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caire apostolique a aussi obtenu un coadjuteur. M. Thomas Walsh, président du collège Sainte-Marie, à Oscott, a été sacré évêque cet été; il étoit précédemment grand-vicaire de M. Milner et est aujourd'hui son coadjuteur. Ainsi les quatre vicaires apostoliques ont aujourd'hui un coadjuteur. A Londres, M. Bramston l'est de M. Poynter; dans le district de l'ouest, M. Baines l'est de M. Collingridge; dans le district du nord, M. Penswich l'est de M. Smith, et dans le district du milieu, M. Walsh l'est de M. Milner. Dans ce même district, il y a eu dernièrement une cérémonie intéressante; le 16 août, on a posé à Walsall la première pierre d'une grande et élégante chapelle. M. Milner, évêque de Castabala, n'ayant pu présider à la cérémonie, comme il se le proposoit, a été remplacé par M. Abbot, du collège Sainte-Marie. On s'est rendu en procession sur le terrain, on a chanté les prières accoutumées, et M. Abbot a prononcé un dis

cours.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. A. R. MADAME est revenue de Dieppe a Paris, pour assister au service anniversaire du feu Roi.

-S. A. R. Mlle d'Orléans, qui étoit partie pour une de ses terres en Auvergne, a été retardée par un accident arrivé à sa voiture près de Nemours (Seine-et-Marne). Elle a passé dans cette ville la nuit du 12 au 13 septembre, et n'en est repartic qu'après avoir laissé des secours pour les pauvres.

- On se rappelle que les villes de Besançon et d'Arbois se disputoient l'honneur de posséder dans leurs murs le monument qu'on va élever au général Pichegru. Le ministre de l'intérieur ayant rendu compte au Roi de la réclamation de la ville et de la commission d'Arbois, S. M. a maintenu sa décision royale du 10 mars dernier, qui ordonne que le monument sera érigé à Besançon.

-S. Exc. M. le ministre des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique, MM. les conseillers au conseil de l'Université, et MM, les employés des bureaux de l'Université et des affaires ecclésiastiques, ont fait verser, chez M. Gillet, la somme de 1350 fr. pour les incendiés de Salins. Dans la journée du 14 septembre, les secours versés à Paris pour les Salinois se sont élevés à 9450 fr. La seconde légion de la garde nationale de Paris vient de faire une colqui a produit 4123 fr. Des souscriptions, ouvertes à Genève et à Berne pour le même objet, ont produit 7000 fr., outre des vête

mens de tonte espèce qui seront incessamment envoyés à leur desbotination.

-Le roi de Prusse, dans son voyage en France, doit être accompagné de ses deux fils cadets, les princes Charles et Albert. Ses équipages se composeront de treize voitures. Il suivra la route de Valenciennes en venant de Bruxelles, d'où il partira le 16 ou le 15 de ce mois.

-M. le comte de Lardenoy, gouverneur des Tuileries, est mort le ta septembre, à Cannes, près Montereau (Seine et Marne), chez un de ses gendres. M. le comte de Lardenoy émigra en 1791, et servit dans les campagnes de 1792 et 1793, sous les ordres du général d'Allonville, qui commandoit la noblesse de Champagne, organisée en compagnies à Trèves. Il passa ensuite au service de l'Angleterre en qualité de capitaine de la première compagnie de gentilshommes français, avec lesquels il devoit passer en Vendée, lorsque l'affaire de Quibéron empêcha l'exécution de ce projet. Rentré en France em 1814, il fut nommé maréchal-de-camp, lieutenantgénéral et commandant militaire à Toulon. Le 11 avril 1816, il fut créé gouverneur-général de la Guadeloupe. Dans ces derniers temps, le feu Roi l'avoit nommé gouverneur du château des Tuileries, et c'est dans cette fonction qu'il est mort, à l'âge de soixante-dix-huit ans. Ses obsèques ont eu lieu à Fontainebleau, sépulture de sa famille.

-M. le ministre de l'intérieur vient d'allouer une somme de 100,000 fr., pour construire, à l'établissement thermal du Montd'Or, un hospice où les indigens recevront gratuitement tous les secours réclamés par leur position.

-On a découvert, au pied du Pic-Sency (Mont-d'Or), une mine d'alun qu'on dit des plus abondantes, et très-facile à exploiter." Deux ingénieurs des mines ont constaté cette découverte.

