Page images
PDF
EPUB
[merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors]

P

ACORE fils d'Orodes Roi des Parthes étant entré en

Syrie àla tête d'une puiffante armée, alla affiéger Caffius dans Antioche; mais Caffius s'y défendit fi bien, que Pacore fut obligé de leyer le fiége (a). Il alla former celui d'Antigonin qui n'en étoit pas loin: mais les Parthes entendoient fi peu à attaquer les places qu'ils é choüerent encore à ce fiége, & furent obligez de fe retirer (b). Caffius leur dreffa une embufcade, dans laquelle ils donnerent, & furent en-> tierement défaits, le refte repaffa l'Euphrate.

Pacore repaffa de nouveau l'Euphrate après la mort de Jule-Céfar, avec Labienus (c), qui avoit été envoyé par Brutus & Caffius à la Cour. du Roi des Parthes pour y demander du fecours. Après la défaite de ces deux Chefs des conjurez, Labienus demeura chez les Parthes jufqu'à ce que les Aradiens, les Palmyreniens. & les Tirans ou petits Rois de Syrie les invite.: rent de venir à leur fecours contre les exacteurs qui les opprimoient. Pacore avec fes. troupes réduifit toute la Syrie & la Phénicie, mais il lui fut impoffible d'emporter la ville.de Tyr, où les débris de l'armée Romaine s'étoient jettez.

Après avoir pris Sidon & Ptolémaïde (d), il envoya un détachement en Judée avec ordre de mettre fur le trône Antigone fils d'Arif tobule; ce parti étoit commandé par fon grand Echanfon nommé Pacore comme lui. Antigone avoit promis aux Parthes mille talens & cinq cens femmes Juives, & ayant ramassé

(a) Dio Caff. 1. 40. (b) An du Monde 3949: 51. avant J. C. (c) Dio Caff. 1. 48. Appian. in Parthis. (a) Fujeph. Antiq. l. 14. c. 24. 25. An du Monde 3964. avant J. C. 36...

P

quelques troupes, foûtenues de celles des Parthes qui le fuivoient, il entra en Judée, battit les premieres qui fe préfenterent & les pourfuivit jufqu'à Jérufalem, il entra dans la Ville, & fe retrancha dans le Temple. Hérode & Phafaël, qui foûtenoient le parti d'Hircan, fe faifirent du Palais.

La Fête de la Pentecôte étant arrivée, les : deux parties, pour prévenir le défordre que la multitude des Etrangers venus de toute part auroit pû caufer, fongerent à s'accommoder. Antigone propofa à Hérodes & à Phafaël de prendre pour arbitre Pacore grand Echanlon, qui étoit campé près de la Ville, & on l'accepta. Il entra dans Jerufalem avec fes troupes, perfuada à Hircan & à Phafaël de fe rendre auprès de Barzapharnez, qui gouvernoit la Syrie au nom des Parthes, dans l'ef perance d'obtenir les réglemens les plus avantageux pour la Province.' Ils s'y rendi rent. Pacore les y efcorta, puis revint à Jé

rufalem..

Lorfque Barzapharnez crut que Pacore étoit arrivé à Jérufalem, il fe faifit de Phafael & d'Hircan & les mit dans les fers. Pa core avoit ordre d'en faire autant d'Hérodes; mais celui-ci ayant eu vent de fon def fein, fe fauva à Maffada. Les Parthes pillerent Jérufalem, mirent Antigone fur le trô ne, & lui livrérent Phafael & Hircan en chaînez. Phafael fe donna la mort, & Antigone fit couper les oreilles à Hircan, pour le rendre par-là incapable d'exercer les fonctions de la grande Sacrificature; après cela il le livra aux Parthes pour l'emmener au delà de l'Euphrate.

[ocr errors][merged small]

Les Parthes ne conferverent pas long-tems | l'Empire de la Syrie. Ventidius Général des troupes Romaines ayant battu leurs armées, obligea Pacore de repaffer l'Euphrate (e). L'année fuivante Pacore ayant remis fur pied une grande armée, fe rendit de nouveau en Syrie (f); mais il y fut défait, & mis à mort par Ventidius. ]

