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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le 19 août, jour anniversaire de la mort de Pie VI, neil a été célébré un service pour lui dans l'église Saint-Pierre. Les invitations avoient été faites par M. le cardinal della Somaglia, et M. Filonardi, archevêque d'Athènes, officia. Le saint Père descendit à l'église sans être attendu, et assista

à la messe.

-Les diverses associations pieuses de cette capitale ont successivement visité les basiliques désignées pour gagner le jubilé. Les magistrats romains ont fixé le dimanche 21 août pour la visite des églises, et le saint Père a permis qu'ils se bornassent à visiter l'église Saint-Pierre. Les trois jours précédens, M. l'abbé Ponzileoni a fait des instructions dans leur palais; et le dimanche au matin, le sénat, et toutes les personnes attachées au corps-de-ville, ont fait la communion générale. Après midi, a eu lieu la procession générale, où se trouvoient les artistes, les employés, les écrivains, le prince sénateur, les conservateurs, les avocats, etc. La procession étoit ouverte et fermée par un détachement de trou pes. Après avoir rempli, à Saint-Pierre, tous les actes de religion prescrits, et avoir vénéré les saintes reliques, les magistrats et leur suite retournèrent au Capitole."

PARIS. La retraite de Bonne-Nouvelle, que nous avions annoncée, s'est terminée le lundi 12. Le dimanche 4 du mois, M. l'abbé Hilaire Aubert l'avoit ouverte par un discours sur la nécessité des retraités. Presque tous les jours la glose du matin a été faite par M. l'abbé Portalès, premier M. l'abbé Dunepart, du même clergé, ont aussi porté la pavicaire de la paroisse. M. l'abbé Lombois, second vicaire, et role en quelques occasions. Les exercices ont été constamment remarquables par le nombre comme par le recueillement des fidèles; ils commençoient et finissoient par le chant des cantiques. M. l'abbé Hilaire donnoit les avis et les instructions convenables, et indiquoit les sujets de lecture et de méditation. Le samedi, l'acte de consécration a été propar un assez grand nombre de personnes. Le dimana eu une communion générale très-nombreuse. Le

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lundi matin, il y a eu une messe des morts pour M❤❤ Ho quart. Le soir, on a fait la procession et chanté le Te Deum pour remercier Dieu des grâces reçues dans la retraite. Le associés ont renouvelé leur acte de consécration, et le mis sionnaire a terminé les exercices par un sermon sur la subli mité du sacerdoce, où s'est placé naturellement l'éloge de Mme Hocquart, comme présidente de l'oeuvre du grand séminaire, ainsi que des autres damcs attachées à cette œuvre. Il a aussi félicité les fidèles qui avoient suivi la retraite, et leur empressement, ainsi que le zèle du clergé pour prendre part aux exercices, ont été en effet un sujet général d'édifi

cation.

Le Journal du Commerce annonçoit samedi dernier que le système de M. Cuvier, sur les révolutions de notre globe, renversoit tous les récits de la Genèse : ou le journaliste n'a pas lu M. Cuvier, ou il l'a lu avec des yeux bien distraits; ce savant, dans l'ouvrage même dont il est question, savoir dans le Discours préliminaire de ses recherches sur les ossemens fossiles des quadrupedes, parle de la nouveauté de l'ordre actuel des choses, de l'existence d'un déluge, des fables débitées par quelques nations sur leur antiquité. Voyez ce que nous avons cité dans le n° 768 de ce Discours préliminaire, vraiment remarquable par l'importance des remarques et par les connoissances et la sagesse qu'y montre l'illustre auteur. On vient de réimprimer à part ce Discours préliminaire, qui peut dissiper bien des préjugés parmi les personnes peu instruites, et il est bien étonnant qu'on le cite comme contrariant la révélation, tandis qu'au contraire il confirme le récit de nos livres saints, ou du moins se concilie fort bien avec les grands faits rapportés dans la Genèse.

