller-d'Etat en service extraordinrire, M. Herman, directeur des travaux politiques au ministère des affaires étrangères.

- M. Franchet, directeur de la police générale, a été nommé officier de la Légion d'Honneur; M. le vicomte de Castelbajac et M. de Lourdoueix, ont été nommés chevaliers du même ordre.

La cour royale a appelé, le 24, en audicace solennelle la cause des sieurs Bonin et Kleffer, condamnés dans le mois de juillet, l'un comme auteur, Fautre comme éditeur d'une brochure intitulée: Etudes legislatives. Les deux appelans ne s'étant pas présentés, la cour a donné défaut, et a maintenu le jugement du tribunal de première instance.

Un cultivateur de Clichy-la-Garenne, décoré de l'ordre de la Légion d'Honneur, vient d'être condamné à trois jours de prison et aux dépens, pour avoir proféré des cris sédjlieux dans un moment divresse.

-M. Pasquier est parti pour l'Italie, le 24. Il passe par Lyon et Genève.

-Le 24, l'Académie françoise a fait la distribution des prix au milieu de l'assemblée la plus brillante. Le prix de vertu a été partagé entre deux personnes, et la somme n'a cependant pas été diminuée, grâce à M. le ministre de l'intérieur, qui a accordé 2,000 fr. Les deux prix ont été décernés à Mile. Marguerite Petit-Jean et à la femme Goyard ; la première, âgée de soixante-dix-sept ans, et ne jouissant que d'un revenu très-modique, a gardé chez elle pendant vingt-six ans une pauvre religieuse de Montmartre, morte le mois de juillet dernier. Mile Petit-Jean a voulu que les 2,000 fr. fussent distribués aux malheureux de son arrondissement; la seconde, âgée de soixante-seize ans, et qui fait des ménages, a nourri constamment, des fruits de son travail, un vieux maître, ancien magistrat, ruiné par les événemens politi ques. Le prix de poésie sur la restauration des lettres et des arts, sous François Ter, a été accordé à MM. Saintine et Mennechet, celui d'éloquence('Eloge de L Sage) a été obtenu par M. Patin. La munificence du Roi avoit proposé, pour cette année, un prix extraordinaire de poésie, dont le sujet devoit être le dévoûment de nos médecins, et des Sœurs de Saint-Camille à Barcelonne. Un jeune François, né dans cette ville, a remporté le prix. Mlle. Delphine Gay, agée de dixsept ans, qui n'avoit fait que l'éloge des Sœurs de Saint-Camille, mérité néanmoins une mention honorable.

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-M. le lieutenant colonel d'état-major, Lejosne, est nommé commandant de la place de Lyon, en remplacement de M. le lieutenantcolonel Nougarède, et par permutation avec cet officier supérieur.

- MM. Bucelle et Colomb, candidats royalistes, ont été nom

més députés par le collège électoral du département des HautesAlpes.

Une ordonnance du 7 de ce mois romme sous-préfet à Brest M. de Guesnet, royaliste aussi dévoué que capable, chef de bataillon, et sous-dirccteur du génie militaire dans cette même ville.

-Le 21, le tribunal de police correctionnelle de Nantes a condamné à un mois de prison et à 200 fr. d'amende un commis marchand de cette ville, qui avoit troublé l'ordre au spectacle, et insulté M. le lieutenant-général Despinois.

- Le roi d'Angleterre a fait son entrée solennelle à Edimbourg, le 15 août, à midi, arcompagné d'un cortége immense et magnifique; il a été reçu avec toutes les cérémonies anciennement en usage. Le roi a accueilli de la manière la plus gràcieuse les nobles Ecossois et les membres de la magistrature; il étoit entouré d'une foule immense, qui faisoit retentir l'air de ses acclamations. Au milieu de . tant d'expressions d'amour et de dévoúment on remarquoit que traits du roi étoient pâles, et son visage soucieux. La nouvelle de la mort imprévue du marquis de Londonderry, qu'il venoit de rece voir, lui avoit causé la plus vive émotion. L'é ite de la société écossoke, qui devoit assister à son diner, reçut un contre-ordre, et le roi n'admit à sa table que trois ou quatre personnes.

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Le duc de Wellington représentera l'Angleterre au congrés, et partira de Londres deux jours après l'arrivée du roi, attendu le 25 dans sa capitale. On annonce que M. Canning scra chargé du porte-. feuille des affaires étrangères.

La reine d'Espagne est très-malade. On dit dit qu'elle a demandé le saint viatique. Le roi n'a pu obienir la permission d'aller avec son épouse prendre les bains de Sacedon. Le nouveau ministère emploie les mesures les plus sévères. Un officier de la garde royale a été condamné à mort comme ayant porté les armes contre la constitution. Les - autres officiers arrêtés attendent le même sort. Une insurrection roya--" liste a éclaté le premier août à Ronda et dans les montagnes voisines. M. Casa-Irujo, ambassadeur d'Espagne à Paris, vient d'ètre remplacé par M. le duc de San-Lorenzio, neveu du duc Del Parque, Par une publication du 10 août, la commission d'inquisition criminelle pour délits de haute trahison, établie à Milan, vient de citer à comparoître devant elle les neuf propriétaires notables du Lombardo-Vénitien.

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Affaire de La Rochelle.

Le 23, des débats s'engagent relativement à un individu nominé Dalize. Les accusés demandent qu'il ne puisse s'entretenir avec les témoins qui sont dans l'auditoire. M. le président et M. de Marchangy répliquent qu'on leur a porté plainte qu'on cherchoit à suborner des témoins. M. le président interroge les accusés. Gaurau, élève en médecine, prétend que les vingt-cinq cartouches qu'on a trouvées chez

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