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»tères distinctifs des minéraux et de leurs
espèces ». Voilà précisément ce qu'a fait
M. Haüy. Lorsque le caractère emprunté de
la forme primitive ne suffit pas, ce qui a lieu
toutes les fois que celle-ci est du nombre des
formes limites qui sont communes à des es-
pèces distinctes, ce célèbre minéralogiste lui
associe l'indication de quelques propriétés inhé-
rentes à la nature des corps, et susceptibles
d'être facilement vérifiées. S'agit-il, par exem-
ple, de distinguer le spinelle et le fer oxydulé,
qui ont tous deux l'octaèdre régulier pour forme
primitive? Le contraste que présentent leurs
propriétés physiques ne permettra pas de les
confondre. Mais pourquoi, dira-t-on, prendre
en considération la forme dans le cas présent,
puisque les caractères physiques et chimiques
suffisent pour distinguer le fer oxydulé du spi-
nelle ? L'auteur répond que la forme sert ici
à distinguer le fer oxydulé du fer oligiste dont
il est très-voisin par ses autres caractères
qui a pour noyau un rhomboïde ; que de plus,
elle établit une distinction du même genre en-
tre le spinelle et le corindon hyalin, qui a de
grandes analogies avec ce dernier, et qu'ainsi
la considération des formes, dans des cas sem-
blables à celui dont il s'agit, contribue à faire
marcher la méthode vers son but.

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et

La molécule intégrante dans laquelle réside le type de l'espèce, échappe quelquefois à toutes les recherches; c'est ce qui a lieu dans les substances qui ne sont pas cristallisées. Dans ce cas, M. Haüy, pour déterminer l'espèce, a recours à des caractères empruntés des qualités physiques et chimiques. C'est ici que l'analyse

Espèces lécule intégrante est

dont la mo

inconnue.

peut être d'un grand secours, en indiquant du moins les élémens essentiels des substances qui lui ont été soumises; alors elle fournit un principe de classification auquel on peut s'en rapporter. C'est ainsi que le fer chromaté, qui ne s'est présenté sous aucune forme cristalline déterminable, est au rang des espèces dans la méthode, parce que l'analyse, en y démontrant la présence du chrome et du fer, a fixé sa place parmi les espèces du genre qui ont le fer pour base. Le cerium oxydé que l'on n'a trouvé qu'amorphe, constitue une espèce jusqu'ici unique dans un genre nouveau de la classe des métaux, parce que l'on ne peut douter d'après les résultats de la chimie, que ce ne soit un oxyde d'un métal différent de tous ceux qui étaient connus jusqu'ici. Il est donc des circonstances où la chimie en dit assez sur la nature des principes composans, pour qu'au défaut d'autre considération, on puisse raisonnablement admettre au rang des espèces, certaines substances dont la molécule intégrante reste cachée. C'est lorsque l'homogénéité et la simplicité des corps soumis à l'analyse permettent d'assigner d'une manière suffisamment approchée, les qualités et les quantités respectives des principes composans. Dans ces sortes de cas les résultats de l'analyse représentent ce que nous avons appelé avec l'auteur, la limite chimique.

Les espèces établies sur les seuls résultats de l'analyse, quoique bien déterminées, ne seront cependant pas connues parfaitement, tant que l'on ignorera la forme des molécules intégrantes qui résultent de la combinaison des élémens.

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L'auteur, à ce sujet, a soin de faire remarquer que l'on saisirait mal l'esprit de sa méthode si l'on prétendait qu'il regarde la connaissance des molécules intégrantes, comme absolument indispensable pour la formation des espèces minérales: « Je pense seulement, dit ce savant, » que le défaut de cette connaissance occa» sionne un vide d'autant plus sensible sur le » tableau de l'espèce, qu'il y laisse désirer un objet que l'on peut peindre, pour ainsi dire >> aux yeux, à l'aide des résultats de la division mécanique, tandis que les preuves de l'exis»tence des principes composans, restent con» centrées dans les expériences longues et dé>>licates auxquelles ont été soumis les corps qui >> renferment ces principes ».