-M. l'évêque d'Orléans avoit établi, l'année dernière dans son diocèse, l'usage des retraites ecclésiastiques, interrompu trop long-temps; un grand nombre d'ecclésiastiques avoit pu profiter de ces exercices salutaires. Cette année, une nouvelle retraite a eu lieu, et a reçu principalement les prêtres qui n'avoient pu trouver place l'an passé. Cette retraite s'est ouverte le 17 août, et n'a été ni moins suivie ni moins édifiante que les précédentes. Les exercices ont été donnés par MM. Gloriot et Caillat. M. l'évêque a donné chaque jour les avis nécessaires et a montré, dans ses rapports avec son elergé, cette bonté qui rend l'autorité plus vénérable et l'o

beissance plus douce. La cérémonie de la clôture a eu lieu à ella cathédrale; M. l'évêque a ordonné cinq prêtres extra temapora. A l'issue de l'ordination, le prélat a béni une chapelle de la cathédrale, qui a été nouvellement décorée et dédiée à saint Michel, d'abord en expiation de la profanation d'une église voisine qui étoit dédiée à cet archange, ensuite en action de grâces de la naissance de M. le duc de Bordeaux. On y a porté avec pompe le saint Sacrement, ainsi qu'à la nouvelle chapelle dédiée à saint Louis. Le beau vaisseau de la cathédrale a retenti des vœux du clergé et d'un peuple nombreux pour le roi et son auguste famille. Tous les prêtres se sont engagés à réciter de courtes prières à cette intention; 12,000 exemplaires de la formule seront répandus dans le diocèse. Le clergé a prié M. l'évêque de vouloir bien faire rédiger un procès-verbal de la cérémonie, et de l'adresser à MADAME, duchesse de Berri. La retraite a fini par une collecte du clergé en faveur des incendiés de Salins; cette collecte s'est élevée à 600 fr.

-Une retraite ecclésiastique, qui vient d'avoir lieu au séminaire de Nancy, a encore resserré les liens entre le premier pasteur et son clergé. Elle s'est ouverte le 17 août; trois cents prêtres s'y sont trouvés, et ont suivi les exercices avec la plus édifiante régularité. Non-seulement M. l'évêque y a présidé constamment, mais c'est le prélat qui a dirigé les exercices. Le matin, à cinq heures, il donnoit le sujet de la méditation; à neuf heures et demie, il faisoit une instruction. A deux heures, M. l'évêque, ou M. l'abbé Michel, son grand-vicaire, présidoit une conférence où on discutoit des cas de conscience; on y donnoit la solution des difficultés qui peuvent se trouver dans le ministère, et des avis généFaux sur différens points de discipline. A cette conférence en succédoit une autre que faisoit M. l'évêque pour les prêtres qui se destinent aux fonctions de missionnaires pendant le jubilé. Le prélat a engagé un certain nombre d'ecclésiastiques à se joindre temporairement, pendant l'année prochaine, aux missionnaires diocésains; les uns et les autres se répandront successivement dans les paroisses, et de cette manière tout le diocèse pourra être disposé à profiter des graces du jubilé. M. de Janson a cru devoir donner des instructions préparatoires à ces missionnaires auxiliaires, qui ont répondu à son appel avec le plus religieux empress

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ment. Enfin, le soir, l'infatigable prélat prononçoit encore un discours d'environ une heure sur les devoirs des prêtres. Son zèle les touchoit encore moins que sa bonté affectueuse et la simplicité de ses manières. M. l'évêque n'avoit voulu aucune distinction; il mangeoit avec eux et comme eux, il passoit les récréations au milieu d'eux, recevant les confidences de chacun, éclaircissant leurs doutes, prepant part à leurs peines, et les encourageant avec autant de douceur que de sagesse. Le 25 août, jour de la saint Louis, la retraite a été close à la cathédrale par la cérémonie accoutumée. M. l'évêque a dit la messe et a prêché dans cette circonstance. La cathédrale étoit remplie d'un grand nombre de fidèles. Après la cérémonie, on s'est rendu processionnellement à la croix de la mission, où le prélat a encore pris la parole et adressé à son clergé les choses les plus affectueuses. Une quête a été faite pendant la retraite pour les malheureuses victimes de l'incendie de Salins; elle a produit 1000 fr., et, en y joignant les dons du reste du clergé dans le diocèse, on ne doute pas que la somme ne s'élève à environ 2000 fr. Les ecclésiastiques de la retraite ont souscrit aussi pour une œuvre importante; c'est un asile pour les prêtres âgés et infirmes. Ils seront recueillis à Nancy, dans la maison des Sœurs de Saint-Joseph, et y trouveront les soins que demandent leur âge et leurs souffrances. M. l'évêque projettoit cet établissement depuis son arrivée à Nancy, et se flatte que les fidèles concourront à soutenir une maison si utile pour les prêtres qui ont vieilli dans l'exercice du ministère.

