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KALENDES, premier jour du mois, autrement appellé Néomenie. Voyez fous le C, Calendes, & Néomenies.

KANNA, ou Canna, Canne; en Latin, Calamus, forte de mesure des Hébreux. C'étoit leur toife. Elle avoit dix pieds, trois pouces de long. Voyez Canne.

KARAITES. Secte des Juifs, qui s'attachent principalement au Texte & au fens litéral de l'Ecriture, & qui font oppofez aux Rabbanistes, qui font leur capital des traditions des Anciens. Voyez fous le C, Caraïtes.

[ KARIATH-SEPHER. Voyez CariathSépher, la ville des Livres, nommée autrement Dabir, dans la partie méridionale de la Tribu de Juda. ]

KASIB, ou Kafbi, ville de la Tribu de Juda. Genef. xxxvIII. 5. Voyez Cafib. [KASIDEENS. Voyez Affidéens, & 1. Macc. VII. 13. & Pfalm LXXVIII. 1 KEDAR, pere des Kédaréniens, dans L'Arabie Déferte. Voyez Cedar.

3.

[KEDEM. C'est un terme Hébreu que l'on trouve en quelques endroits de l'Ecriture, & qui eft ordinairement traduit par l'Orient (c).Il est dit, par exemple, que les enfans de Noë n'ayant qu'un feul langage, partirent de l'Orient & vinrent dans la terre de Sennaar. On forme fur cela quelque difficulté, parce que la terre de Sennaar n'est pas au couchant de l'Armenie, où l'on fçait l'Arche s'arrêta, & que l'Armenie que n'eft pas à l'orient de la Babylonie, où étoit la terre de Sennaar. On fçait au contraire qu'elle eft au nord de ce pays. Pour le tirer d'embarras, les Interprétes & les Commentateurs ont imaginé différentes explications de ce paffage. Les uns (d) ont entendu par le nom de Kedem, le pays qui dans la fuite fut peuplé par Kedma, dernier des fils d'Ifmaël (e). D'autres, que Kédem étoit mis pour, au commencement; & que Moyfe a voulu marquer le terme d'où les premiers hommes partirent après le délu

(c) Genef. XI. 1. 2. ab Oriente. (d) Cappelle apud Bochart. Phaleg...c.7. (e) Genef.XXV.is.

KE

ge, pour fe répandre dans différens pays. D'autres (f), que Moyfe a parlé felon lu fage des Affyriens, qui nommoient Kédem, ou Orient, toutes les Provinces de leur Empire, qui étoient fituées au-delà du Tigre. & occident, ou arab celles qui étoient auils deçà de ce fleuve. Drufius au lieu de partirent de l'Orient, traduit, ils partirent pour aller vers l'Orient. Il rapporte quelques paffages qui paroiffent favorifer fon explication. Mais il faut avouer qu'elle eft

violente.

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Il nous paroît par un grand nombre d'endroits de l'ancien & même du nouveau Teftament, que les Auteurs facrez appelloient du nom de Kédem, ou d'Orient, les Provinces qui étoient au-delà de l'Euphrate, & du Tigre, même la Méfopotamie, l'Armenie & la Perfe. Moyfe qui avoit été nourri en Egypte, & qui avoit vêcu long-tems en Arabie, fuivoit auffi apparemment en cela l'ufage de ce pays. Il eft certain que la Babylonie, la Caldée, la Sufiane, la Perse, & une partie de la Méfopotamie, de même que les fleuves de l'Euphrate & du Tigre dans la plus grande partie de leur cours font à l'orient de la Palestine, de l'Egypte & de l'Arabie.

Il eft encore certain que les peuples qui venoient de l'Armenie, de la Syrie, de la Médie, de la Méfopotamie fupérieure, entroient dans la Palestine & dans l'Egypte du côté d'orient. Il n'en a pas fallu davantage aux Hébreux pour dire que ces peuples étoient à l'orient à leur égard. Enfin nous prouvons que ces pays étoient connus parmi les Hébreux fous le nom d'orient, par ces paffages: Balaam dit Balac Roi de Moab l'a fait venir des montagnes d'orient (g); c'est-à-dire, de Pethor fur l'Euphrate.Ifaïe dit qu'Abraham eft venu de l'Orient dans la terre de Chanaan. (b) On fçait qu'il étoit venu de la Méfopotamie & de la Caldée. Le même Prophéte dit

que

(i)

(f) Bochart. loco citato. (g) Num. XXII. 7. (b) Ifai. XLI. 2..

