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Académie universitaire de Berlin, en consacrant aux frais de cet établissement ses bijoux et ceux de sa famille.

Quant à cette Espagne dont nous avons à nous occuper, nous dirons, avant de passer au récit des, événemens qui nous y rappellent, que, si l'on a généralement admiré les savantes dispositions conçues pour le placement des troupes françaises destinées à occuper la Péninsule et à en assurer la complète soumission, il est cependant à remarquer que ces dispositions mêmes suffisaient pour démontrer à quel point la situation des vainqueurs était périlleuse au sein d'une nation vaincue, à la vérité, mais non asservie. En effet, comme des forces immenses avaient été jugées nécessaires pour opérer cette soumission comme leur placement avait paru devoir être tel qu'elles pussent surveiller tout et frapper rapidement sur tout, les trois cent mille hommes dont elles se composaient étaient répartis en neuf stations principales, pour maintenir dans l'obéissance la Manche, le Portugal, Saragosse, la vallée du Tage, la Galice, la Catalogne, la Navarre, Madrid et la communication de cette capitale avec la France. Toutes ces stations, entre lesquelles la réserve de cavalerie était partagée, avaient pour centre de direction la résidence royale et s'ap

puyaient au Nord sur des places fortes. La correspondance indispensable de ces différens corps, soit de l'un d'eux avec les autres, soit de tous et de chacun avec Madrid et la France, n'avait lieu, vu l'état des esprits en Espagne, que sous la protection de postes fortifiés, ayant garnisons suffisantes, sans compter les détachemens intermédiaires destinés à protéger ou à escorter les convois ou ordonnances. Ces postes étaient donc au nombre de soixante-quatre, ce qui exigeait une grande quantité de troupes pour leur défense, sans compter celles employées en escortes et qui ne pouvaient être faibles sous peine de rompre toute communication entre les corps d'armée. Il y a plus; ces corps d'armée étaient continuellement contraints à diriger des colonnes mobiles sur divers points, afin d'y prévenir ou d'y étouffer des insurrections journellement renaissantes autour d'eux et que provoquaient des exactions militaires, effets et causes de ces perpétuelles insurrections. La guerre de la Péninsule employait donc la moitié des forces armées de la France pour faire régner Joseph, par le pillage et le meurtre, sur des contrées naturellement fertiles, mais que l'état de guerre vouait en partie à l'inculture et dont on ne pouvait conséquemment tirer que de faibles ressources. Certes! il était

facile de frapper ainsi du fort au faible. Cependant, si la combinaison militaire était lumineuse, son exécution devenait difficile, dans un pays surtout où l'ennemi se rencontrait partout, quoique nulle part on ne pût l'écraser; où, battu sur un point, il reparaissait subitement sur un autre souvent très éloigné. Il résultait de là qu'on ne pouvait ni trop se diviser sans danger, ni se tenir réunis sans laisser le champ libre à des ennemis acharnés; problème politique et militaire difficile à résoudre. Nous verrons, dans le chapitre suivant, les premiers résultats des moyens confiés par Napoléon à ses lieutenants, ainsi que de la direction qu'il leur prescrivait; de l'autorité enfin qu'ils s'attribuaient, en dépit des réclamations du roi Joseph, qui aurait voulu pacifier, à l'ombre de son sceptre, un peuple exalté, aux yeux duquel il ne pouvait exister de pacification honorable et même possible qu'en brisant ce sceptre usurpateur.

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Angleterre. - Administration du duc de Portland. Castlereagh.-Canning.—Scandale. -Canning.-Scandale. Affaire du duc d'Yorck. Enquête sur les affaires du Portugal. — Nuisible aux affaires d'Espagne. Attaque contre les * ministres. Tiédeur des Anglais à l'égard de la Péninsule. Affaire des bouches de l'Escaut. Succès de la marine anglaise. -Opérations militaires des Anglais. Distinction entre les guérillas et les armées espagnoles. Premier siége de Saragosse. Sa situation. Ses ressources. - Destitution du capitainegénéral.-Nomination de Palafox. Sa proclamation. -Ses préparatifs. Défense opiniâtre. Bombardement. Héroïsme d'une femme. Mortalité. Les Français pénètrent dans la ville. Refus de capituler. Levée du siége, Constitution et esprit de la junte centrale. Sa tendance démocratique. — Sentimens monarchiques de Palafox.-II se prépare contre une seconde attaque. - Il est investi.

rante-deux jours de bombardement.

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maisons une à une. Capitulation. Elle est violée.

- Le trésor de Notre-Dame del Pilar livré au maréchal Lannes. Pillage. Forte contribution.

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périt cinquante-quatre mille personnes. Siége de Gironne. Se rend après deux cent vingt jours. Honneurs rendus à Saragosse et à Gironne. Armées espagnoles. Méfiance de la junte à l'égard de l'Angleterre. Demande d'occuper Cadix. Refus. Craintes de Lisbonne,

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cette capitale.

Arrivée de sir Arthur Wellesley.

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Porto pris et repris. -Re

Il marche contre Soult. traite désastreuse de Soult. Sir Arthur marche contre Victor. - Bataille de Talavera. Retraite de l'armée anglaise. Plaintes de la junte.

des Anglais.

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Succès

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Len

Défaite des Espagnols à Ocana. Principaux chefs de guérillas. Proclamation de la junte. Propositions à l'empereur Alexandre. teur des négociateurs autrichiens à Altembourg, Impatience de Napoléon. Hoffer. Projet d'assassinat. Conclusion de la paix.

Ses stipulations.

Articles secrets. Union exigéé. Récapitulation des événemens depuis la paix de Tilsitt.

Les affaires publiques en Angleterre avaient, sous certains rapports, présenté, depuis l'administration du duc de Portland, l'image d'un chaos -déplorable de dissensions et d'erreurs. Les deux ministres les plus influens, vu les circonstances d'alors, sur la prospérité et l'honneur national, étaient non-seulement, comme nous l'avons dit, ostensiblement rivaux, mais ennemis secrets; car Castlereagh contrariait par des ordres du conseil les menées diplomatiqués de Canning, et celui-ci cherchait sous main à écarter l'élève de Pitt. Tous deux cependant marchaient également dans de fausses voies, l'un dirigeait les opérations de la guerre sans y rien connaître, l'autre les affaires étrangères qu'il était bien loin de considé

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