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face VIII. Ces exemples sont bien mal choisis: si des papes ont prétendu déposer des empereurs et soustraire leurs sujets à leur obéissance, on ne peut assimiler à cette conduite celle d'un pape qui invite les sujets à rester attachés au prince sous la domination duquel ils sont nés et ont été élevés. Il n'y a assurément, dans l'encyclique de Léon XII, telle qu'on la présente, rien qui ressemble à l'envahissement et à l'esprit de domination. Le Pape ne souffle pas le feu de la invite au contraire à la paix et à la concorde. La déclaration du congrès mexicain n'est donc qu'une déclamation qui travestit les faits présens comme les faits passés, et qui ne juge pas avec plus d'impartialité le pontife actuel que ses prédécesseurs. Nous ne citerons qu'un passage de ce docu

ment:

guerre,

il

« Les principes de doctrine et de conduite adoptés par Jésus-Christ pour éloigner l'intervention ccclésiastique des gouvernemens civils, étant si précis et si lumineux, que peuvent craindre ces gouvernçmens d'une autorité qui non-seulement n'a pas le pouvoir d'intervenir dans leurs affaires, mais qui n'a pas même le droit de manifester une opinion, si elle veut suivre l'exemple de son divin maitre ? »

Quoi! l'Eglise n'a pas même le droit d'émettre une opinion sur telle action! elle n'a pas le droit, , par exemple, de dire qu'un peuple a tort de se révolter, et qu'il faut être soumis à ses chefs! S'il arrivoit que le gouvernement mexicain, qui ne date que d'hier, se consolidât, et que, dans cinquante ans, on voulût le renverser par une nouvelle révolution, trouveroit-il mauvais que le clergé recommandât de s'en tenir à l'ordre établi? Eh bien! c'est précisément ce que fait aujourd'hui le saint Père. Ce qu'il y a de curieux ici, c'est que le congrès cite le célèbre passage Rendez à César ce qui est à César, pour prouver que l'Eglise ne doit pas recommander d'être soumis à César. Ce raisonnement n'est-il pas bien concluant? Nous n'en dirons pas davantage sur cette déclaration, qui paroît rédigée par un homme aussi peu éclairé en religion qu'en histoire et en politique, Elle est signée Valdorenos, président; Costasas et della Torre, sécré

taires.

NOUVELLES POLITIQUES,

PARIS. S. M. a fait mettre à la disposition de M. le préfet du Puyde-Dôme une somme de 3000 francs pour les habitans du Pont-du

Chateau qui ont le plus souffert de la grêle le 11 juillet dernier. M. le duc et Mile d'Orléans ont aussi donné 600 fr.

-

Merle Dauphin a daigné accorder un secours de 500 fr. aux incendiés de Neuilly-l'Evêque, arrondissement de Langres (HauteMarne).

- En se rendant à Compiègne, Mme la Dauphine a visité un établissement manufacturier appartenant à M. de Saint-Cricq, à Creilsur-Oise, S. A. R. a été reçue par la population en habits de fêtes, et grouppée auprès d'un arc de triomphe en verdure, avec les autorités du département et de Creil, qu'elle a admises à prendre part à un déjeuner qui lui avoit été préparé, ainsi que M. de Saint-Cricq et sa famille. S. A. R. a ensuite parcouru les ateliers de la manofacture, où tous les travaux relatifs à la fabrication des terres fines et des cristaux ont été exécutés d'une manière qui a paru satisfaire l'auguste princesse. Elle a interrogé plusieurs ouvriers avec cette aftabilité naturelle à nos princes. Enfin, après avoir parcouru à pied le pare qui tient à l'habitation de M. de Saint-Cricq, Mme la Dauphine est remontée en voiture, en laissant des marques de sa munificence aux pauvres de la ville et aux ouvriers de la manufacture.

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Le 14 de ce mois, Mme la Dauphine a visité le bourg d'Attichy, situé entre Compiègne et Soissons, et dont le château appartenoit à la maison de la Tremouille. L'auguste princesse a parcouru à ried l'emplacement du parc et du château, et, touchée des acclamations des liabitans, a remis à M. le maire d'Attichy une scmme destinée à secourir les plus pauvres d'entr'eux.

S. A. R. MADAME, duchesse de Berri, qui étoit à Rosny depuis quelques jours, a fait, le 12, une promenade jusqu'à Evreux. L'auguste princesse est descendue à la préfecture, où elle a été reçue par M. l'évêque et M. le préfet, à la tête du clergé et des autorités. S. A. R. a ensuite visité la cathédrale et l'hospice, et plusieurs jeunes demoiselles ont eu l'honneur de lui offrir une corbeille de fleurs et de fruits. S. A. R. a couché et diné à la préfecture, et le lendemain MADAME a bien voulu accepter un déjeuner qu'on a servi dans la forét. De là S. A. R. est revenue à Rosny, et a été saluée par les acclamations de la foule accourue sur son passage. S. A. R. est revenue le 15 aux Tuileries, où le Roi, Mgr le Dauphin, Mme la Dauphine et les enfans de France sont aussi de retour.