PACTE, accord, convention, alliance. Les Hébreux fe fervent du mot berith, pour fignifier un pace, une alliance; & comme les Septante ont fouvent traduit berith par diathécé, teftament, (g) l'on trouve souvent dans le Texte Latin de l'Ecriture affez indifféremment les termes d'alliance, de pacte & de teftament. Nous difons ordinairement l'Arche du Teftament, le nouveau Teftament, l'ancien Teftament; au lieu de l'Arche d'Alliance, de l'ancienne & de la nouvelle Alliance. Il en eft de même du terme pacte. On l'employe pour marquer l'alliance que le Seigneur a fait avec fon peuple, avec Abraham, avec tous les defcendans de Noć. On le prend auffi pour marquer les commandemens que Dieu a faits à fon peuple: Si vous obfervez mon paite, vous ferez mon peuple choifi & particulier. (b)

[PAIN. Dans le ftile de l'Ecriture, le Pain fe prend pour toute forte de nourriture(i); Vous mangerez votre pain à la fueur de votre visage. Je vous fervirai un peu de pain, dit Abraham à fes hôtes (k). Si Dieu me donne du pain pour vivre, dit Jacob, en faifant fon veu à Béthel (l.) Faites-le venir, afin qu'il mange du pain, invitez-le à venir manger avec nous, &c. (m). La Manne eft nommée, un Pain defcendu du Ciel (n); Dieu dit en la donnant, qu'il nourrit fon peuple de pains, qu'il leur donne du pain en abondance, &c.

Les anciens Hébreux avoient plufieurs ma

(e) Jofeph. Antiq. . XIV. c. XXVI. Dio. Caff. 1. XLIX. c. An du Monde 3965. avant J. C. 35. (8) Siαding. Teftamentum, fœdus, pactum. (b). Exod. XIX. 5. (i) Genef. III. 19. (k) Genef. XVIII. 5. (4) Genef. XXVIII. 20. (m) Exod. II. 20. (n) Exod. XVI. IS.

niéres le cuiré de pain. Souvent ils le cuifoient fous la cendre. Abraham fert aux trois Anges qu'il reçut dans fa tente, des pains cuits fousta cendre (o); l'hébreu Huggoth fignifie des pains ou gâteaux minces de la forme à peu près de nos galettes, que l'on cuit fous la cendre, ou fur des platines échauffées, ou dans des tourtieres, ou dans des pierres faites exprès, & échauffées. Les Hébreux (p) à leur fortie de l'Egypte, firent de ces pains fans levain pour leur voyage. Elie dans fa fuite trouve à fon chevet du pain cuit fous la cendre, & un vase d'eau (q). Le même Elie dit à la veuve de Sarepta (r) de lui faire un petit pain cuit fous la cendre. Le texte hébreu dans le troifiéme Livre des Rois ch. xIx. 6. les appelle Huggoth, des Charbons, & le Prophète Ofée (s) compare Ephraïm à ces Huggoth, qu'on n'a pas retournez, qui ne font cuits que d'un côté. Busbeque (t), dit qu'en Bulgarie ces fortes de paine font encore communs. On les у nomme Hugaces: auffi-tôt qu'on voit arriver un hôte, les femmes font promptement de ces pains fans levain, cuits fous la cendre, que l'on vend aux étrangers; car en ce pays-là il n'y a point de boulangers.

Les Arabes (4) & les autres peuples d'Orient, où le bois eft rare, cuifent fouvent leurs pains entre deux brafiers de fiente de vache allumée, qui brûle d'un feu lent, & cuit le pain tout à loifir. Lamie de ce pain eft fort bonne, quand on la mange le jour même; mais la croute eft noire & brûlée & conferve une odeur de ce qui a fervi à la cuire. Cela peut fervir à expliquer un paffage d'Ezéchiel (x), qui choque extré mement la plupart des auteurs. Le Seigneur commande à ce Prophéte de faire une pâte compofée de froment, d'orge, de féves, de lentilles, de millet,& de veffe, d'en faire un pain cuit fous la cendre, & de le couvrir avec des excremens humains aux yeux de tout le peuple. Le Pro

phéte

(0) Genef.XVIII. 6. Heb.May Huggoth. 70. iyngupias (p) Exod. XII. 39. (9) 3. Reg. XIX. 6. (r) 3. Reg. XVII. 13. (s) Ofee. VII. 8. (t) Busbeq. Conftantinopol.p. 36. (4) D'Arvieu Coûtumes des Arabes, c. XIV. (x) Ezech. IV. 9. 10. 11. 12. 13.

phéte ayant témoigné au Seigneur une extrême répugnance à cela, Dieu lui permit de le couvrir d'excrémens de bœufs, au lieu d'excrémens d'hommes. Il ne faut pas s'imaginer que Dieu voulut faire manger des excrémens d'hommes au Prophéte; mais feulement il lui avoit commandé de cuire fon pain fous de pareils excrémens. Enfuite il lui permit de le faire cuire fous de la fiente de vaches, comme le font les Arabes.

