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autre poste, fut remplacé par le général Maurice Matthieu, qui fut chargé, dans le courant du mois de mars, de réunir ses troupes sur la côte vis-à-vis de Messine, et de rassembler toutes les barques du pays, pour donner aux Anglo-Siciliens l'inquiétude d'un prochain débarquement en Sicile; mais cette démonstration avait pour but réel de faire prendre le change aux Anglais sur la direction d'une escadre de dix à douze vaisseaux de ligne, qui sortirent à cette époque du port de Toulon pour se rendre dans l'Adriatique et mettre les îles Ioniennes à l'abri des entreprises que l'Angleterre pourrait former contre elles: elle n'eut d'ailleurs aucune autre suite.

1808.

Italie.

Détails sur l'origine de la guerre d'Espagne; événements Espagne. politiques dans ce royaume, etc. - L'alliance de l'Espagne avec la France, si longtemps entretenue par l'ambition du favori et premier ministre Manuel Godoï, prince de la Paix, avait mis cette monarchie dans la situation la plus critique. Sa marine était presque anéantie; la guerre avec l'Angleterre fermait les ports de la Péninsule, et lui enlevait toute communication avec ses possessions d'outre-mer. Toutefois, il n'en fallait pas moins payer le subside de 6 millions de francs, que Napoléon avait exigé pendant la durée de la guerre, pour tenir lieu des engagements stipulés par le traité conclu à Saint-Ildefonse le 18 août 1796'.

Les ressources étaient épuisées, et, quel que fût l'ascendant obtenu par Napoléon sur la cour de Madrid, celle-ci commençait à reculer devant l'abîme ouvert à ses pieds. C'est alors que la Prusse, excitée par l'Angleterre et soutenue par la Russie, déclara la guerre à la France. Godoi, qui n'ignorait point les dispositions secrètes de l'Autriche, crut voir l'Europe entière

Par ce traité, la France et l'Espagne s'engageaient à se secourir mutuellement en cas d'attaque, par une escadre de cinq vaisseaux, six frégates et quatre corvettes, et une armée de vingt-quatre mille combattants, avec l'artillerie correspondante ( N. B. Ces forces devaient être augmentées dans le cas où on le croirait nécessaire); à ne faire la paix que d'un commun accord, etc., etc.

1808. Espagne.

coalisée une seconde fois contre un ennemi commun, et, presque persuadé de la ruine prochaine de l'homme au char duquel il s'était attaché dans le cours de ses prospérités, ce ministre, au lieu de se préparer dans le secret à se joindre à la cause qu'il présumait devoir triompher, adressa, au nom du roi, aux Espagnols une proclamation véhémente, qui manqua son effet précisément parce qu'il l'avait rédigée lui-même.

Napoléon fut instruit à Berlin de cette démarche inconsidérée, et parut n'y donner aucune importance. Peut-être n'étaitil pas fàché que le prince de la Paix lui eût fourni ce prétexte de ravir plus tard à la famille des Bourbons la couronne d'Espagne comme il lui avait enlevé celle de Naples.

Cette proclamation, qui fut publiée le 5 octobre, commençait à peine à se répandre en Espagne, lorsqu'on apprit la victoire d'léna. Godoï sentit alors toute son imprudence, et crut la réparer en envoyant un ambassadeur extraordinaire à Napoléon pour le féliciter sur son nouveau triomphe. L'appel fait au courage et au patriotisme des Espagnols par le premier ministre, au nom du roi son maître, avait été rédigé dans des termes assez obscurs pour qu'on pût, au besoin, essayer de donner le change sur son but. Lorsque le ministre de France à Madrid demanda une explication à ce sujet, Godoi répondit que la crainte d'une attaque prochaine des côtes d'Espagne par l'empereur de Maroc, qui devait être secondé par les Anglais, avait provoqué cet appel et l'armement extraordinaire qui devait en résulter. Il fallait toute la crédulité de l'inhabile ministre pour penser que Napoléon admettrait une excuse aussi ridicule.

Toutefois celui-ci, dissimu'ant son ressentiment, profita de la fausse position où venait de se placer Godoï vis-à-vis de lui, pour assurer, après la paix de Tilsit, le succès de l'expédition qu'il méditait contre le Portugal, en négociant le traité de Fontainebleau, dont nous avons rapporté précédemment les stipulations.

Au moment même où le gouvernement espagnol s'occupait, avec le plus d'activité, de seconder les desseins de Napoléon sur le Portugal, et lorsque l'avant-garde du général Junot avait déjà franchi la Bidassoa, un événement extraordinaire,

et qui devait avoir la plus grande influence sur la destinée de l'Espagne, attira les regards de tous les habitants de ce royaume et de l'Europe sur la résidence royale de l'Escurial.