(i), que Cyrus viendra de l'Orient contre Babylone. Il met la Syrie à l'Orient de la Judée (k). Daniel dit qu'Antiochus fut troublé par les nouvelles qu'il reçut touchant la revolte des Provinces d'Orient; c'eft-à-dire, des Provinces de de-la l'Euphrate (1). Saint Matthieu dit que les Mages qui vinrent adorer Jesus - CHRIST étoient partis de l'Orient (m).

Tout cela démontre, à mon fens, ce que nous avons avancé, que dans le ftile de l'Ecriture, l'Orient fe met fouvent pour les Provinces qui font au Nord de la Judée, & de l'Egypte; mais d'où l'on n'entre d'ordinaire dans la Palestine que du côté de Damas, qui eft à l'Orient feptentrional de ce pays.

KEDMA. Voyez Cedma, un des fils d'Ifmael.]

KEDRON. Le torrent de Kedron. Voyez Cedron.

ou

KEPHA, Kaipha, ou Keipha, Hépha, ville fituée au pied du mont Carmel, du côté du nord, vis-à-vis Ptolémaïde. Elle eft auffi appellée Sycamînon, la ville des figuiers fauvages, Voyez Cepha, ou Sycaminon.

KEREM. Voyez Cherem anathême ou excommunication. Il ne doit pas s'écri re avec le K, mais avec le Ch. (n)

[KERME'S. Voyez Vermiculus, Ver. ] KESITHA. Ce terme fe trouve dans la Génése, (0) & dans Job; (p) & il est traduit par des brebis, ou des agneaux. De forte que Jacob acheta le champ où il avoit dressé ses ten tes, pour le prix de cent agneaux; & que chacun des parens & des amis de Job, aprés fon rétabl'ffment, lui fit préfent d'un agneau ou d'une jeune brebis. Mais la plupart des Rabbins & des nouveaux Interprêtes cro

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yent que Kefitha fignifie plûtôt une pièce de monnoye; car donner à un homme comme Job, une jeune brebis, cela paroît un présent trop peu digne de la générofité de fes amis & de fes parens, & trop peu proportionné à fes befoins, à fa qualité, & à la leur. Mais ne peut-on pas faire la même objection, fi l'on admet que Kefitha fignifie une pièce de monnoye; à moins que l'on ne fuppofe qu'elle étoit d'or, & d'un prix confidérable: car il y en a qui la font tréspetite? (9) Bochart & Eugubin ont crû que les Septante portoient des mines, au lieu, des agneaux; en Grec, hecaton muôn, au lieu de, becaton amnôn. Or la mine valoit foixante ficles Hébreux, & par conféquent quatre-vingt-dix-fept livres, fix fols, dix de. niers. M. Le Pelletier de Rouen croit que le Kefitha étoit une monnoye de Perse, marquée d'un côté d'un archer, (Kefitha ou Kefeth, en Hébreu, fignifie un arc, ) &. de l'autre, d'un agneau ; que cette monnoye étoit d'or, & connue en Orient fous le nom de Darique, & de la valeur d'environ douze livres dix fols de nôtre monnoye. Plufieurs Sçavans fans exprimer la valeur de Kefitha, difent que c'étoit une monnoye d'argent, dont l'empreinte étoit une brebis ; d'où vient que les Septante & la Vulgate l'ont renduë par une brebis. Nous croyons que Kefitha étoit une bourfe d'or ou d'argent. Aujourd'hui dans l'Orient, on compte encore par bourse. La bourse en Perfe, eft de cinquante tomans, qui font deux mille cinq cens piéces de dix-huit fols de nôtre monnoye. Le terme Kifta, en Chaldéen, fignifie une mesure, un vafe. Et Euftathe dit que Kifta eft une mesure des Perfes. Jonathan & le Targum de Jérufalem traduifent Kefitha

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par une perle. Voyez nôtre Commentaire fur Genef. XXXIII. 19.

