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21693. — AU GÉNÉRAL CAULAINCOURT, DUC DE VICENCE,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, À PARIS.

Paris, 23 mars 1815.

Monsieur le Duc de Vicence, je désire avoir une analyse de toutes les dépêches de M. de Talleyrand et du roi contre le roi de Naples, afin de pouvoir la lui faire communiquer.

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Mon Cousin, j'ai reçu votre lettre du 22. Je crois à la sincérité des sentiments que vous m'exprimez, car je connais depuis longtemps votre caractère. J'approuve que vous vous retiriez à votre campagne. Votre fils, que j'ai élevé dès son jeune âge, peut compter qu'il trouvera en moi un second père. Dans toutes les circonstances, vous pouvez compter sur mon désir de vous être utile et agréable.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

21695.A M. COLLIN, COMTE DE SUSSY,

PREMIER PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES, À PARIS.

Paris, 23 mars 1815.

J'ai reçu votre lettre du 23 mars. Ma confiance en vous est entière. J'hésite encore à rétablir ou à laisser supprimé le ministère du commerce. Les affaires urgentes se pressent avec tant de rapidité que je n'ai pas encore pu causer de cela avec vous. Dans tous les cas, je vous écris ces deux mots pour vous réitérer l'assurance de mon entière et absolue confiance.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

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21696.- AU GÉNÉRAL COMTE BERTRAND,
GRAND MARECHAL DU PALAIS, À PARIS.

Paris, 23 mars 1 1815.

Expédiez à l'île d'Elbe Bernotti. Chargez-le de nouvelles pour l'île d'Elbe. Il s'embarquera à Toulon. Écrivez à Lapi qu'on arbore le pavillon

tricolore.

Faites revenir de mes effets tout ce qui en vaut la peine. J'attache de l'importance à mon cheval corse, s'il n'est pas malade et qu'il puisse revenir. La voiture de voyage, jaune, la grande voiture et deux de celles de parade valent la peine qu'on les ramène, ainsi que le linge de corps. Je fais présent de la bibliothèque à la ville, ainsi que de ma maison, qui servira de casino, où on laissera exister la bibliothèque.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

21697. AU VICE-AMIRAL DUC DECRÈS,

MINISTRE DE LA MARINE, À PARIS.

Paris, 23 mars 1 1815.

Monsieur le Duc Decrès, vous me proposez d'armer six vaisseaux et quatre frégates à Toulon. Je sais que la croisière de l'ile d'Elbe et du Levant était extrêmement mal armée; elle n'avait pas, je crois, la moitié de ses équipages. Je pense qu'avant de donner aucun ordre il faut attendre les rapports de Toulon et considérer le budget du ministère de la

marine.

Je n'ai jamais voulu désarmer mes vaisseaux pour accroître mes ressources sur terre; mais, puisque je trouve la marine désarmée, je veux faire tout ce qui est convenable pour diminuer les dépenses de la marine. Les finances me paraissent dans une grande pénurie.

NAPOLÉON.

D'après l'original comm. par M la duchesse Decrès.

21698.AU VICE-AMIRAL DUC DECRÈS,
MINISTRE DE LA MARINE, À PARIS.

Paris, 23 mars 1815.

Monsieur le Duc Decrès, je désire que vous donniez ordre que les croisières de Corse et de l'île d'Elbe transportent en France les 3,000 hommes de troupes françaises qui sont en Corse, à l'exception d'un bataillon de 600 hommes qu'on transportera à Porto-Ferrajo, mon intention étant d'abandonner la Corse à ses propres forces. Donnez ordre que des bâtiments légers, frégates ou bricks, aillent souvent mouiller à Porto-Ferrajo. Je donne l'ordre à un officier d'ordonnance du pays de se rendre à Porto-Ferrajo. Donnez ordre à Toulon qu'on expédie une frégate pour porter cet officier et rapporter des dépêches du pays. Chargez cette frégate de rapporter tout ce qui existe encore des effets que j'ai laissés dans ce pays.

J'approuve tout ce que vous avez fait relativement à la ville de Marseille. Je pense que le capitaine de la frégate la Fleur-de-Lys doit être jugé par une commission militaire, s'il a passé à l'ennemi.