- Un nouveau secours de 189,000 fr. a été accordé, par le ministre de l'intérieur, aux incendiés de Salins. Les régimens qui com. posent la division française de Cadix ont envoyé 4000 fr. à la commission des incendiés.

Le prince de Carignan, cousin-germain du prince qui s'est si bien distingué à l'attaque du Trocadéro, et officier-général en France, est mort le 16 octobre, d'un coup de sang. Il revenoit d'une maison de campagne qu'il possédoit aux environs de Saint-Denis, et en arrivant à son hotel, ses gens l'ont trouvé mort dans sa voiture. Il étoit âgé de 40 ans.

- Un incendie, qui a été promptement éteint, s'est manifesté, dans la nuit du 13 au 14, rue des Boucheries-Saint-Germain, à Paris. Le sieur Rattier, caporal des voltigeurs au 35e de ligne, s'est préci

pité au milieu des flammes, et est parvenu, au moyen de l'eau qu'oh lui fournissoit, à arrêter les progrès du feu, qui auroit pu embraser tout le quartier. Ce brave militaire a eu ses vêtemens brûlés, et a refusé cependant une récompense qu'on lui offroit.

On se rappelle que le journal de Poitiers avoit publié, peu de jours après la mort de M. Cochon de Lapparent, un éloge pompeux de cet homme qui avoit voté la mort du frère de notre Roi, et que par snite le sieur Catineau, imprimeur du journal de Poitiers, avoit été condamné à trois mois d'emprisonnement et 1000 fr. d'amende. Le sieur Catineau s'est pourvu en cassation contre l'arrêt de la cour royale de Poitiers, et il se fondoit sur l'article 11 de la Charte, qui interdit la recherche des votes et opinions, et qui, selon lui, interdisoit aux juges de le condamner pour avoir parlé des opinions du sieur Cochon de Lapparent. La cour de cassation s'est occupée le 15 de ce pourvoi, et elle a déclaré que, si l'article 11 de la Charte interdit la recherche des votes, il ne s'ensuit pas qu'il puisse paralyser l'action des tribunaux pour réprimer les doctrines subversives de l'ordre social, ni empêcher la poursuite de ceux qui émettroient les principes sur lesquels sont fondés les votes dont parle cet article 11. En conséquence, la cour a rejeté le pourvoi.

L'académic royale de médecine s'est de nouveau occupée, dans la séance du 11 de ce mois, de la question de l'efficacité de la vaccine. De nouvelles observations, présentées par différens médecins et chirurgiens, viennent prouver les salutaires effets qu'elle a toujours produits, lorsqu'elle a été bien faite. Trois médecins, MM. Legallois, Morean et Fleury, qui avoient été vaccinés, se sont de nouveau inoculés le vaccin, et ne sont parvenus qu'à développer un faux vaccin, ce qui prouve que le véritable ne perd point de sa force par le laps de temps, et détruit l'opinion de ceux qui prétendent qu'il faudroit se faire vacciner une seconde fois. Quoi qu'il en soit, les doutes qu'on a élevés sur l'efficacité de la vaccine ont contribué à augmenter les préventions des hommes peu éclairés. Sur 31 décès constatés dans le douzième arrondissement de Paris, depuis le 1er juqu'au 11 octobre, il a été reconnu que 27 avoient été occasionnés par la petite vérole. De ces 27 individus aucun n'avoit été vacciné.

-Sur la nouvelle que quelques éruptions varioliques s'étoient manifestées parmi les détenus dans les prisons de Paris, M. le préfet de police a écrit, aux médecins de ces établissemens, de vacciner, sans délai, ceux qui ne l'auroient pas été, ou qui n'auroient pas eu la petite vérole.

Le camp de Lunéville a été dissous le 15 de ce mois, et les régimens qui en faisoient partie ont repris la route de leurs garnisons. Une décision du ministre de la guerre à paru affliger les régimens des cuirassiers, à qui on a donné des numéros 1, 2, 3, 4, au lieu des noms de cuirassiers de la Reine, du Dauphin, de Berri, de Condé. On ne sait à quoi attribuer ce changement.

Le préfet du Rhone annonce, par une dépêche télégraphique, que la statue de Louis XIV est arrivée à Lyon, le 16, au milieu d'une nombreuse population. Pendant le trajet qui a duré 13 jours,

tous les habitans des communes qu'elle traversoit accouroient pour jouir de ce spectacle. A Châlons-sur-Saône, où elle est arrivée le 11 à six heures du soir, M. le sous-préfet avoit ordonné que le fardier fût illuminé.