Une mésintelligence très-prononcée existait depuis longtemps entre Godoi et l'héritier présomptif de la couronne. On en a attribué la cause à l'indignation qu'avaient excitée, dans le cœur du jeune Ferdinand, l'élévation scandaleuse d'un favori sans talents et sans vertu, l'ascendant despotique que celui-ci exerçait sur le roi et sur la reine, la partialité qu'il avait montrée pour la France lors du traité de Saint-Ildefonse. Le prince des Asturies, qui avait épousé en premières noces une fille de la reine Caroline de Naples, si connue par sa haine contre la France républicaine, partageait l'opinion de sa belle-mère, et s'était opposé à tout projet d'alliance avec une nation ennemie déclarée de la royauté. On prétend que les deux jeunes époux n'avaient laissé échapper aucune occasion d'accabler le prince de la Paix de leurs dédains; mais celui-ci, fort de son empire sur l'esprit de Charles IV et de la reine, s'en vengeait en tenant constamment éloigné des affaires l'héritier du trône.

La princesse des Asturies, Marie-Antoinette de Naples, mourut le 21 mai 1806, et le favori, qui lui attribuait avec raison la conduite que son époux avait tenue jusqu'alors envers lui, chercha à s'en rapprocher. Le prince, éclairé, par des serviteurs zélés, sur les motifs de la démarche du premier ministre, re poussa ses avances.

Sur ces entrefaites, le roi Charles IV tomba malade, et donna quelque inquiétude sur son existence. Godoi, justement alarmé d'un accident qui pouvait le livrer à tout le ressentiment du successeur du monarque, voulut prévenir ses dangers futurs; mais le secret et les précautions manquèrent. On répandit le bruit qu'il avait obtenu la promesse du roi pour la régence du royaume ; et la malignité de ses nombreux ennemis alla jusqu'à faire entrevoir que l'assassinat du prince héréditaire ne répugnerait point à un ambitieux, qui voulait, à tout prix, usurper la couronne et la transmettre à sa famille. Un certain nombre d'individus de différentes classes, surtout ceux qui entouraient plus particulièrement Ferdinand, et qui avaient tant à redouter de l'exécution du projet réel ou supposé du prince

1808.

Espagne.

1808. Espagne.

de la Paix, jugèrent convenable et prudent de garantir la personne et les droits de l'héritier du trône contre tout attentat projeté. Une ligue secrète se forma, et le jeune prince, pressé par ses alentours intimes de prendre fermement un parti décisif, expédia, de sa propre main, un brevet sans date, qui conférait le commandement des troupes au duc de l'Infantado, dans le cas où le roi viendrait à mourir.

Le rétablissement de la santé de ce monarque, sans rien changer aux mesures prises de part et d'autre, fournit de plus à Godoï l'occasion de tenter une nouvelle démarche pour s'assurer l'impunité, même après la mort de Charles IV. Il forma le projet de marier sa belle-sœur, Marie-Louise de Bourbon, cousine du roi', avec le prince des Asturies. Le débonnaire Charles IV consentit à ce mariage, et en fit lui-même la proposition à son fils. Ferdinand, sans avoir d'ailleurs aucun autre motif de refuser la main de la princesse Marie-Louise, haïssait trop le favori pour ne pas montrer une grande répugnance à resserrer avec lui les liens de parenté. Ses confidents désapprouvèrent une alliance contraire aux intérêts du prince, et qui ne pouvait pas être agréable à la nation. Fort de ce conseil, Ferdinand eut assez de fermeté pour demander à son père quelque temps pour se décider à contracter un nouvel hymen. Godoi devina facilement l'intention du prince, ou plutôt celle de ses conseillers, et parut renoncer à son premier dessein.

Mais cette dernière circonstance redoubla le zèle des serviteurs de Ferdinand. Après de mûres réflexions, ils crurent avoir trouvé le moyen de soustraire leur maître à la dépendance humiliante de son adversaire, de balancer la toute-puissance de celui-ci, et de déjouer ses intrigues: il s'agissait de faire indirectement à Napoléon la demande d'une de ses nièces en mariage pour le prince des Asturies. On ne doutait point que la proposition ne fût accueillie par l'empereur français; il devait en résulter une protection éclatante pour Ferdinand, et peutêtre la chute de l'homme qui voulait au moins se perpétuer dans le vizirat d'Espagne, s'il n'avait pas le dessein formel d'envahir le trône.

Le prince de la Paix avait épousé, en 1795, Marie-Thérèse de Bourbon, fille d'un frère du roi Charles III, et sœur de la princesse Marie-Louise.

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