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DE VALOIS.

(La date qui suit chaque nom est celle de la mo

Charles, comte de Valois, et fils de Philippe III
Philippe VI, roi de France, 1350.

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1. Béatrix de Bourbon épouse, en 1272, Robert, comte de sixième fils de saint Louis. Leurs descendants forment la branch Bourbon, qui s'éteint en 1505, et les branches cadettes de la Mar en 1438, de Montpensier, en 1527, de Vendôme, qui se conti Henri IV, divisée elle-même en deux branches: celle de Bourbon qui acquit le royaume de Navarre par le mariage d'Antoine, du che-sur-Yvon et duc de Montpensier, éteinte en 1608; enfin cell bon-Condé, formée par un frère d'Antoine de Vendôme, Louis 19 Henri IV, et chef du parti calviniste. Son arrière-petit-fils fu Condé.

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Henri IV; ses premiers embarras. L'assassinat du dernier des Valois mit la douleur et le trouble dans le camp de Saint-Cloud, la joie et la confiance dans Paris. Au camp, les catholiques s'éloignaient déjà des protestants. On voyait les premiers, dit un témoin oculaire, comme gens forcenés, enfonçant leurs chapeaux, les jetant par terre, fermant les poings, complotant, se touchant la main, formant des vœux et des promesses dont on avait pour conclusion: plutôt mourir de mille morts! » Dans la ville, les duchesses de Montpensier et de Nemours parcouraient les rues dans leurs carrosses, criant dans tous les carrefours: Bonnes nouvelles, mes amis! bonnes nouvelles! Le tyran est mort, il n'y a plus de Henri de Valois en France! » On faisait des feux de joie, on célébrait dans la chaire « le martyre du bienheureux Jacques Clément ; » on l'invoquait comme un saint. Sa vieille mère fut amenée à Paris, et montrée au peuple « comme une merveille! »

« Vous êtes le roi des braves, avait dit à Henri un des sei gneurs catholiques, et ne serez abandonné que des poltrons ! » Malgré cette loyale parole, beaucoup de catholiques s'éloignèrent; pour retenir les autres, Henri s'engagea solennellement, dans une assemblée des principaux seigneurs, à maintenir dans son royaume la religion catholique, jusqu'à la convocation d'un concile national ou général qui réglerait la question

1. Ouvrages à consulter: Lettres missives de Henri IV dans la collection des Documents inédits de l'histoire de France; les Economies royales de Sully; les Mémoires de la Force, de Villeroi, du duc d'Angoulême, du duc de Nevers, de Cheverny et de Goulart; la Chronologie novennaire de PalmaCavet: le Journal de l'Estoile; les Histoires générales de de Thou et d'âu

religieuse, et à conserver chacun dans ses droits et offices, à garantir aux calvinistes la liberté de leur culte dans une ville par bailliage. L'assemblée alors le reconnut comme roi de France, sous le nom de Henri IV, « selon la loi fondamentale du royaume (4 août). » L'acte fut dressé, signé de tous les assistants et enregistré par le parlement de Tours.

A Paris, au contraire de ce qui se passait à Saint-Cloud, on était d'accord sur la religion, mais non sur les personnes. Décidés à repousser du trône un hérétique, les ligueurs hésitaient entre le jeune duc de Guise et son oncle, le duc de Mayenne. Le premier était, depuis la mort de son père, prisonnier des royalistes, et par conséquent un peu oublié; le second, politique habile, manquait de tout ce qu'il faut à un chef populaire, audace, éclat, activité infatigable et décision prompte. Il y avait d'autres prétendants encore le duc de Lorraine, beau-frère des trois derniers Valois, le duc de Savoie, fils d'une sœur de Henri II, et le roi d'Espagne, qui parlait des droits de sa fille, née d'une fille de Henri II, sœur par conséquent des trois derniers Valois, et comptait bien se saisir de la couronne au milieu de l'anarchie qu'il avait déchaînée. Mayenne, tout-puissant dans Paris, le lendemain de la mort de Henri III, aurait pu brusquer la fortune; il ne l'osa, et, le 5 août, il fit proclamer roi, sous le nom de Charles, le cardinal de Bourbon, alors prisonnier du Béarnais, se contentant de prendre pour lui-même la lieutenance générale. Cette nomination ne résolvait rien, et, en reconnaissant le droit de ļa famille de Bourbon, Mayenne montrait que le roi légitime était Henri IV.