KIBERATH-HARETZ. (r) Ce terme fe trouve dans la Généfe, Chap. xxxv. 16. & XLVII1. 7. & 4. Reg. v. 19. Saint Jérôme le traduit dans les deux premiers palfages, par le printems, verno tempore ; & au troifiéme, par le plus beau tems de l'année, electo terra tempore. Les Septante ont confervé le terme Hébreu Chaphrata, & l'ont joint à Hippodrome, voulant peutêtre marquer que Kiberath - haretz, étoit l'efpace qu'un cheval couroit dans l'Hippodrome, qui étoit de deux ftades, ou de trois cens pas. Aquila traduit, le long du chemin; d'autres, (s) un arpent de terre ; d'autres, le chemin que l'on peut faire d'un repas à l'autre. Nous croyons que Kiberath vient de l'Hébreu Karab ou Kabar, qui fignifie labourer; & que Kiberath-haretz fignifie un fillon de terre, ou la longueur d'un terrein que deux bœufs peuvent labourer par jour. Cette longueur eft de cent vingt pieds de long; & le journal ou l'arpent eft le double de cette longueur. Jugum vocabatur, dit Pline, (t) quod uno jugo boum in die arari poffet. Altus, in quo boves agerentur cum aratro, uno impetu justo. Hic erat cxx. pedum; duplicatufque in longitudine jugerum faciebat. Comparez Columelle, l. 5. c. 1. Ifidor. Origin. l. 15. c. 15. Voyez auffi 1. Reg. xiv. 14. où il eft dit que Jonathas & fon Ecuyer tuérent vingt hommes, dans l'espace de la moitié d'un champ qu'un bauf peut labourer en un jour.

KI BEROTH-AVAH, ou plûtôt, Kiberoth-hattaavah, (u) Les Sépulcres de Concupifcence. On donna ce nom à un des campemens des Ifraëlites dans le défert, parce qu'ayant demandé à Dieu de la viande pour leur nourriture, témoignant qu'ils étoient

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degoûtez de la manne, Dieu leur envoya des cailles en fi grande quantité, qu'ils en eu rent pour plufieurs jours. Mais ces viandes étoient encore dans leur bouche, (x) lorfque Dieu les frappa, & en fit mourir un fi grand nombre, que le lieu en fut арpellé, les Sépulcres de Concupifcence.

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KIKAION. Ce terme fe lit dans Jonas, Iv. 6. (y) où faint Jérôme a mis bedera, le lierre. Les Septante l'avoient traduit par, la courge. Aquila l'avoit rendu par le lierre, auffi-bien que faint Jérôme. (z) Ce Pere avoue que le nom de lierre ne répond pas à la fignification de l'Hébreu kikaion; mais que n'ayant point trouvé de termes Latins propres pour le fignifier il avoit mieux aimé mettre bedera que de laiffer kikaion, qu'on auroit pû prendre pour un animal monftrueux des Indes, ou des montagnes de la Béotie. Voici ce que c'eft que le kikaion, felon lui: C'est un arbuste qui croît dans des lieux fablonneux de la Palestine, & qui vient avec tant de rapidité, que dans peu de jours il arri ve à une hauteur confidérable. Ses feüil les font larges, & à peu près de la forme de celles de la vigne. Il fe foutient fur fon tronc, fans être appuyé d'autre chofe, & fournit fous l'épaiffeur de fes feuilles un ombrage fort agréable.

Les nouveaux Interprêtes (a) conviennent prefque tous que l'Hébreu kikaion fignifie, la palma Chrifti, ou ricinus, appellé en Egyptien kiki, & en Grec, felicyprion. Cet une plante femblable au lys, dont les feuilles font liffes, éparpillées, & mouchettées- de taches noires. Sa tige eft ronde & polie, & produit des fleurs de di verfes couleurs. Diofcoride dit qu'il y en a une espéce, qui devient grande comme un arbre, & aussi haute qu'un petit figuier.

Ses

(x) Num. XI. 33. 34. Pfalm. LXXVII. 30. (y) Fonas IV. 6. MPP Kikaion. 70. Kodonivdn. Cucurbita, Aqu. Kiogus. Hedera. (x) Vide. Hieronym in Jonam. IV. (a) Kimchi, Boch. Mont. Jun. Pife. Mercer, Grot. Buxtorf. Drus. Urfin. Breman, alii.

