Page images
PDF
EPUB

on employait ce terme à l'égard des époux, la consommation du mariage.

Dans la langue de notre nouveau droit, cette expression désigne, non plus précisément le fait dont on vient de parler, mais l'état du mari et de la femme qui vivent ensemble dans l'intimité que le mariage seul autorise. En effet, l'article 312 du code civil porte que le mari pourra désavouer l'enfant conçu pendant le mariage, en prouvant que pendant le temps écoulé depuis le 300 jusqu'au 180 jour avant la naissance de cet enfant, il était, soit par cause d'éloignement, soit par l'effet de quelque accident, dans l'impossibilité physique de cohabiter avec sa femme. Selon l'article 181 du même code, dans le cas où le mariage a été contracté sans le consentement libre des époux ou de l'un d'eux, et encore dans le cas d'erreur dans la personne, la demande en nullité n'est plus recevable s'il y a eu cohabitation continuée pendant six mois depuis que l'époux a acquis sa pleine liberté ou qu'il a reconnu l'erreur. Quand le législateur a voulu parler de l'obligation de la femme de demeurer avec son mari, il a dit simplement que la femme est obligée d'habiter avec le mari (art. 214). E. R. COHÉSION On appelle ainsi,en physique, la force qui tient unies les molécules des corps simples, et les particules intégrantes des corps composés. Cette force ne diffère point de l'attraction générale dont elle semble n'être qu'une modification. C'est à la manière plus ou moins intense dont elle agit qu'est due la dureté des corps ou leur mollesse. L'expérience a démontré que la cohésion est d'autant plus considérable que le nombre des points de contact est plus grand. Elle est un obstacle aux combinaisons chimiques, et l'on doit, pour les favoriser, détruire la cohésion des corps par la dissolution, la fusion (voy. CALORIQUE), etc., qui permettent aux affinités de s'exercer librement. Voy. ATTRACF. R.

TION.

COHORTE (cohors), corps d'infan terie romaine, de 500 à 600 hommes, qui formait la dixième partie d'une légion. Comme celle-ci, la cohorte se composait de hastati, de principes, de triai

|

res, et de vélites ou hommes armés à la légère (voy. LÉGION). Elle jouissait aussi des mêmes avantages. Jusqu'à Marius, toutes les cohortes furent égales, et la première de chaque légion n'était distinguée des autres que parce qu'elle était dépositaire de l'aigle. Plus tard, la première cohorte devint plus nombreuse que les autres. On distinguait les cohortes romaines de celles des troupes alliées et auxiliaires par l'épithète de légionnaires; car sous la république, et même pendant les cinq premiers siècles de l'empire, elles firent toujours partie de la légion. D'ailleurs les cohortes romaines étaient commandées par les tribuns, et celles des troupes étrangères par les préfets. Après le partage de l'empire entre Valentinien et Valens, le nom de cohorte fut peu à peu abandonné pour celui de præfectura, de numeri et d'auxilia. La cohorte se subdivisait en trois manipules sous la république et sous les empereurs romains; vers le commencement du Bas-Empire, certaines cohortes furent partagées en deux moitiés égales, qui se nommaient l'une pedatura superior, l'autre pedatura inferior.

Dans un ordre de bataille, voici comment les cohortes étaient rangées et quels postes elles occupaient. La première cohorte avait la droite de la première ligne; les autres suivaient dans l'ordre naturel, en sorte que la troisième était au centre de la première ligne de la légion, et la cinquième à la gauche, la seconde entre la première et la troisième, et la quatrième entre la troisième et la cinquième. Les cinq autres formaient la seconde ligne dans leur ordre naturel ainsi la sixième était derrière la première et les autres de suite. La première, la troisième et la cinquième cohortes étaient les meilleures, si l'on en juge par les postes qu'elles occupaient, et que les Romains regardaient comme les plus importans. Pourtant les généraux romains changeaient cet ordre de bataille, lorsque la disposition du terrain, la nécessité de faire une évolution par un simple demi-tour, les y obligeaient.

