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de la pénitencerie, en remplacement de Muzzarelli, aussi déporté. Arevalo occupa cette place jusqu'au 25 septembre 1815, qu'il voulut retourner en Espagne, quelques efforts qu'on fit pour le retenir dans un pays où ses lumières et sa sagesse étoient justement appréciées. Il vivoit, en 1816, dane le collége de Loyola, où il s'étoit retiré.

François Gusta, né à Barcelonne, le 9 janvier 1744, entré dans la société en 1759, est auteur d'un très-grand nombre d'écrits en italien sur diverses matières. Nous cilerons, entre autres, la Vie de Pombal, 1782, 4 vol., traduite en fran çois sous le titre de Mémoires; Courte instruction ́à un théologien, si le probabilisme est condamné ou non, Florence, in-8°.; Vie de Constantin, Foligno, 1786, 2 vol.; Essai critique sur les croisades, in-4°., sans nom d'auteur, de lieu ou d'année; Essai itique et théologique sur les Catéchismes modernes, Ferrare, 1788, in-8°., réimprimé avec des augimentations, à Foligno, en 1793 (cet Essai est dirigé contre les Catéchismes jansenistes, et valut à l'auteur un Bref de Pie VI); Courte réfutation du livre (françois) de J. C. sous l'anathêine, Ferrare, 1787; Défense du Catéchisme de Bellarmin; ibid. ; les Erreurs de Tamburini dans ses leçons de morale chrétienne, Foligno, 1791, 2 vol. in-8°.; Mémoires sur la révolution françoise, in-8°., réimprimés depuis sous le titre De l'influence des jansenistes sur la révolution de France; l'Esprit du dix-huitième siècle, 1792; Réponse à la question: Quel jugement on doit porter des personnes qui, dans les pays catholiques, veulent soutenir le serment de France? Ferrare, 1793 (cet écrit est dirigé aussi contre le serment de liberté); Mémoires d'un père à son fils, à la fin du dix-huitième siècle; Réponse d'um curé catholique aux Réflexions démocratiques du docteur Jean Tumiati, Venise, 1799. Gusta passa à Naples lorsqu'on y rétablit la société, et mourut à Palerme en 1816. Il a laissé beaucoup de manuscrits. On trouve des lettres de lui dans le Journal ecclésiastiqué d'e Rome, en 1790.

Laurent Hervas, né dans la Manche, le 1er. mai 1735, entra dans la société en 1749, et fit ses derniers vœux à Forli, en 1769. Il avoit professé la philosophie dans le college des Nobies, à Madrid. En Italie, il cultiva surtout les mathématiques et les matières d'érudition. Retourné en Espagne en

1799, il s'y livroit à de grandes recherches historiques, fors qu'il fut obligé de retourner en Italic. Pie VI le nomma bi bliothécaire de son palais Quirinal, et plusieurs académies le reçurent dans leur sein. Hervas mourut à Rome, le 24 août 1809. Sou plus grand ouvrage est l'Idée de l'univers, qui con tient l'histoire de la vie de l'homme, le voyage dans le monde planétaire et l'histoire de la terre et des langues, Césène, 1778 et années suivantes, 21 vol. in-4°. La partie des langues, surtout, annonce une érudition immense. L'auteur publia séparément ensuite, à Madrid, les deux premières parties, avec de nombreuses additions, et on imprima dans cette capitale, à l'imprimerie royale, le Catalogue de toutes les langues connues, par le même, 1800-1805, 6 vol. in-4°. On a encore d'Hervas une Analyse philosophique et théologique de la nature de la charité, Foligno, 1792, en faveur de Bolgeni; Ecole espagnole des sourds-muets, Madrid, 1795; Catéchisme pour les sourds-muets, même année; la Révolu tion sur la religion en France, Madrid, 2 vol. 11 a laissé un grand nombre de manuscrits, dont plusieurs très-importans.