Des journaux des Pays-Bas, la Gazette de Liège et le Journal de Bruxelles, se font les apologistes des derniers arrêtés pris par le gouvernement sur les écoles ecclésiastiques, et se plaignent de l'opposition du clergé à ces arrêtés. Quoi, disent-ils, le clergé refuse les moyens d'acquérir de l'instruction! Non, il ne refuse point l'instruction; mais il en veut une appropriée à ses fonctions. Il n'a pas besoin d'apprendre la chimie, la physique, l'économie rurale et l'histoire naturelle, et le temps qu'il donneroit à ces études seroit dérobé aux connoissances propres de l'état ecclésiastique. On veut, dit-on, donner plus de considération au clergé : hélas! le clergé se contente de celle qu'il a. Il en auroit peut-être davantage, si certaines feuilles ne sembloient prendre plaisir à humilier et à avilir les prêtres, tantôt en les accusant d'igno

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rance, tantôt en les taxant de fanatisme, tantôt en leur reprochant d'être ennemis des libertés publiques et de vouloir faire retrograder les lumières. Plaisant moyen d'accroître la considération du clergé que de le représenter comme livré des préjugés étroits ou à une opposition factieuse! Les journaux comme les gouvernemens devroient bien laisser le clergé plas tranquille, et se mêler moins de ses affaires. Ily a des objets auxquels il ne faut toucher qu'avec précaution, et la sagesse, chez les princes, consiste à consulter les dispo sitions de leurs peuples, non pour les contrarier et les com Battre, mais pour les diriger de la manière la plus favo rable. Celui qui règne sur un pays tout catholique doit proteger franchement une religion amie des trônes, et ne point se mettre en opposition avec les habitudes et les vœux de ses sujets. Ce seroit une imprudence insigne que de tés alicher par des systèmes d'innovation, par des changemens brusques, et par une prédilection affectée pour un autre culte. Il y a quarante ans que Joseph II tenta dans le même pays des réformes fâcheuses. Il croyoit travailler aussi pour le bien de la religion; il vouloit diriger l'instruction du clergé; il renversa une université florissante, et nomma des maîtres de son choix et imbus de nouvelles doctrines : il mourut avec le chagrin de laisser en proie aux plus tristes divisions un pays qu'il avoit reçu florissant et tranquille, et son successeur n'eut rien de mieux à faire, pour rétablir le calme, que de rétablir tout dans l'ancien état.

pays.

-M. l'abbé Balteaux, qui, dans le courant de l'année, a donné des missions avec le plus grand succès, à Signyl'Abbaye, à Librecy, à Saint-Jean-aux-Bois, au Frety et à Lalobbe, diocèse de Reims, est revenu dernièrement au Frety, et a fait, le jour de la Nativité, l'ouverture d'une neuvaine, pour un pélerinage renommé dans le Le concours des paroisses a été considérable et n'a point nui au bon ordre. Le respect qu'on porte au missionnaire, sa piété, sa bonté, ont maintenu le recueillement au milieu d'une affluence toujours croissante, et la sagesse de ses avis rendra cette neuvaine aussi utile à plusieurs qu'elle a été édifiante en général.

Dans un article sur l'état de l'Eglise catholique en Angleterre (n° 1109), nous avons dit que trois des vicaires apostoliques avoient des coadjuteurs; depuis un autre vi

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