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parallèlement à la ligne al (fig. 3), que l'on suppose être située d'après un décroissement par six rangées, sont très-sensibles et trèsnets. Or, aucun des cristaux calcaires que j'ai observés, n'en offrait le plus léger indice. Ceux qu'on y aperçoit quelquefois sont parallèles à des plans dont les positions dépendent des lois de décroissement les plus simples et les plus ordinaires.

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Dans la même hypothèse, les faces latérales g, c(fig. 8), étant situées comme deux plans qui résulteraient de deux lois différentes de décroissement, l'une sur un bord l'autre sur un angle; il devrait y avoir aussi de la diversité dans leur poli, dans la netteté des joints qui leur seraient parallèles et dans la facilité d'obtenir ces joints. Cependant elles n'ont absolument rien qui les distingue; elles peuvent être prises à volonté l'une pour l'autre par l'observateur, et l'identité de leurs fonctions et de leurs propriétés annonce celle de leur origine.

Je sais que l'ordre de la structure souffre des exceptions dans certains minéraux. Quelquefois un des joints naturels, qui appartiennent à la forme primitive, se trouve comme oblitéré. J'en ai cité un exemple en parlant du corindon (1). Mais ces sortes d'accidens sont rares; ils ont lieu dans les masses lamelleuses plutôt que dans les cristaux proprement dits. Ils paraissent être l'effet d'une

(1) Traité, tom. III, pag. 2.

matière étrangère qui a resserré le tissu du minéral, en s'interposant entre les molécules de celui-ci. Quelquefois c'est le contraire qui a lieu; le tissu est relâché par l'intervention d'une substance accessoire qui se montre sous la forme d'une couche très-mince, à l'endroit d'un joint surnuméraire. On en a des exemples dans la chaux carbonatée et dans la chaux sulfatée.

Je sais encore que les lois de décroissement dérogent quelquefois à la symétrie, en n'agissant pas de la même manière sur des parties de la forme primitive semblablement situées. M. Bernhardi, pour appuyer son opinion, cite plusieurs cas de ce genre, dont un seul m'est connu; savoir celui qui a rapport à la variété de cobalt gris, que j'ai nommée partielle pour cette raison. Mais c'est de même une de ces exceptions qui se montrent rarement et n'ont qu'une existence passagère. Dans la variété dont il s'agit, on retrouve les joints parallèles aux faces de la forme primitive, qui est un cube, en sorte qu'il est visible que c'est encore cette forme qui a servi de type à la cristallisation. Mais dans l'arragonite, le type de la chaux carbonatée aurait disparu; la configuration ne serait point ici l'effet d'une circonstance fugitive, mais un résultat général qui s'étendrait aux nombreux cristaux de la même substance que l'on trouve en Espagne, en France, en Allemagne en Allemagne, etc. D'ailleurs si le défaut de symétrie que l'on remarque du premier coup-d'œil dans la forme du cobalt partiel, suffit pour en indiquer un dans l'action

des lois qui ont produit cette variété, il en résulte, par la raison contraire, que l'aspect symétrique des cristaux d'arragonite qui se rencontrent quelquefois solitairement, ou qu'il est facile d'isoler par la pensée, lorsqu'ils sont groupés, annonce que les lois dont ils dépendent ont agi uniformément et sont en harmonie avec la symétrie elle-même.

J'ajoute qu'il n'y a pour ainsi dire point de forme que l'on ne puisse travestir en telle autre que l'on voudra, dès que l'on se permettra de supprimer dans l'ouvrage de la cristallisation tout ce qui gêne, d'y introduire tout ce dont la théorie s'accommode, et de faire concourir plus d'anomalies que de lois à la production des résultats. Par exemple, on peut prouver que tout rhomboïde est susceptible d'être transformé en parallélipipède rectangle par des lois de décroissement qui agiraient de préférence sur certains bords ou sur certains angles (1). On sent aisément combien un pareil résultat peut devenir fécond en applications à des cas purement imaginaires.

Mais si l'on se renferme sagement entre les limites prescrites par l'observation de ce qu'il

2 1/

(1) Le signe de ce parallélipipède serait A e D (fig. 1).

1

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Dans la chaux carbonatée, si l'on adopte pour les diagonales le rapport 3 à 2, d'après lequel on (fig. 3), perpendiculaire sur l'axe, est égale au tiers de cet axe on concevra que le parallelipipède peut devenir un prisme droit à bases carrées, par l'égalité des dimensions parallèles à ces deux lignes.

ya de plus ordinaire dans les produits de la cristallisation, et qui est à la fois ce qui s'accorde le mieux avec la simplicité et la symétrie, on sera par là même porté à rejeter les hypothèses du genre de celles dont j'ai parlé dans ce Mémoire et dans le précédent, et si l'on réunit à cette considération les raisons directes que l'on peut leur opposer, on en conclura loin d'effacer la ligne de séparation tracée jusqu'ici par la géométrie et par la physique, entre les deux substances qui font l'objet de la discussion, elles n'auront seryi qu'à la faire ressortir plus nettement.

que

MÉMOIRE

MÉMOIRE STATISTIQUE

SUR

LES RICHESSES MINÉRALES

Du département de Rhin-et-Moselle.

Par M. F. TIMOLÉON CALMELET, Ingénieur des Mines et Usines de l'Empire en station dans ce département (1).

LB département de Rhin-et-Moselle est appelé, par sa position, à jouir, sous le rapport des productions minérales, des mêmes avantages que les pays limitrophes de la rive droite du Rhin. Les mêmes montagnes se prolongent en effet d'un bord à l'autre; elles doivent renfermer, d'après toutes les probabilités, les mêmes minéraux. Si donc il existe une grande différence dans les résultats actuels, on doit l'attribuer principalement au petit nombre de capitalistes que renferme le département : encore leurs spéculations ne se tournent-elles pas du côté de l'exploitation des mines.

Mon dessein dans ce Mémoire sur les mines, est de réveiller l'attention, d'enhardir aux recherches, d'indiquer les lieux où l'on doit les tenter; en un mot, de donner un aperçu de ce

(1) Ce Mémoire a été rédigé vers la fin de l'année 1808. Volume 25.

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