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quels furent eux-mêmes supprimés par | baïonnette au bout du fusil, de porter la loi du 23 septembre 1793, qui ordon- | les armes aux officiers en uniforme, aux nait que les consignations seraient versées à la caisse de la trésorerie, et, dans les départemens, à la caisse des receveurs de districts. Cette disposition fut encore changée par la loi du 28 nivòse an XIII, qui confie à la caisse d'amortissement et aux préposés qu'elle a été chargée d'établir dans tous les départemens, la recette des consignations, non pour rendre identiquement les mêmes espèces (ainsi que cela devait se pratiquer jusqu'alors), mais la même valeur, en lui faisant produire des intérêts à 3 p. cent, au lieu de recevoir un salaire pour la garde, ce qui exclut toute idée d'un dépôt et en fait une véritable consignation. Enfin l'article 110 de la loi du 28 avril 1816 qui ordonne l'établissement d'une caisse des dépôts et consignations, lui attribua la recette de toutes les consignations qui jusque-là avaient été faites par la caisse d'amortissement. Voy. DÉPÔTS ET CONSIGNA

TIONS.

Le but de la consignation est de conserver aux créanciers leur gage commun, de libérer le débiteur, de tenir lieu à son égard de paiement et de mettre la chose consignée au risque du créancier. Il n'est pas nécessaire qu'elle ait été autorisée par le juge, il suffit que les formalités voulues par l'article 1259 du Code civil, et celles qui sont prescrites par les ordonnances des 22 mai et 3 juil let 1816, pour déterminer les différens cas dans lesquels il y a lieu à consignation, aient été observées. J. D-c. CONSIGNE. Dans l'art militaire cette expression se prend dans différentes acceptions. On appelle consigne l'instruction contenant en détail les ordres que les militaires doivent exécuter dans les postes dont la garde leur est confiée. Cette consigne se compose presque toujours de deux parties, l'une générale et permanente, l'autre spéciale et passagère. La première est constante, la seconde varie suivant les temps, les lieux, les circonstances. Ainsi la consigne générale et permanente prescrit aux factionnaires de ne jamais se laisser relever ni donner en faction une nouvelle consigne que par le caporal du poste, de porter toujours la

membres de la Légion-d'Honneur, civils, ecclésiastiques ou militaires, quand ils sont porteurs de la décoration; de les présenter aux officiers-supérieurs ou généraux; de crier aux armes à l'approche d'un détachement armé et de le faire arrêter à une certaine distance du poste, jusqu'à ce que le caporal soit venu le reconnaître. Les consignes spéciales et passagères consistent dans des mesures relatives aux temps, aux lieux, aux circonstances: ainsi il y a souvent pour la nuit d'autres consignes que pour le jour. Elles sont différentes pour une garde de police préposée au maintien du bon ordre, pour la garde placée à la porte d'un officier-général ou à celle d'un château royal, et pour la garde d'un magasin à poudre. Les consignes exigent nécessairement des précautions plus rigoureuses dans les temps de trouble que dans les temps ordinaires.

A la guerre, rien de plus important que de donner des consignes bien entendues et dictées par la plus active prévoyance, comme d'en surveiller minutieusement l'exécution. Feuquières rapporte dans ses mémoires divers exemples de surprises de places, et notamment de la surprise de Crémone en 1703, qu'il attribue au défaut de consignes.

On donne aussi le nom de consigne à la punition qui interdit aux militaires de sortir de la chambre ou de la caserne. Ceux qui sont ainsi consignés sont tenus de porter une guêtre blanche à une jambe et une noire à l'autre, afin de les faire reconnaître des factionnaires qui ont la consigne de les empêcher de sortir. Ils sont obligés de faire toutes les corvées telles que le balayage des chambres, celui des escaliers, des cours, des latrines, etc., le sciage et le transport du bois, les corvées des magasins du corps, etc. Quelquefois la garnison est consignée seulement dans la ville, pour quelques fautes générales commises par les soldats dans les campagnes. Dans des circonstances critiques les régimens sont consignés dans leurs casernes pour être prêts à prendre les armes. Avant la révolution, il fallait aux militaires, pour sortir de la

ville où ils étaient en garnison, une per- | discipline ou d'ordre ecclésiastique; ils mission régulière: cette disposition, pres- ne prétendent exercer aucun droit sur crite par l'ordonnance du 1er mars 1768, les consciences. avait pour objet d'empêcher la désertion que la mauvaise composition de l'armée rendait alors assez fréquente. L'esprit national qui anime aujourd'hui les militaires français a dissipé à ce sujet toute inquiétude : aussi jouissent-ils de toute leur liberté quand ils ne sont pas de

service.

