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ans, et peut être appelée pour cela millénaire. Chacune de ces colonnes est sous-divisée en dix cases, une pour chaque siècle. Comme il y a cinquante-huit siècles révolus, il y a cinquante-huit cases. Chaque case énonce les principaux faits du siècle.

L'Abrégé et le tableau sont destinés à s'éclairer et se soutenir mutuellement; l'un rappellera les faits contenus dans l'autre. Le tableau qui porte pour titre Mappemonde historique doit être déployé pour en tirer plus de fruit, et peut servir à orner une salle d'étude, et être le pendant d'une mappemonde géographique.

Nous n'avons pas besoin de dire que l'Abrégé est rédigé dans un excellent esprit. M. l'abbé Borne, aujourd'hui curé de la cathédrale de Meaux, a fait ses preuves; il a eu les honneurs de la déportation; c'est lui qui est auteur de l'ouvrage annoncé dans notre n° 1052, Défense du dogme hors de l'Eglise point de salut. Nous regrettons que l'auteur n'ait pas joint à son nouvel ouvrage une table pour la commodité des recherches. Peut-être aussi auroit-il été à propos de numé roter les siècles 1, 2, 3, etc. Enfin, il semble que l'auteur auroit pu supprimer, dans un Abrégé si rapide et dans un ouvrage d'éducation, les détails qu'il a cru devoir donner pages 48 et 49.

Nous avons aussi reçu un ouvrage à peu près du même genre; c'est un Précis de l'histoire des Egyptiens, des Assyriens, des Babyloniens, des Mèdes, des Perses, des Scythes, des Lydiens, des Carthaginois et des Grecs, par M. Pornin, 1825 (1). L'auteur, qui est sous-directeur au collège de Pontlevoi, a suivi particulièrement Bossuet et Rollin; il a joint, à l'histoire de chaque peuple, un précis sur son état actuel. Tout cela, comme on pense bien, est fort abrégé, et peut par là même convenir davantage à l'instruction publique. Si l'auteur eût joint les Romains aux peuples dont il fait l'histoire, il auroit embrassé à peu près toute l'histoire ancienne, au lieu que, dans son Précis, il parle nécessairement des Romains à l'article des Carthaginois et des Grecs, sans indiquer l'origine et les progrès de cette nation belliqueuse et puissante.

(1) 1 vol. in-12, prix, 2 fr. 50 cent. et 3 fr. franc de port. A Paris, chez Guitel; et à la librairie ecclésiastique d'Ad. Le Clerc et compagnie, au bureau de ce journal.

(Samedi 24 septembre 1825.)

(N° 1161.)

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Explication des Epitres de saint Paul, par le Père Bernardin de Picquigny (1).

Le Père Bernardin de Picquigny étoit un religieux Capucin, ainsi appelé, selon l'usage de son ordre, parce qu'il étoit né à Picquigny, diocèse d'Amiens. On ne connoît pas son nom de famille. Il étoit né en 1633, et entra chez les Capucins en 1649. Il étudia avec fruit la théologie et l'Ecriture sainte. Le résultat de ses travaux fut une Triple Exposition des Epitres de saint Paul, en latin, 1703, in-folio, qui fut regardée comme un des meilleurs ouvrages en ce genre. Il Padressa au pape Clément XI, qui lui en témoigna sa satisfaction, et lui donna des marques de bienveillance, comme on le voit par une lettre du cardinal Paulucci du 16 novembre 1704. Touché de cet accueil, et voulant travailler aussi pour le commun des fidèles, le Père de Picquigny entreprit un Abrégé en français de sa Triple Exposition. On lui avoit interdit l'étude à cause de sa santé; mais, en profitant des intervalles où il voit travailler, il parvint à terminer son Abrégé, qui parut à Paris, en 1706, 3 vol. in-12, revêtu d'approbations honorables. L'auteur l'adressa au pape, qui le félicita de ce nouvel ouvrage; on dit que Clément XI l'engagea encore à faire le même travail sur les Evangiles, ce qui produisit un commentaire publié en 1726. Le Père de Picquigny mourut à Paris, le 9 décembre 1709, à l'âge de 76 ans, dont il avoit passé bo dans son ordre. Il avoit tour à tour professé la théologie et exercé le ministère de la prédication. Ses ouvrages montrent autant de piété que de doctrine. La Triple Exposition a

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(1)4 vol. in-12, nouvelle édition, sous presse, pour paroitre inCessamment. A Troyes, chez Cardon; et à Paris, à la librairie ecclésiastique d'Ad. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

Tome XLV. L'Ami de la Religion et du Ror. N

été traduite en français par le Père Louis-Marie d'Abbe ville, religieux du même ordre, et provincial de Paris; cet ouvrage vit le jour à Paris en 1714, 4 vol. in - 12.

L'ouvrage que nous annonçons aujourd'hui est l'Abrégé même rédigé par le Père de Picquigny; il comprend une analyse qui découvre l'ordre et la liaison du texte, une paraphrase qui expose en peu de mots la pensée de l'apôtre, un commentaire pour le dogme, la morale et la piété. L'auteur développe lui-même son plan dans ce passage que nous croyons devoir transcrire, parce qu'il fait bien connoître le but et la forme de cette Explication.