Chaque cohorte avait ses boucliers peints d'une manière particulière, et elle était suivie des chariots qui trans

portaient les flèches et les javelots de | tionale de 10 compagnies, dont une de

grenadiers, une de chasseurs et 8 de fusiliers, et ordonna que, quand il serait établi plusieurs cohortes, elles seraient réunies en légions. Cette organisation appelait à faire partie de la garde nationale sédentaire tous les Français valides, depuis 20 ans jusqu'à 60 ans révolus. Ce sont les cohortes levées en exécution de ce décret qui marchèrent sur les côtes de la Flandre hollandaise lors de la descente des Anglais à Flessin

rechange. Nous avons parlé de la formation des cohortes en bataille d'après les auteurs les plus généralement suivis. Nous devons cependant reconnaître que, sur ces détails, les écrivains ne sont pas d'accord; ils ne le sont pas non plus sur l'époque à laquelle la cohorte fut introduite dans le système militaire des Romains. Le mot paraît ancien; mais, comme tactique, les cohortes paraissent avoir été employées, momentanément il est vrai, en Afrique par Régulus, en Es-gue, et la présence de ces cohortes ne pagne par Lentulus et Scipion. On attribue assez unanimement à Marius leur organisation définitive et permanente.

Parmi les cohortes, il faut distinguer: 1° les cohortes légionnaires ; 2o les cohortes alliées ou des ailes (alariæ sive socia), troupes auxiliaires d'infanterie fournies par les peuples alliés; 3o les co hortes prétoriennes, chargées spécialement de la garde du général, et plus tard de l'empereur (voy. PRÉTORIENS); 4° les cohortes urbaines, chargées de veiller à la sûreté de Rome. Celles-ci étaient au nombre de quatre, chacune de 1500 hommes, et commandées par un préteur nommé, à cause de ses fonctions, prætor tutelaris; 5° les cohortes vigilum, destinées à servir dans les incendies: on en comptait sept, ou, suivant quelques auteurs, trente-une. Elles obéissaient chacune à un tribun, et toutes à un préfet nommé præfectus vigilum. Elles étaient réparties en quatorze corps-de-gardes.

En poésie et dans le langage noble, on se sert du mot de cohorte pour désigner une troupe de soldats, de gens de guerre, une suite armée, ou même une troupe de gens, quels qu'ils puissent

être.

A. S-R. Bonaparte introduisit la dénomination de cohortes dans l'institution primitive de la Légion - d'Honneur (voy.), et plus tard dans l'organisation des gardes nationales de France.

Par décret du 30 septembre 1805 il prescrivit la réorganisation des gardes nationales pour être employées au maintien de l'ordre dans l'intérieur et à la défense des frontières et des côtes; il composa chaque cohorte de la garde na

contribua pas peu à faire abandonner l'ile de Valcheren par les Anglais.

En 1812, un sénatus-consulte du 13 mars divisa la garde nationale en premier, second ban et arrière-ban, et mit, sur le premier ban, 100 cohortes à la disposition du ministre de la guerre. Un décret impérial du lendemain 14 mars prescrivit la levée et l'organisation de 88 cohortes qui furent réparties sur les côtes et chargées de veiller à la conservation des grands dépôts maritimes, arsenaux et places fortes.

Les revers successifs qu'éprouva l'armée française vers la fin de 1812 rendirent nécessaires de nouveaux renforts. Un sénatus-consulte du 3 avril 1813 et un décret impérial du 5 du même mois ordonnèrent une nouvelle levée de 80,000 hommes de gardes nationales, qui furent organisés en cohortes de grenadiers et de chasseurs. Chaque cohorte était composée de 4 compagnies de 150 hommes, dont 2 de grenadiers et 2 de chasseurs. Les cohortes du même département formaient une légion.

Indépendamment de cette levée, le même décret organisait 37 cohortes urbaines, composées chacune de 1000 hommes distribués en 7 compagnies dont une de grenadiers, une de chasseurs, 4 de fusiliers, de 150 hommes chacune, et une de canonniers de 100 hommes. Ces cohortes étaient chargées du service ordinaire de police des principaux ports de mer. Toutes ces levées ne préservèrent pas la France d'une invasion étrangère qui entraîna la dissolution de l'armée française. L'ennemi s'opposant à la recomposition de l'armée, Louis XVIII, par une ordonnance du 31 juillet 1814,