Jean-François Masdeu, né à Palerme, le 14 octobre 1744, 'd'une famille noble espagnole, renonça aux espérances de fortune pour entrer chez les Jésuites, province d'Arragon, en 1759. Il les suivit dans leur exil, et se fixa d'abord à Ferrare, puis à Ascoli. Distingué par son goût et son érudition, poète et littérateur, il écrivit en italien avec une pureté et une élégance rares. Il traduisit daus cette langue le poème des Echecs de Vida, et publia différentes pièces de vers pour des fêtes on sur des sujets de piété : il a, dans ce genre, des stations de la passion. Son grand ouvrage est son Histoire critique d'Espagne, Madrid, 1784-1805, 20 vol. in-4°. Parmi ses autres écrits, nous citerons encore: Abrégé de la vie de la bienhenreuse Catherine Tomasi, Rome, 1792, in-4°.; Mémoire de Mhe. Sadumé, au nom de toutes les mégères du monde, au 'sage directeur de Paris, Valence, 1800 (c'est une plaisanterie contre le système révolutionnaire); Lettre à M. G., évêque de ·C. (Gamboni, évêque de Capri), pour la défense du concile de Trente, sur l'age suffisant pour embrasser l'état religieux, Rome, 1805; Collection de pierres et médailles pour éclaircir l'Espagne romaine, Madrid, 1789, 2 vol. in-4°.; sainte l'ie du nouveau bienheureux Joseph Oriol, Rome, 1806, en ita

lien et en espagnol; des Dissertations sur des objets d'antiquité, contre Fea; Histoire de la glorieuse défense des Espagnols contre Napoléon, 1814; Constitution des Cortès, etc. Masdeu étoit retourné en Espagne en 1799, et se livroit à de grandes recherches historiques, quand il fut obligé de regagner son exil. Il demeura alors à Rome, et voulut encore, malgré son âge, revoir sa patrie, en 1815. Il mourut à Vafence, le 11 avril 1817. Il a laissé en manuscrits un grand nombre d'opuscules, dont plusieurs sont relatifs à l'histoire d'Espagne.

Jean de Ossuna, né au royaume de Cordoue, le 19 janvier 1745, et entré dans la société en 1759, avoit un génie vif et une heureuse facilité pour les langues, Il écrivoit en italien avec beaucoup de goût, et il rédigea pendant huit ans, à Césène, des Ephémérides politiques, qui forment XVI vol. in-4°. de 1788 à 1795, 2 vol. par an. Il prononça, dans la même ville, en 1794, un discours contre les révolutionnaires françois, discours qui fut imprimé alors, et qui l'a été depuis en Espagne, pour y échauffer les esprits lors de l'invasion. D'Ossuna est auteur de divers opuscules, et a fourni plusieurs morceaux aux Ephémérides encyclopédiques de Vienne et à celles de Zatta, à Venise. Il prêcha avec succès en Espagne, pendant le peu de temps que les Jésuites eurent la permission d'y rester en 1799, et y retourna encore en septembre 1815. On cite, parmi ses manuscrits, neuf Dissertations lues à l'Académie de la religion catholique, à Rome, et des Notices sur les Jésuites espagnols déportés en Italie, avec une histoire de leur exil. Il seroit à désirer qu'on publiât ces écrits.

Charles de La Serna Santander, né le 1er. février 1751, entra dans la société en juin 1766, et étoit par conséquent novice au moment de l'expulsion. D'Espagne, il passa à Bruxelles, où il fut mis à la tête de la Bibliothèque publique. Il se forma lui-même une bibliothèque très-précieuse en livres rares et en manuscrits. On a de lui un Dictionnaire bibliographique choisi du quinzième siècle, Bruxelles, 1805, 3 vol. in-8°., et des Mémoires sur la même matière. Il se proposcit de donner un Recueil des anciens canons de l'église d'Espagne; nais il n'en a publié que la Préface historique et critique, Bruxelles, 1800, qui est du savant Jésuite André-Marc Bur riel, mort le 19 juin 1762. De La Serna mourut lui-même en 1814.

Explication du Catéchisme, ou Instruction sur les vérités et les devoirs de la religion (1).