Cependant, la déclaration du 4 août n'avait pas satisfait tout le monde dans l'armée royale. D'Épernon et plusieurs seigneurs catholiques se retirèrent; la Trémoille avec neuf bataillons protestants, prit le chemin du midi, ne voulant pas « servir sous les drapeaux d'un souverain qui s'engageait à protéger l'idolâtrie. » L'armée de siége diminua de moitié. On ne pouvait rester avec quelques milliers d'hommes en face de la grande cité. Plusieurs conseillèrent au roi de retourner dans le midi. « Qui vous croira roi de France, lui dit d'Aubigné, en voyant vos lettres datées de Limoges ? » Henri se décida à rester dans le nord, et cette résolution sauva sa

couronne.

Division de la France. La France s'était partagée, et non-seulement la France, mais presque chaque province. A

côté d'une ville qui tenait pour la Ligue, une autre tenait pour le roi; il y avait le parlement de Paris et celui de Tours. Le parlement ligueur du roi s'était démembré, et une partie de ses membres siégeait à Caen, comme celui de Carcassonne se forma, un peu plus tard, aux dépens de celui de Toulouse. Un sixième de la France était pour Henri IV; le reste n'était pas tout entier pour la Ligue. Plusieurs villes et provinces, comme Bordeaux et une partie de la Guyenne, restaient neu

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tres; quelques gouverneurs ou seigneurs puissants, d'Épernon, Damville, en Languedoc, Ornano en Dauphiné, attendaient les événements.

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Campagne de Henri IV en Normandie (1589.) 11 fallait faire reconnaître le vrai roi à ses actes. Henri IV envoya Longueville en Picardie, d'Aumont en Champagne, pour lui en ramener ce qu'ils pourraient y lever de troupes et d'argent ; et il se dirigea lui-même vers la Normandie. Senlis, Compiègne, Gournay, Gisors, reçurent garnison royale, et li

vrèrent leurs recettes, dont l'armée avait grand besoin. Une tentative contre Rouen échoua; mais Henri, tournant tout à coup sur Dieppe, y fut reçu à bras ouverts. C'était une précieuse acquisition, qui le mettait en communication avec l'Angleterre, dont il attendait des secours. La grande Élisabeth comprenait que le roi de Navarre combattait autant pour elle-même que pour lui. « Le dernier jour de la France, disait-elle, sera la veille du dernier jour de l'Angleterre. » Le gouverneur de Caen vint à Dieppe faire au roi hommage de la moitié de la Normandie.

A Paris, on commençait à murmurer contre les lenteurs de Mayenne. Philippe II, Sixte-Quint lui avaient envoyé de l'argent pour faire des recrues en Allemagne. Il se décida enfin à sortir de la ville avec 25 000 hommes, en rallia 8000 en route, et se dirigea sur Dieppe, promettant de ramener le Béarnais captif ou de le jeter à la mer. Henri avait moins dé 10 000 hommes et fort peu d'argent : « Mes chemises sont toutes déchirées, écrivait-il à Rosny, mon pourpoint troué aux coudes, et, depuis deux jours, je soupe et dine chez les uns et chez les autres. » Les membres du conseil étaient d'avis qu'il s'embarquât pour l'Angleterre. Le maréchal de Biron s'y opposa: «Sortir de France, s'écria-t-il, pour vingt-quatre heures, c'est s'en bannir pour jamais ! » Henri IV était de cet avis, il s'empara d'Eu, du Tréport, et s'établit fortement autour de Dieppe, ayant son camp sur les hauteurs d'Arques, au pied du château, à une lieue et demie de là, et une bonne garnison au Pollet, principal faubourg de la ville. Son artillerie était insuffisante; il y suppléa en montant ses plus petits canons sur des affûts à roues, auxquels il attela plusieurs chevaux, et il fit ainsi le premier usage de l'artillerie légère, idée qui ne devait être retrouvée que par Gustave-Adolphe et Frédéric II.

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Combat d'Arques (3 sept., 6 oct. 1589). La grosse armée de Mayenne échoua pendant trois semaines d'attaques consécutives contre ces habiles dispositions et plus encore contre la valeur de Henri et de ses troupes. Elle ne laissa pas un point de la ville ou des retranchements sans tenter l'assaut ou l'escalade, et fut partout repoussée. Le 21 septembre, à l'attaque du camp, les lansquenets de Mayenne firent mine de l'abandonner; on les introduisit dans les lignes; aussitôt ils se jetèrent sur ceux qui venaient de leur tendre la main, et s'emparèrent d'une maladrerie qui servait de défense de ce

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