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néral Lamarque. Envoyez-y un général d'artillerie et un général du génie, qui partiront dans la journée pour se rendre à Angers, avec quelques officiers d'artillerie et du génie. Aussitôt que le général Lamarque sera arrivé, vous organiserez son état-major. En attendant, le général Delaborde conservera le commandement.

Je vous ai fait connaître qu'il était nécessaire d'armer le château de Nantes et d'y nommer un gouverneur; envoyez-y le général Hogendorp: faites-le partir dans la journée.

Faites mettre en état de défense les châteaux d'Angers et de Saumur; envoyez-y l'artillerie et les munitions de guerre nécessaires. L'artillerie aura besoin d'un matériel assez considérable pour l'armement de ces châteaux et pour les divisions actives.

Gardes nationales. La garde nationale de Nantes sera complétée à 4,000 hommes. Dirigez des armes pour les armer. Organisez à Nantes un atelier de réparation et faites-y parvenir 5,000 fusils en réparation, tirés de toutes les parties de la Bretagne.

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Gendarmerie. Je vous ai prescrit de faire un appel de 800 gendarmes à cheval et 2,000 gendarmes à pied. On formera trois escadrons des gendarmes à cheval et quatre bataillons des gendarmes à pied. Chaque bataillon sera composé de quatre compagnies de 125 hommes chacune. Les trois escadrons de gendarmerie à cheval seront réunis à Angers, à Poitiers et à Niort. Les quatre bataillons de gendarmerie à pied seront réunis de la manière suivante : à Angers, le 1 et le 2o bataillon, composés des compagnies parties de Versailles; à Poitiers, le 3o bataillon, et le 4o bataillon, à Niort. Ces deux bataillons seront formés des gendarmes des départements. Il est nécessaire que ces bataillons aient un colonel et les chefs de bataillon et officiers nécessaires. Les 100 gendarmes de Paris qui sont dans l'Ouest seront affectés à la place d'Angers et au service du quartier général. Les dix lieutenances mobiles de gendarmerie à pied formeront un bataillon de quatre compagnies, qui sera le 5o bataillon et se réunira à Saumur. Il sera complété à 500 hommes. Envoyez-y un chef de bataillon et tous les officiers nécessaires. Il sera donc nécessaire que le 1 et le 2o bataillon, qui ont été organisés à Versailles, à

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six compagnies, soient formés à quatre, afin qu'ils aient la même composition que les autres bataillons.

Je vous ai mandé d'envoyer des maréchaux de camp pour commander les départements de la Loire-Inférieure, de la Mayenne, de la Sarthe, de Maine-et-Loire, de la Vendée, des Deux-Sèvres, de la Haute-Vienne et de la Charente-Inférieure, indépendamment du général Travot et d'un autre jeune lieutenant général, que vous ferez partir pour remplacer le général Corbineau, lorsqu'il sera obligé de revenir à Paris. Le major général a dû vous dire qu'il était indispensable que le général Clausel fût prévenu des mouvements de la Vendée, afin qu'il envoie une forte colonne pour s'approcher de Niort et se joindre à la colonne de la Rochelle et de Rochefort et contenir les insurgés de ce côté.

Il y aura donc, 1° à Angers, une division de gardes nationales, commandée par un lieutenant général, ayant une batterie de canons, deux bataillons de gendarmerie à pied et un escadron de gendarmerie à cheval; 2° à Poitiers, une division de gardes nationales de la 21a division militaire, un bataillon de gendarmerie à pied, un escadron de gendarmerie à cheval; 3° à Niort, la colonne du général Clausel, la colonne venant de la Rochelle, un escadron de gendarmerie à cheval et un bataillon de gendarmerie à pied; 4o à Saumur, un bataillon de gendarmerie à pied. Le général Charpentier, qui est à Nantes, dirigera les troupes dont il pourra disposer, de manière à comprimer les rebelles, savoir: un détachement de gardes nationales, trois bataillons de fédérés, un bataillon du 65°, et tout ce que pourront fournir les dépôts et les 3 et 4o bataillons disponibles dans la 13° division militaire, qui, au lieu de venir à Paris, seront réunis à Nantes. Il sera nécessaire alors d'y organiser un atelier d'habillement pour 2,000 habits complets. Il faudra également. au lieu de les envoyer à Paris, réunir à Angers tous les 3 bataillons des régiments qui sont dans la 22o division militaire, à mesure qu'ils seront complétés; faites-m'en connaître l'état; réunir également à Poitiers tous les dépôts qui sont dans la 21° division, et à Napoléonville tous ceux de la 12°; m'en faire l'état. Le 15o, le 26° et le 25 formeront une colonne active, qui sera successivement renforcée par les autres troupes.

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Écrivez à tous les généraux qui commandent les divisions et les départements de presser l'organisation des bataillons, la remonte de la cavalerie, et de diriger les hommes sur les trois points d'Angers, Poitiers et Niort. Il serait utile de renforcer les corps qui sont à Napoléonville, point central d'où l'on doit partir pour réprimer les rebelles.

D'après l'original comm. par M la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

21949. AU MARÉCHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,

MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 22 mai 1815.

