Page images
PDF
EPUB

pour une infinité d'autres usages. Cette pratique est déjà suivie en Angleterre.

On se sert ordinairement du minerai de zinc appelé calamine (galmey) pour le mêler au cuivre dans la fabrication du laiton. Mais on peut employer aussi dans les mêmes vues, un autre minerai de zinc nommé blende ou zinc sulfuré. Ce procédé est suivi à Goslar dans le Hartz, lorsqu'on n'a pas de calamine en quantité suffisante. MM. Duhamel et Jars, de l'Académie des Sciences, ont obtenu de cette manière un laiton très-beau.

Cette sorte de minerai de zinc est assez abondante dans ce département; elle accompagne une partie des minerais de plomb, particulièrement ceux de Werlau, de Nitz, près de Mayen, etc. etc.

Si une des mines de cuivre citées parvenait à un état florissant, cet emploi de la blende pour la fabrication du laiton pourrait être très-utile. Le zinc qu'on en obtient servirait peut-être encore à remplacer l'étain dans l'étamage du cuivre, usage auquel il a été appliqué avec succès. Dans tous les cas, on peut s'en servir pour former du zinc sulfaté ou vitriol blanc, ou sel de Goslar, qui est un objet de commerce.

§. 6. Minerais de mercure. (Queck-silber-erz).

Le département de Rhin-et-Moselle confine vers le Sud, aux terrains qui renferment les riches mines de mercure du Palatinat. Il était

donc probable que ce métal se rencontrerait aussi en deçà de la rivière de Nahe, qui forme la limite commune des départemens du MontTonnerre et de Rhin-et-Moselle.

Deux exploitations de minerai de mercure ont eu lieu en effet dans les environs de Creutznach. L'une, à Weinsheim, à deux lieues Nord-Ouest de cette ville a été abandonnée avant la dernière guerre. Elle avait lieu dans une montagne dont les couches vont du NordEst au Sud-Est, penchent vers le Nord, et sont formées de poudding argilo-quartzeux à grains plus ou moins gros.

Les haldes ou monceaux de déblais sont composés d'un porphyre gris-jaunâtre, un peu terreux, avec des noyaux de quartz, etc.

Il ne reste plus maintenant que de trèslégères traces de l'exploitation; les galeries se sont affaissées et les bâtimens sont détruits.

Des personnes instruites disent que le filon courait de l'Est à l'Ouest, en s'inclinant au Nord de 45 degrés. Son épaisseur variait de 0,3 à 2". Il était pauvre vers la partie supérieure; mais dans la profondeur il s'enrichissait en cinabre compacte (zinnober) et en mercure coulant.

Les travaux descendaient au-dessous du niveau du vallon, et l'on épuisait, au moyen de pompes à bras, les eaux qui contraignirent à l'abandon. Le laboratoire était à 36 retortes; le minerai rendait 15 à 16 livres de

mercure par feu (brand).

La seconde des anciennes exploitations de

[ocr errors]

mercure (queck-silber-grube) est située entre Creutznach et les Salines auxquelles cette ville donne son nom. La mine se nommait Belz. Elle a été ouverte il y a 50 à 60 ans et consistait en une galerie de recherche creusée sur quelques veinules de cinabre (zinnober) qui n'ont point conduit à un filon exploitable.

(La suite au Numéro prochain.)

SUR

L'APPAREIL FUMIV.ORE

DE M. GENGEMBRE.

MESSIEURS

ESSIEURS GUYTON - MORVEAU et DE PRONY ont fait à la première Classe de l'Institut, un rapport sur l'appareil fumivore construit par M. Gengembre pour la machine à feu qui met en mouvement le laminoir de la Monnoie à Paris.

Dans cet appareil, le tuyau par où s'échappe la fumée fait une révolution autour de la chaudière, et deux autres tuyaux partant des deux côtés de la bouche du foyer, font chacun autour de la même chaudière une demi-révolution, et vont se rendre à l'orifice inférieur du premier tuyau ; ils y portent ainsi de l'air qui, se mêlant à la fumée, et parcourant avec elle toute la circonférence de la chaudière en achève la combustion. Le calorique qui se dégage pendant cette opération, contribue à échauffer la chaudière, et il ne s'échappe que des

[ocr errors]

gaz transparens où tout ce qui est combustible est complètement brûlé.

On a observé que cet effet qui a constamment lieu tant que la porte du fourneau est fermée, cessait dès qu'elle était ouverte, parce qu'alors l'air cesse de s'introduire par les deux tuyaux latéraux, et que celui qui entre par la

porte perd son oxygène dans le foyer, et n'arrive en contact avec la fumée, que quand il n'est plus propre à la combustion.

On peut prévenir cet inconvénient en disposant le fourneau de manière à y renouveler le combustible, sans établir de communication entre l'air extérieur et le foyer, comme cela arrive dans l'appareil appelé athanor.

L'idée de faire consumer la fumée en la mettant en contact à une température suffisamment élevée, avec de l'air qui n'ait point encore perdu son oxygène, se trouve dans plusieurs ouvrages publiés depuis long-tems. M. Gengembre en a fait une heureuse application aux machines à feu. MM. Clément et Desormes l'avaient déjà appliquée il y a sept ou huit ans aux chaudières de leur manufacture de couperose, établie alors à Paris, près de la Garre; et M. Champy, il y a environ deux ans, aux fourneaux du séchage artificiel de la poudrerie d'Essone.

« PreviousContinue »