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Reçu télégramme d'hier. Le Grand-Vizir croit que la déclaration déjà prescrite à Musurus-Pascha, par laquelle la Porte Ottomane s'engage à la clôture et réserve au Sultan la faculté d'ouvrir les détroits, répond à toutes les exigences sans heurter trop directement.

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M. JULES FAVRE A M. ODO RUSSELL, A VERSAILLES.

Ministère des Affaires étrangères, Paris, ce 23 janvier 1871. Monsieur, j'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, le 18 janvier courant, et vous remercie des communications qu'elle renferme. Je ne puis vous énumérer, mais vous le devinez sans peine, les raisons nombreuses et puissantes qui me font regretter de ne pas pouvoir représenter mon pays à Londres. Je me fais cette illusion que ma présence n'eut pas été indifférente à ses intérêts. Je ne me résigne à renoncer à ce grand devoir que pour en remplir un plus grand encore et devant lequel toute considération s'efface. J'aime à croire que Lord Granville comprendra les raisons qui ne m'ont pas permis de profiter de ses bons offices. Je ne lui en suis pas moins reconnaissant, et je vous prie, en lui transmettant cette assurance, d'y joindre l'expression de mes sentiments de haute considération.

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La séance officielle de la Conférence s'est bornée à admettre nécessité de révision des stipulations concernant la mer Noire à la condition de trouver un équivalent convenable.

Les Plénipotentiaires se sont ensuite réunis en comité confidentiel qui a eu pour résultat le projet suivant que l'Angleterre, l'Allemagne

et l'Italie sont prêtes à signer et pour lequel la Russie, la Turquie et moi avons réservé l'approbation de nos Cours.

ART. 1er. Confirme le principe de fermeture des détroits en temps. de paix.

ART. 2. S. M. Impériale le Sultan, en vertu du droit de souveraineté qu'il exerce sur les détroits du Bosphore et des Dardanelles, se réserve en temps de paix la faculté de les ouvrir, à titre d'exception transitoire, dans le seul cas où la sécurité de son Empire lui ferait reconnaître la nécessité de la présence des bâtiments de guerre des Puissances non-riveraines.

ART. 3. La stipulation de l'Article précédent remplacera désormais celles des articles 11, 13, 14 du Traité et la Convention spéciale annexée à l'article 14.

ART. 4. Confirmation de toutes les stipulations du Traité de Paris qui ne sont pas annulées et modifiées par le présent Traité. Question du Danube expliciteinent réservée.

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(Télégramme).

LE COMTE DE CHAUDORDY AUX AGENTS DIPLOMATIQUES
DE LA FRANCE A L'ÉTRANGER.

Bordeaux, le 24 janvier 1874.

M. de Bismarck vient de refuser à M. Jules Favre le sauf-conduit qu'il lui avait accordé auparavant et qui, après les promesses faites à l'Angleterre et aux autres grandes Puissances devait lui être remis. La demande de M. Jules Favre était partie le 14. Le refus est du 18. Presentez ce fait au Gouvernement auprès duquel vous êtes accrédité, et demandez-lui s'il a l'intention de provoquer des explications qui nous paraissent nécessaires pour l'honneur même et le respect des relations internationales.

No 458 - LE COMTE DE CHAUDORDY A M. TISSOT, A LONDRES.

Bordeaux, le 24 janvier 1874.

Il est clair qu'assemblée dans de telles conditions, la Conférence ne peut amener de résultats utiles et sérieux; l'expérience a prouvé plus d'une fois que, sans la France, on ne saurait accomplir un acte définitif en Europe, et il en est ainsi notamment lorsqu'il s'agit de

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réviser un Traité auquel nous avons pris une si grande part et qui constate l'assentiment des grandes Puissances à notre politique. On ne comprend pas quelles décisions définitives sur les affaires orientales pourraient être adoptées dans cette réunion, où la place de la France demeurerait vide, lorsqu'on réfléchit au rôle considérable que nous n'avons cessé de jouer en Orient. La Conférence sera donc en elle-même dépourvue d'autorité, et pour nous, en droit, elle n'existe pas. Nous ne saurions toutefois affecter d'ignorer un fait diplomatique de cet ordre, et c'est dans ce sens que notre situation sera quelque peu délicate vis-à-vis des autres Puissances... Vous observerez la plus grande réserve au sujet des protocoles que vous communiquera Lord Granville, et vous paraîtrez n'attacher qu'un intérêt secondaire à cette communication, en laissant entendre à Sa Seigneurie que vous n'avez pas d'instructions à cet égard.

Signé: CHAUDORDY.

No 159.

LE COMTE SZÉCSEN AU COMTE DE BEUST.

Londres, le 25 janvier 1871.

