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nèrent au roi les moyens de lever et d'entr mois 12 000 fantassins et 3000 chevaux. hardi cette fois que Richelieu, avait refus la Loire. A la tête de 40 000 hommes, il all gnols hors des frontières et reprendre Cor n'échappa au plus grand péril qu'il ait co parce qu'au moment de donner le signal cœur manqua au frère du roi (1636). Un tentée en Bourgogne, tourna aussi mal. Ga Lorraine s'étaient avancés, avec 30 000 h près de Dijon, et, pour s'assurer durant l'hi sur la Saône, attaquèrent Saint-Jean-de-Los firent une défense héroïque : un débordement Le comte de Rantzau força les Impériaux à duc de Saxe-Weimar les repoussa en désord

L'année suivante, 1637, le cardinal de la villes de la haute Sambre Cateau-Cambrés Maubeuge. Richelieu aimait à confier des com prêtres, plus habitués à l'obéissance. Son était Sourdis, archevêque de Bordeaux, qui d une flotte espagnole, à la hauteur de Fontar plus d'une fois les côtes du royaume de Na pagne. Mais en cette année (1638), les gran sur le Rhin; Bernard de Saxe-Weimar battit Rheinfeld, prit leur général, Jean de Werth, saut Vieux-Brisach après trois victoires. Il so le souverain de l'Alsace et du Brisgau, quand à propos pour la France, qui hérita de sa con armée (1639).

L'Artois, qui appartenait aux Espagnols, fut campagne suivante. Trois maréchaux, la Mei lon et Chaulnes, assiégèrent Arras. Une ar hommes, commandée par Beck et Lamboi, a délivrer. Les maréchaux sont d'avis contrair tenir dans les retranchements, l'autre sortir d livrer bataille; on en réfère à Richelieu : « I leur dit-il, vous a confié le commandement, capables; sortez ou ne sortez pas de vos lign répondez sur vos têtes de la prise de la ville

jours après, les Espagnols sont battus, et la ville est forcée. (août 1640). C'était une seconde province enlevée à la maison d'Autriche.

La France combattait en même temps dans le nord de l'Italie. Après la mort de Victor-Amédée (1640), ses frères, le prince Thomas de Carignan et le cardinal Maurice avaient disputé la régence à sa veuve, Christine, fille de Henri IV, et avaient obtenu l'appui d'une armée espagnole. Richelieu envoya dans le Piémont le comte d'Harcourt, qui remporta trois brillantes victoires à Casal, à Turin et à Ivrée, rétablit l'autorité de la régente, et par un traité habile fit rentrer les princes de Savoie dans l'alliance française (1640-1642).

L'Espagne n'attaquait plus alors, elle avait assez à faire que de se défendre contre les Catalans et les Portugais qui venaient de se soulever (1640). Le cardinal n'était pas étranger à ces révoltes; il fournit des secours au nouveau roi de Portugal, Jean de Bragance, et il décida les Catalans à reconnaître Louis XIII comme comte de Barcelone et de Roussillon' (1642). Une armée française, commandée par la MotheHoudancourt, rentra dans la Catalogne et en chassa les Espagnols; une autre, que le roi conduisait en personne, prit Perpignan, et ajouta le Roussillon à la France, qui depuis ne l'a pas perdu (sept. 1641).

L'Espagne occupée chez elle, l'Autriche était plus facile à vaincre en Allemagne. La défaite de Nordlingen et la défection de l'électeur avaient forcé les Suédois à reculer jusqu'en Poméranie. Dégagé par la puissante diversion de la France, Banner, le second Gustave, avait, en 1636, repris l'offensive et battu les Impériaux à Wittstock; il les battit encore à Chemnitz (1639), pénétra en Bohême, et, aidé du comte de Guébriant, un des plus habiles tacticiens de l'époque, faillit enlever dans Ratisbonne, en 1641, la diète de l'empire et l'empereur. Il avait passé le Danube sur la glace. Un dégel subit sauva Ferdinand III; une maladie le délivra quelques mois plus tard de son redoutable adversaire. Tandis que le successeur de Banner, le paralytique Torstenson, étonnait l'Europe par la rapidité de ses opérations et une suite de glorieuses victoires dans la Silésie et la Saxe (1641), Guébriant combats, à 120 siéges, ne fut jamais ni blessé ni malade, et mourut à 82 ans, en 1682. La Meilleraye était cousin germain de Richelieu, et alors le général favori du ministre et de la cour, comme grand preneur de villes, ce qui a fait douter de l'authenticité du mot. Richelieu se fit peut-être cé jour-là plus sévère qu'il n'était décidé à l'être.