Vers le commencement de cette année nous annonçâmes un ouvrage du même genre, mais cependant différent; c'est celui qui a pour titre : Catéchisme dogmatique et moral, par M. Couturier, 3 vol. in-12. L'ouvrage étoit imprimé à Dijon, et approuvé par feu M. Dubois, évêque de cette ville. Le nou vel ouvrage est aussi imprimé à Dijon, et porte également des approbations du même prélat, en date du 15 novembre 1820, et d'un théologien, M. l'abbé Deschamps, chargé par lui d'examiner le livre. L'auteur de l'Explication n'est pas nommé; il s'est proposé d'éviter à la fois la sécheresse de quelques ouvrages du même genre, et la prolixité de quelques autres. Les explications sont placées après les chapitres auxquels elles se rapportent; on a insisté sur ce qui regardoit les sentimens de pénitence, d'eucharistie et de confirmation. A l'exposé de la doctrine, on a joint des histoires et des paraboles propres à graver les vérités chrétiennes. Ces histoires ont été puisées pour la plupart dans des recueils déjà connus; quelques-unes peut-être ne sont pas d'une authenticité incontestable, ni d'un choix assez sévère; mais on a pensé sans doute qu'il y avoit toujours à s'édifier dans ces sortes de récits, lors même que la critique pourroit y reprendre quelque chose.

Il semble qu'on n'a pas observé dans la distribution de l'ouvrage tout l'ordre que l'on pourroit désirer. Non-seulement il y a des chapitres hors de leur place, parce qu'ils n'ont été, dit-on, remis à l'éditeur qu'après coup; mais il y en a d'autres qui sont singulièrement rangés. Ainsi un long article sur le prêt se trouve entre une exposition des principaux mystères et l'histoire de la création; cet article paroît un abrégé de la Dissertation de M. l'abbé Pagès sur la même matière. Dans le second volume, il y a de même quelques additions, sur les devoirs des disciples envers leurs maîtres, sur la vocation à l'état ecclésiastique, sur les motifs de notre soumission à l'Eglise, etc. Il y a des pensées courtes et précises sur le salut, qu'on vend aussi à part, et qui renferment en une vingtaine pages des vérités qu'on perd trop souvent de vuc

de

(1) 2 vol. in-12. A Dijon, chez Douillier; et à Paris, chez Ad. Le Clerc, au bureau de ce journal.

OEuvres complètes de saint François de Sales, publiées d'après les éditions les plus correctes. Tomes I., 2o. partie, et X (1).

Ces deux nouveaux volumes, qui forment la 5o. livraison de l'édition, comprennent une partie de la Vie du saint, et la suite des Lettres. Pour la Vie, l'éditeur a adopté celle de l'abbé Marsollier, qui est la plus estimée, et qui est assez exacte et détaillée. Il n'en paroît dans ce moment que la dernière partie; mais le commencement est imprimé, et doit être aussi incessamment livré au public. Quant aux Lettres, le tome X contient depuis la Lettre 376 jusqu'à la 621°. La dernière des Lettres du saint est du 19 décembre 1622, neuf jours avant sa mort. Les Lettres de ce volume vont donc depuis 1617 jusqu'à la mort de l'illustre évêque.

Dans notre dernier article nous marquâmes les rapports que le saint avoit eus avec la France, avant 1617. Nous trouvons encore depuis cette époque de nombreux indices des relations que le saint évêque entretenoit avec notre patrie. Nous avons même omis dans notre précédent article, de faire mention d'un voyage qu'il fit, en 1608, en Bourgogne et en FrancheComté. Le 21 janvier 1618, il répond à Louis XIII, qui lui avoit demandé son avis sur un établissement relatif au pays de Gex; il souhaiteroit qu'on pût établir dans ce canton quelques communautés religieuses, et il indique surtout celle des prêtres de l'Oratoire. En

(1) Prix, pour les souscripteurs, 7 fr. le vol. A Paris, chez Blaise aîné, rue Férou; et chez Adr. Le Clerc, au bureau de ce journal. Tome XXXIV. L'Ami de la Relig, et du Ror. C

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