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nisme: on sait assez qui des évêques ou de lui est absorbé par ce sèle. Très-peu d'évêques heureusement ont à s'occuper du jansénisme, au lieu que M. T. le soutient ou l'insinue dans presque tous ses écrits : c'est donc lui qui travaille à le

ressusciter.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Le ROI a écrit à M. l'archevêque de Paris, à l'occasion du service anniversaire pour le feu Roi :

Mons. l'archevêque de Paris, c'est dans la nuit du quinzième an seizième jour du mois de septembre de l'an dernier, que le Roi Louis XVIII, notre frère bien-aimé, de sage et glorieuse mémoire, fut enlevé à l'amour de sa famille et de son peuple. La France entière partagea notre douleur, et elle s'empressera, nous n'en doutons pas, d'unir ses prières aux notres le jour anniversaire de sa mort. Nous vous faisons donc cette lettre pour vous dire que notre volonté est que vous fassiez célébrer un service funèbre pour le repos de son ame, le 16 du présent mois, dans votre église métropolitaine et autres de votre diocèse, et que vous y invitiez, suivant l'usage, les autorités civiles et militaires. La présente n'étant à autre fin, nous prions Dieu, mons, l'archevêque, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde. Ecrit à Saint-Cloud, le 1er. jour du mois de sep

tembre de l'an 1823. »

En conséquence, M. l'archevêque a publié un Mandement daté du 7 septembre. Le prélat s'y exprime en ces

termes :

Un an s'est écoulé, nos très-chers frères. depuis que la mort qui foule aux pieds, selon le langage de l'Ecriture, les Rois comme le vulgaire, a précipité dans la tombe ce Monarque dont le retour apporta tant de joie, dont la présence calma tant de passions, dont perte cansa tant de regrets, et dont la mémoire, fortement grapar la main même du temps, demeurera aussi ineffaçable qu'elle

la

est chère.

D

Après cette année révolue, suivant le saint et salutaire usage des Chrétiens, le Roi réclame de nouveau, pour son auguste Frère et Seigneur, les suffrages solennels de l'Eglise ; il demande de notre respect, de notre reconnoissance et de notre amour un nouveau tribut de prières qu'il veut acquitter le premier. Nous nous ferons un devoir, N. T. C. F., de satisfaire à ses religieux désirs, et nous nous empresserons de lui prouver encore qu'il n'est pas un sentiroyale se trouve pénétrée qui ne vienne aussi

ment dont son ame

tot répondre à notre cœur. »

M. l'archevêque ordonne donc qu'il soit célébré un service, le vendredi 16, à Notre-Dame et dans toutes les églises et chapelles. Les autorités locales y seront invitées. Là où on ne pourroit chanter un service, il sera célébré une messe basse. Le même jour, on ajoutera à toutes les messes une oraison pour le feu Roi. Un service solennel aura lieu aussi ce jour-là à Saint-Denis; on'y entrera par billets. Tout le monde sera en deuil; il faudra être arrivé à Saint-Denis avant dix heures.

-La neuvaine pour la fête de l'Exaltation sera célébrée, comme à l'ordinaire, au calvaire du Mont - Valérien. M. l'évêque de Nanci est arrivé pour cet effet à Paris. Le mercredi 14, M. l'évêque de Nantes officiera. Nous donnerons, dans le numéro prochain, l'ordre des exercices.

- Parmi les dénonciations qu'accueille journellement une feuille fort connue, il y en a eu une dans le no. du 1o. septembre contre M. le curé de Pantin, qui avoit demandé 45 fr. pour enterrer la femme d'un journalier des Prés Saint-Gervais; le mari offrit, dit-on, les seuls 25 fr. qu'il possédât; mais le curé persista dans sa demande, et des habitans des Frés Saint-Gervais se cotisèrent pour faire les 45 fr. demandés. Tel étoit le récit du Constitutionnel qui se récrioit contre la dureté du pasteur. Le maire des Prés Saint-Gervais et l'adjoint de Pantin ont écrit au journaliste pour rétablir la vérité des faits; leur lettre, datée du 4 septembre, est ainsi conçue :

« Monsieur, nous devons à la vérité et à la mémoire de M. le curý de Pantin de réclamer contre l'article inséré dans votre journal du er. M. le curé étoit déjà su lit de la mort, quand le journalier des Prés Saint-Gervais s'est présenté chez lui, pour faire enterrer så femme décédée le 11 août; il obtint qu'elle le seroit gratuitement.

