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taient leurs charges. Une autre de leurs réfo atteinte profonde à la centralisation administ Richelieu, en abolissant les intendants des p presseurs de la patrie, comme les appelle 1 fenseur des grands', ces vils adulateurs du nique qui, selon le mot du cardinal de Retz la noblesse et la magistrature à ia prunel compagnies étaient mieux inspirées, quand el des garanties sérieuses en faveur de la liber la suppression des lettres de cachet, des trib dinaires, et surtout que toute personne, arr du roi, fût interrogée dans les vingt-quatre lâchée.

Journée des Barricades (26 août 164 Molé, le coadjuteur de Retz. A ce m le prince de Condé remportait la victoire de Le n'avait alors que dix ans, s'écria en l'appren ment sera bien fâché. Ce grand succès donnan cardinal, il résolut de faire enlever trois des I magistrats, Novion Blancménil, Charton et n'étaient pas chefs de parti, dit Voltaire, mais l des chefs. Charton, homme très-borné, était co briquet du président Je dis ça, parce qu'il o cluait toujours ses avis par ces mots. Brous: recommandable que ses cheveux blancs, sa ha ministère, et la réputation d'élever toujours la cour sur quelque sujet que ce fût. Ses confrère peu de cas, mais la populace l'idolâtrait. Au lieu ver sans éclat, le cardinal crut imposer au peup sant arrêter en plein midi, tandis qu'on chantai à Notre-Dame pour la victoire de Lens, et que l la chambre apportaient dans l'église soixante-tre pris sur les ennemis. Ce fut précisément ce qui version du royaume. Charton s'esquiva. On pri sans peine; mais la vieille servante de Brousse jeter son maitre dans un carrosse, ameute le peup

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Broussel! (26 août 1648.) Deux cents barri mées en un instant; on les pousse jusqu'à cent Royal.

Le lendemain, le parlement en corps marche reine, traverse les barricades qui s'abaissent demande ses membres emprisonnés, et ne peut son retour, il est arrêté par le peuple furieux.

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de fer, capitaine de ce quartier, saisit le premier Mathieu Molé, par le bras, et, le menaçant d'un « Tourne, traître, lui dit-il; et si tu ne veux être toi et les tiens, ramène-nous Broussel ou Mazarin Plusieurs des membres prennent la fuite, d'autre mais leur chef n'hésite pas. On l'insulte, des mutin

même visage assuré et grave: « Quand vous m'aurez tué, leur dit-il, il ne me faudra que six pieds de terre. » Il écarte la foule et les plus violents par l'autorité de son maintien ; il revient au palais, au petit pas, dans le feu des injures, des exécrations et des blasphèmes. Cet homme, ajoute le cardinal

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de Retz, qui raconte ce bel exemple de courage civil, est, à mon sens, le plus intrépide qui ait paru dans son siècle.

Cependant l'émeute grandissait. Les magistrats tentent une nouvelle démarche auprès d'Anne d'Autriche; et la reine d'Angleterre, victime d'une autre révolution qui avait commencé d'une façon moins menaçante, la décide enfin à céder.

Le calme renait aussitôt, et « la ville semble en un instant plus tranquille qu'un jour de vendredi saint. »

Le coadjuteur de Paris, Paul de Gondi, qui avait pris une part décisive à l'insurrection victorieuse, descendait d'une famille florentine venue, à la suite de Catherine de Médicis, à la cour de France et qui y avait fait fortune. Comme s'il eût voulu rappeler son origine italienne, il avait écrit à dixhuit ans la Conjuration du comte de Fiesque, et Richelieu avait dit en la lisant : « Voilà un dangereux esprit. >> Cinq ans plus tard, Gondi formait, avec quelques jeunes seigneurs, le projet de tuer le cardinal, et lui-même se vante, dans ses Mémoires, d'avoir étudié l'art des conspirations dans les Vies de Plutarque et le Catilina de Salluste. Ce fut avec ces dispositions qu'il entra dans l'Église. Il fut nommé, en 1643, coadjuteur de son oncle qui était archevêque de Paris; mais son ambition allait bien plus haut que cette dignité. Il visait au rôle de Richelieu, et il ne se servait de sa place que pour gagner de la popularité dans Paris, prêchant lui-même pour se faire connaître du peuple, prodiguant les aumônes pour se faire aimer, se ruinant pour payer d'avance la guerre civile. Aux reproches qu'on lui faisait de sa prodigalité, il répondait : « César, à mon âge, devait six fois plus que moi. » Il ne s'effrayait pas trop de ces comparaisons avec César, avec Richelieu; il se croyait l'étoffe d'un grand homme et le faisait croire aux autres : les circonstances n'en firent qu'un brouillon.

Paix de Saint-Germain. La journée des Barricades avait effrayé la cour; la reine traita. Le 24 octobre 1648, l'ordonnance de Saint-Germain sanctionna toutes les demandes de la chambre de Saint-Louis, associant en quelque sorte la magistrature à l'exercice de la puissance souveraine c'était le jour même où la paix de Westphalie avait été signée.

Guerre de la Fronde; le parlement et les seigneurs (janvier-avril 1649). - En cédant, le premier ministre n'avait voulu que gagner du temps; quand il fut délivré de la guerre étrangère il résolut d'en finir avec cette faction des gens du roi qui assassinaient l'autorité royale. Le 6 février 1649, Anne d'Autriche sortit de Paris avec ses enfants, et appela des troupes autour d'elle. Le parlement, incapable de lutter seul contre la cour, demanda ou accepta les services des princes et des jeunes seigneurs, qui pou

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