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Les espèces fondées uniquement sur les résultats de l'analyse sont en petit nombre; il en est beaucoup pour la détermination desquelles il est nécessaire de faire concourir vers ce but les propriétés physiques et les qualités chimiques. Dans quelques cas, les caractères empruntés de ces deux sources suffisent à la détermination des substances amorphes. Le rapprochement de ces masses avec leur type spécifique acquiert un degré de probabilité qui équivaut presque à une certitude.

Souvent il suffit d'observer les rapports de position qui lient les variétés amorphes avec les variétés cristallisées, pour découvrir l'analogie de nature qui existe entre les unes et les autres. Lorsqu'on voit, par exemple, une même substance sur les différens morceaux qui lui servent de support, passer de la.cristallisation régulière à la structure simplement

laminaire, ou bien prendre le tissu granulaire et finir par n'être plus qu'une matière compacte, on ne s'en laisse plus imposer par toutes ces modifications qui rendent en apparence une même substance si différente d'elle-même. Si la masse compacte est interrompue par de petites cavités tapissées de cristaux, dont la matière se fonde imperceptiblement avec celle de la petite géode, on ne sera pas tenté de faire deux espèces de la substance cristalline et de celle qui est amorphe. La chaux carbonatée et le quartz agate pyromaque en offrent des exemples sensibles. En brisant des rognons de cette dernière substance connue sous le nom de pierre à fusil, on met à découvert des petites cavités garnies de cristaux de quartz hyalin, qui font continuité parfaite avec la matière de la petite géode, à l'endroit du contact mutuel. Ce sont ces sortes de transformations graduées qui, observées avec attention, ont porté M. Haüy à rapporter au même type un certain nombre de substances que l'on a classées dans d'autres méthodes comme autant d'espèces particulières.

Nous venons d'exposer les principes qui servent de base à la classification des espèces dans la méthode de M. Haüy. Il suit de ce court exposé, 1°. que la méthode de ce célèbre minéralogiste est une méthode naturelle, puisque l'auteur, pour rapporter les espèces à leurs genres, à leurs ordres, à leurs classes respectives, a consulté exclusivement des propriétés qui tiennent essentiellement à la nature intime des corps: 2°. que cette méthode n'exclut aucun moyens qui peuvent éclairer sur la nature

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des objets, puisque au défaut d'un caractère principal, celui qui est tiré de la forme des molécules, l'auteur emprunte à la physique, à la chimie, en un mot à toutes les sources qui peuvent en fournir, des caractères d'un autre genre qui, soit par leur nombre, soit par l'importance des indications qu'ils fournissent, paraissent en dire assez dans certains cas, quoiqu'ils ne disent pas tout, pour qu'on puisse classer les substances qui les ont manifestés. Nous allons maintenant faire connaître les espèces nouvelles, et les principales variétés ajoutées par M. Haüy à celles dont il a parlé dans son Traité de Minéralogie.

mière.

bres.

La première classe comprend 29 espèces, Classe pre sons le nom de substances acidifères; elles sont distribuées par ordres et genres, fondés sur les qualités chimiques. Le premier ordre nouvellement établi, sous le nom de substances acidifères libres, renferme deux espèces; 1°. l'a-Acides licide sulfurique qui, dans l'état de concentration, a une température de 3 à 4 degrés audessous du zéro de l'échelle du thermomètre de Réaumur, cristallise en prismes hexaèdres terminés par des pyramides du même nombre de faces; 2°. l'acide boracique facile à reconnaître par les petites écailles isolées qu'il présente, par son aspect nacré et par sa fusibilité à la flamme d'une bougie en un globule vitreux qui, sans être isolé, acquiert une électricité résineuse très - sensible par le frotte

ment.

bonatée.

La chaux carbonatée, troisième espèce de la Chaux car classe, commence le second ordre, celui des substances acidifères terreuses: les nouvelles

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