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Le Moniteur a déclaré, ces jours dèrniers, qu'il a été comve ávée le gouvernement de Saint-Domingue,

que

les

navires Ha

ne se présenteroient point dans les colonies françaises.

M. Gary, procureur-général près la cour royale de Toulouse est nommé conseiller à la cour de cassation, en remplacement à M. Aumont, décédé.

- Par ordonnance du 6 septembre, sont nommés auditeurs an conseil d'Etat les sieurs de Gourgues, d'Aubersart, Chabrol de Tou moelle, de Baulny, Bignon et de Gourjault.

-M. le ministre de l'intérieur, informé que de nouveaux acci dens avoient eu lieu par l'emploi du remède connu sous le nom d purgatif du sieur Leroy, vient de prescrire des mesures très-sévère pour arrêter la distribution de ce remède, qu'il est défendu aux pharmaciens de tenir en dépőt.

Le mardi 30 août, M. le ministre de la maison du Roi est all présider un exercice littéraire et une distribution de pris dans l'in stitution royale dirigée par Mile. Reboul. On se rappelle tout co que cette estimable institutrice à eu à souffrir à la suite d'une affaire qui avoit eu tant d'éclat. Elle n'a opposé à une rode épreuve que sa patience et son courage. L'exercice du 30 août a pu achever de dissiper les préventions qui pouvoient exister, et M. le duc de Doudeauville a témoigné plus d'une fois aux personnes qui l'entouroient sa satisfaction de la bonne tenue des élèves, de l'à-propos de leurs réponses, et des soins qu'elles paroissent recevoir dans un si utile établissement.

Le 6 juillet dernier, par un arrêt d'instruction, dans un procès pendant devant elle entre les héritiers Monteix et l'Etat représenté par M. de Gasville, préfet de l'Yonne, la cour royale de Paris avoit chargé M. le procureur-général de faire connoître à M. le garde des sceaux que MM. les préfets du ressort de la cour, et principalement celui de l'Yonne, nuisoient quelquefois par retards à l'expédition des affaires judiciaires. Cette invitation, qu'un de trop longs récit inexact des faits de la cause avoit provoquée, vient d'être rétractée par la cour le 27 du mois dernier, attendu que M. le préfet de l'Yonne n'avoit pas été prévenu à temps, et que par conséquent il n'étoit pas en retard.

Le montant des souscriptions ouvertes à Paris en faveur des Salinois s'est élevé, dans les journées des 2, 3 et 4 septembre, à un total de 27,317 fr. Les souscriptions des départemens offrent aussi des résultats très-satisfaisans.

-Une souscription à été ouverte pour les malheureuses familles victimes de l'incendie du Ripault (Indre et Loire). Elle s'élève en ce moment à la somme de 2386 fr.

Le 4 septembre, un nonvel incendie a détruit, dans le hameau de Rieux, commune de Tillé (Oise), huit maisons, contenant dix ménages. M. Dandé, maire de Tillé, a tiré d'une de ces maisons un enfant qui alloit périr dans les flammes. On se rappelle que la

de Ta

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commune de Tillé a déjà été ravagée par un incendie, il y a peu de temps.

On se rappelle lá fin tragique de M. Courier, assassiné dans sa maison de campagne en Touraine; les soupçons se portèrent sur un ommé Frémont, son garde, qui a été traduit devant la cour d'assises de Tours. Les débats qui ont eu lieu les premiers jours de ce mois ont révélé de tristes choses sur l'intérieur de la maison. Il paroit que M. et Mae, Courier vivoient très-mal ensemble. Fremont, a prétendu que son maitre l'avoit chargé de surveiller la conduite de madame, et il a dit fort cruement sur celle-ci des choses que nous ne répéterons pas. Un nommé Dubois, charretier, objet des soupFons de M. Courier, avoit été chassé par lui. Après l'assassinat, Dubois fut arêté et prouva un alibi. Les domestiques interrogés gardèrent on silence obstiné. Mme. Conrier déclara qu'elle partagioit Topinion de la bourse de Paris, savoir, que le crime avoit été commis à l'instigation des Jésuites; comme si la bourse de Paris pouvoit avoir une opinion sur cette affaire passée à soixante lieues. L'avocat de Frémont n'a pas épargné cette dame: Vous savez, a-t-il dit, quelle confiance vous pouvez inspirer à la justice. Frémont a été acquitté; mais tout dans cette affaire a été un sujet de scandale. Nous ne parlons pas ici des opinions politiques de M. Courier, ni de ses pamphlets presque tous condamnés par les tribunaux; l'auteur avoit le malheur de tourner en ridicule la religion et les prêtres. Sa fin déplorable ne nous permet que de le plaindre; il n'est que trop évident que M. Courier n'avoit pas répandu autour de lui la paix et le bonheur. Ses violences, sa mésintelligence avec sa fenime, l'espèce de clôture à laquelle il la condannoit, tout ce qu'ont appris les débats, donnent la plus affligeante idée de l'intérieur de ce mé

nage.

