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Le roi de Prusse a conféré la décoration de la croix de fer à M. Bruns, prêtre catholique romain, qui, dans les guerres de 1813 et 1814, se dévoua au service des blessés prussiens, et leur rendit tous les services possibles. Ce décret a été rendu à Paris, et, peu de jours après, M. Bruns a reçu d'une université catholique d'Allemagne le grade et le titre honoraire de docteur en philosophie et en théologie.

Le prince Auguste de Prusse, grand-maitre de l'artillerie prussienne, s'est rendu le 22, à Vincennes, pour y examiner le système d'artillerie que M. le général Allix y fait construire. Ce général s'y étoit rendu, par ordre, pour recevoir le prince qui est parti le25 octobre pour Berlin.

- Trois compagnies se présentent pour souscrire l'emprunt d'Haïti; elles se composent des premiers banquiers de Paris. C'est le 3 novembre, à midi précis, qu'aura lieu l'adjudication.

Un incendie vient de ravager la commune de Saint-Laurentla-Roche (Jura). Malgré les plus prompts secours, dix maisons ont été brûlées. On ne s'est comment le feu s'est communiqué, mais on a arrêté un homme soupçonné d'avoir mis le feu à sa maison

assurée.

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Le pont Morand, de Lyon, dont les curieux admiroient la solidité et la hardiesse, a été emporté en partie, le 22 de ce mois, par le Rhône, qui a éprouvé une crue subite. Une maison et un moulin ont aussi été emportés. On ne croit pas que personne ait péri. Le quartier des Brotteaux et une partie de la ville de la Guillotière sont entièrement submergés,

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Le nouveau ministre de France près la confédération suisse, M. le baron de Rayneval, a remis en audience solennelle, et en présence des membres du conseil d'Etat, ses lettres de créance à S. Exc. M. l'avoyer Amrhyn, président de la diète.

La Sorine, petite rivière qui traverse un quartier de la ville de Fribourg, s'est débordée, dans la nuit du 19 au 20 de ce mois, avec une rapidité si effrayante, que les habitans ont été obligés de sortir de leurs maisons par les fenêtres. Ce qu'on regrette surtout, c'est la perte d'une immense provision de bois flotté destiné à la classe indigente pour cet hiver. Deux mille toises ont été emportées dans un instant. On ne sait pas s'il a péri quelqu'un.

On construit, à Gand, une nouvelle citadelle dont les travaux sont poussés avec activité. Les casernes sont, à ce qu'on assure, un ouvrage unique dans son genre, et des personnes très-versées dans les constructions militaires sont venues d'Allemagne pour les voir. La place qui est au centre à environ deux mille huit cents pieds de circonférence. Tout autour se trouvent cent vingt-quatre corps de bâtimens, tous bâtis symétriquement, pouvant loger huit muille hommes.

Le grand-duc de Carlsruhe, par une ordonnance du 7 de ce mois, a arrêté la formation d'une école pour l'étude des hautes mathématiques dans sa capitale.

La mort du roi de Bavière a répandu la plus profonde douleur parmi les membres de son auguste famille. Au moment où elle est entrée dans la chambre du feu roi, on a été témoin du spectacle le plus déchirant. Le prince Charles s'est penché sur le corps de son père, avec les marques d'un affreux désespoir. Auprès de lui, se trouvoient la reine Frédérique de Suède, le prince Gustave, son fils, et les plus hauts personnages de la cour. La reine, avec les princesses désolées, étoit immobile dans son appartement, sans pouvoir verser une seule larme. A six heures du matin, le grand-maréchal et le premier médecin du roi étoient rendus dans les appartemens de la reine, pour tâcher de la préparer à ce funeste évènement. Soupçonnant l'affreuse vérité, elle accourut près de son époux, et ce ne fut qu'avec peine qu'on parvint à l'arracher à ce triste spectacle. Un des ministres, en apposant le scellé sur le secrétaire du monarque, aperçut un état qu'il tenoit de ses dépenses, et on vit que, durant le mois de septembre, il avoit donné environ 200,000 fr. aux pauvres, et, depuis le 1er octobre jusqu'au jour de son décès, un sommé de 12,000 florins. La reine aura pour résidence, comme reine douairière, le château de Wurtzbourg, avec un douaire de 200,000 florins. Le roi, peu de jours avant de mourir, lui avoit donné le château de Tegesnrée.

--Le nouveau roi de Bavière est arrivé à Munich le 18 octobre, et le lendemain il a prêté le serment prescrit devant le conseil des ministres et le conseil d'Etat rassemblés par ses ordres. La reine et la famille royale restent encore à Wurtzbourg.