pape

On donne encore le nom de consigne ou portier-consigne, au préposé chargé d'ouvrir et de fermer les portes d'une place de guerre, parce qu'à ces fonctions il joint celle de surveiller les allans et venans, d'après la consigne qu'il reçoit du commandant de la place. C-TE. CONSISTOIRE, terme d'administration ecclésiastique. Il désigne, dans la communion catholique romaine, l'assemblée des cardinaux présidée par le (voy. plus bas). Dans les communions protestantes ce terme désigne le corps administratif qui sert de lien entre l'église et l'état. Il existe des consistoires ou des corps chargés de leurs attributions et désignés sous le nom de synodes, conseils ecclésiastiques, chambres ecclésiastiques, chambres matrimoniales, classes, couvens, etc., dans tous les pays protestans où l'état veille sur l'administration de l'église et qui n'ont pas conservé, comme l'Angleterre, la Suède et le Danemark, une hiérarchie épiscopale composée tout entière de membres du clergé. Les consistoires sont ordinairement composés de conseillers laïcs délégués par le gouvernement et de membres ecclésiastiques appelés par le gouvernement à y prendre séance. Les plus essentielles de leurs attributions sont de veiller, sous les auspices du gouvernement, au maintien de la discipline et du bon ordre dans l'église, à la gestion de ses deniers, à la nomination régulière de ses pasteurs, à la conservation et à l'amélioration des écoles, à la dispensation des aumônes; ils prononcent sur les causes matrimoniales et sur toutes les questions ou contestations auxquelles donne lieu l'administration religieuse. Les questions d'opinion et de foi ne sont de leur ressort qu'autant qu'elles se rattachent à des matières de

Les consistoires des églises protestantes de France sont établis par la loi, comme ceux des autres pays; et l'administration dont ils sont chargés est, comme partout ailleurs, une délégation du gouvernement; seulement elle est en France beaucoup plus restreinte que dans les pays non-français, par la raison que les lois françaises ont réservé aux autorités municipales et judiciaires tout ce qui se rapporte au mariage et à l'état-civil. Les églises protestantes de France sont divisées en circonscriptions consistoriales, composées d'environ 6000 ames; les affaires ecclésiastiques de chacune de ces circonscriptions sont dirigées par un consistoire présidé par un pasteur et composé de tous les pasteurs de la circonscription et de 6 à 12 anciens laïcs élus par un certain nombre des fidèles les plus imposés au rôle des contributions directes. Ainsi, nommés par une sorte de corps électoral et non par le gouvernement, les membres des consistoires de France peuvent être jusqu'à un certain point considérés comme représentans de l'église, et les fidèles comme représentés dans leur administration ecclésiastique. Pour les églises de la confession d'Augsbourg l'influence gouvernementale est plus sensible que pour les églises réformées; car leurs consistoires, au lieu d'être isolés et indépendans les uns des autres, sont groupés sous l'administration commune d'un consistoire général composé de délégués des églises, les uns ecclésiastiques, les autres laïcs, mais dirigé par un président laïc nommé par le roi. Voy. Directoire DE LA CONFESSION D'AUGSBOURG. B-D.