<«< Mon dessein en cet ouvrage, dit-il, a donc été, suivant le conseil de quelques docteurs aussi recommandables par leur piété que par leur science, de rendre les Epîtres de saint Paul intelligibles à tous les fidèles, autant que je le pourrois, selon l'idée de l'exposition latine, et de faire en sorte que toutes les personnes pieuses puissent profiter de la céleste doctrine de cet apôtre que J.-C. nous a donné pour le premier et le plus fidèle interprète de son Evangile.

» Pour faciliter l'intelligence de sa doctrine, je mets à la tête de chaque chapitre une courte analyse, où, comme dans un miroir, on peut voir d'un coup d'œil l'ordre et la liaison du texte. Ensuite je fais une paraphrase qui découvre le sens et l'esprit de l'apôtre, avec le plus de clarté que j'ai pu, et avec toute la brieveté que notre langue m'a permise, n'ajoutant aux paroles de saint Paul que ce que je crois nécessaire pour en expliquer nettement la pensée. Le texte, selon notre vulgate, est vis-à-vis la paraphrase; et les savans, confrontant l'un avec l'autre, pourront juger si la paraphrase est fidèle. Enfin, quand le texte a quelque difficulté qui n'est pas suffisamment expliquée dans la paraphrase, je fais un petit commentaire qui l'explique; et si le commentaire est quelquefois plus long, c'est que la difficulté le demande.

en

» Pour aider le lecteur à profiter de la doctrine desaint Paul en se l'appliquant à soi-même, je fais de temps en temps des réflexions, ou pieuses, ou morales, ou dogmatiques, selon les sujets, afin qu'il en fasse de semblables, soit pour son instruction, soit pour son édification... De plus, à la fin de chaque chapitre, il y a un corollaire de piété, qui est un précis de tout ce qu'il y a dans ce chapitre de plus instructif et de plus édifiant; et c'est à ce corollaire que le lecteur pieux doit particulièrement s'arrêter pour la sanctification de son ame, puisqu'il n'a dû chercher dans tout le chapitre la connoissance de la vérité, qui est la vie de l'esprit, que pour son édification par la charité, qui est la vie du cœur. »

Le Père de Picquigny remplit ce plan d'une manière solide et attachante. Dans un prologue sur les Epîtres de saint Paul, il en détermine l'ordre chronologique le plus vraisemblable. Il a ensuite une préface sur chaque Epitre pour en indiquer sommairement l'objet et les divisions. Les analyses et les périphrases sont Sites avec méthode et clarté, le commentaire apprend tirer tout le fruit des instructions de l'apôtre, et le corollaire, qui est souvent assez étendu, est un résumé propre à nourrir et à fortifier la piété.

Le premier volume contient l'Epître aux Romains; le deuxième, les deux Epîtres aux Corinthiens; le troisième, les Epitres aux Galates, aux Ephésiens, aux Colossiens et aux Thessaloniciens, et le quatrième, les Epitres à Timothée, à Tite, à Philémon et aux Hébreux. Cette édition, qui est, dit-on, la sixième, est accompagnée d'une table des matières.

On peut assurer avec vérité, disoit l'auteur, que l'on trouve en cet ouvrage toute la religion chrétienne, ses principaux mystères expliqués, sa morale éclaircie, sa perfection réduite en pratique. Cette lecture convient lous les états; et, si l'étude de l'Ecriture sainte est le meilleur moyen d'exciter la piété, cette Explication

nous paroît aussi très-bonne pour faciliter l'intelligenc des Epitres de saint Paul, et pour pénétrer les fidèle des grandes vérités qui y sont renfermées.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Le Calvaire a été visité par un grand nombre de p lerins pendant la neuvaine qui vient de finir. On se porto principalement vers les deux chapelles dont le Roi a fai présent; on admiroit aussi le beau fronton, ouvrage d M. Cortot, et qui est un hommage de la ville de Paris à l'é glise du Calvaire. Nous avons dit que Mme la Dauphine étoi venue faire les stations le samedi : elle visita les travaux e en témoigna sá satisfaction. Le temps étant devenu plus favorable, le concours des pélerius s'accrut le dimanche et l lundi. Le mardi, jour où la paroisse de Saint-Sulpice vin au Calvaire, l'affluence étoit remarquable. Le mercredi, I Ror arriva vers dix heures et demie, accompagné de M. I Dauphin et des deux princesses. S. M. fut reçue à la port de l'établissement par M. l'évêque de Nanci et par M. l'abb Rauzan, qui la complimenta. Elle entendit la messe, et suivi ensuite les stations, que prêcha M. l'abbé Rauzan. Elle ador la vraie croix sur le haut du rocher, et reçut la bénédictio du saint Sacrement. M. l'évêque de Nanci conduisit S. M aux deux chapelles dont elle à bien voulu enrichir le Cal vaire, et qui rappellent d'une manière si vive les mystères d notre rédemption. En redescendant à Surène, le Roi e entré dans le nouveau cimetière, et s'est rappelé quelque uns de ses dévoués serviteurs qui reposent en ce lieu. Il s roit difficile d'exprimer la joie et l'enthousiasme des fidèl à la vue du Roi; chacun admiroit la piété comme la sér nité du prince, et étoit touché du grand hommage que le f de saint Louis rendoit alors à la religion en s'humiliant a pieds de la croix. S. M. a fait distribuer d'abondantes a mônes avant de partir.

Le Courier français s'est élevé dernièrement contre w circulaire de M. l'évêque de Bayonne aux curés de son di cèse; il a l'air de s'étonner que le prélat prémunisse les fic les contre les traductions protestantes de la Bible. Mais qu

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