Ses feuilles font comme le plane, quoique plus grandes, plus lifsées & plus noires. Ses branches & fon tronc font creux comme un rofeau. Ceft apparemment de cette derniére espéce dont parle Jonas. Saint Auguftin (b) raconte qu'un Evêque d'Afrique ayant voulu faire lire dans l'affemblée de fon peuple la Traduction de faint Jérôme, tous les affiftans furent fcandalifez, lorfqu'ils entendirent nommer un lierre, au lieu d'une courge, qu'ils avoient accoûtumé d'entendre: Qu'il fallut s'en rapporter aux Juifs qui étoient dans la ville, lefquels par malice, ou par ignorance, déclarérent que Hébreu fignifioit un courge: de forte que cet Evêque pour appaifer fon peuple, & pour le retenir dans fa communion obligé de dire que cet endroit de la Traduction de faint Jérôme étoit fautif.

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fut

KINNERETH, ou Cinnereth Tibériade. Lac de Cinnereth, Lac de Tibé riade.

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(b) Aug. Ep. 71. Ep. Hieronym. inter Au guftin. 75, n. 22.

(c) Amos V. 25. 26; (d) 9155 Chippur.. Expiatio.

LA

A 3

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L

LA

AABIM, ou Lahabim (a) troifiéme fils de Mezraïm. On croit que Laabim marque les Lybiens, qui font un des plus anciens peuples d'Afrique. Il y en avoit auprés de l'Egypte, au couchant de la Thébaïde; & d'autres habitoient le long de la Méditerranée. Lahabim, fignifie enflammé; lahaba, la flamme. La Lybie est un pays fort exposé aux ardeurs du foleil.

LAADA, fils de Séla, & pere de Maréfa, de la Tribu de Juda. 1. Par. IV. 21. LABAN, fils de Bathuël, & petit-fils de Nachor, frere de Rébecca, & pere de Rachel & de Lia. Jacob étant arrivé en Méfopotamie, (b) fut fort bien reçû de Laban fon oncle. (c) Un mois s'étant écoulé depuis fon arrivée, Laban lui dit: Faut-il à caufe que êtes mon neveu, que vous me ferviez gratuitement? Voyez donc quelle récompenfe vous voulez. Jacob lui dit : Je vous fervirai fept ans pour Rachel, la plus jeune de vos filles. Laban y confentit; & Jacob s'engagea à le fervir pendant fept ans. (d) Alors Jacob dit à Laban: Donnez-moi ma femme, parce que mon tems est accompli. Laban fit donc le feftin des

(a) Genef. X. 13. ans Lehabim. (b) An du Monde 2245. avant J. C. 1755. avant l'Ere vulg. 1759. (c) Genef. XXVIII. XXIX. (d) Plufieurs croyent que Jacob le fervit pendant fept ans, avant que d'époufer Rachel. Mais d'autres tiennent le contraire, & croyent que ces mots: Mon tems eft accompli, fignifient, je fuis d'un âge à fonger à faire ma maifon, à me marier. Jacob avoit alors foixante & dix-fept ans.

nôces, & le foir il fit entrer Lia dans la chambre de Jacob; en forte que Jacob ne s'apperçut de la fraude que le lendemain au matin. Jacob s'en plaignit avec aigreur. Mais Laban lui répondit que ce n'étoit point la coûtume de marier les plus jeunes filles avant leurs aînées, & que s'il vouloit le fervir encore fept autres années, il lui donneroit Rachel. Jacob y confentit & époufa Rachel, après avoir demeuré fept ans avec Lia.

Aprés que Jacob eut passé quatorze ans au fervice de Laban, (e) il voulut s'en retourner dans la terre de Chanaan: mais Laban le retint, & le pria de continuer à le fervir. (f) Il lui dit: Demandez-moi quel le récompenfe vous voudrez. Jacob demanda tout ce qui naîtroit des troupeaux de Laban de noir, de tachetté & de diverfes couleurs; c'est-à-dire, tout ce qui étoit de moindre pour la laine & la toifon. La ban y confentit, & sépara tout ce qui étoit tachetté & de diverfes couleurs dans fes troupeaux, & le donna à garder à fes fils; & ne laiffa à Jacob que ce qui étoit d'une feu le couleur, craignant apparemment que Jacob n'usât d'artifice pour faire naître des animaux de diverfes couleurs, par le mélange des brebis & des chèvres tachettées, avec celles qui ne l'étoient pas. Mais Jacob eut une vifion, dans laquelle il découvrit un moyen trés-fimple & naturel, pour faire naître des agneaux & des chevreaux de différentes couleurs; qui fut de mettre devant

les

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