plaisir. Elle était gentille à voir ainsi, avec son allure crâne et décidée, sa taille serrée dans sa jaquette, ses mains dans son manchon. Plus d'un passant se retournait pour la regarder. Elle ne s'en apercevait pas, toute à sa causerie avec François. Mais le jeune homme s'en rendait très bien compte. - On dirait, ma parole, s'écria-t-il, que vous êtes chez vous, que Paris vous appartient. C'est l'atavisme, mon cher François. Dès les premiers jours de notre séjour ici, il me semblait être en pays connu; certains coins de rue, certains bouts de paysage me frappaient comme familiers, comme déjà vus, peut-être dans une existence antérieure. Oui, je suis heureuse à Paris, je m'y trouve bien, je suis toute fière de ne pas m'y sentir dépaysée, et surtout... surtout, mon cher cousin, de ne pas y avoir été reçue en étrangère. Je commence à trouver qu'on vous fait un peu trop fête; on me gâtera ma cousine d'Amérique ; on lui enlèvera la petite saveur exotique que je goûtais si fort. Déjà, vous vous habillez comme une Parisienne. Vous regrettez les costumes que je confectionnais moi-même ? Je ne les regrette nullement, pour ma part. Mais n'ayez crainte. Une Américaine reste toujours une Américaine, quoi qu'il arrive. J'aurai toujours mon accent. Vous en avez si peu ! Il est vrai que chez les Lewell, par exemple, je me sens transporté, avec vous, à Cambridge, à Magnolia, surtout. Toute l'atmosphère de la légation est imprégnée d'américanisme. Miss Susie porte avec elle ses préoccupations, ses aspirations, son inquiétante activité. Miss Lilian, très admirée dans notre monde, reste absolument ce qu'elle était en Amérique, se méfiant, je crois, un peu de la France, doucement imprégnée de préjugés indéracinables. Ce n'est pas elle qui épouserait un Français... J'espère bien que non! fit vivement la sœur de Franck. Puis elle ajouta : C'est M. Lewell qui est admirablement à sa place dans ce poste diplomatique! Pour vous autres Français, quand vous avez dit « la colonie américaine » vous croyez avoir défini d'un mot le monde grouillant de mes compatriotes. Oh! que non. Il n'y a pas une colonie, il y a des colonies, avec des barrières infranchissables des nouveaux riches qui aspirent à entrer dans le clan des anciens riches; des Américains-Français, habitant Paris, de génération en génération, se mariant dans votre monde très souvent, élevant les garçons aux lycées, les filles aux cours, parlant l'anglais, non pas avec un accent étranger peut-être, mais bien avec une intonation cosmopolite, que notre oreille perçoit tout de suite. Il y a aussi les travailleurs et les travailleuses, faisant bande à part, ne se confondant pas plus avec les Américains, très riches, établis à Paris, souvent plus hautains que vos compatriotes titrés, qu'avec la population flottante des touristes. Il faut voir M. Lewell, qui connaît ce monde bigarré depuis des années, accueillir les uns et les autres, amadouer les amours-propres les plus susceptibles, mettre une sourdine aux jalousies les plus intraitables, affable toujours; familier, jamais. Avec cela, il sait très bien, au milieu de sa vie officielle, se créer une vie intime, attirer à son foyer des amis chers, des hommes de valeur, des Français pour la plupart, qui le renseignent sur ce qu'il y a de plus curieux et de plus intéressant dans le monde scientifique ou littéraire. En quoi, surtout, consiste la sagesse, selon vous, Lucy? (A suivre.) ASSURANCE DES PENSIONS Subvention de la Société et divers 7.204 10) Intérêts des comptes courants et du titre d'épargne.... Dépenses : 129 Retraités définitifs.. provisoires.. Nécessaire à la subsistance... Allocations aux famill' des réservistes 12.180 55 4.976 45 Divers, appointem., médecins, etc. Boni en septembre. Recettes sociales du 1er juillet au 30 septembre 1900 35.244.78 EXCEDENT des dépenses sur les recettes.. 9.406.10 44.650 88 46.683 17 2.032 29 ÉTAT CIVIL DU FAMILISTÈRE MOIS DE SEPTEMBRE 1900 Naissances: 17 Septembre 1900: Romby Alida, fille de Romby TABLE DES MATIÈRES DU TOME VINGT-QUATRIÈME ANNÉE 1900 JEAN-BAPTISTE-ANDRÉ GODIN Documents pour une Biographie complète Arrivée des premiers groupes de colons à Réunion, y compris Considérant et jusqu'aux émigrants du 6° départ.. .... Arthur Young..... Aspirations générales du personnel rassemblé à Réu- 321 264 .. 385, 449 Caravane (De Houston à Réunion en).. Chaos (à Réunion. Difficultés premières).... Convention provisoire à l'intention du premier groupe de Départs pour le Texas (Chronologie des 6 premiers)... 5 Echec de la souscription aux Etats-Unis........ 263 à 265 |