Mon Cousin, je vous ai mandé qu'il fallait mettre en état de défense. à Marseille, le fort Saint-Nicolas et le fort Saint-Jean, ou au moins l'un de ces forts, s'il n'était pas possible de les mettre tous les deux. Il est urgent de retirer du fort Saint-Nicolas les 100,000 kilogrammes de poudre et les 500,000 cartouches qui s'y trouvent au delà des besoins. Il faut les évacuer sur Toulon; et, si Toulon en est suffisamment approvisionné, on les dirigera sur Lyon. Il est très-important que des moyens aussi considérables ne soient pas laissés dans une ville d'un aussi mauvais esprit que Marseille. Il y a dans cette ville 4,000 hommes de gardes nationales bien armés et beaucoup de compagnies royales. Il faut écrire au maréchal Brune d'exécuter mes ordres, et que les hommes de ces compagnies soient dirigés sur Lyon, pour y entrer en ligne dans nos armées. La garde nationale doit être désarmée, et il faut qu'il en forme une nouvelle, composée des patriotes et du peuple. On l'armera jusqu'à concurrence de 1,500 ou de 2,000 hommes.

D'après l'original comm. par M la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

21950. — AU MARÉCHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,

MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 22 mai 1815.

Mon Cousin, faites-moi connaître la situation de Montreuil. On me

mande que cette place n'est point armée, qu'elle n'a point l'ordre de l'être, qu'elle n'est pas à l'abri d'un coup de main, et qu'il ne s'y trouve que 1,200 kilogrammes de poudre.

On me mande qu'il y a des fusils à réparer à Dunkerque, mais qu'on ne travaille point aux réparations.

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On me mande, à la date du 6 mai, qu'il y a à Lille mille soixante bouches à feu cela est évidemment trop. Faites-moi connaître de quels calibres et de quelle matière sont ces bouches à feu. On pourrait en retirer une grande partie et les faire revenir sur les places de la Somme et sur Paris.

On me mande que, le 10 mai, on n'avait point formé de compagnie de canonniers à Landrecies: ordonnez qu'on en forme de suite.

On me mande de Maubeuge, le 13 mai, que la manufacture d'armes peut fabriquer par mois 2,900 fusils et en réparer 1,100, total 4,000; et qu'elle pourrait porter ses produits au delà, si les ouvriers étaient payés, mais il paraît qu'ils ne le sont pas exactement. Faites-moi connaître quand il sera opportun de les faire évacuer, soit sur Paris, soit sur la Fère. Ne serait-il point sage de commencer dès ce moment l'évacuation sur la Fère? Quelle indemnité doit-on donner aux ouvriers pour leur déplacement? Combien sont-ils? Enfin quel est le matériel?

On demande à Charlemont trente-trois pièces de canon pour compléter l'armement : faites-les diriger de Lille.

On pense qu'il serait convenable d'employer le général Charbonnier comme commandant d'armes de Givet.

Au 15 mai, le bataillon de la garde nationale de la Marne, qui est à Rocroy, n'avait que 200 fusils il faut lui en faire donner.

On me mande que la fabrique d'armes de Charleville fait 4,900 fusils par mois, et peut, en outre, en réparer 2,000, mais que les ouvriers ne sont pas payés du mois d'avril et du courant de mai; il paraît que l'entrepreneur a de très-mauvaises affaires.

Il manque à Mézières douze bouches à feu. Il y a dans l'arsenal 2,000 fusils en état et 9,000 fusils étrangers, dont 2,000 sont susceptibles de faciles réparations. Ce nombre de fusils est beaucoup trop fort;

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il faut les employer aux besoins de l'armée, ou en retirer une partie. Le bataillon suisse qui est à Mézières manque d'habillement et d'équipement faites-moi connaître d'où cela vient.

Il existe à Saint-Omer cent deux pièces de 24, quatre-vingt-dix de 4, vingt mortiers de 12 pouces, quinze de 8, qui ne sont point nécessaires à l'approvisionnement: faites refluer cela sur Paris.

Le 8 mai, Ardres n'était point à l'abri d'un coup de main; il n'y avait que 2,000 kilogrammes de poudre et point d'approvisionnements de bouche.

y a quatre cent trente-deux bouches à feu à Douai : ne pourrait-on pas en retirer quelques-unes? Le travail des réparations de fusils va lentement. Il y en avait 1,400 à réparer; combien en répare-t-on par jour?

Dans toutes les places du Nord il manque des affûts; il me semble qu'on pourrait en construire; remettez-moi un rapport sur cet objet. Je préfère qu'il soit construit une partie des affûts dans les places; la construction se continuerait au moins pendant leur blocus.

D'après l'original comm. par Me la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

21951. AU MARÉCHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,

MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 22 mai 1815.

Mon Cousin, j'ai reçu le rapport du duc de Padoue. Faites-lui connaître qu'il ne faut pas envoyer un bataillon du 35o à l'île d'Elbe, puisqu'un bataillon du 15° est parti de Toulon pour cette destination, et que le 35° doit rentrer en France. Si ce bataillon était parti pour l'ile d'Elbe, donnez-lui l'ordre de le faire revenir sur-le-champ, et donnez le même ordre au général Dalesme, qui, vingt-quatre heures après la réception de votre lettre, devra le faire rembarquer pour revenir en France. Ce bataillon viendra débarquer à Toulon ou à Antibes, selon les vents.

Témoignez ma satisfaction à la junte, pour la conduite qu'elle a tenue. Témoignez également ma satisfaction au général Simon, qui restera en Corse comme lieutenant général.

J'ai ordonné l'arrestation du général Bruni; faites mettre les scellés

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