» Le jour de l'enterrement, les parens de la défunte se présente rent à M. le curé pour la faire enterrer plus honorablement; il fut convenu qu'elle le seroit dans la troisième classe, moyennant 45 fr. Sur les observations faites à M. le curé de la position malheurense du mari, it consentit à faire la remise de 6 fr., montant des droits qui lui revenoient personnellement.

» Nous connoissions assez M. le curé pour être persuadés que ce n'étoit qu'une calomnic portée contre ce vénérable pasteur. Nous avons été témoins d'aumônes faites aux pauvres et aux malheureux passant continuellement dans sa commune, aux dépens de ses pro pres besoins. La sépulture n'a nullement été refusée, les habitans ont donc été induits en erreur par le mari pour obtenir d'eux du șecours. Au surplus, Monsieur, les regrets des habitauz, qui l'ont ac

compagné le 3 de ce mois jusqu'au tombeau, sont sullisaus pour justifier sa conduite. Nous désirons trouver dans le successeur les qualités que possédait l'homme que nous regrettons. Signé, Beaugrand, maire, Thubeuf, adjoint. »

Cette lettre montre, ce semble, qu'il ne faudroit pas tant se presser d'accueillir les dénonciations contre les prêtres, et qu'on pourroit attendre de plus amples informations avant d'accuser les gens.

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-L'association de la Propagation de la foi a fait paroître à Lyon son sixième calier, qui termine le premier volume de ses Annales. Ce cahier fait connoître l'état récent des missions d'Asie, et donne des extraits de lettres dos missionnaires. Il est bon de prévenir que ces documens sont authentiques, et sont tirés de la correspondance même des missions. Le volume est terminé par une table des matières contenues dans le tome Ier, Ces matières sont aussi variées qu'intéressantes; on y voit figurer tour à tour l'Asie et l'Amérique; le lecteur est transporté de la Chine à la Louisiane, et de Babylone au Kentuckey. Nous jetterons plus tard un coup-d'œil sur l'ensemble de ce volume; mais nous remarquerons aujourd'hui les progrès de l'association. Les aumônes recueillies cette année ont été plus que le double de l'année précédente, elle se sont montées à près de 80,000 fr. recueillis de toutes les parties de la France; mais le Midi a principalement contribué à former cette somme, et la division de Lyon en a elle seule fourni près de la moitié. Le total doit être réparti par égale portion entre les missions d'Asie et celles d'Amérique. Les besoins de ces missions rendront ce secours fort opportun: les premières surtout sont, comme nous l'avons vu, dans un état de pauvreté qui doit exciter l'intérêt de toutes les ames pieuses. Voyez, dans le no. 914, l'extrait de l'Aperçu de leurs dépenses, publié par MM. du séminaire de la rue du Bac.

Depuis cent ans, un schisme déplorable existe en Hollande; les jansénistes de ce pays, excités par leurs amis du dehors, ont imaginé de se donner des évêques. Un simulacre de chapitre a fait un simulacre d'élection, et ils ont trouvé un évêque assez complaisant pour prêter son ministère à une consécration illégitime. Depuis un siècle, huit archevêques se sont succédés à Utrecht, tous frappés sept å de censure par le saint Siége; ils ont établi dans le pays

