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servant de Vitry; François Bigot, Théodore Marguerite, François Laisney, curé de Choisy-le-Roi; Claude-Joseph Piquard, Bon-Réné-Siméon Fleury, Jean-Baptiste Thiebault, ancien chanoine de Sarlat; Saturnin Landrieux, Gui-Charles Anneix, Claude-François Trouillet, ancien curé dans le dio cèse de Chambéri; Jean-Joseph Coquelle, Antoine Puel, directeur au séminaire de Saint-Sulpice, décédé le 25 octobre dernier, à l'âge de vingt-quatre ans et demi; Alexandre-Benoît-Joseph Lejeune, desservant d'Asnières, et Philippe Godelar, ancien religieux Feuillant, âgé de quatre-vingt-six ans Ces ecclésiastiques exerçoient le ministère dans les paroisses, ou bien étoient chapelains dans des hospices et des communautés. Plusieurs n'ont pas été remplacés, car la disette de prêtres se fait sentir à Paris plus qu'on ne le croit communé ment dans les provinces. La plupart des paroisses de la capitale n'ont pas le nombre de prêtres qui leur seroit néces saire pour les besoins des fidèles. Plus de vingt paroisses, hors des murs, sont sans pasteurs. Les hospices, les communautés et les autres établissemens de cette nature, ont beaucoup de peine à trouver des ecclésiastiques, et il est affligeant de penser que ce déficit sera plus sensible encore dans quelques années, quand le temps aura enlevé la plupart des anciens du sanctuaire, qui travaillent encore avec tant de zèle à soutenir un édifice en butte à tant d'attaques.

La métropole d'Auch vient de faire une perte sensible dans la personne de M. l'abbé Dujardin, né à Nogaro, et fixé depuis quelque temps à Auch, par l'ordre de ses supérieurs. Il a terminé une carrière pleine de travaux et de mérites. Il a voulu finir ses jours dans le petit séminaire d'Aire, où il avoit passé sa jeunesse, et où il avoit reçu les premiers élémens de l'esprit sacerdotal. Depuis long-temps cet homme respectable étoit l'ame des missions comme des retraites qui se faisoient dans le Midi. Partout on vouloit l'entendre, et -partout il produisoit des effets étonnans. On a su, dans le. temps, avec quel succès il avoit prêché à Salies: s'il eût pu rester plus long-temps dans cette ville, il n'y seroit peut-être pas resté un seul protestant. M. Dujardin avois une elocution simple et facile; il parloit avec onction, et s'attachoit aux jeunes gens, qu'il savoit toucher et gagner à Dieu. Son taJent pour la parole étoit relevé par toutes les vertus sacerdotales, et surtout par une charité sans bornes. Il plaçoit des

jeunes gens dans les séminaires, et consumoit tout son revenu en bonnes œuvres. Plusieurs prêtres employés dans le ministère reconnoissent qu'ils lui doivent leur vocation, et il entre tenoit encore de jeunes ecclésiastiques dans le séminaire. Cet homme de bien laisse de profonds regrets dans le cœur de ses amis, et dans une contrée où ses travaux et ses services avoient eu un grand éclat (1).

-Parmi les personnages béatifiés ou canonisés à une époque assez récente, dont nous avons donné une liste, nos. 718 et 751, nous aurions pu citer Simon de Roxas, béatifié par Clément XIII, le 16 mai 1768. Ce bienheureux, dont la vie est peu connue en France, étoit né à Valladolid, en 1552. Son pere s'appeloit Grégoire Ruiz, et sa mère Constance de Roxas. Elevé dans la piété, Simon entra de bonne heure dans l'ordre de la Trinité pour la rédemption des captifs. Bientôt sa réputation de piété fut telle, qu'Elisabeth de France, fille de Henri IV, et femme de Philippe IV, le choisit pour son confesseur. Il se livroit au ministère, et spécialement à la prédication. Ce fut lui qui fonda la congrégation du Nom de Marie, pour augmenter la dévotion envers la Mère de Dieu. Cette congrégation n'étoit, à ce qu'il paroît, qu'une confrérie de personnes engagées dans le monde, et qui faisoient profession d'un culte spécial pour Marie. Philippe III, partant pour le Portugal, chargea le Père Simon de veiller sur ses fils, les infans Carlos et Ferdinand. Il vivoit à la cour comme le dernier des religieux, avec une humilité, un désintéressement, une pauvreté et une austérité rares, ne se mêlant d'aucune affaire, et fuyant les regards des hommes autant qu'il le pouvoit. Dans une épidémie, il se dévoua avec tant de zèle à la visite et au service des pauvres malades, que le roi, craignant qu'il n'apportât la contagion dans le palais, lui ordonna de cesser d'aller dans les hôpitaux et les prisons; mais il répondit qu'il aimeroit mieux abandonner le service de la reine que celui des pauvres, et il continua ses oeuvres de miséricorde. Il établit un

