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NA

AALOL, ou Nahalol, ou Nachalal, (a) ville de Zabulon. Jofue x1x. 15. Elle fut cédée aux Lévites, & donnée à la famille de Mérari.Jofue. xxI. 35. Les enfans de Zabulon ne s'en rendirent pas maîtres, & y laissérent habiter les Chananéens. Judic. 1. 30. On n'en fçait pas diftinctement la fituation.

NAAMA, femme Ammonite, époule de Salomon, & mere de Roboam. 3. Reg.

XIV. 21.

I. NA AMA, ville de la Tribu de Juda. Jofue xv. 41.

II. NA AMA, ou Naamath, ville d'où étoit Sophar, un des amis de Job. Job. II.

II.

I. NAAMAN, ou Néoman, fils de Benjamin. Genef. XLVI. 21.

II. NAAMAN, fils de Balé & petit-fils de Benjamin. 1. Par. vIII. 4.

III. NAAMAN, Général de l'armée de Bénadad Roi de Syrie, étoit en grand crédit dans la Cour du Roi fon maître, parce que le Seigneur avoit fauvé par lui la Syrie, (b) Naaman avoit dans fa maifon une jeune fille Ifraëlite, qui étoit au fervice de fa femme & qui dit un jour à la maîtreffe: Plût à Dieu que mon Seigneur eût été trouver le Prophéte Elisée, qui eft à Samarie! il feroit bien-tôt guéri de fa lépre; car Naaman étoit lépreux, & l'on n'avoit alors aucun reméde naturel contre cette maladie. Naaman ayant oiii ces paroles, fut trouver Bénadad; & le pria de trouver bon qu'il allât à Samarie voir le Prophéte Elisée. Le Roi y confentit, & écrivit

au Roi d'Ifraël en ces termes: Lorfque vous aurez reçû cette Lettre, vous fçaurez que mon intention eft que vous guériffiez Naaman Général de mon armée. (c) Le Roi d'If raël Joram, fils d'Ochozias, ayant reçû cette Lettre, déchira fes habits, & dit: Suis-je un Dieu, pour pouvoir ôter & rendre la vie? Vous voyez que Bénadad ne cherche qu'un prétexte pour rompre avec moi.

Mais Elisée ayant fçû ce qui étoit arrivé, envoya dire à Joram: Que cet homme vienne à moi, & qu'il fçache qu'il y a un Prophéte dans Ifraël. Naaman vint donc avec les chevaux & fon chariot, & fe tint à la porte de la maifon d'Elisée, foit maifon d'Elisée, foit par refpect pour fa perfonne, ou à caufe de fa lépre, qui le rendoit impur, & incapable de converfer avec les perfonnes faines. Elisée fans fortir de fa maifon, lui envoya dire; Allez vous laver sept fois dans le jourdain, & vous ferez guéri. Naaman tout faché commençoit à fe retirer, en difant: Je croyois qu'il me viendroit trouver, qu'il invoqueroit le nom de fon Dieu, & qu'en me touchant, il me guériroit. N'avons-nous pas à Damas les fleuves d'Abana & de Pharphar, (d) qui font meilleurs que

tous

l'Ere vulg. 890. (d) Les Grecs appellent le fleu(c) Vers l'an du M. 3114. avant J. C. 886. avant

ve de Damas Chryforroas, ou fleuve d'or: Les Sy riens depuis affez long-tems l'appellent Barradi. Etienne le Géographe lui donne le nom de Bardiné, Ce fleuve prend fa fource dans le Liban, & on le partage en deux bras, dont l'un paffe dans la ville, & l'autre fert à arrofer les champs & les campagnes Les Voyageurs donnent le nom de Pharphar, ou Farfar, à celui qui paffe dans la ville, & le nom d'abana à celui qui coule dans la campagne. Benjamin de Tudéle au contraire nomme Farfar, celui qui coule dans la campagne, & (a) symɔ Nachalal. (6) 4. Reg. V. 1. 2. 3. &c. | Abana, ou Amma, celui qui paffe dans la ville.

tous ceux d'Ifraël, pour m'y aller laver, & me guérir? Comme donc il tournoit vifage, pour s'en aller tout en colère, fes ferviteurs lui dirent: Pere, quand le Prophéte vous auroit ordonné quelque chofe de difficile, vous auriez dû lui obéir; à plus forte raison le devez-vous faire, puifqu'il ne vous commande rien que de trés-aisé? Naaman les crut, alla au Jourdain, s'y lava fept fois, & fut parfaitement guéri.