Les Hébreux, & les autres Orientaux ont encore à préfent une efpéce de four, nommée tannour (y), qui eft comme une grande cruche de grais, ouverte par le haut, dans laquelle ils font du feu; lorfqu'elle eft -bien échauffée, ils détrempent de la farine dans de l'eau, comme nous faifons pour faire de la colle à chaffis; ils appliquent cette pâte avec le creux de la main au dehors de la cruche, elle s'y cuit dans un inftant, & l'humidité en étant deffechée, elle fe détache mince & déliée comme nos gauffres. Les Orientaux tiennent que le four d'Eve étoit de cette forte, qu'il fut laiffé à Noé, & que de l'eau boüillante qui en fortit, fe fit le déluge. Rêveries.

Une troifiéme forte de pain, ufitée parmi les Orientaux, eft celle qui fe cuit dans une grande cruche à demie pleine de certains petits cailloux blancs & luifans, fur lesquels ils jettent la pâte étendue en forme de galettes. Le pain eft blanc & de bonne odeur, mais il n'eft bon que le jour qu'on le fait, à moins qu'on n'y mêle du levain pour le conferver plus long tems. Cette maniere eft la plus

ordinaire dans la Palestine.

Durant toute l'octave de Pâque les Hébreux n'ufent que de pain azyme, c'est-à-dire, fans levain, en mémoire de ce qu'au tems de leur fortie d'Egypte, ils n'eurent pas le loifir de cuire du pain levé, mais étant fortis en précipitation, ils fe contentérent de cuire des pains fans levain & fous la cendre. (z). C'eft ce qu'ils pratiquent encore aujour

() D'Arvieu Coûtumes des Arabes, Chapitre XIV.d'Herbelot. Bibl. Orient. p.676, (z) Exod. XII. 8. 9.

d'hui avec une exactitude fcrupuleufe. Voyez l'Article Azyme.

Moyfe avoit ordonné [ a ] aux Ifraëlites. lorfqu'ils feroient arrivez dans la terre promife, d'élever une offrande d'élevation au Seigneur, un gâteau de leurs pâtes, en forme de prémices, dans la fuite de toutes leurs races. Ces prémices de pains, ou de pâtes fe donnoient au Prêtre, ou au Lévite qui demeuroit dans le lieu où l'on cuifoit le pain ; & s'il n'y avoit ni Prêtre, ni Lévite, on jettoit dans le feu, ou dans le four cette partie de pâte deftinée au Seigneur, ou à fon Miniftre. La quantité de pain qu'on donnoit pour les prémices n'étoit pas fixée par la Loi: mais la coûtume & la tradition l'avoient déterminée, dit faint Jérôme [b], entre la quarantiéme partie de la maffe pour le plus, & la foixantiéme pour le moins. Philon [c] remarque que l'on féparoit quelque chofe pour le Prêtre autant de fois qu'on paitriffoit; mais il ne dit pas à quoi cela montoit.

Leon de Modene (d) dit que l'ufage moderne des Juifs eft que quand le pain eft paîtri, & qu'on a fait un morceau de pâte gros de quarante œufs, on en prend une petite partie dont on fait un gâteau qui tient lieu des prémnices ordonnées par la Loi. On avoit accoûtumé de donner ce gâteau au Sacrificateur, mais à présent on le jette au feu, où on le laisse brûler entierement. C'eft un des trois préceptes qui doivent être obfervez par les femmes, parce que ce font elles qui font ordinairement le pain. Voici la prière qu'elles doivent réciter en jettant au four ou dans le feu cette petite portion de pâte. Soyez béni, Seigneur notre Dieu, Roi du monde; qui nous avez fanctifiez par vos préceptes, & qui nous avez commandé de féparer un gâteau de nôtre pâte..