-Plusieurs journaux avoient annoncé que la chambre des mises en accusation avoit déclaré qu'il n'y avoit pas lieu à suivre contre M. Ouvrard. Cette nouvelle est démentie aujourd'hui, l'instruction de cette affaire n'est pas encore terminée.

-La Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du dépar tement de la Marne, a tenu à Châlons, le 29 août deraier, une séance publique, où on a rendu compte des travaux de la société et distribué les prix annuels. En 1826, on décernera une médaille d'or de 300 fr. au meilleur mémoire sur cette question : Quelle a été, en France, l'influence morale des sciences et des arts depuis un demisiècle? et, en 1827, une médaille de la même valeur au meilleur mémoire sur ce sujet : Démontrer la supériorité de la morale de l'Evangile sur la morale des philosophes anciens et modernes. La Société met au concours, pour 1827, une biographie des hommes célèbres du département, et offre des médailles d'encouragement, comme les années précédentes, à l'auteur de la meilleure statistique d'un canton du département.

— M. le n›inistre de la guerre est arrivé à Gap le 5 septembre, et

a visité les fortifications de Briançon, les casernes et l'hôpital que le génie construit en ce moment dans cette place. Le 4 de très - grand matin, S. Exc. est montée à cheval et a examiné successivement dans toutes leurs parties le fort d'Anjou, le fort des Têtes, le fort Dauphin, et le Randeuillet. Elle a entendu ensuite la messe inili taire et a passé en revue les troupes de la garnison. De Briançon, le ministre s'est rendu le même jour à Mont-Dauphin, dont il a visité les fortifications. Le lendemain, il a inspecté, en se rendant à Gap, la place d'Embrun, et est reparti le même jour pour se rendre à Toulon.

Les troupes réunies au camp de Bayonne ont commencé les grandes manoeuvres aux Landes de Arichague. Les chefs sont trèssatisfaits de la manière dont les jeunes soldats exécutent les évolutions.

Depuis la mort de Bessières, on a arrêté à Madrid et exilé un grand nombre de personnes, parmi lesquelles on en remarque plusieurs appartenant à la maison du Roi. La veuve de Bessières est, dit-on, dans le plus grand danger; elle reste chargée de sept eafans.

Le bruit court que le Trapiste a été trouvé mort dans son lit. On sait qu'il avoit été renfermé dans un couvent par ordre du gouvernement espagnol.

De nouvelles proclamations séditieuses ont circulé à Lisbonne et à Oporto. Non contens de cette tentative criminelle, des malveillans se sont introduits dans des églises et y ont profané les choses saintes. Les autorités ont ordonné une enquête à ce sujet.

On continue à répandre des nouvelles si contradictoires sur la Grèce, que nous ne savons à quoi nous tenir, et que nous aimons 'inieux ne rien dire sur ce sujet.

- Dans les derniers jours du mois de juillet, un violent ouragan a causé de grands dommages aux iles sous le vent. A la Martinique, la tempête a commencé le 26 juillet, à sept heures du soir, et a duré jusqu'à neuf heures du matin. Aucun navire français ne s'est perdu; mais trois américains ont fait cóte et se sont brisés. Les plantations ont peu souffert. A la Guadeloupe, la ville de lá Basse-Terre a été presque détruite. Tous les édifices appartenant au gouvernement ont été renversés; les plantations ont éprouvé de grands dommages. On ajoute que huit cents personnes ont péri. A la Pointe-à-Pitre, plusieurs navires américains ont fait cote. Aux Barbades et à SainteLucie, beaucoup de navires ont eu des avaries.

Le brick français l'Heureux, de Brest, allant d'Alvarado à Bordeaux, s'est perdu, le 26 mai, sur des rochers dans le golfe du Mexique. Le capitaine et l'équipage ont été sauvés; mais six passagers se sont noyés. Un passager avoit à bord 100,000 piastres en espèces, dont environ 25,000 ont été volées par les sauveteurs.

- Achille Murat est à Washington où il attend son frère Lucien nouvellement arrivé à New-Yorck. On croit que Mme Murat ira aussi habiter ce pays.