Alors il revint trouver l'Homme de Dieu, & lui dit: Je fçai certainement qu'il n'y a point d'autre Dieu que le Seigneur. Je vous fupplie de recevoir quelque préfent de ma main. Mais Elisée ne voulut jamais rien recevoir, quelque inftance qu'il lui en fit. Naaman voyant qu'il ne pouvoit vaincre fa résistance, lui dit: Je vous prie donc de me permettre d'emporter la charge de deux mulets de terre de ce pays; car déformais vôtre ferviteur n'offrira plus de facrifices à aucun autre Dieu, qu'au Seigneur Dieu d'Ifraël. Elisée le lui permit aisément, voyant sa grande foi, & fon refpect pour le Seigneur, qui lui faifoient croire que la terre de Syrie étoit une terre fouillée, & qu'il ne pourroit offrir de facrifices agréables à Dieu, que fur une terre fainte & prife du pays d'Ifraël. Cette dévotion eft ancienne parmi les Juifs, & même parmi les Chrétiens. Benjamin de Tudéle dit que les Juifs de Nahardéa, dans le Royaume de Perfe, avoient bâti leur Synagogue avec la terre & les pierres qu'ils avoient apportées exprés de Jérufalem. On afsûre que l'Impératrice Héléne, mere du Grand Conftantin, en fit apporter à Rome une grande quantité, qu'elle fit mettre dans l'Eglife de Sainte Croix, furnommée,en Jérufalem. Saint Auguftin (e) & Grégoire de Tours (f) en fourniffent encore quelques autres exemples.

ant fur ma main; si j'adore dans le Temple de Remmon, lorsqu'il y adorera, que le Sei gneur me le pardonne. Elisée lui répondit: Allez en paix; & Naaman se sépara de lui, Ce paffage fouffre de grandes difficultez. La plûpart des Commentateurs croyent que Naaman ayant affez déclaré qu'il n'adoroit que le feul Dieu d'Ifraël, demande permiffion à Elisée de continuer à rendre à fon maître Bénadad le service extérieur qu'il avoit accoû, tumé de lui rendre, lorsqu'il entroit dans le Temple de Remmon; mais non pas d'adorer Remmon, dont il déteftoit le culte; & qu'E lisée lui permet de continuer d'accompagner le Roi fon maître dans le Temple de cette Idole, à condition toutefois qu'il ne lui rendra aucun culte. Les Rabbins croyent qu'un Prosélyte de domicile, tel qu'étoit Naaman, n'étoit pas obligé à s'abftenir de l'idolâtrie hors la terre d'Ifraël; & que s'il tomboit dans le culte des faux Dieux en une terre étrangère, cette faute ne lui étoit pas imputée.

D'autres (g) en grand nombre, traduisent l'Hébreu (b) par le passé de cette forte: Que le Seigneur pardonne ceci à vôtre serviteur: Mon maître venant au Temple de Remmon, pour y adorer, & s'appuyant sur mon bras; & j'ai adoré dans le Temple de Remmon, lorsque j'ai adoré dans le Temple de Remmon, que le Seigneur pardonne cette action à vôtre ferviteur. Elisée lui répondit: Allez, en paix.

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(g) Vide, fi lubet, Gregor. de Valentia, traft. fide &fidei profeff. difput. 1. qu. 3. puncto 2. ad 3. Joan. Andr. Quenfted. Differt. fingul. in 4. Reg. V. 18. Saubert. Vivarienfes Paraphrafie in Bibl. Nuremberg. Valter. centur. Mifcell. Theolog. art. 6. Glaffins ab Hakpan hac de re confultus. Dorfchæus Theolog. parte 6. Danhaver. Confciential. t. 1. p. 2. C.lov. Annot. Antigrot. in 4. Reg. V. 18. Dilber. difput. Academic. t. 1. difput. 16. & 22. Vanții. Medull. p. 436. Bech. Differt. in 4. Reg. V. 18. t. 2. Oper. ejus edit. Lugd. Batav. an. 1692. p. 892. Le Céne projet de traduction, p. 471. (6) AŞDʻ MI¬

Naaman ajoûta, en parlant à Elisée: Il y a une chose pour laquelle je vous supplie de prier le Seigneur pour vôtre serviteur, qui eft que lorfque le Roi mon Seigneur entrera dans le Temple de Remmon, pour adorer, en s'appuy-Sy 1 : MOW

(e) Aug. de Civis. 7. 22. c. 8. Vide & Ep. 52. (f) Gregor. Turon. 1. 1. c. 7. de gloria Martyr,