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s'avançait audacieusement avec l'armée weimarienne dans l'ouest de l'empire, que les Suédois attaquaient par le nordest il triomphait de Piccolomini à Wolfenbuttel (1641), de Lamboi à Kempen dans l'électorat de Cologne (1642), et il donnait la main à tous les mécontents de l'Allemagne. Mort de Richelieu (déc. 1642). Ce fut au milieu de ces succès que mourut Richelieu, à l'âge de cinquantesept ans. Le 1er décembre 1642, il fut saisi d'un mal dont il reconnut aussitôt la gravité. Dès le lendemain, il voulut savoir la vérité sur son état. On le berçait de ces espérances qui se donnent toujours aux malades. « Parlez franchement, dit-il à un de ses médecins. Monseigneur, dans vingtquatre heures vous serez mort ou guéri. C'est parler, cela, » dit-il; et il manda le curé de Saint-Eustache, qui lui apporta le viatique. « Voilà mon juge, dit-il quand on lui présenta l'hostie, devant qui je paraîtrai bientôt, je le prie qu'il me condamne si j'ai eu autre intention que le bien de la religion et de l'État. Pardonnez-vous à vos ennemis? demanda le curé. Je n'en ai jamais eu d'autres que ceux de l'État. Il laissait la France partout victorieuse; la maison d'Autriche abattue; le royaume agrandi de quatre provinces: Lorraine, Alsace, Artois et Roussillon; la Catalogne et le Portugal soulevés contre l'Espagne, les Suédois et nos soldats presque aux portes de ienne. Il avait donc tenu la promesse qu'il avait faite à Louis XIII en entrant au ministère : il avait, au dehors, relevé le nom du roi au point où il devait être parmi les nations étrangères; il avait, à l'intérieur, tout fait plier sous son autorité. Mais ici d'un péril on était tombé dans un autre de la licence aristocratique dans l'arbitraire du despotisme royal qui se mettait quelquefois au-dessus de toute justice, et disposait à son gré de la fortune, de la liberté et de la vie des citoyens. On vit alors, nonseulement des confiscations et des emprisonnements arbitraires, mais des condamnations capitales prononcées par simples lettres patentes adressées au parlement.

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Ce n'est pas que Richelieu fût un ennemi systématique de l'aristocratie. Il abaissa les grands, mais non pas la noblesse. Il l'estimait nécessaire et avait horreur, autant peut-être que Saint-Simon, du pêle-mêle des classes. Il voulait que chacun restât à sa place; et quoiqu'il fût lui-même de bien petite maison, il croyait que la naissance pouvait tenir lieu de beaucoup de choses, et à la rigueur il n'eût rien demandé de plus,

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même pour faire un bon évêque. Il s'indigne de la place que la bourgeoisie tient déjà dans l'État par les charges qu'elle occupe. « Ils sont présomptueux, dit-il, jusqu'à tel point que de vouloir avoir le premier lieu, où ils ne peuvent prétendre que le troisième, ce qui est tellement contre la raison et contre le bien de votre service, qu'il est absolument néces

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saire d'arrêter le cours de telles entreprises, puisque autrement la France ne serait plus ce qu'elle a été et ce qu'elle doit être, mais seulement un corps monstrueux qui comme tel ne pourrait avoir de substance ni de durée. » Et comme il n'a pas l'habitude de reculer devant la conséquence de ses principes, il veut dans le règlement général de 1625 pour

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