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Un pont en fil de fer, construit sur le Rhone, entre les villes de Tournon et de Tain, a été ouvert au public le 25 août. Quelques jours auparavant, on avoit fait plusieurs épreuves pour s'assurer de sa solidité. On y a mis jusqu'à cent seize mille livres pent: ce poids énorme faisoit seulement courber cette légère con struction, qui reprenoit sa forme aussitôt que l'équilibre étoit ré Labli. Le jour de l'ouverture du pont, M. l'évêque de Valence et M. le préfet de la Drôme vinrent l'un pour bénir le pont, le se cond pour le recevoir. On se rendit à l'église, où fut célébrée une messe, et on revint ensuite au pont, qui fut beni par M. l'évêque de Valence. Plusieurs discours furent prononcés, et suivis des cris unanimes de Vive le Ror! vivent les Bourbons! Le passage du pont a été public vers les trois heures après midi, et la recette de ce jour consacrée aux hôpitaux de Tournon, Tain et Annonay. Les constructeurs sont MM. Séguin, d'Annonay.

S. Exc. le ministre de la guerre est arrivé à Grenoble le 31 août, après avoir visité la Grande-Chartreuse. M. de Clermont-Tonnerre est descendu chez M. le lieutenant-général commandant la division, et s'est rendu le lendemain de grang matin à la Ba tille pour exa

miner les nouvelles fortifications qui s'exécutent sur ce point pour Ja défense de Grenoble.

- M. le baron Pasquier, ministre d'Etat et pair de France, a passé à Toulouse, revenant de Bagnères, où il a passé une partie de la saison des eaux. En sa qualité de membre de la commission centrale des prisons établie à Paris, sous les auspices de Mr. le Dauphin, il a visité les prisons de la ville dans les plus grands détails: le pain et les eaux qui servent aux prisonniers ont surtout fixé son attention, ainsi que tout ce qui peut concourir à la salubrité.

-On sait que le dimanche est très-exactement observé en Angleterre, et que tous les magasins sont fermés dès le matin. Le propriétaire d'un hôtel à Londres vient d'être condamné à 50 fr. d'amende, pour avoir reçu chez lui sept personnes qui y mangeoient pendant l'heure du service.

-Un journal anglais donne des détails assez intéressans sur la moralité des paysans irlandais et anglais, en comparant le nombre des condamnations prononcées dans les pays catholiques et protestans. Dans les trois comtés protestans, dont la population s'élève à 783,697 habitans, il y a eu, en 1823, 151 condamnations pour vols; et dans autant de comtés catholiques, peuplés de 762,288 habitans, il n'y a eu que 66 condamnations. On a fait la remarque, il y a long-temps, que, de tous les Irlandais condamnés en Angleterre, la majorité étoit de la religion protestante et née dans les grandes villes. Dans le comté de Kent, où on emploie un grand nombre d'Irlandais pour faire la moisson, quoique ces pauvres gens restent quelquefois sans ouvrage pendant un mois entier, ils n'ont jamais commis le moindre vol. Si j'avois sur mes terres, disoit un de ceux qui les emploient, autant d'Anglais sans ouvrage, ils m'auroient pille de toutes les manières. C'est ainsi que la conduite des catholiques répond aux calomnies de leurs détracteurs.

-On se flatte de connoitre maintenant le lieu où a péri M. de La Peyrouse. Un vaisseau anglais a découvert une ile environnée d'écueils innombrables, entre la nouvelle Calédonie et la nouvelle Guinée. Les habitans sont venus à bord, et un des chefs portoit comme ornement, à l'une de ses oreilles, une croix de Saint-Louis; d'autres avoient des épées où étoit gravé le mot Paris; et de plus on a vu entre leurs mains quelques médailles de Louis XVI. Pressé de dire comment ils s'étoient procuré ces objets, un des chefs, qui paroissoit avoir cinquante ans, répondit que lorsqu'il étoit jeune un gros bâtiment fit naufrage'sur un récif de corail, que tous les hommes qui étoient à bord périrent, et que la mer jeta sur le rivage plusieurs caisses contenant la croix de Saint-Louis et beaucoup d'autres objets. L'amiral anglais Manby, qui rapporte cette nouvelle, est dans ce moment à Paris, et croit, d'après ces indices, avoir fait cesser l'incertitude qui existoit sur le sort de l'infortuné La Peyrouse.