Les Reflexions sur la sainteté et la doctrine du B. Liguori, annoncées dans notre no 1082, ont donné lieu à une controverse que nous devons faire connoftre. L'auteur des Réflexions insistoit particulièrement sur ce qu'un décret dé la congrégation des rits porte qu'on n'a trouvé, dans les écrits du bienheureux, rien qui fût digne de censure, let iben prenoit occasion de relever la doctrine qu'avoit professée et suivie le saint évêque. Cette partie des réflexions a provoqué une Appendice que l'on trouve à la fin d'un volume Latin, imprimé à Lyon: De Spirituali romani Pontificis ex cathedra et in conciliis auctoritate, dissertatio, 1824 in 12. Cette dissertation, qui est destinée à expliquer ou à combattre plusieurs passages de la théologie de Bailly, n'est pas ce qui nous occupe en ce moment, et nous ne voulons parler que de l'Appendice qui suît la dissertation. Cette Appendice est en français et a pour objet d'examiner si la doctrine theo·logique-morale du B. Liguori est toute sûre et approuvée par le saint Siège. L'auteur professe un profond respect pour le bienheureux et pour ses vertus, mais il n'adopte point sa doctrine sur le probabilisme. Le saint Siége, il est vrai, a jugé que cette doctrine n'avoit rien qui fût digne de censure; mais ce n'est pas une raison, dit l'auteur, pour qu'elle soit exempte de tout défaut; le bienheureux lui-même s'est rétracté sur plusieurs points. Ce n'est pas lui faire injure que de penser que, s'il eût vécu plus long-temps, un nouvel examen lui auroit donné lieu de modifier encore plusieurs de ses décisions. L'auteur de l'Appendice croit donc que l'on peut contester et combattre les décisions de morale de Liguori, et il se montre opposé à la doctrine du probabilisme qu'il signale comme aussi fausse que funeste. Telle est la substance de l'Appendice dont l'auteur ne s'est pas nommé; mais on assure que c'est un prélat connu par son zèle et sa piété, et qui, quoiqu'étranger à la France, a néanmoins écrit en français, et vit aujourd'hui dans la retraite, après avoir quitté l'administration de son diocèse.

L'Appendice n'a pas plu à tous les théologiens, et il a paru à Lyon la même année, chez Périsse, une Réponse à Pexamen de la question si la doctrine théologique de Liguori

est toute sûre et approuvée par le saint Siége, in-18 de 86 pages. Cette Réponse est probablement de l'auteur même des Reflexions sur la sainteté et la doctrine de Liguori. Ce théologien réfute avec assez de vivacité les objections de l'Appendice, et prétend qu'elles sont ou foibles ou peu respectueuses pour Liguori et même pour le saint Siége, ou pleines de légèreté. Il reproduit le texte du décret et du bref relatif au B. Liguori, et appuie beaucoup sur ce qu'on y trouve d'honorable pour l'évêque de Sainte-Agathe. Enfin, il discute la question du probabilisme, et soutient que le bienheureux n'adoptoit point cette doctrine telle qu'on la conçoit ordinairement. Il y a, dans cette Réponse, beaucoup de choses curieuses et solides; mais en même temps il semble que le théologien à qui on la doit traite un peu légèrement l'auteur de l'Appendice: non qu'il lui dise rien d'injurieux, mais il affecte de l'appeler l'anonyme, tandis qu'il l'est aussi luimême, et il lui parle d'un ton quelquefois peu mesuré envers un vieillard, envers un évêque, envers un homme estimable par ses vertus et recommandable par ses services.

Celui-ci a encore répondu par un écrit qui a pour titre : Appendice confirmée ou courtes Remarques sur la Réponse à l'Examen...., Lyon, chez Rusand, 1825, in-12 de 2 feuilles d'impression. La pagination indique que cet écrit est destiné à être joint à l'Appendice. Le prélat se défend des reproches qu'on lui adresse, et en adresse à son tour à son adversaire, qu'il taxe de précipitation, de méprises et d'inexactitudes. Cette controverse n'a, au fond, rien d'alarmant, et les deux théologiens ne sont peut-être pas aussi opposés l'un à l'autre qu'on pourroit le croire : tous les deux respectent le bienheureux évêque, tous les deux ne croient pas qu'on soit obligé d'adopter toutes ses opinions. Le dissentiment qui existe entr'eux n'est donc pas fort grave, et nous ne désespérons pas de les voir bientôt d'accord; des hommes si pieux et animés de vues si pures, ne peuvent que se rapprocher; ils ne sont pas faits pour être en guerre.

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