(1) Nous remercions beaucoup ceux qui nous ont fait passer cette petite Notice sur un homme dont nous avons entendu raconter les choses les plus honorables; nous regrettons seulement qu'on ait omis de nous marquer le nom de baptême de M. Dujardin, son âge et la date précise de sa mort.

Couvent de son ordre à Madrid. On rapporte qu'il prévit et annonça l'époque de sa mort, qui arriva le 28 septembre 1624. La voix publique proclama sa sainteté. Tous les ordres religieux de Madrid assistèrent à ses obsèques, et lui firent en outre célébrer des services. On se disputoit tout ce qui lui avoit servi, et on recouroit à son intercession. L'auteur de sa Vie rapporte plusieurs guérisons et miracles attribués à ses prieres. Son corps fut trouvé sain et entier en 1629, et on fit des informations qui furent suivies avec la maturité en usage à Rome dans ces occasions. Le résultat fut le décret de béatification rendu par Clément XIII, le 16 mai 1766. Voyez sur ce saint religieux la Courte Notice de ses vertus et de ses miracles, en italien, Rome, 1720, in-8°. de 214 pages; cel ouvrage est rédigé sur les Mémoires faits pour la congrégation des Rits.

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PARIS. Un journal très-accrédité vient de publier, au sujet de la guerre entre la France et l'Espagne, un article qu'on a lieu de regarder comme officiel. Il annonce que la paix sera conservée entre ces deux royaumes, et que des proposi ins amicales seront faites aux cortès pour les engager à donner à la constitution des modifications que réclame l'état déplorable de ce pays, et pour rendre an clergé les bonneurs et les biens dont il a été cruellement dépouillé, Dans le cas où ces conseils ne seroient pas écoutés, on laissera la révolution espagnole se déchirer de ses propres mains, et l'Europe interrompra avec ce royaume toute relation politique.

Au commencement du mois dernier, une compagnie de veltigeurs du 34. de ligne manifesta son mécontentement au sujet de la répartition des logemens dans la ville de Beaune, et refusa d'obéi-. Le chef de bataillon, instruit de cette insubordination, se rend an milieu des soldats, les forme en carré, et, au nom du Roi, casse cette compagnie, et en organise de suite une nouvelle. Le sang-froid et la fermeté de cet officier firent sur les soldats une impression vive et profonde qui amena un repentir trop tardi. Le ministre de la guerre, qui fut aussitôt instruit de cette mesure, envoya, pour ré-. ponse à ce brave officier, un brevet de lieutenant-colonel.

On dit que la section des requêtes de la cour de cassation a délibéré, le to, à huis clos, dans la chambre du conseil, sur la des mande en prise à partie formée par quelques députés contre M. Margin. On ignore si la conr a pris une décision dans cette séance, qui a été fort longue.

— Le ‹i-ur Lelièvre, qui avoit été renvoyé par la cour de cassation devant la cour royale d'Orléans, vient d'être condamné à 500 fr. d'amende, pour avoir exercé saus brevet la profession de libraire.

- MM. Pascalis, cousin -germain de l'honorable M. Manuel, et André, avocats près la cour royale d'Aix, ont été suspendus de leurs fonctions par un arrêté de M. le garde des sceaux, le premier pour six mois, le second pour un mois.

- Le conseil général de la Mayenne a voté l'allocation des fonds nécessaires pour faire enclore de murs le terrain où repose le prince' de Talmont, et ses compagnons d'infortune, morts dans la guerre de la Vendée. On a ouvert une souscription pour élever un monu. ment dans ce lieu de sépulture. Mgr. l'évêque du Mans, M. le préfet de la Mayenne, et tous les membres du conseil-général, se sont fait inscrire sur la liste des souscripteurs.