-La cour impériale d'Autriche a été informée, le 17, de la mort du roi de Bavière, beau-père de l'empereur François. Toute la famille impériale est plongée dans la plus profonde douleur. La cour a pris le deuil pour sept semaines à cette occasion.

-Il est question, dit un journal, d'assurer à l'ancienne famille royale de Suède l'usufruit des biens qu'elle abandonna en quittant le royaume, et dont le produit, s'élevant à 333,330 fr., a été jusqu'à présent versé à la banque de Hambourg.

La diète de Saxe a été ouverte le 2 octobre. Le matin, tous les députés se réunirent à l'église, d'où, après avoir entendu le service divin, ils se rendirent à la salle des Etats, sous la conduite du maréchal de la diète.

On annonce qu'un mécanicien de Londres vient d'inventer une machine pour empêcher les voitures de verser. Elle agit également en cas de rupture d'un essieu ou d'accidens de terrain.

Un aveugle espagnol nommé Pario, connu par ses opinions royalistes qui lui ont attiré des persécutions très-vives, avoit obtenu une petite pension d'un franc par jour. Désolé de ne pas toucher cette foible somme, il se rend, le 30 septembre, à l'Escurial, et le lendemain il parvient à pénétrer dans les jardins de la résidence royale, au moment où la reine et les princes de la famille royale sy promenoient. Alors il va se jeter aux pieds de la jeune reine qui le relève en lui adressant les paroles de la plus touchante bonté, l'é

coute, reçoit son mémoire, et promet qu'on lui fera justice. Deus officiers suisses qui connoissoient ce bon aveugle, se sont emparés de lui, après avoir été témoins de cette scène touchante, et tous leurs camarades et les volontaires royalistes se sont empressés de lui donner des marques du plus vif intérêt.

Le mariage de S. A. R. le prince Maximilien de Saxe avec S. A. R. la princesse Louise de Lucques s'est célébré le 15 octobre, par procuration, à Lucques.

Un bateau grec, contenant dix personnes, dont trois femmes avec leurs enfans à la mamelle, chavira vers le commencement de septembre, non loin de Salonique, à la vue de la corvette française la Lionne. M. de Sandfort, commandant de ce bâtiment fit aussitôt armer les deux seules embarcations qui fussent disponibles, et les hommes qui les montèrent firent une telle diligence, qu'ils parvinrent à sauver ces malheureux qui alloient périr, victimes de leur imprudence. Ce trait prouveroit, s'il en étoit besoin, le courage et l'humanité des marins français.

Une frégate sarde, commandée par le chevalier Sivori, étoit allée à Tripoli pour terminer les différends qui s'étoient élevés entre le roi de Sardaigne et le dey de Tripoli. M. Sivori a terminé cette expédition avec une promptitude et une fermeté remarquables. Sur le refus du dey d'exécuter l'ancien traité conclu avec les barbaresques, cet officier annonça qu'il attaqueroit la ville et les forts, si, dans quatre heures, le consul sarde n'étoit pas reçu. Ce délai expiré, il tint parole, ct attaqua deux corvettes à l'ancre, l'une fut coulée bas et l'autre échoua. Cette vigoureuse démonstration cut tout le succès désirable, le dey pria un commandant hollandais de servir de médiateur. Celui-ci n'eut pour réponse que l'assurance qu'on alloit brûler la ville. Alors on cut recours au consul anglais qui parvint à faire cesser les hostilités en faisant signer au dey l'ancien traité. Le lendemain, le Vésuve, vaisseau napolitain, vint aussi pour lui demander des explications. L'impression que les canons du capitaine Sivori avoit faite sur lui n'étoit pas encore passée, et au lieu de 100,000 piastres, il se réduisit à en demander 4000, conformémeut aux anciens traités; ce qui ne laisse pas que de faire une petite différence.

On vient d'essayer, au port d'Anzo, dans la campagne de Rome, un fanal de lumière et d'occnitation successives. Cette expérience a eu le plus heureux succès. Trois réverbères éclairent les navigateurs entre le cap d'Anzo et le cap Linaro. La lumière se distingue à l'œil nu à dix lieues environ de distance.

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On vient de découvrir au Brésil un remède infaillible contre l'hydropisie. C'est la racine d'une chicoracée nommée cainea dans le pays. Quelques livres de cette plante ont été envoyés dans les différens Etats de l'Europe. On va faire à Paris l'essai de ce remêde.