(Mercredi 14 septembre 1825.)

(No. 1158.)

Vies des Pères des déserts d'Orient, avec leur doctrine spirituelle et leur discipline monastique, par le Père Marin (1).

Michel-Ange Marin, religieux Minime et écrivain estimable, vit le jour à Marseille, le 23 décembre 1697, d'une famille originaire de Gênes. Il entra jeune dans l'ordre des Minimes, et y occupa différentes places sans cesser de se rendre utile au dehors. Il aimoit le travail et mêloit l'étude du cabinet à l'exercice du ministère extérieur. A Avignon où il résida quelque temps, il prêchoit la controverse aux juifs, et il avoit appris l'hébreu à cet effet, Il dirigeoit plusieurs personnes dans les voies du salut, pratiquoit les bounes œuvres, et institua dans la même ville, en 1745, unc association de filles pieuses pour donner des retraites aux personnes du monde. On l'élut quatre fois provincial de son ordre, et on assure qu'il refusa, en 1758, la place de général. Le goût du siècle pour les romans lui suggéra l'idée de composer des ouvrages moraux et chrétiens, dans lesquels il montroit la vertu sous le voile d'une fiction plus ou moins attachante. Adélaïde de Witsbury, le baron de Van Hesden ou la République des incrédules, Théodule, la marquise de Los Valientes, Farfalla, etc,, tels sont les titres de ces romans dans lesquels l'auteur cherchoit à présenter des modèles pour les différentes conditions. Ces ouvrages eurent quelque succès dans le temps, et plusieurs ont été réimprimés. On a encore du Père Marin une Retraite spirituelle, 1763, 2 vol. in-12, les Vies des Pères des déserts, et des Lettres spirituelles qui ne parurent qu'après sa mort, en 3 vol. in-12. Clément XIII encouragea le Père Marin

(1) 9 vol. in-8°, prix, 45 fr., ou 10 vol. in-12, prix, 25 fr. A Lyon, chez Perisse frères; et à Paris, à la librairie ecclésiastique Ad. Le Clere et compagnie, quai des Augustins, no 35.

Tome XLV. L'Ami de la Religion et du Roi. K

par

trois brefs honorables, et le chargea de rassembler en corps les actes des martyrs. L'estimable religieux en avoit déjà composé deux volumes, lorsqu'une hydropisie de poitrine l'enleva le 3 avril 1767. On trouve son éloge dans le Mercure de juillet de cette année, et on l'a réimprimé en tête de ses Lettres spirituelles.

Les Vies des Pères des déserts de l'Orient sont le plus important des ouvrages du Père Marin. Arnauld d'Andilli avoit déjà traité le même sujet vers le milieu du 17 siècle, et avait publié les Vies des saints Pères des déserts en 2 vol. in-4°. Marin se proposa d'embrasser un plan plus vaste et de faire connoître nonseulement les vertus des solitaires des déserts, mais leur doctrine spirituelle, et la discipline qu'ils avoient établie. Il nomme dans sa préface les auteurs qu'il a consultés, les vies des Pères de Rosweide, le recueil des Bollandistes, Bulteau, Cotelier, Tillemont, etc. L'ouvrage, tel que Marin le publia d'abord en 1761, formoit 6 vol. in-12 ou 2 vol. in-4°; il étoit divisé en sept livres, le 1er pour les solitaires de la basse Thébaïde, le 2 pour ceux de la haute, le 3 pour les solitaires de Nitrie, des cellules et du mont de Pharme, le 4 pour ceux de Scété et de Calame, le 5 pour les monastères et les solitaires de la basse Egypte ou des environs d'Alexandrie, le 6 pour les solitaires d'Arabie, et le 7 pour ceux de Palestine. En 1764, l'auteur ajouta quatre livres aux précédens, savoir deux livres pour les solitaires de Syrie et de Mésopotamie, un pour ceux de l'Asie mineure, et un pour ceux de Constantinople et des provinces voisines. Le tout forme donc onze livres qui, dans l'édition actuelle, sont distribués en neuf volumes; les trois derniers sont remplis par le supplément.

Dans la préface du premier volume, le judicieux auteur fait de bonnes réflexions sur l'état monastique, et sur les services qu'il a rendus à l'Eglise. Il admire le principe qui dirigeoit les solitaires, et les vertus dont'

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