prescrivit une nouvelle organisation des
gardes nationales qu'il divisait en gardes
urbaines et gardes rurales. Les premiè-
res se composaient des cohortes formées
dans les villes; les secondes, des cohor-
tes formées dans les campagnes. C-TE.
COIFFURE, mot qui désigne tout
ce qui sert à couvrir la tête, et ensuite
la manière d'ajuster ces couvre-chefs.
Ce mot est formé de coiffe ou coëffe, lui-
même dérivé, par les uns, de zɛpa)ǹ ou
de caput, tête, par les autres de cuphia
ou de cucupha, mots de la basse latinité,
et il s'est long-temps appliqué presque
exclusivement aux ornemens de tête des
femmes; cependant ceux des hommes
doivent y être compris. L'usage de se
coiffer est très ancien, même parmi ces
derniers il était général dans l'Orient
ainsi qu'Herodote en fait l'observation;
et quoique les Grecs et les Romains
soient le plus souvent représentés tête
nue, les premiers avaient cependant leur
πίλος, πιλίσκος et leur πέτασος, et chez
les seconds le pileus était le signe exté-
rieur d'un homme libre (pileatus ser-
vus) aussi paraît-il de bonne heure
sur les médailles romaines comme sym-
bole de la liberté. Nous ne parlerons ici
ni des mitres et autres ornemens de tête
des Orientaux, ni du bonnet phrygien,
devenu fameux dans les temps modernes,
ni du diadème et des couronnes, coif-
fures royales auxquelles nous consacre-
rons des articles séparés, ainsi que nous
l'avons déjà fait pour les mots CHAPEAUX
et CHAPERONS. C'est au mot TOILETTE
qu'il sera question de la coiffure des da-
mes dont la mode a été si changeante et
qui, dans le dernier siècle, a présenté les
formes si bizarres et si peu commodes,
dont la Normandie paraît surtout avoir
conservé les traces (voy. aussi le mot
COSTUMES). Mais nous devons placer ici
quelques lignes sur la coiffure militaire,
en renvoyant à l'article TÊTE ce qui se
rapporte à l'utilité hygiénique des divers
couvre-chefs.
J. H. S.

La coiffure militaire a subi en tous temps et en tous pays de nombreux changemens. Ces variations s'expliquent très bien par l'importance qui s'attache à cette partie du costume des soldats. Les uns l'ont considérée plus particulièrement

sous le rapport hygiénique et ont recherché dans la coiffure la légèreté et les moyens de préserver la tête du soidat d'une chaleur fatigante; les autres ont imposé à la coiffure trois conditions essentielles : 1° de préserver le soldat des coups de sabre de l'ennemi; 2o de ne point gêner le mouvement de ses propres armes, surtout ceux du sabre pour la cavalerie et ceux du fusil pour l'infanterie; 3° de le mettre à l'abri des injures du temps. Ces diverses conditions ont dû bientôt faire exclure les coiffures usitées dans l'ordre civil, dont les saillies auraient embarrassé les mouvemens.

On a adopté chez les plus anciens peuples de l'Orient, surtout pour la cavalerie, l'usage du casque (voy.), et il a été conservé jusqu'à nos jours, toutefois avec des modifications qui avaient pour but de le perfectionner. Mais ce but a-t-il été atteint? il est permis d'en douter. Les militaires les plus expérimentés sont unanimement d'avis que la coiffure est encore la partie de l'uniforme militaire qui réclame les plus grands changemens.

La coiffure qui semble satisfaire le mieux aux conditions requises est le colback hongrois : il est léger, commode, il préserve l'homme des gouttières qui, avec toute autre coiffure, l'incommodent et le font souffrir, et il n'a pas l'inconvénient de se dégrader, comme cela arrive trop souvent au casque, par l'effet d'une chute, en montant à cheval, ou de toute autre manière; toutefois cette coif| fure ne convient guère qu'à la cavalerie.

on

On donne à l'infanterie le schakos; or le garnit d'une espèce de chaînette en cuivre qu'on appelle jugulaire, qui a pour objet d'attacher le schakos pardessous le col, et qui, quand elle est relevée par-dessus le schakos, peut servir à parer un coup de sabre. On reproche généralement à cette coiffure sa pesanteur et sa forme cylindrique qui ne préserve ni du soleil ni de la pluie. Aussi un officier général du génie avait proposé en 1829, pour parer à ces inconvéniens, de donner aux troupes à pied un chapeau à la Henri IV, en feutre ou en cuir bouilli; la partie relevée du bord devait être garnie de l'écusson et de la cocarde

