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facture de Tulle fût triplée. Je désirerais également tripler la manufacture de Versailles. Les événements de l'année passée font assez connaître la raison de ces dispositions.

Je ne vois aucune utilité à loger des troupes et des chevaux à Vincennes. Il faut que tout l'emplacement soit converti en magasins d'artillerie, à l'exception du logement à réserver pour un bataillon, qui parait suffisant la défense de ce poste.

pour

D'après l'original comm. par MTM la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

21703. AU MARECHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,

MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 24 mars 1815, au matin.

Mon Cousin, vous n'avez envoyé à Rouen que le général Fressinet; il faudrait là un général qui eût plus de réputation. Donnez ordre au lieutenant général comte Lemarois de s'y rendre comme commandant supérieur; le général Fressinet sera sous ses ordres. Donnez-leur une instruction pour réunir les troupes sur la 15o division, non-seulement pour s'assurer du Havre, mais aussi pour avoir une colonne mobile pour agir selon les circonstances.

Il est fort à craindre que le général Chastel et les généraux que vous avez envoyés dans les places du Nord ne se fassent prendre par l'ennemi. Il faut recommander à ceux qui ne sont pas partis de faire attention à la route qu'ils prendront.

Je charge le grand maréchal de vous voir relativement à votre instruction sur la Vendée. Il faut tâcher de rallier et de prendre les troupes dans l'endroit où elles se trouvent. Il n'est pas probable que des corps puissent venir de Châteauroux à Alençon sans être débauchés. Il faut donc faire plusieurs colonnes sur le point où les routes se réunissent. Le point de Tours me paraîtrait convenable comme point central; mais il faut que les généraux marchent avec prudence.

NAPOLÉON.

D'après l'original comni. par MTM la maréchale princesse d'Eckmühl.

21704. A M. MARET, DUC DE BASSANO,
MINISTRE SECRÉTAIRE D'ÉTAT, À PARIS.

Paris, 24 mars 1815.

Faites mettre dans le Moniteur, en tête, et faites-le répéter plusieurs jours de suite, que le Moniteur n'est plus le journal officiel; que le texte

du Bulletin des lois est seul officiel.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

par

21705. AU MARECHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,

MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 25 mars 1815, huit heures et demie du matin.

Mon Cousin, je vous envoie l'extrait d'une lettre écrite de Poulainville le général Exelmans.

Le général d'Aigremont a envoyé, dans la nuit du 24, un aide de camp avec une mission pour la Maison du roi.

Le duc d'Orléans, par lettre du 23, a dégagé le général Teste et les commandants sous ses ordres des obligations d'observer les ordres qui lui avaient été transmis.

Le comte d'Artois, le duc de Berri, le duc de Raguse, la Maison du roi étaient à Béthune, formant, avec des volontaires, 5 ou 6,000 hommes et douze bouches à feu.

Le général Teste a donné l'ordre d'arrêter les bouches à feu.

Le maréchal Macdonald a accompagné le roi jusqu'à Lille; on dit qu'il retourne à Paris.

Le général Razout est à Péronne.

Le général Exelmans est à Poulainville, continuant sa route sur Arras, avec le 6o de lanciers. Le général Huber a dû coucher à Amiens, venant d'Abbeville. Les dragons auront couché à l'Arbret.

D'après l'original comm. par M la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

A.

21706.- AU MARÉCHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,
MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 25 mars 1815.

er

Mon Cousin, comme j'ai besoin des troupes qui sont à Orléans pour les faire marcher sur-le-champ dans la même direction que le général Morand à la poursuite du duc de Bourbon, je désire que le général Pajol en prenne le commandement et qu'il parte sur-le-champ. Donnez-lui ordre de rassembler tous les régiments, et de renvoyer le colonel du 1er régiment de cuirassiers et le colonel et des officiers du 46°. Faites partir deux colonels pour les remplacer, choisis parmi ceux qui sont à Paris. Envoyez-y le général Guyot, qui a commandé le 1o régiment de cuirassiers, et un autre général de cavalerie. Faites revenir à Paris tous les généraux qui étaient employés dans cette division. Écrivez au général Pajol qu'il ait soin de prendre un général de division d'infanterie moins ancien que lui, qui sorte de la Garde, et choisi parmi ceux qui sont ici. Envoyez-lui un bon adjudant commandant et trois ou quatre officiers d'état-major, hommes sûrs, un colonel du 3o de hussards pour remplacer le colonel Moncey, et un autre colonel de cavalerie pour les besoins imprévus, mon intention étant que cette division soit entièrement régénérée. Envoyez-y également une batterie d'artillerie.