Les trois frégates, la corvette et les trois bricks peuvent servir à transporter les troupes de Corse à l'île d'Elbe et en France.

Je pense qu'il faut laisser à Ajaccio une frégate et un brick, à Bastia les trois bâtiments légers. Cette croisière sera donc composée d'une frégate, d'un brick et de trois bâtiments légers. Le commandant se servira de ces forces pour maintenir les communications de l'île d'Elbe avec la Corse, et il tiendra toujours à Porto-Ferrajo un des bâtiments de sa croisière. Invitez le commandant de la frégate à aller à Porto-Longone et à Porto-Ferrajo le plus souvent possible, pour me faire le rapport de tout ce qui se passe.

J'approuve ce que vous proposez pour la croisière du Levant. Recommandez une grande circonspection au commandant pour ne rien préjuger et ne pas faire croire que ce soit moi qui veuille déclarer la guerre.

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Aussitôt que vous aurez des renseignements sur Brest, Rochefort et Toulon, faites-les-moi connaître. Je ne puis encore donner aucun ordre sur les expéditions de Terre-Neuve. Un retard de dix jours ne peut pas donner lieu à un inconvénient sensible. Suspendez donc les départs et attendez dix jours.

Faites-moi aussi, pour mon instruction, une petite note qui me fasse connaître en détail ce dont il s'agit, car je suis assez ignorant sur ces affaires de pêcheries et sur ces établissements que je n'ai jamais possédés. Les cent cinquante-huit pêcheurs peuvent également retarder leur départ de huit jours. L'Angleterre ne va pas tarder à se déclarer.

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Mon Cousin, le bataillon polonais qui est à Reims demande à entrer à mon service; je l'accepte. Chargez un général d'en former sur-le-champ un bataillon de six compagnies. Une fois que ce bataillon sera formé, il me semble qu'on pourrait l'envoyer à Sedan pour l'habiller et le mettre en état.

D'après la copie comm. par Mme la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

21701. AU MARECHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,

MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 23 mars 1815.

Mon Cousin, j'ai donné le commandement de la Corse au général de Launay, et j'ai ordonné qu'on mît en arrestation le général Bruslart. Réitérez ces ordres. J'ai donné ordre que les 3 ou 4,000 hommes de

troupes françaises qui sont en Corse reviennent à Toulon, et qu'il soit levé quatre bataillons corses pour la garde de l'île. Seront compris dans ces quatre bataillons les deux bataillons déjà levés par ordonnance du roi. Le général de Launay fera tous les changements nécessaires dans le personnel de ces bataillons, pour n'y avoir que des gens affectionnés et en écarter tous les individus de l'ancien parti anglais. Vous donnerez également l'ordre qu'on forme en Corse une gendarmerie composée, deux tiers de Corses et un tiers de Français. Cette gendarmerie sera de la même force qu'en 1813. L'excédant, en officiers et gendarmes, rentrera en France.

Faites demander au général Dalesme s'il veut retourner à l'île d'Elbe. Personne n'est plus propre que lui à commander cette île, qui ne laisse pas que d'être importante.

L'embarquement des troupes de Corse se fera par la marine. Le prince d'Essling se concertera avec l'amiral Ganteaume pour cet objet. Expédiez en Corse, comme porteur de vos ordres, un officier corse.

D'après l'original comm. par M la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

21702.-AU MARECHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,

MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 23 mars 1815.

Mon Cousin,, j'ai signé le décret que vous m'avez proposé pour les commandes de fusils. Je ne connais rien de plus urgent. Je désire que le modèle de 1777 soit pour les troupes de ligne, et que tout le n° 1 soit pour les gardes nationales. Serait-il possible de fabriquer 150,000 fusils n° 1, indépendamment des 150,000 du modèle de 1774? Cela ferait alors 400,000 fusils pour cette année. Faites-moi un rapport sur les moyens à prendre pour réparer les vieilles armes. Faites-moi connaître les emplacements, afin que je les rectifie. Il faut avoir constamment au moins 100,000 fusils à Vincennes et 100,000 fusils sur la Loire. Consultez le génie pour me faire connaître le poste sur la Loire où l'on pourrait mettre ces armes à l'abri d'un coup de main. Je désirerais que la manu

XXVIII.

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