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rendoient beaucoup de services aux diocèses de Gand et de Tournay. Ce college jouissoit d'une grande réputation dans la Belgique, et le coup qui l'a frappé tient à un système suivi. Par les établissemens que l'on détruit, par le choix des maîtres qu'on appelle, par les livres que l'on publie, par tout l'ensemble des mesures que l'on prend, il est clair que l'on renouvelle les malheureux essais de Joseph II, que l'on veut aussi s'emparer de l'enseignement ecclésiastique, et introduire dans le clergé une autre doctrine et un autre esprit. On impute ce sinistre projet au directeur général du culte catholique, M. Goubau, qui lui-même a concouru aux innovations de Joseph II. Če projet a rencontré une opposition générale dans les esprits, non pas seulement, comme on pourroit le croire, dans le clergé et parmi les chefs des diocèses, mais parmi tous les catholiques, surtout en Belgique. Dans ce pays, profondément attaché à la religion, tout ce qui la concerne touche et intéresse vivement les fidèles. Les enfans de ceux qui ont réclamé si vivement contre les édits de Joseph ne peuvent être indifférens à des décrets non moins fâcheux. Aussi toutes les classes ont témoigné un égal chagrin, et on attend avec anxiété le résultat des démarches qu'a faites le saint Père. Le Pape, les évêques, le clergé, les fidèles, réclament également contre un système effrayant pour l'Eglise catholique. Seroit-il possible que ces réclamations unanimes ne fussent pas écoutées, et qu'on persévérât dans des innovations qui n'ont pour approbateurs que des hommes indifférens sur la religion ou ennemis de ses doctrines? M. l'archevêque de Malines a écrit, le 16 septembre, au gouverneur d'Anvers, qui l'invitoit à coopérer aux nouvelles mesures; sa lettre mérite d'être connue :

«M. le gouverneur, répondant à la lettre que V. Excellence a jugé à propos de m'adresser le 10 de ce mois, et que je viens de recevoir ici, je suis obligé de vous déclarer que la supression de mon collége archiepiscopal, à Malines, se trouvant en opposition directe avec les intérêts de notre sainte religion, avec les dispositions du concile de Trente relatives à la formation d'un collége vertueux, régulier et orthodoxe, avec les droits appartenant à l'épiscopat du droit divin, avec le libre exercice de la religion catholique, et la protection qui lui est garantie par la loi fondamentale dont j'ai juré le maintien, et l'art. 2 du traité qui lui a servi de base, et enfin avec plusieurs déclarations et promesses à nous faites par S. M. clle-même, je ne pnis intervenir en rien à ladite suppres sion. Je prie V. Exc. d'agréer, etc. Signe, F. M. arch. DE MALINES. »

Le prélat s'est retiré à sa terre d'Hosoe, près Liége, pour ne pas être témoin d'une mesure affligeante. C'est au milieu d'une opposition si vive et si juste, que le collége philoso phique s'est ouvert à Louvain, le 17 octobre. Nous parletons une autre fois de cet établissement, qui commence sous de tristes auspices.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. vient d'accorder, sur la liste civile, une somme de 2000 í. aux incendiés de la Côte-d'Or. M. le préfet a été chargé de leur remettre cette somme, ainsi qu'un autre secours de 1000 fr. pour huit incendiés du faubourg Chamblanc de Leurre, à Dijon.

-MADAME, duchesse de Berri, passant en voiture, le 20 octobre, sur le boulevard Montmartre, a daigné visiter le bazar provisoire qui y est établi, et s'informer si le bazar qui a été brulé seroit bientôt reconstruit. On ne sait quand cette réédification pourra être faite, les tribunaux n'ayant pas encore prononcé sur les oppositions qu'elle a éprouvées.