Nous avons donné, numéro 1158, une petite notice sur M. Bernardi, académicien, mort l'année dernière; nous y

avons cité rapidement les titres de ses écrits sur la législation, entr'autres, son Histoire du droit public et privé en France. Nous ne connoissions point cet écrit par nous-même, et nous nous étions borné à en parler, en peu de mots, d'après ce que nous en avions ouï-dire. Nous nous exprimions ainsi dans notre notice: On dit que ce dernier écrit est plein de recherches et d'érudition, mais il n'est pas exempt de quelques taches. L'auteur avoit été nourri dans les maximes des parlemens, du reste il étoit modéré dans ses opinions, et il étoit revenu même, dans ses dernières années, à des principes plus favorables à l'autorité de l'Eglise. Par cette manière de nous exprimer, nous indiquions assez que nous n'avions point fu l'Histoire du droit public, et encore aujourd'hui nous devons avouer que cet ouvrage nous est tout-à-fait in connu. Toutefois, on nous a reproché ce peu de mots que nous en avions dits, comme une erreur, comme un jugement étrange, comme une foiblesse. Si, après avoir lu l'ouvrage, nous en avions fait un éloge sans restriction, nous concevons qu'on auroit eu droit de s'en étonner; mais nous n'en avons parlé que sur des ouï-dire, et alors nous avons dû être fort réservé. Il suffisoit à notre objet d'indiquer que l'auteur a'étoit pas toujours exact. On cite deux passages du livre qui renferment des assertions téméraires et répréhensibles; comment serions-nous responsable de ces assertions, nous qui ne les connoissions pas et qui en avons dit assez pour avertir le lecteur d'être sur ses gardes? Quand nous aurions parlé avec quelque indulgence d'un homme qui, dans ces derniers temps, revint à des sentimens plus favorables à l'autorité de l'Eglise, seroit-ce un si grand tort? Or, la Lettre à M. Lanjuinais et les Observations sur les quatre Concordats, de M. de Pradt, montrent que M. Bernardi avoit embrassé, dans ses dernières années, des opinions plus justes sur bien des matières. Nous pouvons même ajouter ici un fait qui honore sa modération et sa candeur; lorsqu'il livra à l'impression ses Observations sur les Concordats, il parut souhaiter que nous en revissions les épreuves, et il approuva toutes les corrections que nous lui avions proposées. Cette facilité à se rendre aux avis est certainement très-remarquable dans un homme de son âge, dans un académicien, dans un écrivain connu par beaucoup d'ouvrages. Nous persistons à croire qué nous n'avons point prévariqué, en parlant

avec quelque retenue d'un homme recommandable sous plus d'un rapport, et le peu que nous avons dit de son livre ne peut être regardé comme une approbation de ce qu'il renferme de faux et de dangereux. Nous sommes touché ďailleurs du zèle officieux qui nous a donné cette admonition bien qu'un peu sévère, et nous remercions le confrère charitable qui veut bien prémunir ses lecteurs contre les erreurs et les faux jugemens qui nous échappent. Il aura peut-être fort à faire s'il veut prendre ce soin toutes les fois que nous lui en donnerons l'occasion, et il est heureux pour nous d'avoir ainsi un censeur disposé à nous redresser sans méragement. On nous reproche souvent à nous autres journalistes la sévérité de pos jugemens envers les auteurs, et il n'y a pas de mal que l'on nous fasse quelquefois subir la peine du talion.

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Traité de la résignation à la volonté de Dieu dans les peines de la vie, par M. Marguet (1). ***

M. l'abbé Marguet, précédemment curé de Bouillon, et aujourd'hui chanoine de Nanci, est auteur de plusieurs petits livres de piété que nous avons successivement annoncés, et qui se sont fort répandus. Ces livres sont : l'Association en l'honneur du bon Pasteur, Essai sur le blasphème, Essai sur l'abstinence et le jeûne, Traité sur la nécessité des sacremens de pénitence et d'eucharistie, Traité sur la sanctification des dimanches. Plus de trente éditions de ces petits ouvrages ont été données depuis quelque temps, deux ont été traduits en hollandais et en flamand. Plusieurs curés lisent des extraits de ces ouvrages à la prière du soir pendant le carême. Dans les Pays-Bas, on a formé, à l'occasion de l'Essai sur le blasphème, une association pour réprimer cette coutume pernicieuse.

Le Traité de la résignation à la volonté de Dieu dans les peines de la vie est écrit dans le même esprit que les précédens Traités, et fait suite à cette collection. Il est divisé en deux parties, qui comprennent trente-cinq chapitres. Dans la première partie, l'auteur développe les motifs de résignation que nous fournit la raison et la religion; dans la se

(1) vol. in-18, prix, 1 fr., et fr. 35 c. franc de port, et 10 fr. les treize exemplaires. A Paris, au bureau de ce journal.

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