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Faites dire au 46° que j'ai été surpris que le brave 50 ait conservé peu d'attachement pour moi, que je n'ai pas reconnu là les soldats qui se sont immortalisés à Gustädt. Faites témoigner ma satisfaction aux hussards et cuirassiers du 1, qui ont forcé les portes de la ville d'Orléans pour venir me rejoindre et arboré la cocarde nationale.

Envoyez un bon général de brigade pour commander à Orléans et dans le département du Loiret. Faites-vous rendre compte de tous les généraux qui commandent les 20°, 21° et 12° divisions et dans les départements, et remplacez les mauvais par de bons généraux, qui seront sous les ordres du général Pajol, qui les fera installer. Écrivez au gé

1

Le 50 était devenu le 46 par suite du changement fait en 1814 aux numéros des régiments.

néral Pajol qu'aussitôt qu'il aura passé la revue des troupes et fait tous les remplacements nécessaires il vous en donne avis par un courrier extraordinaire. Qu'il vous fasse connaître si elles ont des cartouches et tout ce qui leur est nécessaire pour se mettre sur-le-champ à la poursuite du duc de Bourbon.

D'après l'original comm. par M la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

21707. AU MARECHAL DAVOUT, PRINCE D'ECKMÜHL,

MINISTRE DE LA GUERRE, À PARIS.

Paris, 25 mars 1815.

Mon Cousin, j'ai reçu votre lettre du 22 mars. J'approuve la formation d'un équipage de 150 bouches à feu, formant 650 voitures; mais je ne vois aucune nécessité de les enterrer à Vincennes, ni de se presser outre mesure; j'aime autant en avoir une partie à Vincennes et l'autre à Douai. J'ai amené avec moi une quarantaine de bouches à feu. Il aussi de grands mouvements d'artillerie pour former le camp que devait commander le comte d'Artois, et d'autres mouvements ordonnés quelque temps avant qu'on sût mon débarquement. Il est convenable que vous me présentiez un rapport général sur tous ces objets.

D'après l'original comm. par M la maréchale princesse d'Eckmühl.

NAPOLÉON.

y a eu

21708.

ALLOCUTION À L'ARMÉE.

Palais des Tuileries, 25 mars 1815.

Au milieu de la revue, les officiers et les sous-officiers se sont formés en cercle, et l'Empereur, placé au centre, les a entretenus pendant longtemps.

Grâce au peuple français et à vous, leur a-t-il dit, le trône impérial est rétabli; il est reconnu dans tout l'Empire, sans qu'une goutte de sang ait été versée. Le comte de Lille, le comte d'Artois, le duc de Berri, le duc d'Orléans ont passé la frontière du Nord et sont allés chercher un asile chez l'étranger. Le pavillon tricolore flotte sur les tours de Calais, de Dunkerque, de Lille, d'Arras, de Valenciennes, de Condé, etc.

Quelques bandes de chouans avaient cherché à se former dans le Poitou et dans la Vendée; l'opinion du peuple et la marche de quelques bataillons ont suffi pour les dissiper. Le duc de Bourbon, qui était venu fomenter des troubles dans ces provinces, s'est embarqué à Nantes. »

De vives acclamations ont interrompu l'Empereur.

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Qu'ils étaient insensés, a continué Sa Majesté, et qu'ils connaissaient mal la nation ceux qui croyaient que les Français consentiraient à recevoir un prince des mêmes mains qui avaient ravagé notre territoire et qui, à l'aide de la trahison, avaient un moment porté atteinte à nos lauriers! Le trône des Bourbons est incompatible avec les nouveaux intérêts, comme avec la gloire du peuple français. »

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De nouvelles acclamations se sont fait entendre dans tous les rangs.

Soldats, a repris l'Empereur, je veux donner devant vous un témoignage particulier de ma satisfaction à la brave garnison de Grenoble. Je le sais, tous les régiments français auraient agi comme elle. Je veux aussi témoigner ma reconnaissance à ce brave bataillon du 5o et à cette compagnie de mineurs qui, placés dans un défilé, vinrent en entier se ranger autour de leur Empereur, qui seul s'offrait à leurs coups. Ils ont bien mérité du peuple français, de moi et de vous-mêmes. ”

Ici les acclamations ont redoublé et n'ont plus permis à l'Empereur que de dire ces

mots :

«Soldats, vous serez constamment fidèles à la grande cause du peuple, à l'honneur français et à votre Empereur!»

Extrait du Moniteur du 26 mars 1815.

21709. AU COMTE CARNOT,

MINISTRE DE L'INTÉRIEUR, À PARIS.

Paris, 25 mars 1815.

Monsieur le Comte Carnot, j'ai nommé à la préfecture de Maine-etLoire le sieur Galeazzini, qui était commissaire général à l'île d'Elbe; il est de la Corse. C'est un homme très-fin et très-capable de suivre les

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