PAINS DE PROPOSITION Ou fui

vant le texte Hébreu, pains des faces : c'étoit des pains qu'on offroit à Dieu tous les fame

dis

[ocr errors]

(a) Num. XIV. 20. (b) Hieronym.in c. 45: Exod (c) Philo de præm. Sacerd. (d) Leon de Modenscerem. des Juifs, part. II. c. IX.

dis fur la table d'or pofée dans le Saint (e). Les Hébreux affurent que ces pains étoient quarrez, & à quatre faces, & couverts de feuilles d'or. Ils étoient au nombre de douze, en mé. moire des douze Tribus d'Ifraël, au nom def quelles ils étoient offerts. Chaque pain étoit compofé de deux affarons de farine; les deux affarons font environ fix pintes. Ces pains étoient sans levain; on les préfentoit tout chauds chaque jour de Sabbath, & on ôtoit en même-tems les vieux, qui devoient être mangez par les Prêtres feuls. Cette offrande étoit accompagnée de fel & d'encens, & même de vin, felon quelques Commentateurs; l'Ecriture n'exprime que le fel & l'encens ; mais on préfume qu'on y ajoûtoit le vin, parce qu'il ne manquoit pas dans les autres facrifices & offrandes. On croit que ces pains étoient pofez l'un fur l'autre en deux piles de fix chacune; & qu'entre chaque pain il y avoit deux lames d'or tepliées en demi cercle tout le long de leur longueur , pour donner de l'air aux pains & empêcher qu'ils nefe moififfent. Ces lames d'or repliées étoient foûtenues à leurs extrêmitez par des fourchettes d'or qui pofoient à terre.

Nous avons remarqué que ces pains de propofition ne fe mangeoient que par les Prêtres feuls. Toutefois David en ayant reçû du Grand-Prêtre Achimélech, en mangea fans fcrupule dans la neceffité (f), & nôtre Sauveur fe fert de cet exemple pour juftifier fes Apôtres qui mangeoient des épis & qui les froif foient le jour du Sabbath. Le Prêtre Achimelech appelle laïcos panes, ceux dont il est permis à tout le monde de manger & panes fanctos, ceux dont il n'y a que les Prêtres qui mangent.

Nous avons parlé fous l'article Offrandes, des différentes fortes de pain que l'on offroit dans le Temple, tant avec les facrifices, que dans les offrandes de farines, de gâteaux, de pains, de grains, &c. Il paroît par plus d'un endroit de l'Ecriture qu'il y

(e) Exod. XXV. 30. (1) 2. Reg. XXI. 3. 4. Matth•

avoit toûjours prés de l'Autel un panier plein de pain (g), pour être offerts avec les facrifices ordinaires. Panes qui funt in caniftro; caniftrum panum azymorum.

Moyfe défend aux Prêtres (b) de recevoir des pains de la main d'un étranger, ni quelqu'autre chose qu'il voudra donner, parce que tous ces dons font corrompus. On eft partagé fur le fens de cette loy. Quelques-uns comme Toftat, Cajetan & autres, prétendent que fous le nom de pain on doit entendre toutes fortes d'offrandes & de facrifices, parce que dans l'Ecriture les victimes qu'on immole font quelquefois nommées, le pain de Dieu. D'autres, que Dieu défend de recevoir immédiatement de la main des peuples infidéles aucunes hofties, ni aucune offrande réelle; mais feulement de l'argent pour en achetter des victimes ou des offrandes. D'autres enfin l'expliquent litteralement des offrandes de farine, de pain, de gâteaux; on n'en devoit point recevoir dans le Temple de la main d'un infidéle ou d'un idolâtre.

Dieu menace (i)de brifer le bâton du pain(k), baculum panis,ou virgam panis (l), ou robur panis (m);ou firmamentum panis (n), c'eft-à-dire, d'envoyer dans Ifraël le fleau de famine; ou de faire que le pain qu'ils prendroient ne les fuftentât pas, de leur envoyer une faim: canine & infatiable.

Manger, dévorer quelqu'un comme le pain (0), c'eft-à-dire, le dévorer, le détruire fans réfiftance, fans fcrupule, s'en faire un jeu, un divertiffement. Voyez Pfalm. xIII, 4.

LII. S.

L'homme ne fe nourrit pas feulement de pain, mais de toute parole qui procede de la bouche de Dieu (p). C'est-à-dire, Dieu peut nous fuftenter non- feulement avec du pain & de la nourriture ordinaire; mais auffi avec toute autre chofe, s'il juge à propos de lui

don.