CONSISTOIRE DU PAPE. Ce conseil des cardinaux, convoqués par le souverain pontife, pour donner leur avis sur les affaires importantes, est le plus haut tribunal de la cour pontificale. Le pape y préside sur un trône fort élevé, couvert d'écarlate, et sur un siége de drap d'or; à sa droite se tiennent les cardinaux prêtres et évêques, à sa gauche les cardinaux diacres. Le consistoire public s'assemblait dans la grande salle du palais apostolique de Saint-Pierre, où l'on

recevait les princes et ambassadeurs des rois. Le pape était revêtu de ses habits pontificaux; les autres prélats, protonotaires, auditeurs de rote et autres officiers, se tenaient sur les degrés du trône; les courtisans étaient assis à terre.Les ambassadeurs des rois prenaient place à droite du pape; les avocats fiscaux et consistoriaux derrière les cardinaux évêques. Là se plaidaient les causes judiciaires devant le pape. Le consistoire secret se tient dans la chambre du papegai, où le pape a pour trône un siége élevé de deux degrés seulement; il n'y reste avec lui que deux cardinaux dont il reçoit les opinions appelées sentences. En ce sens on dit que le pape a tenu consistoire. On n'expédie point de bulles d'évêché ni d'abbaye qu'elles n'aient passé par le consistoire. A. S-R.

CONSOLE, en architecture, est un corps saillant qui a le plus souvent la forme de la lettre S, et dont l'emploi consiste à soutenir des corniches, et quelquefois à porter des bustes, des vases, des figures, des tablettes de cheminée, etc. Le nom que donne Vitruve à ces sortes d'ouvrages (prothyrides, de pò, devant, et Oupa, porte) fait supposer que, dans l'antiquité, on plaçait des consoles au devant des portes pour servir d'appui à un auvent, et, plus tard, à une corniche. Lorsqu'ensuite la pierre fut substituée au bois, on ne changea pas la proportion des consoles, et pourtant elles ne soutenaient plus rien, puisque la corniche était devenue adhérente au mur.

En menuiserie, on appelle aussi consoles de petites tables en forme de carré long, plus ou moins exhaussées, et dont le dessus est le plus souvent couvert d'un plateau de marbre: on les place ordinairement entre deux croisées et au-dessus d'une glace; elles sont presque toujours ornées de vases, candelabres et autres ornemens riches et précieux. Quelquefois le plateau repose sur un entablement soutenu par-derrière sur deux piliers carrés et par-devant sur deux colonnes élégantes, qui, elles mêmes reposent sur un piedestal formant tablette entre les colonnes. L'usage des consoles est général et entre dans la com

mens.

position des plus modestes ameubleD. A. D. CONSOLIDATION, voy. DETTE et FONDs publics.

CONSOMMATION. Ce n'est pas seulement pour produire, distribuer et échanger que l'homme se fait producteur de richesse: s'il se livre avec ardeur à ces différentes opérations, c'est surtout pour consommer, pour profiter des fruits de son travail. La consommation est le but principal qu'il se propose; car la consommation, dans le sens que les économistes donnent à ce mot, est synonyme d'usage. La société ne peut exister sans consommer; chacun de ses membres est consommateur; mais tous ne consomment pas de la même manière. Établissons les différentes espèces de consommation.

Sans doute l'homme ne peut ni créer ni anéantir un seul atome de matière; mais il peut faire subir à cette matière des transformations qui produisent aussitôt une utilité nouvelle, ou qui, quoique lui ôtant pour l'instant celle qu'elle avait, produisent, après un certain temps, une utilité plus grande que celle qui a été détruite : c'est ce que l'on nomme consommation productive. Lorsque les changemens que l'homme opère font disparaître à jamais l'utilité qui existe dans les produits de l'industrie, il y a alors consommation improductive. Les articles de richesse se consomment donc d'une manière productive lorsque la valeur des produits obtenus en retour de la consommation est plus grande que la valeur qui a été anéantie, et d'une manière improductive quand on n'obtient point de nouveaux produits en retour, ou quand la valeur est moindre que celle qu'on a consommée. Quelques graines jetées en terre, un soc de charrue usé par le labour, deviennent, grace à la puissance fécondante de la terre, une consommation très productive; mais de l'avoine consacrée à la nourriture de chevaux de luxe, des roues de voiture qui s'usent dans un voyage de pur agrément, un palais élevé avec faste, voilà des consommations improductives. Pour opérer des consommations improductives, il ne faut ni talent ni travail; mais pour faire des consommations producti

ves, il est besoin du concours de l'un et de l'autre, c'est-à-dire de l'industrie. Voilà pour les consommations privées; occupons-nous maintenant des consommations publiques.

