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que, ce délai écoulé, les autorités respectives reprennent l'exercice de leur légitime action.

Dont acte fait double.

C'était le rétablissement pur et simple du statu quo, comme la conférence de Constantinople l'avait demandé, mais sans la rectification des limites du côté de la Bosnie.

MONTÉNÉGRO. En acceptant la négociation directe, le prince Nicolas avait insisté pour que les pourparlers eussent lieu à Vienne. La Porte s'y étant refusée, les délégués monténégrins vinrent à Constantinople.

Voici, en ce qui concerne le Monténégro, le dernier vœu qui avait été émis par la conférence de Constantinople dans le projet mitigé:

Rectification des frontières du Monténégro avec annexion des Banani, Piva avec Niktchitch, Drobniak, une partie des Chalanzi, le district de Kolachine, les Koutchi-Drekalovitch, les Koutchi-Kraini, les Vassoievitch de la Zievna au Sem, les mali et vali Brdo, Spouge et Jabliack.

En arrivant à Constantinople, les délégués monténégrins demandèrent ce que la conférence européenne leur avait accordé ils y ajoutèrent le port de Spizza sur l'Adriatique et les trois îlots du lac de Scutari sur lesquels la Turquie a bâti des forts très gênants pour la principauté. Au cours de la négociation, les délégués furent autorisés par le prince à renoncer à Spizza et à Spouge; mais la Porte persista à refuser Niktchitch, Kolachine et les Koutchi.

La négociation avec le Monténégro resta pendante; elle devint une des pierres d'achoppement pour l'arrangement élaboré à Londres, dont il reste à parler.

PROTOCOLE DE LONDRES. - Après la rupture de la conférence de Constantinople, la Russie était-elle décidée à faire la guerre; ou bien a-t-elle cherché une dernière planche de paix avec le désir de la rencontrer? Vu le

caractère de l'empereur Alexandre, j'incline à penser qu'en chargeant le général Ignatiev de négocier une déclaration collective de l'Europe, le cabinet de Saint-Pétersbourg n'était pas mû par le désir de gagner quelques semaines. Il est vrai que les événements ayant surpris la Russie au milieu de la transformation de son armée, les forces impériales, concentrées à Kichenef, laissaient à désirer sous plusieurs rapports; mais les Turcs, qui étaient encore moins préparés, devaient aussi profiter du délai. Et qui sait s'ils n'allaient pas trouver un allié ?

Ce qui est certain, c'est que le négociateur russe déploya toute l'activité dont la nature l'a doué et les ressources infinies de son esprit à faire adopter par l'Europe ce protocole, dont l'acceptation par la Porte eût ajourné indéfiniment l'emploi de la force, et eût obligé l'empereur à dissoudre l'armée qui avait été assez péniblement réunie. Le général Ignatiev était, non pas abattu, mais désappointé et nerveux au moment où la proposition paraissait devoir échouer, c'est-à-dire à son retour de Londres.

Enfin, après une négociation laborieuse, les ambassadeurs des six grandes puissances chrétiennes signèrent à Londres, le 31 mars 1877, l'acte suivant:

PROTOCOLE

Les puissances qui ont entrepris en commun la pacification de l'Orient et ont participé dans cette vue à la conférence de Constantinople, reconnaissant que le moyen le plus sûr d'atteindre le but qu'elles se sont proposé est de maintenir, avant tout, l'entente si heureusement établie entre elles, et d'affirmer de nouveau ensemble l'intérêt commun qu'elles prennent à l'amélioration du sort des populations chrétiennes de la Turquie et aux réformes à introduire en Bosnie, Herzégovine et Bulgarie, que la Porte a acceptées, sauf à les appliquer elle-mème;

Elles prennent acte de la conclusion de la paix avec la Serbie. Quant au Monténégro, les puissances considèrent comme désirable, dans l'intérêt d'un arrangement solide et durable, la rectification des frontières et la libre navigation de la Boïana.

Les puissances considèrent les arrangements intervenus ou à intervenir, entre la Porte et les deux principautés, comme un pas ac

compli vers l'apaisement qui est l'objet de leurs communs désirs.