L'assemblée semestrielle de l'association de l'œuvre de SaintAndré, établie pour les orphelines, sous la protection spéciale de MADEMOISELLE, a eu lieu aux Tuileries, le 20 octobre, sous la présidence de Mme la comtesse de Noailles et de Mme de Gain Montagnac, remplaçant LL. AA. RR. MADAME, duchesse de Berri, et MADEMOFSELLE. Les élèves des colléges, les jeunes gens et les jeunes personnes des institutions de Paris sont venus déposer leurs offrandes particulières et les dons qu'ils ont pu recueillir pour concourir à l'entretien et au soulagement des orphelines, dont l'éducation est confiée aux dames de l'œuvre de Saint-André. Les dons ont été abondans. Après l'assemblée, il y a eu un goûter.

-Mlle de Sourdis, propriétaire du terrain qui a été cédé pour batir une chapelle sur la montagne des Alouettes, en Vendée, avoit exprimé le désir de voir la valeur de cette donation tourner au profit des pauvres du bourg des Herbiers. Ce van a été exaucé : Mme la Dauphine, informée de cette intention, a daigné envoyer à Mme la vicomtesse de Curzay, épouse du préfet de la Vendéc, 500 fr. destinés à secourir les pauvres des Herbiers.

-A partir de 1826, les loyers de 200 fr. et au-dessous scront exempts de la taxe personnelle, à Paris. Cette disposition est le résultat d'une ordonnance récente de S. M.. qui, sur la proposition du conseil général de la Scine, a daigné fixer ce tarif sur les loyers de 200 fr. seulement. On sait que cette contribution commençoit autrefois sur les loyers de 150 fr."

- De nouvelles sommes versées chez les personnes qui ont bien voulu se charger de recevoir les dons offerts aux Salinois, s'élèvent ensemble à 26,203 fr. Parmi les communes qui ont le plus contribué,

on remarque celles de l'arrondissement de Sceaux (Seine), dont MM. les curés et les maires ont rivalisé de charité et de zèle. Une collecte faite dans dix-huit de ces communes a produit 7610 fr.

- Le ministre de l'intérieur a accordé une médaille d'argent au sieur Lhomme, de Champétières, qui, dans un incendie, a arraché des flammes, au péril de ses jours, une femme qui alloit en être dévorée. Cette médaille lui a été remise par M. le sous-préfet de l'arrondissement, le g de ce mois, jour anniversaire de la naissance de Charles X. S. M. avoit donné 300 fr. aux incendiés de Champétières et 200 fr. au sieur Lhomme, Celui-ci a voulu souscrire pour les incendiés de Salins.

-Les obsèques du prince Joseph de Savoie-Carignan ont été célébrés à Saint-Philippe-du-Roule, le 18. M. le prince de Bauffremont conduisoit le deuil, comme le plus proche parent du défunt à Paris. -M. le comte d'Houdetot, pair de France, vient de mourir à l'âge de soixante-dix-sept ans.

- M. de Vérigny, conseiller d'Etat, membre de la commission de liquidation pour l'indemnité des émigrés, vient de mourir.

-Certains journaux publioient, il y a peu de jours, le récit des honneurs que M. le marquis de La Fayette a recus pendant son voyage dans les Etats-Unis. Dans le discours que le président de cette république lui adressa pour lui faire ses adieux, il parla de la gloire militaire et littéraire de la France; il nomma plusieurs de nos rois et de nos grands hommes. M. le marquis répondit, et, pour montrer qu'il étoit bon patriote, il parla des principes républicains, des institutions populaires, des droits de l'homme. N'est-ce pas une chose vraiment remarquable qu'un Américain sache mieux l'histoire de France que M. de La Fayette? Louis XII et Henri IV étoient de fort braves gens, sans doute; mais notre histoire ne commence apparemment, pour M. le marquis, que depois 92 ou 93.