הוה לעבדך בבוא אדוני בית רמון להשתחות

רמון בהשתחויתי בית רמון : יסלח נא יהוה לעבדך ברבר חזה

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Où l'on voit que Naaman ne demande, pas permiffion d'accompagner fon maître, lorfqu'il ira dans le Temple de Remmon, mais qu'il demande pardon de l'avoir fait autrefois. Il n'exprime que ce péché dont il demande pardon, parce que l'idolâtrie contient en quelque forte tous les autres crimes; & il infifte principalement fur cela dans la déclaration qu'il fait au Prophéte de ne vouloir déformais adorer que le Seigneur le Dieu d'Ifraël. Nous avons traité plus au long cette matiére dans une Differtation particuliére, à la tête du Commentaire fur le quatriéme Livre des Rois; & dans le Supplément fur le même Livre, p. 127. à la fin de nôtre dernier Tome fur le nouveau Tefta

ment.

Naaman s'en retournoit en fon pays tout joyeux de la réponse que lui avoit donnée le Prophéte mais à peine avoit-il marché la longneur d'un arpent de chemin; (i) c'est-à-dire, cent vingt pieds, que Giézi fâché qu'Elisée n'eût rien voulu recevoir de Naaman, courut aprés lui, pour lui demander quelque chofe. Naaman le voyant venir defcendit promptement de fon chariot, & lui demanda ce qu'il défiroit. Giézi lui dit: Mon maître m'a envoyé vous dire que deux enfans des Prophétes lui font arrivez tout à l'heure de la montagne d'Ephraïm, il vous prie de me donner pour eux un talent, & deux habits. Le talent valoit quatre mille huit cens foixante-sept- livres, trois fols, neuf deniers de nôtre monnoye. Naaman lui répondit; Il vaut mieux que je vous donne deux talens ; & il le contraignit de les recevoir.. Il lui donna enfuite deux de fes ferviteurs, pour les porter. Sur le foir, il prit les deux talens dans fa maison, & renvoya les deux ferviteurs de Naaman. Giézi étant venu enfuite trouver Elisée, ce Prophéte lui demanda où il avoit été. Giézi

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répondit qu'il n'avoit été nulle-part. Mais Elisée lui dit: Mon Efprit n'étoit-il pas préfent, lorfque cet homme vous a donné de l'argent & des habits? Vous allez donc acheter des champs, des vignes & des plants d'oliviers avec cet argent: mais auffi la lépre de Naaman vous demeurera, & à vôtre race pour toûjours. Et en effet Giézi devint tout blanc de lépre. Voyez Giézi. Depuis ce tems, l'Ecriture ne dit plus rien de Naaman.

NAARAI, un des braves de l'armée de David. 1. Par. XI. 37.

NAARAN, appellée autrement Noran, ville d'Ephraïm, 1. Par. vII. 28.

NAARATHA, ville de la Tribu d'E phraïm. Jofue v11. 7. Eusébe (k) met une ville de Naarath, à cinq milles de Jéricho. C'est apparemment la même que Neara, dont parle Jofeph, (l) & doù il dit que l'on conduifoit des eaux pour arrofer les palmiers de Jéricho. C'est peut-être auffi la même que Naaran, dont on vient de parler.

NAARIA, cinquiéme fils de Séchénias. Il fut un de ceux qui à la tête de cinq cens hommes de la Tribu de Siméon, allérent attaquer dans les monts de Séir les reftes des Amalécites, les défirent, & demeurérent dans leur pays; aprés l'avoir conquis. (m) Le tems de cette expédition n'eft pas connu.

I. NAAS, Roi des Ammonites, vint attaquer Jabés de Galaad, un mois aprés l'élection de Saul pour Roi d'Ifraël. (n) Les Hébreux de Jabés ne fe fentant pas affez forts pour réfifter à Naas, lui dirent: Recevez-nous à compofition, & nous vous demeurerons affujettis. Naas leur répondit: La compofition que j'ai à faire avec vous, eft de vous arracher à tous l'œil droit, & de vous rendre l'opprobre d'Ifraël. Il vouloit apparemment par-là les rendre inutiles à la guerre, & incapables de fe fervir de l'arc. Les Anciens de Jabés lui répondirent: Accordez-nous fept jours ; & fi

dans

(k) Eufeb. in Naxçada. (1) Antiq. l. 17. c.15. (m) 1. Par. III. 22. & IV. 41. (n) An du Monde 2909. avant J. C. 109. avant l'Ere vulg. 1095. Vide 1. ·Reg. XI. 1. 2. 3. &c..