deux autres évêques, l'un à Haarlem, l'autre à Deventer; tous deux ont été également réprouvés par les papes, mais ils n'en sont que plus chers à un parti d'opposition. Les appelans français avoient pris cette petite église sous leur protection, ils y envoyoient des fonds et des sujets, ils lui cherchoient de toutes parts des appuis, ils publioient des livres en sa faveur. M. Agier, qui vient de mourir, faisoit des collectes pour ses amis d'Utrecht, et ceux-ci se vantent d'avoir encore de nombreux partisans en France. Nous avions parlé dans le n°. 1136 de l'élection d'un évêque à Deventer. Cet élu, qui se nomme Guillaume Vet, a écrit au pape le 13 juin pour lui faire part de son élection; c'est une formalité à laquelle le pape répond chaque fois par un bref de censures. Mais le parti schismatique s'est adressé aussi au gouvernement des Pays-Bas, qui a accueilli sa requête avec empressement. Les Pays-Bas, contrée toute catholique, n'auront bientôt plus d'évêque, et on ne songe pas à leur en donner; Gand, Tournai, Liége, sont vacans depuis long-temps; d'immenses diocèses, deux ou trois millions de catholiques sont privés d'évêques. On ne s'en occupe point. Mais il y a dans un coin de la Hollande un parti schismatique qui compte à peine quatre à cinq mille sectateurs: ah! c'est différent, il faut s'intéresser à ces braves gens et les protéger. On leur a done fait dire non-seulement qu'on approuvoit leur élection pour Deventer, mais qu'ils eussent à faire sacrer leur évêque. Muni de cette autorisation si canonique d'un prince protestant, l'évêque de Haarlem a sacré l'élu à la Haye, le troisième dimanche de la Pentecôte, 12 juin dernier. De plus, le gouvernement, dans sa sollicitude, invita les jansénistes d'Utrecht à élire aussi un archevêque à la place de Willibrord Van Ost, élu et sacré en 1814, et frappé de censures par un bref de Pie VII, du 7 septembre de cette année. Ce prélat vient de mourir le 19 juin. Les prêtres qui se sont constitués en chapitre à Utrecht ont élu pour archevêque J. Van Sauven ou Sauten, curé à Schiendam. Cette élection a été approuvée par le roi, qui, le 29 août dernier, a nommé par décret l'élu pour archevêque d'Utrecht. On ne peut qu'admirer ce tendre intérêt du prince pour ce petit troupeau, et c'est une grande consolation pour ces schismatiques réprouvés par le chef de l'Eglise d'être sou→

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tenus par l'autorité protestante. Un bref de Léon XII du 19 août dernier déclare l'élection de Guillaume Vet pour Deventer nulle et la consécration sacrilége; et exhorte les catholiques hollandais à fuir toute communication avec ceux qui ont eut part à cet acte de schisme. Le pape finit par former des vœux pour le retour de ces enfans égarés. On ne doute point qu'il n'y ait bientôt un semblable bref pour l'élection d'Utrecht. Au surplus, ce qu'il y a de curieux, c'est que jusqu'ici l'évêque de Deventer ne résidoit pas dans son diocèse où il n'a pas un prêtre et pas un laïc de son parti; Giebert de Jong, prédécesseur de Vet, résidoit à Roterdam, où il étoit curé; nous ne savons où résidera G. Vet. N'est-il pas ridicule de nommer un évêque pour un diocèse qui n'en veut point, et de ne pas vouloir qu'il y en ait là où tous les catholiques en demandent avec instance?

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. A. R. Mgr. le Dauphin, informé que deux incendies avoient entièrement ruiné soixante familles de la commune de Monchy-anBeis (Pas-de-Calais ), leur a fait remettre un secours de 1000 francs par M. Edmond-Romain, sous-préfet de l'arrondissement d'Arras, qui avoit sollicité la bienfaisance du prince en faveur de ces infortunés.

- Un incendie ayant réduit à la plus affreuse misère plusieurs familles de la commune d'Issy, près Paris, S. A. R. Mme, la Dauphine, informée de cet accident, a daigné leur accorder une somme de 300 francs, à laquelle MADAME, duchesse de Berri, a bien voulu ajouter 100 francs.

-Les courses de chevaux pour le prix du Roi et pour le prix Dauphin ont eu lieu le 8, en présence de S. M. et de son auguste famille. Le prix Dauphin, composé d'un vase de 1000 fr. et d'une somme de 2000 fr., a été remporté pár la Tigresse, qui a parcouru T'espace donné en cinq minutes vingt-trois secondes. Le prix du Rot a été remporté par une autre jument, qui n'a mis à faire deux fois le tour du Champ-de-Mars, c'est-à-dire, à parcourir deux mille cinquante-deux toises, que cinq minutes et trois secondes. Ce prix consiste en un vase d'argent d'une valeur de 1500 fr., en une coupe de Soo fr., et en une somme de 3700 fr. On dit que l'année prochaine les chevaux de tous les pays de l'Europe pourront concourir à nos courses; mais qu'après qu'ils auront subi cette épreuve ils ne sortiront plus de France,

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