Dans toutes les sociétés, le gouvernement est celui qui fait les plus fortes consommations; chez la plupart des nations d'Europe elles s'élèvent au sixiè

me,

au cinquième et même au quart des consommations totales: aussi ont-elles une grande influence sur la prospérité nationale. Ces consommations peuvent être divisées, comme celles des particuliers, en deux classes: 1° consommations productives; 2° consommations improductives.

duit directement aucune richesse, mais il concourt indirectement à la reproduction de toutes les richesses de la société; et parce qu'il n'y concourt qu'indirectement, il n'est pas juste de dire que toutes ses consommations sont improductives. Les chemins et les canaux d'un état ne produisent point d'une manière directe, et cependant les consommations qui ont été faites pour ouvrir ces chemins et ces canaux sont plus productives que presque toutes celles qui ont lieu dans les diverses industries qui produisent directement la richesse. L'administrateur, le magistrat, l'homme

de

guerre, ne produisent pas non plus; mais, par leur surveillance et leur concours, ils empêchent qu'aucun désordre ne vienne détourner de leurs travaux les agens directs de la production. Les consommations d'un gouvernement sont de la même nature que celles que fait le directeur d'une fabrique ou que celles du propriétaire qui clôt son champ pour en conserver les fruits. Ces deux individus, quoique ne produisant point d'une manière directe, font des travaux très productifs, car, graces à leur concours, d'autres produisent une richesse qu'ils n'auraient pu produire, ou en produisent du moins des quantités plus considérables.

Les consommations publiques productives ont pour objet, les unes, la sécurité intérieure et extérieure de l'état; les autres, le développement immédiat ou éloigné de l'industrie. A l'intérieur, si tous les services de l'administration n'étaient pas bien surveillés, si la justice était mal rendue, si l'assiette et la levée de l'impôt se faisaient d'une manière arbitraire, si un corps d'armée suffisant ne veillait pas aux frontières pour repousser d'injustes agressions; à l'extérieur, si des vaisseaux de guerre, d'honorables magistrats ne veillaient pas à la sécurité des nationaux dans les pays étrangers et ne faisaient pas respecter leur intérêt, l'industrie et le commerce languiraient, leur importance diminuerait, et le malaise et la détresse s'empareraient de toutes les classes de la société. Il en serait de même si le gouvernement négligeait d'ouvrir et d'entretenir des routes et des canaux, de construire des ponts, d'élever des digues, de creuser des ports, de fabriquer de la monnaie, d'établir des postes, enfin de répandre et de propager l'instruction dans toutes les classes; « car, dit J.-B. Say, depuis celui qui travaille le bois << ou donne une forme à l'argile, jus-blique; elle entretient un personnel trop

«

<«< qu'au ministre d'état, qui règle les << intérêts du commerce et de l'agricul<< ture, chaque individu remplira mieux « son emploi suivant qu'il aura plus <«< d'instruction. » Ainsi, pour accomplir son mandat, le gouvernement est obligé de faire des consommations.

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Quant aux consommations improductives d'un gouvernement, elles proviennent surtout de ces guerres entreprises sans équité, sous l'influence de mauvaises passions, par vengeance, par jalousie, par préjugé, le plus souvent par une ambition mal entendue. Une administration prodigue,ignorant les véritables lois de l'économie politique, se trouve plus que toute autre exposée à faire des consommations improductives: elle construit des palais inutiles, ne répare pas à temps ou ne crée point les établissemens d'utilité pu

nombreux, elle le rémunère au-delà de ses services, et occasionne ainsi à la nation qu'elle régit des pertes incalculables. Réduit à l'extrémité, le gouvernement recourt à des expédiens honteux : il falsifie la monnaie, lève des contributions arbitraires, fait banqueroute, ou con

Sans doute le gouvernement ne pro- tracte des emprunts ruineux. Les con

sommations improductives des gouvernemens sont plus nuisibles que celles d'un simple particulier; les dépenses de celui-ci empêchent l'accroissement du capital, mais ne le détruisent pas; les consommations improductives du gouvernement, non-seulement empêchent le capital national d'augmenter, mais détruisent celui qui existait déjà, car ces consommations ne peuvent se réaliser qu'aux dépens de tous les membres de la nation, et presque toujours il en est un grand nombre qui ne peuvent payer les contributions extraordinaires qu'on leur impose qu'en entamant une partie de la richesse qu'ils employaient comme capital.