dans ce terme, nos freres ne viennent pas à | nôtre fecours, nous nous rendrons à vous. Ils envoyérent donc à Gabaa, où demeuroit Saül; & les députez firent leur rapport devant tout le peuple. Tout le peuple l'ayant oui, fe mit à pleurer. Or Sail revenoit alors des champs, fuivant les bœufs; & ayant vû tout le peuple qui pleuroit, il demanda quelle étoit la caule de fes larmes. On lui raconta ce que les habitans de Jabés étoient venus dire. Alors étant faifi de l'Esprit de Dieu, il coupa en piéces fes deux bœufs, & les envoya par des couriers dans toutes les terres d'Ifraël, en difant: C'eft ainfi qu'on traitera les bœufs de tous ceux qui ne viendront point pour fuivre Saul & Samuël.

Tout le peuple frappé de crainte, fe rendit donc au lieu affigné comme fi ce n'eût été qu'un feul homme; & Saül ayant fait la revûë de fon armée, trouva qu'elle étoit de trois cens mille Ifraëlites, fans compter trente mille hommes de Juda. Alors Sail dit aux députez de Jabés de s'en retourner, & de dire à ceux qui les avoient envoyez: Vous ferez secourus demain, lorfque le foleil fera dans fa force. Ces députez s'en retournérent, & fe gardérent bien de déclarer à Naas ce qu'ils avoient fait. Ils lui dirent au contraire: Demain au matin nous nous rendrons à vous, & vous nous traiterez comme il vous plaira. Cependant dés le foir Saül fit paffer le Jourdain à son armée ; & ayant marché toute la nuit, il arriva au point du jour auprés du camp des Ammonites, qui ne s'attendoient à rien moins. Ce pouvoit être le quatrième jour de la tréve accordée à ceux de Jabés. Il partagea fon armée en trois corps, & fondit fur les Ammonites avec tant de vigueur, qu'il les défit entiérement. Ceux qui purent s'échapper, fe difperférent çà & là, fans qu'il en reftât feulement deux enfemble. Ainfi finit cette guerre. Jofeph (0) dit que Naas fut tué dans ce combat.

II. NAAS, Roi des Ammonites, ami de David, (p) étoit apparemment fils de celui (o) Jofeph. Antiq. I. 5. c. 7. p. 178. B. (p) 2. Reg. X. 2.

Tome III.

dont nous venons de parler. Nous ne fçavons pas les particularitez de fa vie, ni par quelle occafion David fit amitié avec lui. Il est toutefois affez probable que ce fut pendant fa difgrace fous Saül, & lorfqu'il fut obligé de fe retirer au-delà du Jourdain. (q) Il y a auffi apparence que Sobi fils de Naas de Rabbath, Capitale des Ammonites, (r) eft le même que celui dont nous parlons ici. Quoi qu'il en foit, Naas étant mort, (f). David envoya faire des complimens de condoléance à Hanon, fils & fucceffeur de ce Prince. Mais Ha. non infulta & outragea les Ambaffadeurs de David; ce qui lui attira la guerre dont nous avons parlé fous l'article de Hanon.

III. NAAS, pere d'Abigaïl & de Sarvia, (t) eft, à ce qu'on croit, le même qu'Ifaï . pere de David. Comparez 2. Reg. xv11. 25. & 1. Par. II. 13. 15. 16. Nahas (u) fignifie un ferpent, un rufé. Ce pourroit bien être le furnom d'Ifaï pere de David. D'autres croyent que Naas eft le nom de la femme d'Ifaï. Mais la premiére explication paroît meilleure, & eft plus fuivie.

IV. NAAS, pere de Sobi ami de David. 2. Reg. xvII. 27. Apparemment le même que Naas fecond, Roi des Ammonites.

NAAS, ville de la Tribu de Juda, peuplée par les defcendans de Téhinna. (x)

NABAJOTH, premier fils d'Ifmaël, & petit-fils d'Abraham & d'Agar. Il fut pere des. Arabes Nabathéens. Voyez ci-aprés Naba théens.

NABAL, homme trés-riche, mais trésbrutal, & trés-peu fenfé, de la Tribu de Juda, & de la race de Caleb, dont la demeure ordinaire étoit apparemment à Maon, ville des plus méridionales de Juda, & qui avoit un grand nombre de troupeaux au Carmel, qui n'étoit pas loin de Maon. Ce Carmel eft différent d'un autre mont Carmel, fitué fur la Méditerranée, entre Dora & Ptolémaïde.