(g) Exod. XXIX. 32. Num. VI. 15. (h) Levit. XXII. 25. (i) Levit. XXVI. 26. (k) Ezech. IV. 16, v. 16. (1) Ezech. XIV.:13. (m) Ifai. III. I. (n) Pfalm. CIV. 16. (0) Num. XIV. 9. (p) Dent. VIII. 3.

4

donner une vertu nourriffante. Ainfi il a nourri les Ifraëlites dans le défert avec la manne; il a nourri cinq mille hommes avec cinq pains diftribuez par les mains de JESUS-CHRIST & de fes Apôtres. Verbum eft mis pour chose. Dans le texte hébreu du Deuteronome, on ne lit pas verbo; mais feulement, in omni quod procedit de ore Dei.

LE PAIN ET L'EAU font mis pour toute nourriture en général. Ainfi on dit que Moïfe demeura quarante jours fur la montagne de Sinaï, fans manger de pain, ni fans boire d'eau (q). Dieu le plaint des Ammonites & des Moabites, qui ne font pas venus au-devant des Ifraëlites avec du pain & de l'eau (r); & Nabal fait dire à David (s): Je prendrai mon pain

ᏧᏛ

mon eau, je les donnerai à des gens que je ne connois pas. Abdias Intendant du Roi Achab (t) nourrit cent Prophétes du Seigneur de pain & d'eau. Le commencement de la vie de l'homme eft le pain & l'eau. Eccli. xxix. 28.

LE PAIN DE TRIBULATION, ET L'EAU D'ANGOISSE, du troifiéme des Rois (u), font la même chofe, qu'un peu de pain & un peu d'eau, du fecond livre des Paralipoménes (x). Ifaïe menace les Juifs de la colere de Dieu, & dit qu'il leur donnera fi peu de pain & d'eau, qu'ils n'en auront pas pour le raffaffier (y): Dabit vobis Dominus panem arƐtum & aquam brevem.

Comme les Hébreux faifoient ordinairement leur pain fort mince, & en forme de gaufre ou de galettes, ou de petits gâteaux, ils ne le coupoient pas avec le couteau, mais ils le rompoient; d'où vient cette expreffion fi ordinaire dans l'Ecriture, rompre le pain, pour dire manger, fe mettre à table.

On remarque auffi que ceux qui fe mettoient en voyage pour l'ordinaire faifoient provi fion de pain, parce qu'alors on ne trouvoit ni Hôtelleries ni Boulangers dans la Palestine du moins ils y étoient fort rares. JESUS

[blocks in formation]

CHRIST dit à fes Difciples de ne fe pas mettre en peine en allant en voyage pour prêcher l'Evangile, de prendre du pain pour leur provifion (); ils en avoient toutefois ordinaire ment à la fuite du Sauveur, & un jour ils témoi gnérent beaucoup d'inquiétude de ce qu'ils avoient oublié d'en apporter (a), de quoi Jefus les reprit fortement. Quid cogitatis intra vos modicæ fidei, quia panes non habetis ? ·

&c.

Le Pfalmifte parle du pain des larmes, fuerunt mihi lacryma mea panes die ac nocte (b). & ailleurs (c), vous vous raffafierez de pain de larmes; Et encore, vous qui mangez le pain de douleur (d). On comprend bien que tout cela marque des larmes, une douleur continuelle, qui fait perdre le fouvenir & l'envie de boire & de manger.

LE PAIN D'IMPIETE' (e), LE PAIN DE MENSONGE (f), eft un pain acquis par le cri me, par la tromperie, par le menfonge. Le pain de ceux qui font dans le deüil, eft mis dans Osée 1x. 4. pour un pain impur & foüillé. Il y en a qui croyent que ce paffage de Jérémie XI. 19. Mittamus lignum in panem ejus. Mettons du bois dans fon pain, fignifient, empoifonner fon pain en y mêlant un bois venimeux: ou jettons-lui du bois fur le corps, accablonsle de coups de bâtons. L'hébreu Lechem qui fignifie ordinairement du pain, fe met auffi quelquefois pour le corps.

Envoyez vôtre pain fur les eaux qui cou lent, vous le retrouverez après un longtems, dit Salomon (g); c'est-à-dire à la lettre; femez votre grain fur un terrain bien arrofé, & vous ferez une recolte abondante; ou felon le fens imoral: Faites des aumônes copieuses, ne refusez vôtre secours à perfonne, & vous en recevrez une récompense proportionnée à votre liberalité & à l'étendue de votre charité,

[blocks in formation]
« PreviousContinue »