-M. de Norvins, dans son Portefeuille de 1813, ayant paru s'éloiguer de la vérité des faits relatifs à la guerre de Russie, dans ce qui regarde M. le général duc de Reggio, M. le général Lejeune a fait insérer dans les journaux une réclamation contre ces assertious fausses et erronées. Cette lettre, trop longue pour être insérée ici, prouve évidemment que l'auteur du Portefeuille n'ayant pas assisté à la guerre de 1813, a trouvé une ressource dans son imagination, qui lui a fait voir les choses tout autrement qu'elles ne se sont passées; de sorte qu'au lieu d'une histoire il a fait un roman.

Une chaloupe allant de Royan à Bordeaux, et ayant dix-huit personnes à bord, a péri devant La Roque : neuf personnes ont été noyées.

- Un autre accident, qui heureusement n'a causé la mort de personne, est arrivé le 21 à Rouen, où on rebátit la nouvelle pyramide de la tour du centre de la cathédrale. Une pierre de taille qu'on veuoit d'y monter a glissé sur les rouleaux qui la portoient, et est tombée à l'entrée de la nef de l'église, où elle s'est brisée, après avoir percé la lanterne.

-Le camp de Marrac, près Bayonne, qu'on s'attendoit à voir lever le 15, n'a éprouvé qu'un changement, qui consiste en ce que

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les troupes, au lieu d'être campées sous des tentes, seront établies dans des baraques ou autres bâtimens.

-La session ordinaire des états-généraux des Pays-Bas a été ou verte, le 17 octobre, à La Haye, par le roi en personne. Le discours que ce prince a prononcé en cette occasiou n'est qu'un résumé des améliorations obtenues dans l'industrie et les administrations. Nous avons remarqué un passage relatif à l'établissement du collége philosophique qui s'est ouvert à Louvain le 17 octobre.

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-M. le curé de Berchem, près Anvers, conduisit, il y a quelque temps, chez M. Faure, oculiste de S. A. R. MADAME, duchesse de Berri, un malheureux nommé Jean Bal, jugé incurable depuis un grand nombre d'années. L'opération eut un tel succès, que cet infortuné père de famille a recouvré entièrement la vue, et peut vaquer à ses travaux. Pour témoigner leur reconnoissance à M. Faure, ils se sont conformés au désir qu'il avoit exprimé avant l'opération, que, pour prix de ses soins, ils priassent Dieu toute leur vie de conserver long-temps, bien long-temps les jours de S. A. R. MADAME et de ses augustes enfans. En conséquence, ils viennent de faire célébrer une messe dans la paroisse de Berchem, pour attirer les bénédictions du ciel sur S. A. R. et les enfans de France.

- Il y a eu le 10 de ce mois, à Utrecht, une affaire qui auroit pu avoir des suites fâcheuses. Dix à douze étudians, en examinant l'artillerie de la garde nationale manoeuvrer, se placèrent, avec des cigarres allumés, très-près des caissons. On les invita à s'en éloigner. Sur leur refus, des mots on en est venu aux coups, et plusieurs jeunes gens ont été blessés. On a pris toutes les mesures nécessaires pour empêcher que cette rixe n'ait pas de suite, et la tranquillité publique n'a pas été troublée.

Lorsque la nouvelle de la mort du roi de Bavière s'est répandue à Munich, on a pris toutes les précautions nécessaires en pareille circonstance tous les postes ont été renforcés et toutes les boutiques ont été fermées. A midi, le héraut du royaume, couvert d'un long crêpe, et accompagné de treize cuirassiers de la garde, a annoncé le décès du roi, en ajoutant qu'on en avoit déjà envoyé la nouvelle au roi actuel Louis, et qu'on attendoit ses ordres. Voici quelques détails sur la mort du roi Maximilien. Le 12 octobre, jour de sa fête, il avoit reçu beaucoup de monde, et on n'avoit remarqué aucun changement dans sa physionomie. Le soir, il s'étoit retiré avant dix heures et en bonne humeur, pour se coucher. Il or donna au valet-de-chambre de ne l'éveiller qu'à six heures du matin, s'il ne sonnoit pas plus tôt, le roi ayant coutume de se lever de trèsbonne heure. A l'heure indiquée, le valet-de-chambre entra, et trouva le roi mort dans son lit, dans la même position où il s'étoit couché la veille. Le corps sera exposé dans la chapelle du château royal de Munich. La garde royale et les autres troupes des garnisons ont prêté serment au roi actuel. Les funérailles du feu roi se sont faites le 18 octobre. Le char de deuil étoit attelé de huit chevaux. A la porte de l'église de la cour, Saint-Gaëtan, tout le clergé étoit assemblé pour recevoir le corps, qu'on a déposé dans l'église sur une estrade. L'archevêque a fait la consécration. Après l'office, le cer