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David durant la difgrace fous Saül, (y) ayant été obligé de fe retirer dans le défert de Pharan, & aux environs du Carmel, eut toûjours un trés-grand foin que fes gens non-feulement ne fiffent aucun tort à ce qui appartenoit à Nabal, mais même qu'ils aidaffent fes pafleurs en tout ce qu'ils pourroient. Ayant donc appris que Nabal étoit venu pour tondre les troupeaux, il lui envoya dix jeunes hommes de fa hommes de fa compagnie, pour lui faire civilité, & lui demander honnêtement quelque chofe pour fa troupe. Mais Nabal répondit: Qui eft David, & qui eft le fils d'Ifaï? On ne voit autre chofe aujourd'hui que des ferviteurs qui fuyent leurs maîtres. J'irai donc prendre la chair de mes moutons, & les provisions que j'ai faites pour mes gens, & je les donnerai à des inconnus ? Les hommes que David avoit envoyez, vinrent lui rendre compte des difpofitions de Nabal, & lui racontérent tout ce qu'il avoit dit.

Alors David outré de colére, fit armer quatre cens hommes de fes gens, & partit dans la réfolution de paller au fil de l'épée & Nabal, & toute la famille. Dans cet intervalle, un des ferviteurs de Nabal avertit Abigail femme de fon maître, laquelle étoit fort lage & fort prudente, de tout ce qui s'étoit paffè. Il lui dit que les gens de David leur avoient été d'un trés-grand fecours dans le tems qu'ils étoient avec eux dans les déferts de Pharan, & qu'ils méritoient bien qu'au moins Nabal ne les outrageât point de paroles; & qu'il étoit à craindre que David, qui avoit la force en main, ne s'en vengeât bien-tôt. Abigaïl incontinent prépara des provifions & des rafraîchiffemens, qu'elle envoya à David; & montant elle-même fur un âne, alla en` dili. gence, à l'infçû de Nabal, pour faire fes excufes à David. Elle le rencontra qui venoit avec fes gens armez, en réfolution de faire main-baffe fur la maifon de Nabal; & elle fçut fi bien le fléchir par les difcours, que David rendit graces à Dieu de ce qu'il l'avoit

(y) 1. Reg. XXV. 2. 3. &c. An du Monde 2947. avals. J. A 1053, avant! Ere vulg. 1957..

envoyée pour défarmer fa colère.

Abigail retourna enfuite vers Nabal, & le trouva qui faifoit en fa maifon comme un feftin de Roi. Son cœur nageoit dans la joye, & il avoit tant bû, qu'il étoit yvre. Abigail ne lui parla de rien jufqu'au matin : mais le lendemain lorfqu'il eut dormi, fa femme lui fit rapport de tout ce qui s'étoit paffé; & cette nouvelle le frappa tellement, qu'il devint immobile comme une pierre; & fon cœur fut tellement faifi de frayeur, que dix jours aprés, il mourut. David ayant appris la mort, dit: Béni foit le Seigneur, qui m'a vengé de la maniére outrageufe dont Nabal m'avoit traité, & qui n'a pas permis que je tiraffe moi-même vengeance de l'injure qu'il m'avoit faite. Quelques jours aprés, il envoya demander Abigail en mariage, & l'époufa. Nabal fignifie un fou, un infenfé. (z)

NABALLO, ville d'Arabie, que les Juifs conquirent fur les Arabes. Jofeph Antiq. l. 14. c. 2.

NABARA, village dans la Batanée. Exfeb. in Nebra.

I. NABATH, de la Tribu d'Ephraim, de la race de Jofué, & pere de Jéroboam, premier Roi des dix Tribus, & auteur de leur révolte contre la maifon de David. 3.Reg. XI. 26. L'Auteur des Queftions Hébraïques fur les Livres des Rois, dit que Nabath est le même que Séméï, qui maudit David. 2. Reg. XVI. 5. &c. Mais Séméi étoit de la famille de Sau!, & par conféquent de la Tribu de Benjamin, & non de celle d'Ephraïm..

II. NABATH, parent du vieux Tobie.. Tob. xr. 20.

NABATHEENS, ou Nabathéniens, Arabes defcendans de Nabajoth. Leur pays. s'appelle Nabathéne, & il s'étend depuis l'Eu phrate, jufqu'à la mer rouge. (a) Ce n'eft pas à dire que les Nabathéens foient les feuls qui habitent ces vaftes contrées; mais ils en font les principaux habitans. Leurs principales

vil

(z) Un fol, un insense (4) Joseph, Antiq. 1.1.... 13. Hieronym. qu. Hebr. in Genef. XXV. 13..

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