-MM. Olivier, négociant à Marseile; Pourrias fils, ami de M. OEvier, et Mathias, ancien magistrat, qui avoit été précepteur de M. Pourrias, out été arrêtés, et leur correspondance saisie. On instruit une procédure contre ces trois détenus, et on croit que cette affaire se rattache à la conspiration de Vallé, condamné à Toulon au mois de mai dernier. Un médecin des Etats romains, qui venoit de Mahon, a été également arrété à Marseille, par ordre, dit-on, de M. le préfet.

- L'empereur Alexandre, voulant reconnoître les services importans que la maison Rotschild a rendus à l'empire russe dans plusieurs affaires de finances et de crédit, a conféré l'ordre de Saint-Wladimir aux frères Salomon et James, barons de Rotschild.

- Le congrès de Vérone a reçu des renseignemens favorables sur l'état actuel du Piémont et de Naples, Grâces aux monarques de ces deux contrées, la révolution paroit enchainée pour toujours. En conséquence les troupes autrichiennes évacueront le Piémont par tiers. Le premier tiers se mettra en marche le 1er janvier prochain; le second tiers, le 1er avril, st le froisième tiers, le 1er juillet. Ainsi dans six mois l'évacuation du Piémont sera complète. Dans le royaume de Naples, où la révolte avoit duré plus long-temps, le nombre des troupes autrichiennes sera considérablement diminué, et les prestations en argent et les subsiles de tout genre seront immédiatement et considérablement diminués.

-Le vice-roi d'Irlande vient de prendre une mesure très-énergique, et qui appaisera peut-être les troubles de ce pays. Près de deux cents magistrats, presque tous hommes de rang ou de distinetion, ont été destitués dans les neuf comtés les plus agités. La négligence es uns, l'esprit de parti des autres, ont forcé à frapper ce comp, réclamé par tous les amis de l'ordre. On a l'espoir de voir un nombre convenable de catholiques appelés à la fonction de magistrats. - Deux colonnes de l'armée de la foi, fortes, l'une de quatorze eents hommes, et l'autre de huit cents, se sont réfugiées dans le dé

partement des Pyrénées-Orientales, et le gouvernement leur a full distribuer des secours en vivres et en argent. Les membres de la régeace sont arrives a Perpignan, le 4, et out fait une visite au préfet du departement. La scel té patri tique de Madril, connue sous le nom de reunion landaturienne, se compose des révolutionnaires les plus exaltés, et ses membres prononcent des discours dont l'éner gique fureur sirpasse ceux que l'on enten foit dans nos clubs en 1793. Les cortès ont donné au gouvernement toute la lati'ude qui pourroit ne pas lui être accorice par la constitution ou par les lois, pour ponir les auteurs des troubles du 7 juillet. L'Aragon a été mis en état de guerre, et on a pai lié à Sarragosse la loi martiale. Le Trappiste est parti de Toulouse pour se rendre à l'armée de Navarre, commandée par le général O'Donnel.

- Le comité nommé pour l'affranchissement des serfs de Livonie (Russie, a donné la liberté, le 10 octobre dernier, an quart des serfs de ce gouvernement. Les trois autres quarts seront mis en possession -des mémes droits dans le cours des deux années prochaines; de sorte qu'en 1825 la servitude personnelle sera entièrement abolie dans cette province.

- Le 12 cctobre dernier, le prince royal du Brésil a été proclamé solennellement empereur constitutionnel, sous le nom de don Pierre Jer.

On ne s'étoit pas attendu que le Constitutionnel put louer le discours de M. l'évêque d'Hermopolis pour sa réception & l'Académie françoise; mais le sentiment seul des convenances interdisoit au journaliste la critique ainère qu'il s'est permise deux fois. Déjà, en rendant compte de la séance de l'Academie, il avoit donné une analyse du discours, mais de la maniere la plus fausse et la plus maligne. Toutefois, cette première attaque n'a point suffi encore à l'esprit de parti”, et mercredi dernier l'Aristarque libéral a essayé encore une nou velle critique. Tout lui paroît à reprendre dans le discours; le début, l'éloge de l'abbé Sicard, l'éloge du Roi, ce que l'orateur dit de lui, ce qu'il dit des autres, tout déplaît au censeur. Il chicane sur les moindres expressions, il blâme les pensées les plus justes, il dénature les plus nobles sentimens. Si le début est simple. on l'accuse d'être trivial; si l'orateur s'élève, on prétend qu'il est arrogant : c'est ainsi que l'esprit de parti souille tout ce qu'il touche. On n'espéroit pas que les liberaux donnassent des éloges à un homme qui n'est point assig dans leurs rangs, à un prélat, à un défenseur de la religion,

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