Les instructions relatives au Danube, et le télégramme de Votre Excellence qui me charge de suivre particulièrement cette affaire, nous sont parvenus hier soir. Je m'empresse de lui faire remarquer, que le danger le plus éminent pour le succès de l'affaire en question, est pour le moment la tendance de se borner à l'énoncé d'une idée générale, par exemple de celle de la prolongation de la Commission Européenne, et de réléguer tous les détails à une autre Conférence. Le désir d'en finir avant l'ouverture du Parlement ne fera qu'augmenter ces velléités, surtout si la grande question se trouvait heureusement résolue à la séance prochaine. Il me paraît évident qu'un tel renvoi serait bien peu favorable au succès de nos idées par rapport aux « Portes de fer. » — Je m'empresserai donc de mettre le temps à profit, car pour le moment il me paraît moins difficile d'obtenir une solution conforme à nos vœux, que de décider la Conférence à s'occuper du moins autant avec les détails de la question qu'il le faut pour apprécier quelques-unes des solutions que nous désirons obtenir.

Veuillez agréer, etc.

Signé: SZECSEN.

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LE COMTE DE BEUST AU COMTE APPONYI, A LONDRES.

(Télégramme.)

Bude, le 26 janvier 1874.

Vous avez dû comprendre l'importance que nous attachions à l'adoption du terme « accès de la mer Noire. >>

Cependant nous vous autorisons à accepter, faute de mieux, la rédaction proposée de l'Article II, pourvu qu'on insère après les mots « de la présence » ceux « dans la mer Noire. » Cette addition nous paraît indispensable pour prévenir toute ambiguité.

Les Articles III et IV ne peuvent être définitivement acceptés par nous qu'après discussion et solution de la question du Danube. La simple réserve exprimée dans Votre télégramme ne nous suffit pas pour constater la solidarité de la question du Danube avec celle de la mer Noire.

No 161.

(Télégramme.)

LE COMTE APPONYI AU COMTE DE BEUST.

Londres, le 26 janvier 1874.

Les quatre Articles ont été adoptés par la Russie, mais la Turquie objecte au mot « non riverain » et demande droit souverain sans restriction aucune. Selon le principal secrétaire d'Etat, en ajoutant les mots « dans la mer Noire » on nous excluerait des détroits, ce qui serait désavantageux.

No 162. LE COMTE DE BEUST AU COMTE APPONYI, A LONDRES.

(Télégramme.)

Vienne, le 27 janvier 1871.

L'objection à notre amendement n'est pas pratique, car le Sultan ayant le droit de faire entrer des vaisseaux dans la mer Noire n'est pas obligé de les y faire arriver, et peut les arrêter à mi-chemin dans le Bosphore. Soutenez donc notre rédaction. Subsidiairement, nous pourrions sauvegarder notre pensée en mettant «< vaisseaux des Puissances non riveraines de la mer Noire. » Non riveraines seul serait équivoque. Mais notre premier amendement est plus simple.

No 463. LE COMTE APPONYI AU COMTE DE BEUST.

(Télégramme.)

Londres, le 29 janvier 1871.

Nous faisons notre possible pour faire prévaloir vos idées.

Les difficultés principales viennent de Constantinople où on persiste, malgré l'insistance anglaise, à rejeter l'expression « non riveraines » comme une limitation du droit souverain du Sultan et à vouloir la remplacer par « amies ou alliées. » Si votre amendement à l'Article II « Puissances non riveraines de la mer Noire » est adopté, puis-je donner mon adhésion à cet Article ?

No 164.

(Télégramme.)

LE COMTE SZÉCSEN AU COMTE DE BEUST.

Londres, le 30 janvier 1874.

J'ai proposé comme aide-mémoire relativement à la commission riveraine

<< Les principes énoncés dans les Articles 108-116 du Traité général du Congrès de Vienne, etc., sont déclarés obligatoires pour tout le cours du Danube. Les conditions de la réunion nouvelle de la commission riveraine, établie par l'article 17 du Traité de Paris, seront fixées par une entente préalable entre les Puissances riveraines, et en cas qu'il s'agirait d'une modification de l'article 17 dudit Traité, par une convention spéciale entre les Puissances co-signataires. >> Relativement aux Portes de fer j'ai proposé comme article faisant suite rédaction textuelle conforme à mes instructions.. Chance plutôt favorable.

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LE COMTE DE BEUST AU COMTE APPONYI, A LONDRES.

Bude, le 30 janvier 1874.

"Vous êtes autorisé à accepter l'article 2 avec notre amendement : << Puissance riveraines de la mer Noire. » Quant à l'article 4, notre instruction est maintenue que son acceptation est subordonnée au réglement préalable des questions touchant la navigation du Danube.

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