cueil a été porté dans le caveau, qu'on a fermé avec deux serrures. Conformément aux ordres du roi actuel, le deuil pour toute la cour et pour tout le royaume est fixé à un an.

Le nouveau roi de Bavière, Louis Jer, est arrivé à Wur bourg le 15 octobre, à dix heures du soir, au bruit des cloches et du canon. Il en est reparti le lendemain pour Munich.

Le capitaine Parry, chargé de découvrir un passage pour pénétrer en Amérique, par le nord-ouest, est arrivé à Londres. Après avoir passé l'hiver de 1824 à 1825 à Port-Bowen, dans le détroit du Prince-Regent, l'Hécla et la Furie descendoient, l'été dernier, la côte occidentale de ce vaste détroit, lorsque, le 1er août, ils se trouvèrent pris dans les glaces près de terre, sur laquelle la Furie fit naufrage et ne put, malgré les efforts de son équipage qui fut sauvé, et de celui de l'Hécla, être relevée; bientot même elle fut brisée la glace. Cet accident mit fin à l'expédition, et l'Hécla, ayant à bord les deux équipages, reprit la route d'Angleterre.

par

- Le 26 septembre, au soir, l'expédition espagnole destinée à renfercer les garnisons de Puerto-Rico et de la Havane a quitté le port du Ferrol. Elle est sous les ordres du commandant en second de l'ile de Cuba, et se compose du 3e régiment léger de Catalogne, du 30 léger de Gallice et d'une brigade d'artillerie. Ces différens corps montent les frégates de guerre la Leultald, l'Iberia et la Peria. Îls se sont embarqués aux cris de vive le roi!

On n'a pas oublié que le vaisseau espagnol l'Asia et le brick la Constance ont trahi leur gouvernement, et se sont livrés aux insurgés du Mexique. On connoit aujourd'hui les détails de cette trahison, qu'a précédé un autre crime. Le chef d'escadre Gurruceta, commandant ces deux bâtimens de guerre, avoit sous ses ordres le capitaine de vaisseau Martinez, qui avoit montré des opinions trèsanarchiques pendant la captivité de Ferdinand. Après sa délivrance, ce monarque voulut bien oublier sa conduite, et le maintint dans son grade à bord du vaisseau. Martinez a payé ce bienfait de la plus noire ingratitude. Pendant le voyage de l'Asia, il se mit à la tête de ceux qui, parmi les équipages, avoient embrassé le parti révolutionnaire, et, abusant de la modération de M. Gurruceta, il fit soulever l'équipage de l'Asia, fit juger militairement M. Gurruceta et la plupart des officiers de l'état-major, et les fit condamner à la mort. Après cet attentat, il est allé grossir le nombre des héros de l'indépendance mexicaine.

PROGRAMME du concours pour le meilleur ouvrage en reponse aux objections populaires contre la religion.

La direction générale de la bibliothèque catholique, considérant que pour atteindre la fin qu'elle se propose, il ne suffit peut-être pas de reproduire toujours d'anciens ouvrages composés pour d'autres temps et pour d'autres besoins, mais qu'il est nécessaire d'en répandre de nouveaux plus en rapport avec l'éclat actuel des esprits et les besoins du moment, a arrêté, sur le rapport de l'un de ses membres : 1° que chaque année elle proposeroit à des concours généraux les sujets qu'elle croirait les plus propres à devenir la matière d'ouvrages

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