de France, et surmontée d'un pompon rouge pour l'infanterie de ligne, l'artillerie et le génie, et d'un pompon vert pour l'infanterie légère. Cet officier, M. le général Nempde, proscrivait le bonnet de grenadier, tant à pied qu'à cheval, comme ayant, outre les inconvéniens du schakos, celui d'être fort cher. Il n'admettait pour la cavalerie que le casque, avec une crinière flottante pour les cuirassiers, une crinière tondue pour les dragons, et un simple cimier (voy.) pour les chasseurs; le casque des cuirassiers serait de même métal que la cuirasse, en acier, avec des ornemens en cuivre; le casque des dragons serait en cuivre poli, avec ornemens mats; celui des chasseurs en cuir bouilli, avec des ornemens en cuivre.

Le casque en cuivre avec un simple cimier a été adopté pour le corps des sapeurs-pompiers de la ville de Paris; il convient parfaitement à la nature des travaux pour lesquels ce corps est institué.

Les sapeurs et les mineurs du génie portent, dans les travaux de siége, une espèce de casque que l'on nomme poten-tête : c'est une véritable arme défensive, qui est à l'épreuve de la balle; elle est en fer et pèse de 7 à 8 kilogrammes.

nom de coing. On sait que ce fruit, trop
astringent pour être mangé sans prépa-
ration, sert à faire d'excellentes confi-
tures, ainsi que des compotes. La dé-
coction de ses graines est très mucila-
gineuse. Le coignassier de Chine (cy-
donia Sinensis, Thouin), encore peu
cultivé en Europe, si ce n'est comme
arbre d'agrément, est remarquable par
son fruit, qui atteint quelquefois le volu-
me d'un petit melon, mais dont la saveur
est plus âpre que celle du coing commun.
Le coignassier du Japon (cydonia Japo-
nica, Pers., cydonia speciosa, Willd.),
qui, dès les premiers jours du printemps,
se couvre de fleurs d'un pourpre écla-
tant, mérite à juste titre de décorer les
jardins.
ED. SP.

COIMBRE, ville très ancienne de Portugal, sur une pente auprès du Mondego, dans la province de Beira. La ville a une situation charmante, mais l'intérieur en est triste, quoiqu'on y trouve d'assez beaux édifices. Coimbre doit sa renommée surtout à son université, qui possède un grand palais avec une vaste chapelle, une bibliothèque, un observatoire et une imprimerie, qui sous le régime absolu était la seule de la ville. Autrefois les jésuites, les bénédictins, les bernardins, les hiéronymites, les loy os et les moines du Christ y avaient tous des colléges. L'église de celui des jésuites est devenue depuis long-temps la cathédrale de Coïmbre, et une partie du couvent même a été convertie en hôpital. Dans la ville basse on remarque l'ancien monastère de Sainte-Croix, avec une belle rotonde et un magnifique parc. Sur une colline en face de la ville, s'élevait un beau couvent de Clarisses. Il y avait encore d'autres monastères qui occupaient, comme ceux-ci, les plus beaux emplaCOIGNASSIER, genre de la famille cemens de l'intérieur ou du dehors, et dont des pomacées et de l'icosandrie penta- quelques-uns avaient des revenus consigynie. On en connaît plusieurs espèces, dérables. La ville reçoit, par un bel aquedont la plus intéressante est le coignassier duc, l'eau des sources des environs. Elle commun (cydonia vulgaris, Pers., py- a quelques fabriques de faïence et de rus cydonia, Linn.), originaire de l'A-toiles, et un commerce de denrées de la sie tempérée, mais naturalisé aujourd'hui dans toute l'Europe méridionale et dans beaucoup de contrées de l'Europe centrale. C'est au fruit de cet arbre qu'on applique plus spécialement le

M. le vicomte de Fitz-James, ancien colonel du 18 régiment de ligne, a fait, sur l'habillement et la coiffure des troupes, des recherches et des expériences intéressantes. Ces travaux et ceux de plusieurs autres officiers supérieurs et généraux, sont en ce moment soumis à l'examen d'une commission d'officiers généraux expérimentés, dont les décisions, éclairées par une longue expérience, ne peuvent manquer d'être conformes à l'intérêt du soldat. C-TE.

belle campagne arrosée par le Mondego, le long duquel on aperçoit de charmantes maisons et de rians jardins de plaisance. Il est à regretter que cette campagne, naturellement fertile, ne soit pas mieux

[blocks in formation]