Nous nous bornons ici ces vues générales; pour la consommation en particulier, c'est-à-dire relative à l'homme, aux villes, aux armées, etc., le lecteur consultera les articles APPROVISIONNEMENT, SUBSISTANCES, MARCHÉS, etc. L. G. CONSOMMÉ, voy. BOUILLON. CONSOMPTION, voy. HECTIQUE (fièvre) et PHTHISIE PULMONAIRE.

CONSONNANCE et CONSONNANT (mus.), voy. INTervalles.

CONSONNE. La grammaire divise les lettres en voyelles et en consonnes. Les voyelles sont ainsi nommées du mot voix, parce qu'elles se font entendre par elles-mêmes, c'est-à-dire qu'elles forment seules un son, une voix. Les consonnes, au contraire, ne sont entendues qu'avec l'air qui fait la voix ou voyelle par exemple, en prononçant le b, le c, vous prononcez bé, cé, etc.; c'est de cette prononciation que vient le nom de consonne, formé de consonnant, qui sonne avec un autre. Au reste, la consonne ne dépend pas, comme la voyelle, d'une situation d'organes qui puisse être permanente : elle est une combinaison tacite avec une voyelle qui est l'effet d'une action passagère, d'un trémoussement ou mouvement momentané. C'est relativement à chacun des organes qui peuvent principalement servir à modifier et à articuler les sons simples que l'on divise les consonnes en plusieurs classes, comme les gutturales, les dentales, les labiales, les nasales, les faibles ou les fortes, etc. F. R-D. L'accumulation des consonnes est

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souvent d'un grand effet dans les vers et dans le style oratoire; elles sifflent alors, elles crient, elles imitent le fracas du tonnerre, le rugissement des bêtes féroces, l'impétuosité des vents. Nous ne reproduirons pas les vers de Virgile présens à la mémoire de chacun, mais nous citerons deux vers français, bien que très connus aussi; le premier appartenant au genre burlesque :

Ciel! si ceci se sait, ses soins sont sans succès! le second, tiré de l'Andromaque de Racine, acte V, scène vo, où Oreste demande :

Pour qui sont ces serpens qui sifflent sur vos têtes? S. CONSPECTUS, voy. SYNOPTIQUE

(table).

CONSPIRATION, espèce de conjuration (voy.) au petit pied et qui a cela de particulier qu'elle est toujours criminelle, tandis que le mot de conjuration se prend en bien comme en mal. L'attentat du 28 juillet 1835 (voy. FIESCHI) fut le fruit d'une basse et infâme conspiration;mais les campagnards suisses qui jurèrent sur le Rutli de délivrer leur pays ne furent pas des conspirateurs. Dans tous les temps on a parlé de conspirations imaginaires dont les auteurs supposés étaient tantôt les juifs, tantôt les papistes, ici les aristocrates, là les républicains. Mais une conjuration ne peut pas se supposer: elle existe lorsqu'un grand nombre d'hommes se sont dévoués à une action, secrètement et sous ser ment; et elle n'est connue de tous qu'au moment où elle éclate ou avorte. L'entreprise du général Malet (voy.), pour laquelle il eut peu de complices, était une conspiration hardiment ourdie et bravement exécutée, mais mal combinée. L'attentat de Louvel ne fut qu'un acte isolé, et cet assassin, comme beaucoup d'autres, n'avait de complice que sa démence.

S.

CONSTABLE, mot anglais dérivé de la même source que le mot français connétable (voy.); dans l'origine sans doute ces deux mots n'en faisaient qu'un.

Dans ce sens, on donnait en Angleterre le titre de lord high constable à l'un des premiers dignitaires du royaume

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