Elle invitent la Porte à le consolider en replaçant ses armées sur le pied de paix, sauf le nombre de troupes indispensable pour le maintien de l'ordre, et en mettant en œuvre, dans le plus court délai possible, les réformes nécessaires pour la tranquillité et le bien-être des provinces de l'état desquelles la conférence s'est préoccupée. Elles reconnaissent que la Porte s'est déclarée prête à en réaliser une partie importante.

Elles prennent acte spécialement de la circulaire de la Porte, du 13 février 1876, et des déclarations faites par le gouvernement ottoman pendant la conférence et depuis par l'entremise de ses représentants.

En présence de ces bonnes dispositions de la Porte et de son intérêt évident à y donner immédiatement suite, les puissances se croient fondées à espérer que celle-ci profitera de l'apaisement actuel pour appliquer avec énergie les mesures destinées à apporter à la condition des populations chrétiennes l'amélioration effective unanimement réclamée comme indispensable à la tranquillité de l'Europe, et que, une fois entrée dans cette voie, elle comprendra qu'il est de son honneur, comme de son intérêt, d'y persévérer loyalement et effica

cement.

Les puissances se proposent de veiller avec soin, par l'intermédiaire de leurs représentants à Constantinople et de leurs agents locaux, à la façon dont les promesses du gouvernement ottoman seront exécutées.

Si leur espoir se trouvait encore une fois déçu et si la condition des sujets chrétiens du Sultan n'était pas améliorée de manière à prévenir le retour des complications qui troublent périodiquement le repos de l'Orient, elles croient devoir déclarer qu'un tel état de choses serait incompatible avec leurs intérêts et ceux de l'Europe en général. En pareil cas, elles se réservent d'aviser en commun aux moyens qu'elles jugeront les plus propres à assurer le bien-être des populations chrétiennes de l'Orient et les intérêts de la paix en général.

Signé MUNSTER.

BEUST. D HARCOURT. DERBY. MENABREA. SCHOU

VALOV.

Fait à Londres, le 31 mars 1877.

Ce qu'il y a de plus sérieux dans ce protocole, c'est: 1° L'obligation imposée à la Porte de traiter avec le Monténégro sur les bases fixées par la conférence de Constantinople;

2o La surveillance des réformes par les ambassadeurs et

les consuls. En outre, dans la réunion finale, l'ambassadeur russe remit une déclaration dont la gravité n'a pas besoin d'être démontrée :

Si la paix avec le Monténégro est conclue et que la Porte accepte les conseils de l'Europe, et se montre prête à se remettre sur le pied de paix et à entreprendre sérieusement les réformes mentionnées dans le protocole, qu'elle envoie à Saint-Pétersbourg un envoyé spécial pour traiter du désarmement auquel S. M. l'empereur consentirait aussi de son côté;

Si des massacres pareils à ceux qui ont ensanglanté la Bulgarie avaient lieu, cela arrêterait nécessairement les mesures de démobilisation.

Si cette obligation d'envoyer un ambassadeur à SaintPétersbourg aggravait singulièrement les conditions proposées à la Porte, le protocole arriva escorté de deux déclarations, l'une britannique et l'autre italienne, qui en atténuaient la portée pratique.

Voici la déclaration de lord Derby:

Le soussigné, principal secrétaire de l'Etat de S. M. britannique pour les affaires étrangères, fait la déclaration suivante concernant le protocole signé aujourd'hui par les plénipotentiaires de la GrandeBretagne, de l'Autriche-Hongrie, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et de la Russie :

Considérant que c'est uniquement dans l'intérêt de la paix européenne que le gouvernement de S. M. britannique a consenti à signer le protocole proposé par le gouvernement de la Russie, il est entendu à l'avance que, dans le cas où l'objet en vue ne serait pas atteint, c'est-à-dire un désarmement réciproque de la part de la Russie et de la Turquie et la paix entre elles, le protocole en question sera considéré comme nul et non avenu (31 mars 1877).

Voici enfin la déclaration italienne :

M. le général comte de Menabrea a déclaré que l'Italie n'est engagée par la signature du protocole de ce jour que pour autant que l'entente, heureusement établie entre toutes les puissances par le protocole lui-même, sera maintenue 1.

1. Ces documents de Londres sont extraits du Livre jaune de 1877, pages 349 à 353.

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