COIN (cuneus), nom donné à tout instrument dont on se sert pour diviser ou fendre des matières solides. Le coin a ordinairement la forme d'un prisme triangulaire; il est fait avec une matière dure, telle que le fer, le bois, etc. A proprement parler, tous les instrumens tranchans sont des coins, ou du moins en remplissent l'office : une épée, un clou, une épingle, un ciseau, et à plus forte raison une cognée (coignée), sont des coins dont les formes sont pyramidales ou coniques. Pour que le coin produise son effet, on l'introduit par le tranchant de l'une de ses arêtes dans une fente pratiquée sur le corps qu'on veut diviser, et on frappe sur la téte de l'outil. C'est ce que font journellement les scieurs de bois, lorsqu'ils veulent diviser des bûches trop volumineuses. Le coin sert aussi à serrer des corps les uns contre les autres : c'est ainsi qu'en imprimerie on serre les caractères contenus dans une forme ou chassis carré en fer, en introduisant de petits coins en bois entre les parois intérieures de ce châssis et la composition massive de chaque page. Il est une infinité d'autres cas où, dans les arts, on emploie le coin pour le même usage. En général, il aide beaucoup lorsqu'on veut vaincre des résistances; et, selon ses dimensions, on peut calculer le rapport de la puissance qui agit à la résistance qu'on veut sur

monter.

Coin est aussi le nom qu'on donne au poinçon, carré ou matrice destinés à reproduire en sens inverse le type'd'un modèle, au moyen de l'impression qui rétablit le sens droit du dessin ou de l'objet gravé sur le métal dont est formé le coin. Le plus souvent ce métal est de l'acier sur lequel on grave en creux les traits qui doivent, à la surface des monnaies, saillir en relief. Cette fabrication demande beaucoup de talent si on veut produire de belles médailles, auxquelles les amateurs attachent un grand prix. L'œil de l'artiste doit être assez exercé pour juger, d'après le creux du coin, de l'effet qu'il produira en relief; sans cela, il est obligé de détremper le coin

Encyclop. d. G. d. M. Tome VI.

et de retoucher à la gravure, ce qui nuit à la netteté et à la pureté des contours. Les monnaies et les médailles se frappent avec deux coins : l'un marque un côté de la pièce, tandis que l'autre donne l'empreinte opposée, Cette double pression se fait au moyen du balancier. Dans l'art du monnayage, on grave des poinçons en relief dont on se sert pour frapper une matrice en creux, et c'est avec celle-ci qu'on fabrique une suite de coins identiques qu'on emploie au besoin. Aujourd'hui les poinçons, les matrices, les coins se font en acier fondu, et sont maintenus par une forte virole soudée autour de leur masse, pour que ces instrumens ne se brisent pas sous la pression du balancier. Les détails qu'on vient de lire expliquent des locutions figurées telles que celle-ci : cet ouvrage est marqué au bon coin, au coin du génie. V. DE M-N.

COKE ou COAK, voy. HOUIlle, CARBONISATION et Combustible.

COLARDEAU (CHARLES-PIERRE ), naquit à Janville, à 10 lieues d'Orléans, le 12 octobre 1732. Quand il eut achevé ses études, son oncle, qui était son tuteur, voulut en faire un avocat ; en conséquence, il l'envoya à Paris, chez un procureur au parlement. L'élève de Thémis mettait souvent de côté les dossiers de son patron pour lire des poésies, et, qui pis est, pour en composer. Il fallut enfin céder à ce penchant, et son premier ouvrage justifia sa persévérance: il fit paraître, en 1758, l'épître d'Héloïse à Abeilard, imitée de Pope. Ce début fut un chef-d'œuvre; Colardeau s'y montra bon poète et réunit à la chaleur du sentiment la force de l'expression. Moins heureux dans Armide et Renaud, héroïde qu'il imita du Tasse, il crut reprendre sa revanche dans Astarbé, tragédie, dont Télémaque lui fournit le sujet; mais cette pièce, quoique jouée 10 fois, n'eut qu'un médiocre succès. Il en fut de même de Caliste, tragédie représentée deux ans après. C'est une imitation de la tragédie anglaise de Rowe, intitulée La belle Pénitente.

Colardeau avait entrepris la traduction de la Jérusalem délivrée et celle de l'Énéide : il renonça à la première, dont

17

« PreviousContinue »