- Le 9 octobre, a eu lieu, à Naurouse, la pose de la première pierre du monument que la famille de Pierre-Paul Riquet de Bonrepos, auteur du canal du Languedoc, fait élever à sa mémoire. Un grand nombre de personnages marquans assistoient à cette cérémonie. M. l'évêque de Carcassonne a dit la messe au pied du monument, figuré en planche, et l'a béni. M. le comte de Caraman a retracé les principaux traits de la vie du fameux Riquet, son aïeul, qui épuisa sa fortune à creuser le canal, et laissa deux millions de dettes à ses enfans. M. le comte de Beaumont, préfet de l'Aude, a présenté à M. le comte de Caraman les médailles offertes par la société d'agriculture et par la chambre de commerce de Carcassonne, pour être placées dans le monument.

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Les dégats causés par les inondations dans le midi, s'élèvent à plus de cinq cent mille francs. La route de Béziers à Agde est coupée en plusieurs endroits, et la navigation du canal sera probablement interrompue pour le réparer.

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Le roi de Prusse, voyageant toujours sous le nom du comte de Ruppin, est arrivé à Metz le 12, et en est reparti le lendemain. Le duc de Cumberland est arrivé le même jour à Calais, et s'est embarqué le lendemain matin sur un paquebot pour retourner en Angleterre.

Le roi de Bavière, Maximilien-Joseph, est mort d'une attaque d'apoplexie, le 13 de ce mois. Ce prince avoit été, ayant la révolution, colonel du régiment d'Alsace, au service de France. Il avoit succédé, en 1799, à son oncle Charles - Théodore, électeur de Bavière, et avoit épousé en premières noces une princesse de HesseDarmstadt dont il a eu deux fils et deux filles, et ensuite une princesse de Bade dont il a eu deux filles. L'impératrice actuelle d'Autriche est fille de Maximilien-Joseph, Son successeur, le prince royal Charles-Louis-Auguste, est né le 25 août 1786, et a épousé, en 1810, une princesse de Saxe-Hildburghausen.

Les mesures prises par la justice pour découvrir les auteurs des sacriléges commis dans les églises à Lisbonne n'ont pas été vaines, On est parvenu à arrrêter quatre profanateurs qui ont été condamnés. Nos astronomes, dit le Journal des Deux-Siciles, ont observé le 28 septembre, la conjonction de Mars et de Vénus; ils se préparent à jouir, le 4 octobre, de la jonction de Vénus et de Jupiter, et le 12, de celle de Jupiter et de Mars. Ce journal attribue à ce phénomène la continuation du beau temps dont on jouit cet automne. Malgré les victoires de Bolivar, tout n'est pas soumis aux républicains dans le Pérou. Les révolutionnaires appellent ces factieux des brigands et des bandits. Il est à remarquer que c'est ainsi qu'on appeloit les Vendéens pendant notre bienfaisante révolution.

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Samedi 22 octobre 1825.)

(N° 1169.)

Du Culte en général et de son état particulièrement en E
France, par M. Kératry, 1825, in-8°.

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La révolution a introduit une acception nouvelle donnée au mot de culte, les prêtres n'ont plus été appelés que les ministres du culte, et on n'a plus vu dans la religion que ce qui n'en est que l'écorce. Ce qui constitue la religion, ce sont les croyances, les dogmes et les préceptes; les cérémonies et les pratiques extérieures, voilà le culte. C'est une distinction que M. Kératry ne paroît pas avoir faite avec soin, et il confond souvent le fond et l'essence de la religion avec ce qui n'en est que le dehors. Sa brochure est divisée en cinq sections dont voici les titres : 1° le culte est une des nécessités de l'homme et de la société ; 2° le culte ne doit blesser aucun sentiment naturel; 3o le culte doit resserrer les liens de la sociabilité; 4° le culte doit éclairer les esprits et relever la dignité humaine; 5° le culte doit être solennel. Or, par la manière dont l'auteur s'exprime en beaucoup d'endroits, on voit qu'il n'a pas d'idées bien nettes sur la différence de la religion et du culte; sans cela parleroit-il des torts imputables au culte? Qu'est-ce que les torts du culte ?

YAL

Le fond de sa brochure, c'est que le catholicisme est perdu en France, si on n'y apporte un prompt remède; qu'il est en dehors de la société ; que l'esprit du clergé est illibéral; que les ultramontains, les Jésuites, les ennemis de nos institutions, ont altéré la religion et la font servir à leurs vues, et que cette religion ainsi altérée est repoussée par l'opinion dominante et par l'esprit général du siècle. Ce système n'est pas nouveau, c'est celui des déistes de tous les temps. Quand

Tome XLV. L'Ami de la Religion et du Ror. X

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